LES PERSONNALITES HISTORIQUES: GENERAL LOUIS MARIE JOSEPH THEVENET

 

 Thévenet, Louis-Marie-Joseph, 

né à Dunkerque, le 25 novembre 1773, embrassa la carrière des armes dès sa sortie du collège.

Il fit partie du bataillon dunkerquois de la première réquisition, et son ardeur belliqueuse lui mérita d'être choisi par ses camarades pour porter le drapeau qui allait être pour eux le signe de l'honneur. Ce fut le 17 octobre 1793 que M. Emmery, maire de Dunkerque remit ce noble dépôt aux mains de THÉVENET , en présence du bataillon assemblé sur la place d'Armes,  

« Je jure de le défendre! » s'écria THÉVENET en recevant le drapeau qui lui était confié ; il a noblement tenu parole.

Il était passionné pour la carrière des armes. Il a passé par tous les grades, et  c'est toujours à sa belle conduite et à ses actions d'éclat qu'il a  dû son avancement.  Il fut nommé, le 29 février 1794, sous-lieutenant des chasseurs au bataillon réuni au mont des Cats ; puis, le 9 mars, lieutenant des carabiniers au même bataillon, embrigadé, en 1796, dans le 24éme  régiment d'infanterie légère. Il avait fait, pendant cet intervalle, les trois premières campagnes du Nord et celle sur les côtes de l'Océan.

En 1796, il fit aussi de l'expédition d'Irlande, sous les ordres du général Hoche, et fut au nombre des 1500 hommes débarqués avec le général Humbert , mais qui, repoussés par des forces supérieures, durent effectuer leur retraite. Réembarqué sur le Scévola, qui fit naufrage en pleine mer, et dont partie de l'équipage et des troupes qu'il portait ne put être sauvée ;   Heureusement recueilli par le vaisseau la Révolution, il fit ensuite les campagnes de 1797 et 1798, aux armées de l'Ouest et de Sambre-et-Meuse, les campagnes de 1800 et de 1801, en Italie, et celle de 1802, sur les frontières du Portugal. Le 21 avril de cette année, il fut nommé adjudant-major de son régiment, et le 4 septembre, capitaine des carabiniers. Ses chefs admiraient son intrépidité, et mainte fois son nom figura honorablement dans les bulletins des batailles auxquelles il assistait. C'est à sa bravoure qu'il dût un avancement rapide.

Nommé, le 8 août 1804, chevalier de la Légion-d'Honneur, il fut, le 30 août de l'année suivante, promu au grade de chef de bataillon au 13éme régiment d'infanterie légère. Pendant ces deux années et celles de 1806 à 1809, il fit les campagnes de la Grande-Armée et assista à presque toutes les batailles qui, à cette mémorable époque couvrirent de gloire le nom français.

Il fut blessé aux batailles de Marengo, d'Iéna et d'Eylau. Le 5 avril 1809, il se distingua au combat de Nitteneau,   en Bavière, qu'il enleva de vive force. Cette ville, bien défendue par une nombreuse garnison, avait ses portes fermées et barricadées.  Il se précipita sur la porte  principale, qu'il fit enfoncer, entra dans la ville au pas de charge,  à la tête de son bataillon, et fit un grand nombre de prisonniers.

Le 7 mai suivant, chargé d'opérer une reconnaissance  en Styrie, il mit en déroute un corps de 2000 hommes et le poursuivit.   Beaucoup de prisonniers et une pièce de canon furent les trophées de cette journée, qui valut à THÉVENET, le 7 juin, le grade de lieutenant-colonel au 2éme régiment provisoire de la 4 division, et, le 12 juillet, après la bataille de Wagram, le brevet d'officier de la Légion-d'Honneur.

De 1810 à 1813, il fit les campagnes d'Espagne et de Portugal. Le 4 mars 1811, de nouveaux actes de bravoure lui valurent le grade de colonel au 39éme régiment de ligne, et le 5 mai suivant, il fut encore blessé à la bataille de Fuentes-de-Onoro.   Il concourut aussi puissamment à la prise d'assaut de Castro Urdiales, et couvrit plus tard la retraite de l'armée, après la bataille des Arapiles. Promu, le 23 décembre 1813, au grade de maréchal de-camp, il servit en cette qualité au 11éme corps de la grande armée, et le 25 mars 1814 , il se distingua d'une manière éclatante au funeste et glorieux combat de La Fère-Champenoise, où moins de 6000 fantassins luttèrent pendant toute une journée avec 24000 hommes de cavalerie.   : Le carré du général THÉVENET,   avait soutenu et repoussé toutes les  attaques ; c'était le seul qui n'avait pas encore été enfoncé, et  déjà il effectuait sa retraite en bon ordre sur les marais de Saint Gond, où il eut trouvé un abri assuré, quand , arrêté par le  feu de 48 pièces de canon , il se vit tout-à-coup assailli par toute  la cavalerie de l'armée coalisée. Le carnage fut d'autant plus horrible qu'aucun des braves qui composaient cette brigade ne voulut survivre à ses compagnons d'armes : tous périrent en  combattant à la baïonnette jusqu'au dernier soupir.

Le général THÉVENET, grièvement blessé d'un coup de sabre à la figure,  fut fait prisonnier sur le champ de bataille.  Conduit après ce désastre devant l'empereur Alexandre, il en fut accueilli avec les vifs témoignages d'estime par lesquels ce monarque savait honorer le courage malheureux.

Après la restauration de 1814, le général THÉVENET fut nommé, le 13 août, chevalier de l'ordre de Saint-Louis ; mais ayant pris part à la campagne de 1815, son nom ne figura plus sur le tableau des officiers-généraux en disponibilité.

Pour découvrir LES PERSONNALITES HISTORIQUES ORIGINAIRES DE DUNKERQUE

 

Rentré dans la vie civile, revenu à Dunkerque, le général THEVENET goûta enfin le repos que tant de nobles et glorieuses actions lui avaient mérité. Il épousa, en 1815, une dame respectable dont il a eu plusieurs enfants. Dans la paix, il voulut encore être utile à la chose publique. Depuis bien des années, il faisait partie du conseil municipal de Dunkerque, et il remplit même pendant quelque temps les fonctions d'édile intérimaire, après avoir été antérieurement colonel de la garde civique.

Si la France doit enregistrer son nom parmi ceux de ses officiers les plus distingués, Dunkerque le comptera parmi ses citoyens d'élite, et n'oubliera pas que, bienveillant et dévoué, il ne croyait pas avoir rempli sa journée quand il n'avait pas eu l'occasion de rendre quelque service.

Le général THÉVENET est mort à Dunkerque, le 30 août 1847, à la suite d'une courte mais douloureuse maladie.

 A Dunkerque une rue porte son nom.

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