HISTOIRE " DUNE-LIBRE 1794"

 Le 4 frimaire de l’an II (le 24 novembre 1793), Dunkerque adopte l’abolition de tous les cultes.
Quelques mois après, en pluviôse an II (janvier 1794), une députation de la commune de Dunkerque se présentait à la Convention; plusieurs marins de Dunkerque en faisaient partie, et voici en quels termes s'exprima l'orateur de cette députation:
« Citoyens représentants, la commune de Dunkerque, éclairée du flambeau de la vérité et de la raison, a triomphé de tous les préjugés ; elle a renversé l'autel du prêtre romain, parce que le trône et la tyrannie n'eurent « jamais de plus ferme appui que le fanatisme; et afin d'effacer jusqu'à la dernière trace de la superstition, attendu que le mot flamand Dunkerque signifie Église « des Dunes, elle vous demande le changement de ce « nom en celui de Dune-Libre ; illustrée par la bravoure de ses marins sous le despotisme, elle ose se permettre« de mériter à son nouveau nom une place plus brillante dans les fastes de la République.
« Nous avons versé au creuset national tous les ridicules hochets du culte fanatique et de l'ancien régime, consacrés par l'orgueil ; ils seront employés à un usage bien plus cher à des républicains en devenant utiles à la patrie. Nous y joignons l'offrande d'une quantité de dons volontaires pour l'équipement de ses braves défenseurs. Le principal consiste en 962 marcs d'or et d'argent, la valeur de 7 415 livres en bijoux et pierres précieuses, la somme de 9,102 livres en numéraire, 15218 livres en assignats, 2302 chemises, 1056paires de bas 339 paires de souliers, 559 bonnets de police, 240 habits, vestes, culottes, capotes, et un grand nombre d'autres effets. L'emprunt volontaire a produit dans « Dune-Libre la somme de 1 million 500000 livres et « l'emprunt forcé ne devait monter qu'à 300 000 Iivres.
Continuez, citoyens représentants, à bien mériter de la patrie en restant fermes et inébranlables à votre poste. La commune de Dune-Libre vous invite à ne quitter le gouvernail du vaisseau de la République qu'après l'avoir conduit au port. Vive la République ! « Vive la Montagne !
Citoyens représentants, quelques braves marins nos compatriotes qui se rendent, sous les ordres du ministre de la marine; au poste où la patrie les appelle, ont désiré, en passant à Paris, présenter leur hommage à « la Convention nationale; vous les voyez parmi nous; leurs vœux les plus ardents sont remplis. Vous avez « mis la guerre maritime à l'ordre du jour; ils vont se « livrer à leur courage et venger la nation sur les vaisseaux de la République. Leurs camarades restés encore à Dune-Libre brûlent d'impatience de les suivre, « et, braves descendants du sans-culotte Jean Bart, ils jurent de défendre le pavillon tricolore jusqu'à la dernière goutte de leur sang, et de contribuer de toutes leurs forces à le faire triompher sur toutes les mers.
A ces énergiques paroles, le président de la Convention répondit en ces termes :
« Les Anglais ont appris sous les murs de Dunkerque « ce que peut la valeur des Français lorsqu'elle est guidée « par le génie de la liberté et la haine des rois ; c'est là que le duc d'York, qui avait conçu le projet insensé de régner sur nous comme chef d'une nouvelle dynastie a vu avorter ses chimériques espérances; c'est sous les remparts de Dunkerque que cet aventurier a pu comparer le courage d'un peuple libre et généreux avec la « morgue et la filouterie mercantile des vils insulaires qu'il Commande...... Il eût été lui-même attaché au char de la victoire, si la trahison ne lui en eût épargné la honte.
« Braves successeurs de Jean Bart, intrépides marins, « continuez de vaincre ces tyrans des mers, purgez l'Océan de ces redoutables requins, et vous aurez encore « une fois bien mérité de là patrie. »
Le 1er février 1794 la Convention décrète que Dunkerque Deviendra Dune-libre. 
 
 Les mêmes qui n’avaient cessé de demander ce changement de nom émirent le vœu,  le 10 octobre de ma même année que le nom de Dunkerque soit rétabli.
Les membres du Club étaient maintenant les premiers à déplorer ce changement dont ils constataient le ridicule : ils ne pouvaient faire autrement que s'intituler  "Dunkerquois".

Aussi, à la séance du 19 vendémiaire an III, « la Société se prononce pour garder le nom de Dunkerque. Les Tribunes consultées manifestent unanimement le même voeu, et il est arrêté en conséquence qu'il sera écrit au Comité de Division de la Convention, pour l'inviter à ne pas changer le nom de Dunkerque, que la lettre sera adressée à la Députation du Département du Nord en l'engageant à solliciter auprès du Comité de Division un résultat conforme au vœu qui vient d'être émis, enfin que le Conseil général de la Commune sera invité à joindre ses sollicitations sur ce point à celles de la Société ».

En transmettant cette demande à la Municipalité, le Club lui écrivait : « Vous le ferez sans doute avec d'autant plus de plaisir, que partageant le même voeu,  vous avez dû reconnaître toute la répugnance que vos administrés avaient à quitter un nom que leurs ancêtres avaient mérités, qu'ils avaient prouvés être  digne de porter et qu'ils sauront maintenir sans  tâche.

  (POUR VOIR LES SOURCES UTILISEES PAR DUNKERQUE ET SA REGION "dans l'ancien temps")

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