HISTOIRE DE DUNKERQUE: LES ARCADES
ce corps de garde, au rez-de-chaussée du bâtiment disposé en arcades avec un espace couvert sur toute son étendue ; en retrait, le mur s'ouvrait au centre par une double porte donnant accès à une vaste pièce blanchie à la chaux servant de corps de garde à une demi-compagnie de la garnison. Chargée du service intérieur de la place, cette troupe, en dehors des hommes à placer aux différents postes avait pour mission le maintien dé l'ordre quand il était nécessaire. « Si un prêtre passait, portant le Viatique à lin malade, les règlements voulaient que deux soldats en armes aillent l'accompagner ; ils se mettaient alors à ses côtés, attendaient sa sortie de la demeure et au retour le poste prenait les armes, les présentait au Saint-Sacrement qui continuait à être accompagné jusque sous le porche de l'église.
Le vaste immeuble était disposé, au rez-de-chaussée, pour un officier et vingt hommes, il était propriété du domaine militaire. Le logement de l'officier était à gauche, les hommes à droite.
L'étage était loué en chambres garnies.
Lors de l'exécution capitale des deux acteurs Marck et Délavai, en 1833, le bourreau fut logé au-dessus du corps de garde, dans un étage mansardé, dont les chambres se louaient dix à douze francs par mois.
Après le départ de l'exécuteur, les chambres restèrent inoccupées, personne ne voulant
habiter où avait logé le bourreau.
Un facteur d'orgues et de pianos, Alliaume, vrai « Roger Bontemps » de l'époque, que l'on avait surnommé le « Roi du Carnaval », parce qu'il était toujours le premier à organiser dès fêtes et des cavalcades avec son ami Denisart, habitait alors l'immeuble dont les caves et l'étage supérieurs appartenaient à Playoult, également propriétaire de la maison voisine portant le N° 37 bis. Il proposa en 1841 au Génie Militaire de construire à ses frais quatre étages au-dessus du corps de garde, l'Etat restant propriétaire du rez-de-chaussée et payant le cinquième de la couverture. .
En 1848, Deherripon fit l'acquisition de l'immeuble et de deux maisons donnant rue des Vieux-Quartiers, l'une appartenant au tapissier Butel et l'autre, un cabaret (A la double rose) où il y avait une salle de danse et un théâtre de marionnettes.
Le premier étage fut longtemps distribué en appartements meublés, Alliaume et sa famille occupaient les autres étages, où étaient également installés ses magasins et ateliers.
La façade était alors très curieuse : un cadran d'horloge la surmontait, éclairé le soir au gaz, la ville en était propriétaire et en payait les frais. Au-dessous de ce cadran, on remarquait deux espèces de sabords o , indiquant sur un tableau, à droite l'heure de la pleine mer, à gauche la date et le jour du mois. Un second cadran, au-dessous de celui-ci abritait un baromètre. Sur le mur, à droite, une figure métallique en relief d'un 8 marquait la déclinaison du soleil et le temps moyen tandis qu'à gauche, le mur dessinait un méridien indiquant l'heure. Sur la toiture de la maison, une girouette complétait cette curieuse installation.
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