LES CORSAIRES "Enfants de Dunkerque" Michel Jacobsen le renard de la mer
Il y a peu de ports de mer en Europe qui aient donné naissance à autant d'illustres marins que celui de Dunkerque.
La course à Dunkerque dura quatre siècles.
Durant ces quatre cents ans de course de très
nombreux corsaires originaires de Dunkerque ce sont crées, par leurs exploits,
une formidable réputation mais de tous ces corsaires JEAN BART reste le plus grand
Michel Jacobsen, le Renard de la Mer
1560/1632
Michel Jacobsen de pilote dunkerquois, est devenu Amiral Général des Armées navales du Roi d'Espagne.
Il naquit à Dunkerque, vers 1560, où sa famille était venue de Hollande méridionale, abriter son catholicisme et sa fidélité au roi d'Espagne, car le soulèvement réformiste, dit « des Gueux », prenait chaque jour de l'ampleur.
Il épousa Laurence WEUS en 1587 ils eurent 11 enfants dont Agnès qui épousa Antoine Bart, grand-père de Jean Bart.
Hollandais et Zélandais se détachaient des Etats que Charles Quint avait légués, en 1556, à son fils Philippe II.
C’est dans une atmosphère de guerre que grandit Michel Jacobsen.
Comme son père et comme d'autres membres de sa famille Jean Jacobsen, fut marin.
En 1585 il commandait à 22 ans, un flibot « La Mouette », armée pour la course contre les «Gueux de la mer ».
Cette même année, Michel Jacobsen sauve le vaisseau espagnol « San Nicolas », que les rebelles tentaient d'incendier.
Les risques du métier ne l'effraient pas, les Etats révoltés avaient publié un avis : « condamnant à la noyade, ou à la pendaison, tout corsaire dunkerquois qui sera pris. »
Son ardeur au combat le fait remarquer le Gouverneur de Flandre, Francisco Aguilar Alvaredo, qui l'incorpore à la flotte préparée pour combattre les rebelles.
L'année 1588 va présenter de lourdes complications, en particulier l'échec de la grande flotte espagnole armée par Philippe Il, en vue de conquérir l'Angleterre. On connait la fin tragique de cette lamentable aventure : « l'invincible Armada », réduite à se retirer à la bataille de Gravelines.
En plein drame il fallut revenir, tenter de sauver en hâte ce qui pourrait l'être. Tâche difficile, que le Gouverneur de Dunkerque confia à Michel Jacobsen. C'est alors que ce Pilote de secours justifia son surnom de « Renard de la mer ».
« La flotte espagnole n’était ni équipée, ni construite pour combattre au milieu des bancs de la côte de Flandre. « Sans cartes, sans connaissance des côtes, des vents, et des marées de la Mer du Nord et de la région boréale, les Espagnols se seraient trouvés dans la position la plus délicate si d'excellents marins, connaissant parfaitement ces parages, ne leur avaient pas apporté le concours de leur expérience.
Michel Jacobsen, accompagné de Simon Ryet, parvint à rejoindre la flotte de Medina Sidonia auquel il allait rendre les services les plus utiles. »
Michel Jacobsen put ramener à Santander 65 bâtiments, sur les 128 que comptait l'Armada.
Sans arrêt, il reprend ses activités dans la guerre de course à bord du « Lévrier Blanc ».
D’où il a pu faire de nombreuses prises.
Puis, amateloté à Daniel de Koster, commandant le « Saint Eloi », ils enlèvent tant de navires aux Hollandais que les populations de ce pays se plaignent, accusant les leurs d'incapacité, sinon de connivence avec les corsaires de Dunkerque.
A ces rigueurs de la course va s'ajouter l'intention de ruiner la pêche aux harengs, ressource financière des Hollando-Zélandais ; le Gouverneur, Archiduc Albert, confie cette tâche à Michel Jacobsen ainsi qu'à son frère Mathieu Jacobsen. Une telle terreur s'empare alors des pêcheurs harenguiers qu'ils refusent de reprendre la mer.
Pour mettre fin à cette situation, la Hollande décide d'envoyer une escadre bloquer le port de Dunkerque. Menace inutile : le blocus est déjoué ; à la faveur de la nuit et de la marée, Michel et Mathieu Jacobsen poursuivent leur activité ; avec leurs bateaux légers ils passent sur les bancs, entre les navires ennemis et la côte, et rentrent au port de la même façon avec leurs prises.
En 1595, élevé au grade de Capitaine de Vaisseau, Michel Jacobsen commande en chef une escadre avec laquelle il rend d'éclatants services à la marine espagnole.
En 1606, à la suite d'un nouveau blocus, dix navires sont armés, dont deux sont confiés aux frères Jacobsen. Mission : donner la chasse aux bateaux du blocus ; ils y réussissent.
Alors un tel nombre de navires marchands, de barques de pêche, continue à être enlevé par eux, que l'ennemi se voit contraint d'envisager une trêve de dix ans pour réparer ses pertes navales.
A l'expiration de cette trêve, en 1621,la lutte reprend de plus belle.
L'année suivante, lors d'un âpre combat contre neuf vaisseaux hollandais, un acte héroïque augmente le prestige des Jacobsen un fils de Michel, Jean Jacobsen, plutôt que de se rendre fait sauter le bateau qu'il commande, le « Saint Vincent », trop endommagé pour poursuivre la lutte.
Cette même année, Philippe IV éleva Michel Jacobsen au grade d'Amiral Général, le 13 octobre 1631, avec commission d'une armée navale de galions assemblés dans le port de la Corogne. Le 29 du même mois, à Madrid, Jacobsen prêta serment entre les mains du roi.
En 1632 il transporte en Flandre une armée d'infanterie espagnole embarquée à la Corogne. L’amiral Jacobsen est mort à Sanlucar de Barrameda, en 1632.
Il serait inhumé, avec son épouse, dans la crypte de l'église de la Magdalena, à SéviIle.
Michel Jacobsen fut un illustre et célèbre marin, il réussit mille tours pour déjouer blocus et pièges, et il fut surnommé « le Renard de la mer ».
Il reste un magnifique héros des guerres maritimes et eu une vie toute auréolée de gloire.