HISTOIRE DE PETITE SYNTHE " HISTOIRE DE L'EGLISE SAINT ANTOINE "
L’HISTOIRE DE L’EGLISE SAINT ANTOINE DE PETITE SYNTHE
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Au XIXème siècle, Petite Synthe ne possédait qu'une seule paroisse : Saint Nicolas. Le territoire s'étendait d'est en ouest sur 5 km, de la sortie de Dunkerque à Grande Synthe. Après avoir franchi les portes de Calais, on côtoyait une petite agglomération appelée "Banc Vert", son nom étant du à un banc de sable qui était toujours couvert de verdure. Les plans portent l'inscription de "Nouvelle Calédonie". La population de ce hameau ( une centaine d'habitants) travaillait à Dunkerque, c'était des durs à l'ouvrage qui rechignaient à parcourir les trois km pour atteindre l'église du village. Ils trouvaient l'église Saint Martin plus proche ce qui chagrinait Monsieur le Chanoine Athanase Lagatie, curé de Saint Nicolas.
L'instruction religieuse des enfants posait problème. Aussi eut-il l'idée d'envoyer au banc Vert une religieuse de la Providence de Portieux dont la communauté occupait l'externat des filles du village. La chère soeur arrivait ainsi chaque jour avec son repas de midi.
Par son dévouement et son amabilité, elle réussit au-delà de toute espérance et il fallut songer à fonder une petite école qui fut placée sous la protection de Saint Antoine et dirigée par Soeur Aurélie.
En 1898, Monsieur le Chanoine Lagatie dut se rendre à l'évidence. On ne pouvait plus laisser ce quartier de plus d'un millier d'habitants sans prêtre.
Pour fonder une paroisse, il fallait une église, un presbytère, des locaux paroissiaux mais il n'y avait pas d'argent ! En accord avec Monseigneur Scalbert, doyen de Saint Jean Baptiste, il commença par installer une chapelle provisoire dans un hangar prêté par Monsieur Van-Parys, négociant en fourrage, qui servit de refuge pendant les bombardements de 1914.
Une mystérieuse séparation coupait les deux communautés ( différence de mentalité). Mais chaque année à l'est, il y avait de nouveaux habitants.
Monsieur le Chanoine Lagatie songea à une souscription. Seize noms seulement suffisaient pour entreprendre la construction. Saint Antoine commençait bien ses fonctions tutélaires. Monsieur le Chanoine Lagatie s'efforça de trouver des terrains sur lesquels on bâtirait les immeubles de la future paroisse si l'autorité ecclésiastique n'y mettait pas d'opposition.
C'est alors que naquit la société civile "Saint Antoine de Petite Synthe" dont les premiers membres furent Monsieur et Madame Jules Cardock (ancien contrôleur principal des douanes, une rue porte son nom), Emmanuel Plantez (brasseur à Petite Synthe) et Jules Van-Parys. Ces premiers amis de Saint Antoine se lancèrent dans une aventure que l'on taxait de folie.
En effet, le 7 juin 1898, par-devant Maître George D'Arras, notaire à Dunkerque, les membres de la Société signèrent alors que rien n'existait encore. Bientôt, de toutes parts, les dons affluèrent. Une personne charitable donna un terrain de 4 000 m2 d'une valeur de 3 500 francs de l'époque. Une autre personne offrit un harmonium d'une valeur de 182 francs, une autre une petite cloche, une autre encore une statue de Saint Antoine qui fut placée dans la chapelle provisoire. Quelques paroisses des alentours prélevèrent sur les surplus de leurs armoires, les ornements et objets nécessaires pour constituer le matériel liturgique d'une modeste sacristie. On découvrit enfin, rue Jean Bart, une petite maison pouvant servir de logis au pasteur attendu.
