LES PERSONNALITES HISTORIQUES: JEAN DE REYN 1610/1678
On n'a pu encore déterminer le lien de naissance de Jean de Reyn il y a cependant de fortes présomptions pour le croire né à Dunkerque, et l'on peut adopter la tradition qui le considère comme issu de la ville.
Jean de Reyn, à ses débuts, fut un peu errant comme il convient à un artiste issu d'un pays de marins, il a servi plusieurs maîtres.
Né sous la domination espagnole, il a vécu en Angleterre il est allé à Paris, il est revenu à Dunkerque à l'époque où cette ville appartenait à la France, et il n'a plus cessé de l'habiter
A en croire Descamps, Jean de Reyn serait né vers 1610. Descamps n'est pas toujours digne de confiance; ici, pourtant, il faut faire remarquer que l'historien des peintres flamands et hollandais était originaire de Dunkerque; il aurait pu tenir de bonne source la plupart des détails qu'il donne.
C'est auprès de Van Dyck que Jean de Reyn alla se faire initier à cette peinture aristocratique, distinguée, un peu frêle, qui allait obtenir la vogue et que l'Angleterre devait surtout apprécier. Jean de Reyn, après être entré dans ce cénacle, devint, en peu de temps, assez habile pour être distingué par son maître, et lorsque Van Dyck partit pour l'Angleterre, il obtint la faveur de l'accompagner, en étant pour lui, à l'occasion, comme une sorte de collaborateur.
Ce voyage eut lieu en 1632. Van Dyck s'était rendu aux sollicitations du comte d'Arundel, chargé par Charles I"' d'appeler à Londres le maître flamand. Celui-ci était traité comme un seigneur et était pensionné par le roi dès son arrivée même, il possédait le titre de chevalier. L'Angleterre était forcée, à cette époque, de prendre ses artistes au dehors l'école anglaise n'était même pas à ses débuts. Van Dyck trouva partout un accueil empressé; il exécuta un grand nombre de portraits pour les seigneurs qui se disputaient l'honneur d'être retracés par son pinceau. Jean de Reyn travailla souvent avec lui, on peut le supposer; nous savons tout au moins qu'il fit de belles copies de ses principaux portraits pour les familles de Dorset, de Carlisle et de Lindsey.
Jean de Reyn demeura en Angleterre avec Van Dyck jusqu'après la mort de ce dernier, survenue en 1641 alors, la situation de la monarchie anglaise allait changer; la guerre civile se préparait et une révolution formidable devait bientôt ébranler le trône de Charles I".
Jean de Reyn, ne voulant pas demeurer plus longtemps à Londres, revint à Dunkerque.
A cette époque il se rendit quelques temps à Paris sous la protection d'Antoine III duc de Gramont qui appréciait son mérite. La vie parisienne ne lui plaisant pas il revient à Dunkerque qu'il ne quitta plus à partir de ce moment. Il assista aux changements successifs que cette ville eut à subir, occupée tour à tour par la France, avec le comte d'Estrades pour gouverneur, prise par les Espagnols, reprise par Turenne en 1658, puis livrée à l'Angleterre. Malgré ces bouleversements intérieurs, tout porte à croire que Jean de Reyn trouva à faire usage de son pinceau à Dunkerque; il peignit des portraits de gens en place, il fit des tableaux pour les églises qui avaient eu à souffrir des sièges de la ville ou qui recherchaient des œuvres d'art. Dès que la tranquillité était revenue à Dunkerque, la ville reprenait un véritable essor, s'enrichissait et s'embellissait de tous côtés. Jean de Reyn devint comme le peintre en titre des couvents, des confréries et des corporations sa facilité était, d'autre part, appréciée par le Magistrat puisqu'il en recevait des commandes de divers travaux de peinture et de décoration.
En 1662, en effet, Dunkerque, rachetée à l'Angleterre, revint à la France et Louis XIV y fit son entrée solennelle.
Des travaux furent commandés à Jean de Reyn, pour l'entrée du Roi. Ce sont des travaux d'un ordre inférieur sans doute, mais ils n'indiquent pas moins l'estime accordée à Jean de Reyn. Il peignit une partie des sujets allégoriques, dauphins, armoiries et devises, qui s'étalaient à l'hôtel-de-ville; il exécuta quelques peintures placées dans des écussons.
