LES CORSAIRES "Enfants de Dunkerque" CORNIL SAUS corsaire et Philanthrope
FRANCOIS-CORNIL
SAUS
« corsaire
et philanthrope »
Né à Dunkerque le 27 janvier 1659
Fils de Cornil SAUS capitaine corsaire né le 23 avril
1624 à Dunkerque et d’Elisabeth DEVRIESES née à Dunkerque le 25 mars 1626.
Il épousa le 13 mars 1691 à Dunkerque Jeanne KERKYNCK née le 21 septembre 1638 décédée le 30 octobre 1715
Décédé le 23 janvier 1738.
L’un de ses Frères Jean SAUS 1646/1706 sera également capitaine corsaire.
D'abord capitaine de vaisseaux marchands puis capitaine
de corsaire.
Il obtient son premier commandement en 1689 sur la
sottise et sait se distinguer.
En 1692 commandant du « dauphin » il accompagne
Jean Bart durant sa campagne.
En 1693 Il est blessé lors d’un combat contre un navire
anglais.
Pendant les neuf années 1688/1697 que dura la
guerre de la ligue d'Augsbourg, Jean Bart et ses émules, dont faisait parti
Cornil SAUS amenèrent à Dunkerque plus de 6.000 navires, avec leur cargaison.
Après la mort de Jean Bart, Il se distingua en qualité de
commandant d'une forte escadre de course formée de bâtiments du Roi.
En 1703 commandant du « Soleil » lors d’un
combat contre une frégate anglaise il est de nouveau blessé mais peut continuer
le combat.
En 1706 il reçoit l’épée signe honorifique.
La paix semblant encore éloignée et, alors que les
troupes déferre combattaient dans les Pays-Bas, les armateurs dunkerquois, à
défaut d'une escadre royale, se réunirent pour former une petite escadre
particulière dont le commandement fut confié au capitaine SAUS.
Cette escadre se composée comme suit :
-
L’Auguste, vaisseau de 54 canons, 460 hommes.
Capitaine Cornil SAUS
-
Le Blackwall, vaisseau de 50 canons 420 hommes
capitaine Baeteman,
-
Le Prothée, vaisseau de 46 canons
400 hommes
capitaine Pomet
-
Le Zéphir, vaisseau de 26 canons 190 hommes
Capitaine de Blanques
- La Diane , frégate de 34 canons et 6 pierriers, 200 hommes.
capitaine Larmus
-
Le Chevalier de Saint-Georges, frégate de 30 canons, 120 hommes.
capitaine Dosque
Le 2
octobre 1710, il sortit de Dunkerque avec ces six bâtiments. Il tint la mer jusqu'au 22 janvier 1711 et fit,
pendant cette longue croisière, de nombreuses prises.
Le lendemain, de son départ étant en travers de
Boulogne, tous les capitaines se réunirent
à bord de l’Auguste où ils contractèrent
entre eux, pour la durée de la campagne,
un accord disant que toutes les prises, rançons ou autres profits
qui seraient faits par eux, seraient partagés entre eux.
Satisfaits de cette convention, les capitaines naviguèrent
de conserve.
lorsqu'ils naviguaient ensemble, les corsaires
devenaient irrésistibles, et les prises étaient nombreuses,.
Cet accord influença le comportement des capitaines.
Le 3 octobre rencontrant une barque de Guernesey chargée
de lest qui, ne valant pas la peine d'être amarinée et ne pouvant payer rançon,
fut coulée bas.
Le 9 octobre, ils forcent une frégate de Flessingue à amener son pavillon, et la déclarent dé bonne
prise.
Le 10, ils se rendent maîtres sans coup férir; d'un
corsaire de Flessingue nommé le Pot d’Etain, armé de 26 canons et monté par 150
hommes d'équipage. Une frégate de Bordeaux, prise antérieurement par ce
corsaire flessinguais, tombe du même coup entre leurs mains. Mais en passant au
pouvoir des corsaires français, la frégate bordelaise ne faisait que changer de
maître, car bien que son propriétaire fût à bord, elle était, elle aussi, de prise par droit de recousse.
12 octobre, l’escadrille s'empare d'une frégate
anglaise et Saus la vend immédiatement en' pleine mer, à l'armateur de la
frégate de Bordeaux, qui, dépossédé de son bien, eut du moins la chance de se
rééquiper.