En 1901, le doyen de Saint Jean Baptiste, l'un des membres de la société Saint Antoine, réclamait avec sa souriante mais inflexible obstination, un règlement rapide du projet établi trois ans plus tôt. Monsieur Scalbert envoyait à l'Archevêque de Cambrai (le diocèse de Lille n'existe que depuis 1914) le projet détaillé de Monsieur Lagatie.
Le 20 octobre, la lettre et le plan revenaient à Dunkerque avec les mentions suivantes : "lu et approuvé" Monseigneur Sonnois, Archevêque de Cambrai par mandement, en Bobledey, vicaire général. La paroisse était fondée.
Auparavant, Monsieur l'Abbé Maes, vicaire à La Chapelle d'Armentières (Monsieur Maes était un ancien ouvrier d'usine dont la vocation fut tardive) recommandé par le Chanoine Berthelot bâtisseur d'églises, a vu le sanctuaire provisoire et la maison d'habitation. Il accepte tout et est disposé à organiser une paroisse, dut-il vivre de pauvreté et quêter dix ans. Monsieur Maes est encore jeune et sa nomination ne fait pas de jaloux.
Pendant plusieurs années, monsieur Maes connut l'angoisse des veilles d'échéances avec une caisse vide, les sommations de procès, les critiques et les sarcasmes. Mais il accepta tout pour son église sans faiblir. Et lorsque les jours difficiles furent passés, le jeune prêtre de 1902 avait les cheveux blancs. "Je crois avoir fait pour la paroisse tout ce qu'il est humainement possible" écrivait-il à Monsieur Le Courtois son cinquième successeur.
On pourrait écrire une légende dorée en racontant les multiples cas où le curé du Banc Vert vit sa foi récompensée. Signalons au moins l'anecdote suivante dont nous garantissons l'authenticité :
L'une des plus grosses traites était venue à terme. Des témoins ont vu Monsieur Maes pleurer, affolé. Ne sachant que faire, il prit le chemin de Saint Nicolas pour confier son embarras à Monsieur Lagatie qui était généralement de bons conseils. Arrivé à la hauteur du Pont à Curé, Monsieur Maes croisa un élégant cavalier, un estivant sans doute, qui s'en retournait vers Malo les Bains. Ce cavalier tourna la bride tout à coup et s'approcha de lui :"N'êtes-vous pas le curé de la nouvelle paroisse Saint Antoine de Padoue ? Je venais justement chez vous pour vous remettre une offrande pour votre église, permettez-moi de vous la donner ici". Fort surpris, Monsieur Maes remercia et laissa partir son interlocuteur sans même lui demander son nom. Puis machinalement, il continua sa route vers le village. Tout en marchant, il ouvrit l'enveloppe ; elle renfermait exactement le montant de la traite. Monsieur Lagatie ne dut pas donner de conseil ce jour-là.
En 1907, les pèlerins de Saint Nicolas apportaient en cadeau un missel d'autel. C'est également l'année de la fondation de la Société des archers.
En 1908, ce fut la bénédiction de la nouvelle cloche financée en partie par des fidèles et en particulier Monsieur Maillart. Sur le bronze était inscrit :"Je m'appelle Renée-Joséphine, jour de ma consécration 28 octobre 1908, j'eus pour parrain et marraine René Maillart et Joséphine Cardock. J'ai été consacrée par Raymond Scalbert Archiprêtre et doyen de Saint Jean Baptiste à Dunkerque, sous le pontificat de Sa Sainteté Pie X, j'ai eu pour fondeur Monsieur Wanthy à Douai".
En 1910, ce fut la création de la fanfare paroissiale.
Le 22 juillet 1914, Monsieur Maes fit ses adieux à ses paroissiens. Il fut nommé curé de La Gorgue.
Le 2 août 1914, la guerre éclate et met fin à la fanfare.
En 1916, Monsieur Cardock disparaît.
Avant de clore ce chapitre consacré à Monsieur l'Abbé Maes, voici un dernier détail concernant notre sanctuaire qui fut fourni par Maître Ringot, artiste bien connu, à qui nous devons notre chaire, la décoration de la tribune, la statue de Saint Christophe.
