HISTOIRE: LE SIEGE DE DUNKERQUE SEPTEMBRE 1793

 

Le siège de Dunkerque est  une grande époque dans l’histoire militaire.

Il fut intimement lié à la grande défense nationale en 1793, et forma lui-même un tout complet avec la victoire d'Hondschoote que la résistance des dunkerquois rendit seule possible et que leurs vaillantes sorties assurèrent.

Car sans la résistance des bourgeois de Dunkerque l'armée anglaise n'eût pas été arrêtée, et la bataille d'Hondschoote n'aurait pas eu lieu.

Le siège de Dunkerque et La bataille d’Hondschoote se situe durant les guerres de la Révolution. 1792/1801.

Durant la première campagne en 1792 contre une première coalition la révolution a vu la victoire de Valmy le 20 septembre 1972.

En 1793 après l’exécution de Louis XVI  la coalition, dont la composition est la suivante :  « royaume de Grande-Bretagne, royaume de Sardaigne,  royaume d'Espagne,  royaume de Sicile (Naples),  royaume de Prusse (jusqu'en 1795),  Saint-Empire,  royaume de Bohème  royaume de Hongrie,  les Provinces-Unies,  royaume de Portugal, » et dont le souhait est d’envahir la France, lance la campagne de Flandres.

A la fin de juillet 1793, le duc d’York et son état-major  se trouvaient réunis à Furnes.

Le Duc a sous ses ordres trois corps, l’un anglais directement sous sa main autour de Furnes, le second autrichien à Poperinghe avec le maréchal Freytag, le troisième hollandais à Menin sous la direction du prince d’Orange.

Le premier a Dunkerque pour objectif, le second doit marcher sur Bergues et Cassel, pour empêcher les renvois de rejoindre Dunkerque,  le troisième a mission de surveiller et d’appuyer au besoin l’aile gauche. La flotte anglaise, alors en formation, est chargée de bombarder Dunkerque.

Pour faire face à cette menace.

Le général Houchard reçoit le commandement d’un détachement de l’armée de Moselle pour former l’armée du Nord et  reçoit pour ordre de se fixer Bailleul pour surveiller l’armée anglaise et l’empêcher de marcher sur Paris.

Le général Thomas O’Méara « Enfant de Dunkerque » reçoit le 8 aout le commandement de la place et du camp de Ghyvelde.

A Ghyvelde, un camp protégé par quelques ouvrages extérieurs était installé. Il contenait trois mille cinq cents hommes nouvellement enrôlés sous le nom de gendarmes.

A Bergues, on travaillait également avec ardeur. Un nouveau général, Carrion de Loscondes,  venait de prendre le commandement de la place.

Il était temps. Le duc d’York, énervé par le retard mis à l’envoi de la flotte anglaise vers Dunkerque et pressé  par la saison, avait résolu de se mettre en mouvement, sans plus attendre.

Le 21 aout les troupes du duc d’York se mettent en mouvement.

Le 21 août, le maréchal Freytag commence l’attaque. Il enlève les postes français d’Oost-Cappel et se rapproche de Bergues, De son côté, le duc d’York se dirige sur le camp de Ghyvelde, se prépare à le tourner et à l’enlever de vive force.

Mais O’Meara est présent; il s’est aperçu de la manœuvre enveloppante, il donne l’ordre d’évacuation, et, deux heures après, lorsque les troupes anglaises se présentent, elles trouvent la position abandonnée. Le soir même, les trois mille hommes de Ghyvelde sont installés sur les glacis de la place. Mais l’opération ne s’est pas faite sans une lutte assez vive, dont le bruit   parvient jusqu’à Dunkerque dont les effets sont observés par le tourier du beffroi qui en informe le procureur de la commune.

Le conseil général de la commune se réunit. Voici sa composition : Emmery, maire; Amand Morel, Benjamin Gerbidon, Jean-Joseph Vandenbussche, H. Coppin, Louis Delbaere, Chartier, Mazurel L. De Baecque François Devinck, Duriez, Dominique Cartier, Blaiset, Aget, Boubert, Ph. l,ancel, Delaly, J.-B. Le Roy, P. Liebaert fils Peychiers, Th. Thelu, Henri Edouart, Jaccand, Dupouy, Chartes-François Meurillon, Stival, Thiery, Gourdin.