C'était un splendide début de course. Mais, dès le 15
octobre, les circonstances de la navigation séparèrent la petite escadre en
plusieurs parties qui ne purent obtenir, isolément, les résultats que leur
union aurait produits.
Quand ils
étaient en groupe, les corsaires avaient rarement à livrer bataille. Les
navires de commerce ennemis fuyaient devant eux, ou se rendaient sans coup
férir, et ils évitaient eux-mêmes avec soin les escadres ennemies qui auraient
pu leur en imposer. Aussi, de 1710 à 1712, il n’y a peu trace de combat d'une flottille corsaire.
A la fin de
cette campagne par sa brillante conduite Cornil SAUS fut récompensé par le
grade de capitaine de frégate légère.
En début 1711, encouragés par les succès obtenus, les
armateurs de Dunkerque se constituèrent en Société pour armer en course les
bâtiments du Roi restés inactifs dans l'arsenal. Avec l'agrément de
Pontchartrain, Saus fut choisi pour commander l'escadre en formation
En juin 1711, Avec l'agrément du ministre
Pontchartrain François-Cornil SAUS proposa pour le seconder le commandement du
vaisseau l’Auguste à Cornil BART qui
l’accepta.
Le 20 juillet,
l’amiral de France, délivra à
François-Cornil BART des lettres de marque l'autorisant à armer à Dunkerque
l'Auguste, comme bâtiment corsaire.
L’escadre se composait des vaisseaux suivants :
-
Le Grafton. commandé par Saus.
-
L'Auguste capitaine Cornil Bart.
-
Le Prothée capitaine Pomet.
-
Le Blackwall Capitaine André Bart.
-
La Fortune Capitaine le comte Du Guay.
-
Lé Zéphir Capitaine de Blanques.
-
Le Mars
Le 15 août
1711, cette flottille reprenait la mer à Dunkerque dans les mêmes conditions,
sous le commandement de SAUS, qui avait remplacé l'Auguste par le Grafton,
vaisseau de 700 tonneaux, 60 canons, 570 hommes, que Forbin avait conquis aux
Anglais.
Après
la paix d'Utrecht, suivie de la démolition du port de Dunkerque, Cornil SAUS
cessa toute navigation et résolut de se consacrer aux œuvres charitables.
C'est alors qu'il demanda au Magistrat d'entretenir à
la maison Saint-Julien tous les pauvres enfants. Pour seconder son zèle, le
Bourgmestre, par une délibération du 4 février 1720, le nomma Directeur de
l'hôpital,
Cornil SAUS
fonda les manufactures de l'Hôpital, et poussant loin la générosité en lui
faisant don le 12 août 1721 de sa maison et de plusieurs dizaine de tonnes de
blé.
Son zèle était
si grand, qu'il a voulu donner le reste
de sa fortune à l’hôpital mais le Curé
s'y opposa très fortement en lui représentant qu'en conscience il était obligé
de la laisser à ses héritiers naturels.
Il ne céda pas
à ses observations, mais se rendit enfin à celles de l'Intendant et fit, de son
vivant, des donations à ses neveux.
Il se retira à l'hôpital avec sa servante et mourut le 23 Juin 1738. Cornil Saus doit être considéré comme le véritable
fondateur de notre administration hospitalière.
« L'an de
grâce mil sept cent trente huit, le vingt cinquième jour du mois de janvier, je
soussigné doyen de la chrétienneté et pasteur de Dunkerque, après avoir chanté
le service solennel de la cloche vulgairement dite de Jésus, ay enterré dans mon église paroissiale vis à vis
de la chapelle St-Julien, le corps de Monsieur Cornil Saus, homme veuf,
capitaine de frégates du Roy, directeur de l'Hôpital Général de cette ville,
âgé de soixante et dix neuf ans, mort avant hier au matin en son domicile
l'Hôpital Général, administré des sacrements de la Confession et de l'Extrême-onction
; ont été témoins Pierre de Clercq, vicaire de cette paroisse et Pierre Rybens,
vicaire de la dite paroisse qui ont signé avec moy en double, an et jour que
dessus. Signé : P. de Clerc, vicaire; et Rybens, vicaire. H. Gramon, doyen,
pasteur de Dunkerque. »
Cornil SAUS illustre corsaire et Philanthrope dont le nom
mérite d’être conservé à la postérité peut être considéré comme le véritable
fondateur de l’administration hospitalière de DUNKERQUE.