La tour n'est pas terminée et ne le sera sans doute jamais. A hauteur du toit, les plans prévoyaient une seconde plate-forme, plus petite ; au centre devait s'élever une statue de Saint Antoine de 10 m de haut. En 1913, les devis furent établis mais l'entrepreneur apportait un additif et tous les projets restèrent en suspend provisoirement. Après le départ de Monsieur Maes, la guerre éclatait et on en resta là.
L'instruction religieuse des enfants posait problème. Aussi eut-il l'idée d'envoyer au banc Vert une religieuse de la Providence de Portieux dont la communauté occupait l'externat des filles du village. La chère soeur arrivait ainsi chaque jour avec son repas de midi.
Par son dévouement et son amabilité, elle réussit au-delà de toute espérance et il fallut songer à fonder une petite école qui fut placée sous la protection de Saint Antoine et dirigée par Soeur Aurélie.
En 1898, Monsieur le Chanoine Lagatie dut se rendre à l'évidence. On ne pouvait plus laisser ce quartier de plus d'un millier d'habitants sans prêtre.
Pour fonder une paroisse, il fallait une église, un presbytère, des locaux paroissiaux mais il n'y avait pas d'argent ! En accord avec Monseigneur Scalbert, doyen de Saint Jean Baptiste, il commença par installer une chapelle provisoire dans un hangar prêté par Monsieur Van-Parys, négociant en fourrage, qui servit de refuge pendant les bombardements de 1914.
Une mystérieuse séparation coupait les deux communautés ( différence de mentalité). Mais chaque année à l'est, il y avait de nouveaux habitants.
Monsieur le Chanoine Lagatie songea à une souscription. Seize noms seulement suffisaient pour entreprendre la construction. Saint Antoine commençait bien ses fonctions tutélaires. Monsieur le Chanoine Lagatie s'efforça de trouver des terrains sur lesquels on bâtirait les immeubles de la future paroisse si l'autorité ecclésiastique n'y mettait pas d'opposition.
C'est alors que naquit la société civile "Saint Antoine de Petite Synthe" dont les premiers membres furent Monsieur et Madame Jules Cardock (ancien contrôleur principal des douanes, une rue porte son nom), Emmanuel Plantez (brasseur à Petite Synthe) et Jules Van-Parys. Ces premiers amis de Saint Antoine se lancèrent dans une aventure que l'on taxait de folie.
En effet, le 7 juin 1898, par-devant Maître George D'Arras, notaire à Dunkerque, les membres de la Société signèrent alors que rien n'existait encore. Bientôt, de toutes parts, les dons affluèrent. Une personne charitable donna un terrain de 4 000 m2 d'une valeur de 3 500 francs de l'époque. Une autre personne offrit un harmonium d'une valeur de 182 francs, une autre une petite cloche, une autre encore une statue de Saint Antoine qui fut placée dans la chapelle provisoire. Quelques paroisses des alentours prélevèrent sur les surplus de leurs armoires, les ornements et objets nécessaires pour constituer le matériel liturgique d'une modeste sacristie. On découvrit enfin, rue Jean Bart, une petite maison pouvant servir de logis au pasteur attendu.
En 1901, le doyen de Saint Jean Baptiste, l'un des membres de la société Saint Antoine, réclamait avec sa souriante mais inflexible obstination, un règlement rapide du projet établi trois ans plus tôt. Monsieur Scalbert envoyait à l'Archevêque de Cambrai (le diocèse de Lille n'existe que depuis 1914) le projet détaillé de Monsieur Lagatie.
Le 20 octobre, la lettre et le plan revenaient à Dunkerque avec les mentions suivantes : "lu et approuvé" Monseigneur Sonnois, Archevêque de Cambrai par mandement, en Bobledey, vicaire général. La paroisse était fondée.
