LES PECHEURS D'ISLANDE CHRONOLOGIE HISTORIQUE.
Voulant favoriser et encourager la pêche de la morue , et la substituer à celle des Hollandais, Louis XIV rendit le 25 Février 1700 son arrêt qui affranchissait de tous droits les morues ou cabillauds provenant de la pêche française sur les côtes d'Islande, et maintenait les droits sur les morues qui seraient importées de Hollande suivant la convention arrêtée entre la France et les Etats Généraux, le 29 Mai 1699.( conséquence du traité de Ryswiek ).
1710- seuls une dizaine de navires pratiquait la pêche à la morue.
Dunkerque fut le premier port français à pratiquer la pêche en Islande et il en conserva longtemps le monopole.
1714- pendant que l’on procédait au démontage des écluses et à la mise en place des batardeaux à la sortie du port et au sud de l’écluse de Bergues, quelques particuliers tentèrent de relancer la pêche de la morue sans résultat. Quatre dogres avaient fait quelques voyages; mais comme leurs équipages naviguaient au mois, il arriva que plus ils restaient à la mer, plus ils en retiraient de profits, sans s’embarrasser de pêcher peu ou beaucoup. Les gros gages des marins, la quantité des vivres qui leur étaient fournis et le peu de poissons qu’ils rapportaient, découragèrent tant les armateurs qu’ils abandonnèrent l'entreprise.
Dans les années 1730 débute vraiment la pêche en Islande au départ de Dunkerque.
1730- trois corvettes se rendirent à la pêche de la morue sur les côtes d'Islande, elles firent une très bonne campagne
1731- Quelques négociants confiant de la pêche de l’année précédente, expédièrent deux autres corvettes et deux dogres de 50 et 60 tonneaux. ; Cette seconde pêche réussit à merveille.
1736- des bateaux de Dunkerque allèrent secrètement pêcher la morue dans la rivière de Kola, sur la côte de la Laponie russe. La pêche fut bonne, grâce à l‘aide de gens du pays; mais les armateurs pensèrent qu’il y avait eu de la fraude et l’on ouvrit une enquête. Elle fut favorable aux équipages; et dès lors les armateurs, désirant faire une seconde tentative, réclamèrent une autorisation régulière du contrôleur-général, qui la donna en
Juin 1737.
1737, cette seconde pêche n’eut pas le même résultat et on l'abandonna
1739, 24 navires quittent le port de Dunkerque pour aller à la pêche à la morue en Islande.
1747 suite au conflit avec l’Angleterre, la pêche fut anéantie.
1749 Onze corvettes se sont rendues cette année à la pêche de la morue sur les côtes d'Islande et de Terre-Neuve.
1753- La pêche de la morue est faite en Islande et près de Terre-Neuve par 22 corvettes.
1754- des navires vont à terre-neuve, en Islande et à Hitland. (ou Shetland) On expédia cette année là 46 bateaux.
1755- les pêcheries, hors celles de Terre-Neuve, n’avaient rien perdu de leur activité, malgré les armements considérables auxquels on se livrait pour la navigation au long cours ainsi qu’au grand et au petit cabotage.
1756/1763 guerre de 7 ans.
1756- La pêche de la morue fut presque nulle ; les deux navires expédiés en Islande ne rapportèrent qu’une pêche médiocre. Les deux mêmes navires furent réexpédiés l’année suivante, la pêche fut meilleure cette fois.
La pêche de la morue n’était tombée aussi bas que parce que peu d’armateurs osaient s’y livrer sous pavillon neutre, et parce qu’en la prenant, la morue était considérée comme pêche étrangère. Ce qui n'offrait aucune chance à la spéculation. Au surplus, la perte d’une corvette prise par l’ennemi était une circonstance suffisante pour que certains négociants ne s’y risquent.
1763/1792, l’activité se développe considérablement grâce à un accord entre la France et le Danemark, autorisant les navires français à pêcher sur les côtes d’Islande.
