FORT MARDYCK " Le Fort de Mardyck"

 

LES OUVRAGES MILITAIRES DE MARDYCK
D’après Maurice Millon (revue du Nord 1969)
 Le fort de Mardyck

II était question depuis plusieurs années d'établir à Mardyck un fort pour la défense de la place et du port de Dunkerque. Quand on arrêta définitivement le projet en 1622, Jean Gamel, ingénieur de cette ville, reçut la direction des travaux, au nom du roi d'Espagne.

On choisit l'emplacement dans les dunes où se trouve aujourd'hui le hameau des Matelots-Pêcheurs devenu Fort-Mardyck. Il y avait alors à l'Ouest du chenal de Dunkerque, une passe profonde entre la plage et le banc le plus rapproché, le banc Shurken. C'était le canal de la Fosse de Mardyck qui avait son entrée à trois kilomètres de Dunkerque. Il se terminait à hauteur du phare actuel, là où il y avait l'écluse du canal de dérivation de l'Ouest, devenue inutile par suite du creusement du bassin Broquaire avant 1939.

 «Ce Fort remplissait parfaitement l'objet pour lequel il était construit puisqu'il éloignait de la passe  qui formait dans ce temps là la rade de Dunkerque, les escadres hollandaises qui croisaient continuellement dans le voisinage. Enfin, l'attaque ennemie sur Dunkerque se développait le long du littoral, le long du chemin de Gravelines à Calais ». Il était donc utile de créer cet ouvrage avancé. Le Fort Mardyck étant devenu un ouvrage militaire aussi utile que remarquable, on oublia vite le Fortin ou Fortelet des temps modernes et le château fort des Romains, et dont il ne reste guère que des vestiges en 1852.


Le fort était composé de deux parties dont la plus élevée contenait quatre bastions d'une grande élévation avec une fausse braie  au pied de laquelle on voyait une palissade et un large fossé avec une contrescarpe palissadée. Ce haut fort renfermait une petite église surmontée d'un clocher ainsi que deux pavillons d'état-major et deux autres petites constructions. Il était entouré d'une enceinte comprenant trois bastions royaux à l'Est et à l'Ouest et de deux autres vers la plage. Cette enceinte qui se nommait le bas-fort était elle-même entourée d'un fossé avec des demi-lunes, des courtines et une contrescarpe palissadée. Le bas-fort renfermait quatre corps de casernes de 70 mètres chacune, trois magasins long chacun de 60 mètres et servant d'écuries au besoin et de deux logements pour les marchands de 160 mètres chacun. L'ensemble du fort de Mardyck avait, dans sa plus grande longueur, c'est-à- dire de l'Est à l'Ouest, 900 mètres environ et du Sud au Nord 700 mètre?. Les ouvrages extérieurs se terminaient à la laisse de haute mer. L'entrée du port se trouvait au Sud-est. Il pouvait contenir de 3 à 4 mille hommes. Les fossés du fort étaient alimentés par la mer et par le canal de Mello au Sud. Le Mello communiquait au watergand le Vliet devenu le canal de Bourbourg.

Le chemin de terre de Gravelines à Dunkerque, formant la seule voie de communication entre ces deux villes, passait presque au pied de la contrescarpe extérieure du fort, longeait du Sud le banc du Comte Jean et se trouvait donc coupé par le Mello que l'on traversait sur un pont. Au midi de ce fort, il existait un bourg considérable qui était environné de plusieurs ouvrages de fortifications. Deux mille soldats pouvaient y loger.

Le fort de Mardyck fut le théâtre de durs combats en 1629, 1645, 1646, 1652, 1657. Ses fortifications furent souvent relevées, améliorées. Le cadre de cet ouvrage ne permet pas de raconter par le détail toutes les péripéties de ces luttes entre deux nations qui s'acharnaient à s'emparer d'une citadelle qu'elles considéraient comme la clef de Dunkerque.

En 1662, par suite du rachat du territoire de Dunkerque par Louis XIV aux Anglais, le fort est définitivement possession française. On avait commencé au cours de l'été de 1663, à travailler aux fortifications de Dunkerque et de Gravelines ; à mesure qu'elles augmentèrent, le fort de Mardyck devint inutile. Le roi en ordonna la démolition ; on mit tout de suite la main à l'œuvre et on la termina en 1665 , en majeure partie du moins.

En 1670, le hameau des Matelots-Pêcheurs est créé ; mais, à mesure qu'il prenait de l'extension, le gouvernement se sentait moins disposé à conserver en cet endroit un poste militaire pour la défense de la côte. Le conseil du roi résolut, à la fin de 1673, de faire opérer de rasement du nouveau et de l'ancien fort de terre dont il n'existait plus, du reste, qu'une faible partie. Au commencement de 1674, le roi transmit, à cet effet, des ordres à Denis le Boistel de Chantignonville, son intendant des places de Flandre du côté de la mer. Aux premiers beaux jours ces ordres furent exécutés ; au mois de mai, cinquante hommes travaillaient au dérasement. Il ne resta plus que le fort de Bois.


14- Le fort de bois

Au Nord et à une demi-portée de canon, il y avait un fort de bois bâti sur pilotis pour garder le canal qui formait le long de la côte une suite immédiate de la fosse de Mardyck, et par lequel Dunkerque et Mardyck avaient une communication maritime sûre, commode et facile. Ce fort de bois se trouvait continuellement entouré d'eau, étant placé dans les limites de la basse mer.
Le fort de terre était lié à l'autre par une communication couverte (block-huys) en gros pilots qu'interrompait un pont-levis qui en empêchait l'entrée du côté de l'estran. Cette communication formait une véritable estacade que la mer entourait  à marée haute.
Tel qu'on le voyait, le fort de Mardyck était un très bel ouvrage d'architecture militaire et de  première  importance pour la défense des places de Dunkerque et de Gravelines ainsi que du littoral compris entre ces villes.
Sources 


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