Le 22 aout Un Conseil de guerre est formé par le général O‘Moara. Il se compose du commandant de l’artillerie, du chef du génie et de son adjoint, des commandants de troupes d’infanterie, du commandant le 5° régiment de chasseurs à cheval, de l’ordonnateur de la marine, des commissaires des guerres et de deux membres de la municipalité, MM. Duriez et Camus. A huit heures du soir, la ville est mise en état de siège. Pour empêcher le Duc d’York de passer par la basse ville sans défense et prendre Dunkerque à revers,  le Conseil de défense décida de recourir à l’inondation. A la marée montante, les écluses ouvertes laissèrent la mer se répandre jusqu'aux environs de Bergues, ce qui força l'ennemi à borner ses attaques à l'Est. Les Moëres échappèrent  à l'inondation, grâce au batardeau que les habitants établirent sur le canal

Le 23 août, le duc d'York sommait la ville de se rendre à Sa Majesté britannique il recevait une réponse brève et fière.

Hoche  arrive à Dunkerque  accompagnant le général Souham, désigné pour la commander, en remplacement du général O’Moara, ce dernier avait été jugé trop vieux pour assurer, dans de bonnes conditions, la défense de cette ville importante.

 Le 22 août, le duc d’York fait occuper le camp de Ghyvelde. Il établit son quartier général à hauteur de Téteghem, son parc à Leffrinckoucke et ses poudres à Zuydcoote. Le maréchal Freytag continue également sa marche sur Socx et Bierne, dans le but d’investir complètement la petite place de Bergues.  

 

L’inondation  eut tout le succès désirable. Les terrains situés entre le fort Louis, le pont de Steendam et Bergues se trouvèrent en deux heures inondés dans des conditions avantageuses. En même temps, afin d’éviter toute surprise, un détachement de trois cents  gendarmes de Ghyvelde et deux pièces d’artillerie furent établis au pont de  Petite-Synthe sur le canal de Bourbourg.

Le 24 Les tirailleurs hessois engagent le feu,   pénètrent dans Rosendaël dont les défenseurs, mal dirigés, cèdent de plus en plus du terrain.   

 Hoche a entendu les coups de fusil annonçant le combat. Il accourt aussitôt sur le champ de bataille, mais trop tard ; Rosendaël est enlevé.

 Il forme alors une forte colonne de 4,000 hommes et reprend l'offensive  la colonne française électrisée par Hoche, se rue en avant et entraîne devant elle tout ce qu'elle rencontre sur son chemin. Elle arrive ainsi jusqu'à la place de l'Église : là, elle est reçue par des décharges répétées du bataillon hessois qui occupe cette place. Hoche sent très bien qu'elle ne peut aller plus loin sans renforts ; or ces renforts manquent. Il donne l'ordre de la retraite et se contente de conserver la partie du faubourg située à l'ouest de la place de l'Église.

Le 26, à la suite de la prise de la partie Est du faubourg de Rosendaël, l'ennemi commence ses travaux de siège. Il construit sa première parallèle, qu'il fait passer par le faubourg. Il établit, en outre, trois batteries dans les dunes et une quatrième sur un plateau en arrière.

Le lendemain, le feu de l’artillerie anglaise continua avec  persistance et durera jusqu’à la fin du siège.

 Le 5 septembre, l'armée assiégeante ayant, après la marche de Houchard, voulu se porter au secours de Freytag et ne laisser qu'un cordon devant la place, Hoche, qui se tenait à ce moment sur le beffroi de Dunkerque, d'où il dominait tout le camp ennemi, s'aperçoit d'un mouvement anormal des troupes ennemies; aussitôt il en donne avis au général Souham qui organise une sortie, pensant bien, comme Hoche, que ce mouvement s'opérait en raison d'une attaque de Houchard.

2000 hommes sortirent de Dunkerque et se disposèrent à l'ouest du faubourg de Rosendaël. Ainsi cachée à la vue de l'adversaire, cette troupe attendrait que le mouvement des Alliés se fut plus prononcé, puis elle se porterait au pas de charge, par les dunes, sur les trois batteries que l'ennemi avait construites à la droite de sa ligne. La flottille viendrait s'embosser à bonne distance et prendrait d'enfilade les mêmes batteries. Hoche avait la direction de cette attaque ; il divisa sa troupe en trois colonnes destinées chacune à l'attaque d'une batterie. A midi, l'ordre de l'attaque est donné. Nos colonnes se précipitent sur les batteries défendues avec énergie, qui achevait de les armer. Elles les bouleversent, mais sans y prendre pied. L'ennemi, malgré le feu d'enfilade de nos canonnières, se jette par un retour offensif sur nos troupes, et reste définitivement maître de ses batteries Bien que les ouvrages ennemis ne fussent pas restés entre nos mains, la sortie des Dunkerquois n'avait pas  été inutile; elle avait eu pour résultat d'empêcher le corps de siège d'envoyer des renforts à Freytag, aux prises avec Houchard.