Auparavant, Monsieur l'Abbé Maes, vicaire à La Chapelle d'Armentières (Monsieur Maes était un ancien ouvrier d'usine dont la vocation fut tardive) recommandé par le Chanoine Berthelot bâtisseur d'églises, a vu le sanctuaire provisoire et la maison d'habitation. Il accepte tout et est disposé à organiser une paroisse, dut-il vivre de pauvreté et quêter dix ans. Monsieur Maes est encore jeune et sa nomination ne fait pas de jaloux.
Pendant plusieurs années, monsieur Maes connut l'angoisse des veilles d'échéances avec une caisse vide, les sommations de procès, les critiques et les sarcasmes. Mais il accepta tout pour son église sans faiblir. Et lorsque les jours difficiles furent passés, le jeune prêtre de 1902 avait les cheveux blancs. "Je crois avoir fait pour la paroisse tout ce qu'il est humainement possible" écrivait-il à Monsieur Le Courtois son cinquième successeur.
On pourrait écrire une légende dorée en racontant les multiples cas où le curé du Banc Vert vit sa foi récompensée. Signalons au moins l'anecdote suivante dont nous garantissons l'authenticité :
L'une des plus grosses traites était venue à terme. Des témoins ont vu Monsieur Maes pleurer, affolé. Ne sachant que faire, il prit le chemin de Saint Nicolas pour confier son embarras à Monsieur Lagatie qui était généralement de bons conseils. Arrivé à la hauteur du Pont à Curé, Monsieur Maes croisa un élégant cavalier, un estivant sans doute, qui s'en retournait vers Malo les Bains. Ce cavalier tourna la bride tout à coup et s'approcha de lui :"N'êtes-vous pas le curé de la nouvelle paroisse Saint Antoine de Padoue ? Je venais justement chez vous pour vous remettre une offrande pour votre église, permettez-moi de vous la donner ici". Fort surpris, Monsieur Maes remercia et laissa partir son interlocuteur sans même lui demander son nom. Puis machinalement, il continua sa route vers le village. Tout en marchant, il ouvrit l'enveloppe ; elle renfermait exactement le montant de la traite. Monsieur Lagatie ne dut pas donner de conseil ce jour-là.
En 1907, les pèlerins de Saint Nicolas apportaient en cadeau un missel d'autel. C'est également l'année de la fondation de la Société des archers.
En 1908, ce fut la bénédiction de la nouvelle cloche financée en partie par des fidèles et en particulier Monsieur Maillart. Sur le bronze était inscrit :"Je m'appelle Renée-Joséphine, jour de ma consécration 28 octobre 1908, j'eus pour parrain et marraine René Maillart et Joséphine Cardock. J'ai été consacrée par Raymond Scalbert Archiprêtre et doyen de Saint Jean Baptiste à Dunkerque, sous le pontificat de Sa Sainteté Pie X, j'ai eu pour fondeur Monsieur Wanthy à Douai".
En 1910, ce fut la création de la fanfare paroissiale.
Le 22 juillet 1914, Monsieur Maes fit ses adieux à ses paroissiens. Il fut nommé curé de La Gorgue.
Le 2 août 1914, la guerre éclate et met fin à la fanfare.
En 1916, Monsieur Cardock disparaît.
Avant de clore ce chapitre consacré à Monsieur l'Abbé Maes, voici un dernier détail concernant notre sanctuaire qui fut fourni par Maître Ringot, artiste bien connu, à qui nous devons notre chaire, la décoration de la tribune, la statue de Saint Christophe.
La tour n'est pas terminée et ne le sera sans doute jamais. A hauteur du toit, les plans prévoyaient une seconde plate-forme, plus petite ; au centre devait s'élever une statue de Saint Antoine de 10 m de haut. En 1913, les devis furent établis mais l'entrepreneur apportait un additif et tous les projets restèrent en suspend provisoirement. Après le départ de Monsieur Maes, la guerre éclatait et on en resta là.
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