LES CORSAIRES "Enfants de Dunkerque" Les neveux de Jean Bart
« dits les neveux de Jean Bart »
Pierre Jean Bart, le second des trois enfants de Gaspard Bart (frère de Jean Bart), naquit le 22 Octobre 1712.
Il est qualifié de négociant mais il est surtout et avant tout marin.
Quand surviendra la guerre de 1744, Il est nommé enseigne de vaisseau, en même temps que le capitaine Pierre Dehan, originaire de Bergues, il fait tout d'abord campagne sous les ordres de celui-ci sur La Société, Le Matois et l'Elisabeth ;
Pour sa troisième course au départ de Brest à bord du vaisseau royal Elisabeth destiné a conduire le prince de Galles en Écosse et à l’en ramener.
C’est sur ce navire commandé par Pierre Dehan, qu’eu lieu un très sanglant combat contre un vaisseau de guerre anglais nommé le Lyon où Le capitaine Pierre Dehan fut tué et que Pierre Bart le remplacement au commandement du navire.
Le combat à duré 8 heures et le navire anglais pris la fuite. Après s’être redoublé à Brest il continua sa course et sur le reste de sa campagne pris sept navires anglais.
Il reçut la croix de saint Louis.
Lieutenant de frégate, au lendemain de la paix d'Aix-la-Chapelle, force lui est, comme y avait été amené autrefois Jean Bart, de s'adonner à la navigation au commerce. Et c'est ainsi que, pour compte de l'armateur Pierre Tugghe, il entreprend sur La Flore, plusieurs voyages, puis se voit en 1750, appelé à s'adonner sur le même bâtiment, à un négoce, alors relativement nouveau à Dunkerque : « la traite ». Les documents relatifs aux négriers sont des plus rares. Ils demeurent le plus souvent, jalousement conservés en quelques archives privées. Aussi une certaine lettre, adressée le 1er Mai 1750, par Pierre Jean Bart à Pierre Tugghe, est-elle de ce fait, extrêmement intéressante.
On peut juger par là, des déplorables conditions en lesquelles était effectué le transport.
Six ans se passent. Survient alors la guerre de 1755.
Elle vaudra à Pierre Bart, nouvelles commissions en course ; maintes bonnes prises, réalisées le plus souvent en compagnie du capitaine Antoine Lefebvre, dit Jouin.
Le malheur est que, pour chacune de leurs expéditions, Pierre Jean Bart et Jouin devaient allier les transactions commerciales aux opérations de guerre. Affectés pour le voyage d'aller au simple trafic commercial, les bâtiments équipés par les armateurs dunkerquois, se livraient au retour à la course. C'était là façon de faire, apparemment déjà envisagée par Jean Bart quand il s'aliéna en 1688, de puissants trafiquants et armateurs : les Taviel de Lille et les Faulconnier de Dunkerque. Et c'est en semblable opération entreprise sur des bâtiments trop chargés au départ, que Pierre Bart devait, avec l'un de ses fils Benjamin âgé de 19 ans) , trouver en 1759, une glorieuse mort.
La Danaé, (Frégate de 38 canons) capitaine Pierre Bart avec son fils Benjamin pour second, et L'Harmonie, capitaine Antoine Lefèvre, équipées par les armateurs Salles et Compagnie, avaient quitté Dunkerque, le 27 Mars 1759 à 10 heures , du Québec, très lourdement chargées de marchandises et de canons.
Vers 18 heures sur leur trajet surviennent deux grosses frégates anglaises. Bart et Juin se trouvent malheureusement séparés, leurs bâtiments n'ont pas la même allure ; Bart ne peut se soustraire au combat, bien qu’équipée en flute La Danaé résiste courageusement.
Quand elle se rend, Pierre Bart et son fils Benjamin sont morts vaillamment dans ce terrible combat.
Juin croyant La Danaé tombée aux mains de l'ennemi se dégage alors par la fuite ; et ceci lui vaudra, dès sa rentrée à Dunkerque, un assez froid accueil.
Les registres de Saint-Eloi conservent mention à la date du 20 Avril 1759 de la messe célébrée, à l'intention des deux héros.
d'après Henri-Malo
