LES CORSAIRES "ENFANTS DE DUNKERQUE" MATHIEU MAES PERE ET FILS
Mathieu Maes (Père e Fils)
Mathieu Maes père:
Né à Dunkerque en 1612
Décédé et inhumé à Cadix en 1669
Fils de Jean Maes et de Pétronille Rombout
Il épousa Anne Pleyte le 8 janvier 1636
Il épousa en 1639 Joséphine Wynters.
Ils eurent cinq enfants.
Dont Mathieu
Né le 19 novembre 1645 à Dunkerque.
Décédé et inhumé à Naples
Il fut vice-amiral d’Espagne.
Son frère Jean Maes qui épousa Josssine Pieters fut également capitaine
corsaire.
Mathieu
Maes, de matelot est
parvenu à la dignité de Vice-amiral d’Espagne, Amiral de Flandre.
Ce grand homme était de petite taille ramassée, les parties du corps fermes et
robustes, l'air guerrier : mais les manières affables et l'abord civil.
Il était à la fois hardi, résolu,
brave et prudent, enfin il était reconnu comme l’officier de son temps le plus
capable de bien commander une Flotte.
L’attirance qu'il eut dès sa jeunesse pour la mer, lui donna d'abord
l'envie d'apprendre le métier de Charpentier de Navire, qu’il quitta, pour
s'instruire dans l'Hydrographie, où il réussi si bien qu’il devint en peu de
temps un habile pilote.
Il servit quelques années en qualité de matelot sur l’escadre du roi d’Espagne
qui se tenait ordinairement à Dunkerque.
Il se fit tellement distinguer par plusieurs actions de valeur qu’il devint
Lieutenant de vaisseau. Puis rapidement capitaine de vaisseau.
Les Espagnols dans ce temps voulurent tenter une entreprise sur la ville de
Flessingue, de concert avec un officier appelé Lamotte Capitaine de Frégate au service des Hollandais,
qui s'était engagé de faire réussir ce dessein.
Mathieu Maes fut choisi pour mener à bien une affaire si importante. Il
eut ordre de sortir avec sa Frégate et deux Flutes Armées, dans lesquelles on
avait embarqué un nombre de troupes assez considérable pour l'exécution de
cette entreprise, avec ordre de n'ouvrir ses instructions qu'a un certain
endroit désigné : où étant arrivé, il examina les ordres dont il était chargés ,
qui lui marquaient d'y attendre une Frégate de Zélande, commandée par le
Capitaine Lamotte, qui
viendrait l'attaquer : que pour mieux couvrir son jeu, après un léger combat ,
il se rendrait avec ses Flutes : mais qu'ensuite d'intelligence avec Lamotte, il s’emparerait de la
Frégate de Zélande, et qu'après avoir dispersé l'équipage ennemi dans son
Navire, et dans les Flutes, il mettrait dans le Vaisseau de Lamotte un équipage Dunkerquois et une partie des Troupes
Espagnoles ;
Qu'après ils feraient voile vers Flessingue , où étant arrivé, Lamotte donnerait signal qu'il
venait avec des prises faites sur l'ennemi; qu'étant dans le Port, ils feraient
une décharge de tout leurs canons et
de leur mousqueterie sur la Ville, et en même temps les Troupes se jetteraient
à terre pour se rendre Maîtres des principaux postes et de la porte de la Ville : mais quelques Matelots
de Lamotte pendant le combat
s'étant adroitement emparés d’une chaloupe , sans qu'on s'en fut aperçu, arrivèrent
à Flessingue, où ils dévoilèrent ce stratagème.
Ce qui eu pour conséquence, qu'en arrivant Maes et Lamotte trouvèrent
cette ville toute en armes et en état de les bien recevoir.
Les Espagnols voyant leur dessein découvert, au lieu de le poursuivre jugèrent
plus à propos de s'en retourner à Dunkerque avec le Capitaine Lamotte, qui y resta au service de
l'Espagne.
Mathieu Maes réussit
mieux en plusieurs autres occasions, où il fit de si belles actions, que le roi
d’Espagne lui donna une compagnie de deux cents hommes, avec commission de
Capitaine par mer et par terre.
Il servit avec beaucoup de distinction sous les Vice-Amiraux Colaert , Rombout & Pieters , particulièrement
dans un combat donné contre le Vice-amiral de Zelande, où il fit voir toute sa
valeur, mais ce fut aux dépens de plusieurs blessures qu'il reçût, et qui
firent craindre longtemps pour sa vie : cependant il en revint heureusement.
Quelque temps après Philippe IV ayant fait venir en
Espagne les Vaisseaux de Guerre Flamands, qui étaient dans le Port de Dunkerque,
il s'y distingua par tant d'actions de valeur, que le roi le fit Vice-amiral d'Espagne avec le Titre
d'Amiral de Flandre. Il se signala particulièrement en cette qualité pendant la
révolte de Naples, où il servit sur la Flotte que les Espagnols y envoyèrent
pour mettre les rebelles à la raison.
Le vice-amiral se trouvant avec son escadre à la vue de Cadix il fut
attaqué par le Duc de Beaufort et quoi que l’amiral de France eut des forces supérieures
Mathieu Maes entreprit un combat aussi rude et vif et avec tant de bravoure, qu’après
douze heures de résistance les vaisseaux de part et d’autre étaient extrêmement
délabrés. Les belligérants furent obligés de se séparer.
Les acclamations et les ovations de la population pour Maes furent grandes et le Roi d’Espagne dans sa
cour lui témoigna le plaisir que cette action lui avait fait.
Ce brave Officier estimé de toutes les Nations, considéré et aimé de la
Cour de Madrid, illustré de titres honorables mourut à Cadix à l'âge de 57 ans
universellement regretté de tout le monde.
Toute la Noblesse de la Province vint assister à ses funérailles qui furent
des plus magnifiques. Son corps fut embaumé, et mis dans un coffre ou cercueil,
que l'on transporta dans une cave des Récollets de cette Ville d'Espagne, où
l'on ne met que les personnes de distinction et de la première qualité.
La Reine Régente pour témoigner la satisfaction qu'elle avait des services
de ce fameux marin, donna sa compagnie de deux cents hommes à Mathieu Maes son Fils, lequel
suivant les traces de son illustre Père, mérita dans la suite de lui succéder
dans la charge de Vice-amiral d'Espagne.
Dans ce poste éminent il eut un démêlé avec le Fils naturel du Vice-roi de Naples,
qui le provoqua en duel.
Ce brave Flamand, qui pouvait, sans blesser son honneur, faire châtier l'indolence
d'un jeune-homme téméraire, qui s'attaquait mal à propos à son Commandant, préféra
le parti de vouloir mesurer ses forces avec ce jeune Espagnol.
Il y fut blessé dangereusement, et d'autres accidents survenus, qui rendirent sa
blessure mortelle, le mirent au tombeau à Naples, où il fut enterré avec
beaucoup de pompe. Cela fait connaître la valeur naturelle aux habitants de Dunkerque,
qui sont nés braves et ont des dispositions parfaites pour la guerre par mer.