1763- 13 navires furent armés dont 6 navires pour l’Islande et 7 pour Hitland.
1764 la flottille passe à 23 navires pour l’Islande et 10 pour Hitland.
1765- il est expédié 55 navires dont 42 pour l’Islande.
Cette année Les morues dunkerquoises sont aussi bonnes et aussi belles que les morues Hollandaises.
En 1766 la campagne compte 64 navires pour l’Islande, mais également 8 corvettes pour la pêche à la morue au large de l’Ecosse ceci pour un personnel de 845 hommes.
La morue dunkerquoise devint très recherchée, pour sa qualité, en France à l’étranger jusqu’en Amérique.
Les armateurs ne pouvaient satisfaire à toutes les demandes qu’ils recevaient.
1767- la flottille pour l’Islande est de 43 dogres plus 29 corvettes ce qui employait 867 hommes, et 8 navires se rendent en Hitland. Dès cette année le gouvernement français résolut d’envoyer désormais un navire de guerre pour protéger ses pécheurs sur les côtes d’Islande.
1767- On rédigea un règlement et des instructions que l’on imprima en flamand et en français. On fixa, à la part, le salaire des équipages, contrairement à ce qui s’était pratiqué antérieurement. On arrêta que tous les dimanches et les jours de fêtes, au moment de la messe, le navire de l’Etat arborerait à la vergue d’artimon le pavillon de Dunkerque blanc et bleu, pour en avertir les pêcheurs en vue. On convint aussi d’autres signaux. Enfin, on annonça que le Roi, pour prouver toute la protection qu'il accordait à la pêche, avait décidé que les équipages des deux dogres qui rapporteraient la plus grande quantité de lasts, auraient, le premier 500 livres, le second 400 livres et les équipages des deux corvettes se trouvant dans les mêmes conditions, le premier, 300 livres, et le second, 200 livres.
Les navires partirent successivement pour la pêche, du 10 au 30 Avril. Ils se composaient de 43 dogres et de 29 corvettes, montés par 867 hommes. Il fut en outre, armé deux navires particuliers sous le nom de «Jaegers » en chasse-marées (chasseurs). Leur rôle est de rapporter la morue pêchée dès le commencement pour servir de primeur, à l’instar des Hollandais, et de débarrasser d’autant les bâtiments de leur pêche; de sorte que les plus petits puissent encore se remplir après avoir versé dans ces « Jaegers » une partie de leurs pêches
1774- la campagne compte 44 dogres, 26 corvettes, et 848 hommes d'équipage faisaient la pêche en Islande et au Hitland.
les 70 Islandais et Hitlandais qui ne tardèrent pas à revenir de la pêche firent oublier un instant les misères dont la ville avait été accablée depuis plusieurs mois d’une manière déplorable.
1779- quarante dogres et corvettes, masqués sous pavillon autrichien, venaient de quitter le port et voguaient vers l’Hitland et l‘Islande 28 autres navires de pêche, n'attendant que le vent, ne tardèrent pas à prendre furtivement la mer les équipages se composaient d’environ 900 marins.
1783- Le gouvernement ne négligeait rien pour encourager la pêche de la morue. Ainsi les prix qui, jusqu'au commencement de la guerre, avaient été accordés aux deux dogres et aux deux corvettes rapportant les meilleures pêches d’Islande, furent rétablis et distribués de nouveau à partir du mois d’0ctobre.
1783- il est armé pour la pêche à la morue (Islande, Hitland et Dogre-banc) 74 navires + 4 chasseurs.
1784- comme l’année précédente 78 bâtiments furent expédiés à la pêche à la morue.
1785- Il fut envoyé : 23 dogres, 39 corvettes et 3 chasseurs sur les côtes islandaises, 5 dogres au banc de terre-neuve et 8 corvettes en Hitland.
1786- il ne s'était pas fait d'armements pour le Dogre-Banc. On avait expédié pour l’Islande 20 dogres, 40 corvettes et 2 chasseurs; pour le banc de Terre-Neuve 40 dogres et 2 brigantins; pour la côte de Terre-Neuve 1 brigantin, et pour la côte d’Hitland, 6 corvettes.