 Le 6 septembre, pendant que Houchard livrait à l'Autrichien Freytag les combats de Bainbecque et de Rexpoëde, Souham, entendant le canon, ordonne une nouvelle sortie des troupes de la place. Débouchant des deux portes Est de la ville, nos colonnes se précipitent sur les piquets ennemis, qu'elles culbutent. Inquiets de la marche que prend l'attaque des assiégés, les assiégeants envoient plusieurs corps au secours de leurs piquets, et nos troupes, en présence de ces nouveaux ennemis, sont obligées de reculer; ce qu'elles font en bon ordre.

Le samedi 7 septembre  Les Dunkerquois ne soupçonnaient pas que Houchard avait reculé de Rexpoëde à Bambecque.   Ils croyaient, au contraire, à sa marche en avant, car la veille, à sept heures du soir, « le tourier avait vu revenir de Bergues de l'infanterie et de la cavalerie.

Toute la nuit on était resté sur les remparts;   Pendant la matinée on prit ses dispositions en vue d'une deuxième sortie afin de retenir le duc d'York sous les murs de Dunkerque, et de l'attaquer avant l'arrivée des secours de terre et de mer qu'il ne manquerait pas d'appeler.

(A huit heures, le tourier signalait à la hauteur de Mardyck un vaisseau de 74 canons, une frégate de 30 canons et 6 cutters)

 Vers midi, une lettre du général Leclerc au général Ferrand annonce que les ennemis se retirent vers Oost-cappel et qu'il compte se mettre à leur poursuite.   A la même heure, le général Leclerc donne avis qu'il est à Rexpoéde et se propose de marcher vers Hondschoote.

Il ordonne au général Ferrand qui commande à Dunkerque de faire une sortie vigoureuse sur l'ennemi.  

Cette nouvelle réveilla l'ardeur de la garnison et raviva ses espérances. « Mon cher concitoyen, écrivait l'adjudant-général Hoche au commandant de la garde citoyenne, je pense que la générale battra aujourd'hui pour la dernière fois dans vos murs vous voudrez, en conséquence, faire porter la garde citoyenne sur le rempart, à ce signal qui sera celui de la défaite des tyrans. »

 De leur côté, les Anglais activent les préparatifs de combat et approchent de la place l'artillerie qu'ils ont reçue d'Ostende.    

Quelques-uns pensèrent que l'ennemi voulait masquer sa faiblesse par ce déploiement de troupes, car, vers trois heures, le tourier crut voir qu'une colonne de 3.000 hommes au moins d'infanterie partait pour Furnes avec un gros de cavalerie.

Cette vue ranima l'ardeur des assiégés. « Vers quatre heures les tambours battent aux armes» Les troupes françaises, cavalerie, infanterie, artillerie, sortent à la fois par la barrière du Port et par celle de Nieuport, au signal donné du haut de la tour. Les chasseurs à cheval s'étaient transportés d'avance sur le port pour être prêts à sortir au premier commandement. Les deux colonnes ont à leur tête les généraux Ferrand et Souham et le représentant du peuple Trulard.

La première colonne pénètre dans les bois de Rosendaël, où, après avoir débusqué l'ennemi, elle met le feu à plusieurs maisons la seconde se porte sur l'estran, et, arrivée à quelque distance des glacis, elle détache 800 hommes qui se jettent dans les Dunes. La garde nationale citoyenne était au poste qui lui  avait été marqué, et protégeait la marche des troupes du feu de ses batteries.

Les assiégeants répondent à leur feu. Mais les vaisseaux du capitaine Castagnier secondé par Armand LEDUC maintiennent les assiégeants en respect. « Ces canonnières font plus de mal à l'armée ennemie que toutes les autres forces françaises ensemble.

  Les canons des remparts et les batteries des canonnières étaient encore appuyés par l'artillerie de campagne, que les Français avaient amenée avec eux jusque sur les glacis. Aussi le combat fut-il acharné dans les Dunes et à Rosendaël, où les Français brûlèrent 11 maisons. Les 800 hommes qui s'étaient jetés dans les Dunes poursuivirent les vedettes et avant-postes ennemis jusqu'au premier retranchement, où ils résistèrent plus d'une heure malgré le feu d'une batterie ennemie. Ils étaient menacés d'être enveloppés par une colonne de 400 hommes d'infanterie et trois escadrons de cavalerie que les Anglais avaient lancés contre eux, lorsque les Français vinrent au secours de leur troupe. Le combat reprit sur tous les points, dans le meilleur ordre et sans confusion, remarque le maire Emmery, au son d'une musique bruyante jouant l'air chéri « Ça ira ». Mais l'approche de la nuit et la nature du terrain où l'on devait combattre, n'ont pas permis de pousser l'attaque plus loin. On s'est retiré en bon ordre. A sept heures, les troupes luttaient encore avec acharnement. Les gendarmes amenaient incessamment des prisonniers. Ce ne fut que vers sept heures et demie que les troupes firent leur retraite, « dans le plus grand ordre. »  

