Maison typique dite " La Fort-Mardyckoise "



LA FORT-MARDYCKOISE au XIX siècle
Cette photographie représente trois habitations. Celle du milieu est la maison complète  arrivée au terme ultime de son développement. 
Les deux habitations marginales, à gauche et à droite de la photographie, ne sont en réalité que des maisons inachevées ou demi-maisons.
 Plus tard, quand le propriétaire sera plus riche ou quand sa famille se sera encore accrue, ces habitations se compléteront et deviendront semblables à celle du milieu de la photographie. Un des traits particuliers  c'est que les familles Fort-Mardyckoises bâtissent très souvent leur maison non pas d'une seule venue mais par périodes successives.  
Les habitations sont diverses en leurs dimensions, diverses dans la végétation qui les entoure, diverses dans les clôtures, ornements et accessoires qui les parent ; elles portent le cachet de la personnalité humaine, elles reflètent l'individualité des familles qui les habitent ce sont des maisons personnelles, appartenant à celui qui les occupe ; ce sont des maisons libres.   
 Ces maisons sont entourées chacune d'un jardin. Ce jardin  fournit facilement de légumes et surtout de pommes de terre toute la famille.
Et il ne coute rien à cultiver : les engrais sont fournis par la maison, et les heures de travail par   les moments libres de la journée. 
La maison s’entoure de giroflées au printemps, de rosiers en été, de chrysanthèmes en automne.

Gravure 2


Gravure 3
Gravure 4
Gravure 5
La pièce principale de toute habitation populaire est la pièce à demeure, celle où on fait la cuisine, celle où l'on se tient habituellement. On peut dire que toute maison qui a une belle pièce à demeure est une maison commode, que toute maison où la pièce à demeure est de dimensions trop exiguës est une maison manquée, mal conçue et mal réussie.  
C'est là vraiment que règne la mère de famille qui, tout en cuisant son dîner, surveille ses deux derniers enfants couchés chacun dans leur berceau. A côté du foyer se trouve un grand lit pour les parents.  
 La température n'est pas longtemps clémente dans la région, et l'hygiéniste le plus sévère sera bien obligé de convenir qu'il vaut mieux, en hiver, coucher dans une pièce sèche et chauffée et spacieuse que dans un réduit étroit et humide.  
En arrière de cette pièce à demeure, et communiquant avec elle, se trouve une petite cuisine avec un petit fourneau. C'est là que se fait la cuisine en été, quand la chaleur du foyer serait intolérable dans la pièce à demeure ; c'est là encore que se chauffe l'eau pour la lessive. Le four à pain s'ouvre juste au-dessus du petit fourneau.  
L'escalier   une simple échelle, mais une échelle bien faite à montants et à échelons larges, échelle dont l'extrémité fixe s'attache au plancher par des tourillons et dont l'extrémité libre s'abaisse ou se relève à volonté, suivant les besoins du moment.  
Sur la gravure 2  la disposition du foyer, celle des lits, celle de la porte de communication, entre la pièce à demeure et la cuisine, et la disposition de la trappe qui fait communiquer la pièce à demeure avec le grenier gravure 5. 
  toutes les personnes de la maison sont chauffées dans leur lit. 
Mais, à la maison ainsi disposée, il faut une petite remise qui servira en même temps de cave; il faut une petite étable pour le porc, la chèvre ou les lapins, il faut encore les indispensables 
Sur un des pignons s'appuie un petit appentis (gravures 3) cloisonné d'une manière plus ou moins rudimentaire et où toutes ces annexes de la maison pourront trouver leur emplacement. On remarquera que le pignon est fortifié par cet appentis, ce qui lui permet de n'avoir, comme toutes les murailles du reste, qu'une seule brique d'épaisseur. D'autre part, l'appentis vient aussi protéger la pièce  demeure contre l'envahissement de l'humidité qui, de l'extérieur, passerait à travers le pignon.
Pour l’eau potable Il suffit d'un puits de quelques mètres de profondeur creusé généralement un peu au-devant de la porte d'accès.  
Les  pièces 1 et 2 sur le plan  constitue la demi-maison, celle que représente l'habitation de gauche sur la photographie, celle dont se contentent très généralement les ménages  qui n'ont pas une très nombreuse famille ou qui ne peuvent arriver à la pleine aisance. 
 Dans cette demi-maison, on peut  sept et même neuf personne à savoir : le père et la mère dans le grand lit de la pièce à demeure, deux jeunes enfants dans les berceaux de cette même pièce à demeure un enfant de sept ans dans la cuisine, deux grands garçons et deux grandes filles dans deux grands lits disposés dans le grenier divisé, à cette intention, en deux mansardes séparées par une cloison en planches. 
Mais généralement ces demi-maisons n'abritent guère plus de cinq personnes. 
Si la famille augmenté, on agrandit la maison ; qui arrive à son plein et entier développement. Cet agrandissement se fait d'une manière toujours pareille par l'adjonction d'une deuxième habitation qui double purement et simplement la première. 
Une seconde pièce à demeure qui deviendra chambre à coucher et salon de réception s'adapte à la pièce principale primitive, une seconde cuisine qui sera creusée de quelques marches dans le sol et qui deviendra la cave, s'adapte à la cuisine primitive. 
De plus, à ce nouveau pignon  s'adossera, s'il en est besoin, Un nouvel appentis qui fera le pendant symétrique du premier. 
  Il y a des différences énormes dans les dimensions ; certaines maisons complètes auront quatre fenêtres de façade, alors que d'autres n'en auront que deux ou trois ; parmi celles à trois fenêtres, les unes préféreront deux fenêtres, les autres une seule fenêtre pour la pièce à demeure. Vous verrez aussi de grandes différences d'élévation et surtout des différences dans le toit qui sera formé tantôt de deux plans inclinés égaux et symétriques, tantôt de deux plans asymétriques, celui regardant le nord s'inclinant beaucoup plus bas sur la cuisine et la cave, comme pour mieux protéger l'habitation contre les assauts de l'Aquilon ; mais ces différences ne portent que sur des détails.
Toutes ces maisons sont d'une exquise et luxueuse propreté. 
La violence des tempêtes oblige chaque année à visiter la toiture : cette visite est l'occasion d'une peinture rouge pour les pannes et  jointoiement au mortier blanc de tout l'encadrement du toit dont les pièces ne sauraient être trop fortement consolidées. 
Ce commencement de toilette ne peut rester inachevé : les pignons sont blanchis à la chaux, les façades sont enduites d'une peinture jaune ou grise et les volets d'une couche de vert tendre, qui semble avoir été choisi, tout exprès pour faire ressortir derrière les fenêtres la blancheur des rideaux. 
A l'intérieur, le carrelage est soigneusement entretenu d'un rouge éclatant, les murs sont tapissés, les meubles et les armoires cirés, les solives du plafond peintes en couleur gris pâle; le lit est entouré de rideaux  avec des impressions à grands ramages qu'on retrouve également sur le couvre-lit ; enfin la cheminée, garnie d'un élégant bandeau, est toujours ornée de faïences éclatantes, d'étains ou de cuivres resplendissants rehaussant presque toujours un christ on une statue religieuse. 
C'est que la propreté est la caractéristique des habitants. 
Sans doute, elles sont  aidées dans le bon entretien de leurs maisons par la nature sablonneuse du sol, qui absorbe rapidement les eaux pluviales et n'engendre jamais la boue    
D’après le Docteur Lancry 



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