Un autre artiste, établi à Dunkerque Pierre Acquerman, avait aidé Jean de Reyn à exécuter ces peintures .
Jean de Reyn était donc devenu une sorte de peintre officiel, de Dunkerque;
On sait qu'il travailla pour l'église Saint-Éloi; les couvents de la ville eurent sans doute recours de même à son pinceau.
Sa réputation rayonnant enfin au dehors de la ville, il fut chargé de plusieurs tableaux religieux, pour l'église paroissiale et pour l'abbaye Saint-Winoc, à Bergues.
Jean de Reyn peignait beaucoup de copies pour les églises qui préféraient à des œuvres originales les reproductions de quelques compositions célèbres
Ces travaux différents permettaient probablement à Jean de Reyn de rester établi d'une façon définitive, à Dunkerque
Nous avons fort peu de détails sur sa vie privée; il est probable qu'il s'était marié d'assez bonne heure. En 1666, son veuvage lui pesant, il se remarie et épouse Françoise Huys. le mariage fut célébré le 17 octobre 1600. Diverses mentions concernant notre artiste se retrouvent dans d'autres pages des mêmes registres. Six mois après le mariage, Jean de Reyn a un fils qui reçoit les noms de Jean-Nicolas. Le 11 décembre 1673, Jean de Reyn a un second fils qui reçoit les prénoms de Nicolas-Ignace.
Jean de Reyn faisait à la fois de l'art et du métier, et comme les artistes de ce temps, il ne croyait pas déroger en employant son pinceau à n'importe quelle tache. en 1673, il peignit deux chandeliers de bois, pour être placés sur les grands chandeliers du chœur de saint eloi.
Jean de Reyn serait mort le 20 mai 1678 et aurait été enterré à Saint-Eloi, ainsi que sa femme, morte le 4 juillet 1686. .
Bien que l’œuvre de l'artiste se présente sous un aspect restreint, il faut reconnaître qu'on peut en donner une impression d'ensemble, d'après les peintures qui ont été conservées.
Jean de Reyn est, avant tout, un portraitiste; c'est là le caractère essentiel de son talent. Quand il se trouvait en Angleterre, il a dû rendre assurément avec beaucoup de sentiment et de justesse la physionomie du gentilhomme anglais, que Van Dyck avait si bien saisie
Les œuvres de Jean de Reyn sont, infiniment précieuses pour l'histoire intime de Dunkerque.
Il trouva la tranquillité à Dunkerque, et il jouit dans cette ville de la réputation d'un artiste dont l'habileté était reconnue. Il fut apprécié par tous ceux qui aimaient les arts; il avait sans doute de nombreux amis, des relations bien choisies qui prouvaient l'estime où on le tenait nous en avons un témoignage d'après les actes qui !e concernent il devait avoir, au reste, à Dunkerque, une assez nombreuse famille.
C'est l'honneur de Dunkerque d'avoir possédé cet artiste et de l'avoir retenu chez elle, en occupant son pinceau et son talent. Dunkerque a conservé avec soin ses œuvres, et a considéré Jean de Reyn comme une de ses illustrations.
Extrait de JEAN DE REYN Par ANTONY VALABRÈGUE
Sa statue qui se trouvait initialement sur l’aile droite de l’hôtel de ville ne fut pas remplacée à la reconstruction de celui-ci après la seconde guerre.
A l'époque de Jean de Reyn outre Pierre Acquerman, (déjà cité dans l'article) qui a aidé à peindre les emblèmes et autres figures pour décorer la triomphante entrée de Louis XIV nous trouvons à Dunkerque d'autres artistes:
-Vincent Vinclyte, qui « a fait la moulure du portrait de Louis XIV,
-Jean Schilkens, qui a gravé les armes du Roy sur la porte de ville.
- Rycquewaert peintre verrier a réparé les verrières de l'hôtel habité par le comte d'Estrades, et celles des maisons où avaient logé les colonels de la garnison.
- Adrien Ghykière également peintre verrier ,a restauré les verrières de la maison de ville.
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