 Anglais et Français chantent  victoire, ce qui prouve que tous deux avaient conscience de l'effort fait pour l'attaque ou la résistance  

Mais  Le succès du siège devient de plus en plus douteux.

La confiance des Dunkerquois renaissait d'autant plus vive que, cette même soirée, le District avait annoncé aux membres réunis à Dunkerque que les ennemis s'étaient retirés des environs de Bergues.   Enfin, ce même soir, arrivait une lettre du Comité de Salut public accordant un million pour être employé au soulagement des victimes du siège et à la défense de la place. C'était, la récompense due à la patience et aux travaux des Dunkerquois  

En cette seconde journée Dunkerque avait bien mérité de la Patrie et préparé la victoire d'Hondschoote. Quand on songe à quoi a tenu cette victoire, on comprend que, si le duc d'York avait détaché 10.000 hommes au lieu de 6.000 Hessois au secours de Freytag, notre victoire était changée en défaite.

On crut néanmoins devoir se mettre en garde contre une surprise ou un retour offensif de l'ennemi. « Nos citoyens ont gardé les remparts, » témoigne le maire Emmery. De son côté, l'ordonnateur civil écrit au ministre « Les troupes et les gardes citoyennes de Dunkerque ont, pour la troisième fois de suite, bivouaqué pendant toute la nuit sur les remparts et dans les chemins couverts. Leur courage leur fait surmonter toutes les fatigues. L'amour de la patrie et de la liberté ne connaît pas le repos »

Le duc d'York, pressentant toute l'importance de cette journée du 8 septembre, s'était également préparé à frapper un coup formidable sur Dunkerque. « Dès la veille, les espions avaient rapporté que les forces britanniques s'approchaient avec un grand nombre de lourdes pièces. Il faut donc s'attendre à une lutte à outrance.     « A trois  heures du matin les patrouilles avaient confirmé le rapport des espions, à savoir que les Anglais et les alliés continuaient leurs travaux de siège et avaient approché de nombreuses batteries. » Au lever du jour, le tourier constata beaucoup de mouvement dans le camp ennemi et remarqua même une nouvelle batterie. Les Dunkerquois s'apprêtent à résister à ce dernier effort. Dès cinq heures, on bat le rappel. « Nous croyons qu'il y aura une nouvelle sortie, écrit le maire Emmery, afin de faire partir Sa Majesté le duc d'York et Compagnie. » On disait déjà que Hondschoote était au pouvoir des Français et que Houchard s'y trouvait en personne. A sept heures, un courrier transmet au général Ferrand un ordre daté d'Herzeele et ordonnant de faire une sortie le 8, entre neuf et dix heures. Le général communique cet ordre au Conseil de la Commune. Tous conçoivent aussitôt les plus magnifiques espérances ils voient déjà l'armée du duc d'York cernée de toutes parts et précipitée dans la mer. « Nous nous préparons à une sortie vigoureuse, écrit l'ordonnateur civil dès huit heures du matin. Elle décidera de la victoire en notre faveur, et, si la colonne commandée par le génèral Leclerc peut pénétrer au delà des Moëres, et celle du général Houchard sur Furnes, le camp de Ghyvelde sera le tombeau des vils satellites qui s'étaient vantés de conquérir la patrie de Jean-Bart. Le capitaine Castagnier reçut l’ordre de s'approcher de la côte le plus près possible et de se pointer plus à l'est pour écraser de son feu les colonnes ennemies qui voudraient se retirer par l'estran. »

Conformément aux ordres de Houchard et aux désirs de tous, on  prit ses dispositions pour sortir dès neuf heures et demie du matin. La générale fut battue; les gardes nationaux et les soldats se rendirent à leur poste.

Mais l'attente générale fut trompée, et il n'y eut durant toute cette matinée que quelques coups de canon tirés dans les dunes. »  

Cependant les Anglais continuaient leurs préparatifs contre la ville et s'étonnaient de ne pas voir s'avancer nos soldats, qui étaient rangés en ordre de bataille. A neuf heures, ils firent passer leur infanterie du côté de la basse ville, et leur cavalerie du côté de la mer, où elle serait appuyée, pensaient-ils, par les navires anglais qui étaient en vue et sur le concours desquels ils croyaient pouvoir compter cette fois.  