On ne comprend pas comment les Dunkerquois, qui entendaient admirablement la pêche de la morue, n’avaient pas encore pensé à faire leur profit des rogues de ce poisson. Ce ne fut qu’au mois d’Avril 1787, lorsque les pêcheurs voguaient vers l’Islande, que pour la première fois à Dunkerque il fut question de cet objet.
1787- 44 dogres, 37 corvettes et 2 chasseurs partirent pour l'Islande et Hitland, et 24 autres bâtiments pour le banc de Terre-Neuve. Les équipages comptaient sur un résultat aussi beau qu’en 1786.
1788- il s’opère encore une décroissance dans les produits: 59 navires allèrent à Hitland et en Islande, et 40 autres à Terre-Neuve.
1789- la pêche à la morue se fait avec succès.
1790- Dunkerque emploie 90 navires pour la pêche à la morue (entre Islande et Terre-neuve) 54 bâtiments pour la pêche à la baleine, 70 pour celle du hareng.
1794 sont envoyés à la pêche à la morue en Islande 8 dogres 28 corvettes ainsi que 8 dogres à Terre-neuve.
1850- 88 navires sont au départ pour l’Islande.
Le 1er avril 1850 Le départ de la flottille d'Islande fut particulièrement favorisé par le beau temps et l'affluence des étrangers accourus de Paris et de tout le Nord de la France pour assister à cet impressionnant spectacle. A cette époque où la pèche d'Islande représentait pour Dunkerque la principale industrie, la ville entière s'intéressait à ce départ. Le port regorgeait d'une foule tellement compacte qu'au moment du départ il ne se trouvait pas moins de 15000 personnes le long des quais jusqu'à l'extrémité des estacades.
Tout a été mis en œuvre pour procurer de l'agrément aux visiteurs : bateaux à vapeur, bateaux de pèche, canots lamaneurs, canots de navires, tout a été dans ce but mis à contribution. Les vapeurs l’Estafette (de la ligne de Rotterdam) cl le Sir-Robert-Peel (de la ligne de Londres) ont fait plusieurs sorties chargés d'amateurs. Tel a été l'élan de cette foule avide des grandes scènes de la mer, que ces excursions auraient duré jusqu'à la nuit si la marée descendante, n'était venue y mettre un terme.
1854 102 navires pour 1428 hommes.
1855 97 navires montés par 1373 hommes.
1856 Il a été expédié cette année 117 navires vers l’islande.
1860/1870 Apogée de la pêche en Islande plus de 100 navires quittent Dunkerque chaque année :
1860 129 navires 1999 hommes
1861 127 navires 2023 hommes
1870 111 navires 1738 hommes
1880 103 navires 1717 hommes
1885 114 navires
1889- le18 février huit goélettes sont parties pour la pêche sur les côtes d'Islande. Ce départ hâtif est assez critiqué à cause des dangers que présente actuellement la navigation dans la mer glaciale. Les 81 goélettes restant inscrites pour la pêche de la morue partiront dans la première quinzaine de mars.
1890- 72 navires 1267 hommes d’équipage.
En 10 ans les pêcheries de dunkerque se sont retrouvées réduites de 1/4 Jusqu’en 1895 le niveau de l’activité reste soutenu. Puis le nombre d’armements va en diminuant chaque année.
1891 72 navires 1250 hommes
1892 72 navires 1251 hommes
1893 72 navires 1252 hommes
1894 80 navires 1389 hommes
1895 88 navires
1906 56 navires
1914 23 navires
1919 1 navire
1920 20 navires
Les années suivantes seul 1 ou 2 navires participaient encore à cette pêche.
La première guerre mondiale porta un coup d’arrêt à la pêche en Islande, la campagne de 1919 ne compte plus qu’un seul navire elle en comptait 23 en 1914.
Les derniers navires font la campagne de 1936.
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