LES PECHEURS D' ISLANDE " LE RETOUR "
Le retour
Cependant, le mois de septembre est arrivé les morues sont parties ou devenues trop rares. Le temps, d'ailleurs, se fait de plus en plus mauvais; il faut plier bagages et regagner Dunkerque. On fait les préparatifs d'appareillage avec empressement dans tous les cas, avec joie si la pêche a été abondante.
Enfin! La tour et le phare de Dunkerque apparaissent vaguement tout là-bas ; on les devine avec le cœur, plutôt qu'on ne les voit avec les yeux; bientôt ils deviennent plus distincts, Des suroits sont agités à tour de bras sur le navire; des mouchoirs répondent de la jetée ;
Le navire s'engage au milieu des estacades; il est, comme au départ, suivi en courant par des mères, des épouses, des sœurs; mais, qu'elles sont heureuses! Enfin, il est amarré au quai; ils sautent à terre. Mais il faut retourner à la morue.
Le salage fait à bord n'était pas définitif : à leur arrivée au port les morues sont triées en gros, moyen et petit poisson; elles sont, en même temps, soigneusement lavées, brossées, relavées dans de grandes cuves : ces premières opérations sont confiées à des femmes. Puis, le saleur les dépose avec du nouveau sel dans des tonnes qui, une fois bien pleines, sont fermées par le tonnelier elles sont alors repaquées. Dans cet état, elles représentent le produit commercial.
Quelquefois, la tonne étant fermée, on introduit de la saumure par sa bonde ; c'est alors de la morue en saumure, autre produit qui prend rang dans la consommation à la suite du précédent.
De retour à Fort-Mardyck, les Islandais se rembarquent pour le petit ou pour le grand cabotage, les autres restent à cultiver leur terrain et surtout à faire de la petite pêche, pour laquelle chacun a sa place marquée sur la côte.
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