Vers onze heures et demie les alliés, voyant que les assiégés ne donnaient pas suite à leur projet de sortie, se retirèrent dans leur camp et travaillèrent à former des retranchements dans les Dunes.

On ne pouvait retarder plus longtemps l'exécution des ordres, de Houchard, sans risquer de compromettre l'issue de cette grande journée. Vers midi et demie, la garnison sortit de la ville. Elle comptait de 9.000 à 10.000 hommes, et était divisée en deux colonnes. La première sortit le long du port, et l'autre par la barrière de Nieuport. En même temps les canonnières s'avancèrent à la hauteur de Lefîrinckoucke. Vers deux heures et demie, on apprend que « l'armée de la République gagne du terrain du côté d'Hondschoote. »

Oubliant toute dissension on ne songe plus qu'au salut de la ville  et de la patrie. Les batteries des remparts commencent le feu, et à trois heures le combat est engagé.

Les Anglais avaient élevé trois batteries  entre  Rosendaël et la mer,   ils avaient amené de nombreux canons qu'ils avaient installés sur presque toutes les dunes. Cette circonstance rendit leur feu très meurtrier. Aussi les Dunkerquois eurent beaucoup à souffrir de cette attaque où ils étaient frappés à bout portant et par les canons et par la mousqueterie. Heureusement les canonnières protégeaient l'armée française et rendaient l'ennemi moins audacieux. Pendant toute l'après-midi,  la flottille française a fait un feu terrible sur l'armée anglaise, et, comme elle se trouvait à l'est de la rade sur la même ligne que les assiégeants, le feu de ses pièces de 24 a dû leur nuire plus que toutes les forces de la garnison réunies.  

Cependant la bataille continuait, acharnée de part et d'autre. Anglais et Français semblaient comprendre que c'était la lutte décisive.   Le feu des Dunes se rapprochait des remparts. L'infanterie n'avait pu résister à toutes ces batteries établies sur la crête de chaque dune et les alliés s'étaient avancés vers la ville. Divers corps d'infanterie bordent la crête des dunes faisant sur la place un feu continuel,   un corps de cavalerie cherche à pénétrer par la porte de l'Estran. Mais les batteries de la rade se rapprochent de la terre vers les gorges des Dunes et obligent l'ennemi à renoncer avec précipitation à son dessein.

 La place, de son côté, entretenait sur les assaillants un feu continuel. Les batteries des cavaliers, celles des buttes de moulins et des remparts agissaient de concert avec les canonnières et faisaient un grand ravage dans les rangs ennemis. La colonne qui était sortie par la porte de Nieuport n'avait pas moins lutté que celle qui s'était avancée dans les Dunes. Rosendael fut attaqué,   et les Français y entrèrent après un combat où l'adjudant général Hoche se couvrit de gloire, et où les régiments de Starray et de Jordis eurent considérablement à souffrir.

Vers sept heures tout était tranquille,   le feu avait complètement cessé.

Les anglais  étaient en pleine déroute. Ils ne luttaient avec autant d'acharnement à l'arrière-garde que pour mieux cacher leur manœuvre et protéger leur retraite.  Le maire, du haut de la tour, voyait l'ennemi lever son camp, et charger plusieurs voitures qui filaient vers Furnes ainsi que quelques caissons. Une heure après il mettait le feu aux fourrages qu'il ne pouvait emporter. Bientôt les Dunkerquois étaient mis au courant des succès de la journée du côté d'Hondschoote. « Un officier arrivant de Cassel raconte que les troupes de la République ont attaqué les Anglais en traversant les eaux jusqu'à la moitié du corps et que vers dix heures Hondschoote avait été emporté. Il supposait le général Houchard dans cette dernière ville. »   

 Le 9 au matin, l'armée du duc d'York avait disparu, abandonnant aux défenseurs de Dunkerque son artillerie et ses munitions.

L'espérance et la joie furent plus grandes encore lorsqu'un officier des chasseurs bataves annonça que le million envoyé par la Convention était arrivé à Bourbourg et demanda de pourvoir à son entrée dans la ville. La municipalité s'empressa de fournir l’escorte réclamée, dans la journée le trésor était à Dunkerque.


 

 



 

 

 

 

 

 

 

Commentaires

Dumarey a dit…
Très bonne description de la bataille d'Hondschoote, merci
Unknown a dit…
merci pourtoutes ces information que je ne possedais pas vraiment ce reportage est tres instrustif

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