HISTOIRE DE ROSENDAEL: LE JARDIN ROYAL

 Le «Jardin Royal » devient l’asile des vieillards

D’après l’Abbé Harrau

En face de l'avenue Vallon était autrefois le Jardin Royal, délicieux jardin comme plantation, verdure et dessin. Au centre de bosquets touffus et de sinueuses avenues s'élevait une sorte de casino champêtre à plateforme, le rendez-vous ordinaire dé toute la jeunesse des environs.
Sous la charmille fleurie et loin de tout regard indiscret, on fêtait copieusement Gambrinus (pour les amateurs de bières) ailleurs, sur la verte pelouse, on faisait des rondes à la Teniers, on valsait au son d'une musique séduisante.
"C'était un immense jardin quant à la longueur et suffisant de largeur, précédé d'une grande construction avec salle de danse pour les mauvais a temps, précédée elle-même d'une espèce de premier jardin d'entrée. Dans le grand jardin, des tables et  des façons de bosquets de mille côtés, une énorme pelouse circulaire; à l'extrémité et sur le devant,  près des bâtiments, une rotonde spacieuse dont le  plafond-treillage est le plancher suspendu entre  ciel et terre, rotonde seule éclairée de mauvais  quinquets à la mode de nos pères, tandis que le  reste est dans l'obscurité, quinquets que le vent  force de visiter et de rallumer à chaque instant  leur lumière, permettant tout au plus de reconnaître  les personnes que l'on cherche ou que l'on a  accompagnées."
Indépendamment de la société qui danse ici, il y a les sociétés qui ne dansent pas mais que récrée pour les dames et les enfants la vue du plaisir des autres. L'orchestre est bon et suffisamment nombreux.
 « Après et au-dessous du Jardin Royal, on trouve plus loin, dans le même Rosendael, un établissement avec jardin appelé le Retour de la Pêche , une société plus bruyante en hommes... musique plus simple mais une joie plus expansive et quelquefois même un peu frappante.
Plus loin encore le Grand Salon ( Villa des Roses), un cran de moins en hiérarchie, mais dans fous, plaisir, joie, bonheur. De ces deux établissements, peu d'habitués reviennent droit en ville, beaucoup même n'y reviennent que plus tard.
En 1877 La propriété du Jardin Royal fut mise en vente et achetée pour les Petites Soeurs des Pauvres
24 les peties sœurs des pauvres

Le silence et le calme d'une sainte retraite remplacèrent les musiques bruyantes; la prière fit place aux chants bacchiques ; les plaisirs mondains disparurent devant le sacrifice et le dévouement consacrés au service des vieillards et des indigents.
L'ancienne rotonde, caduque, ébranlée sous les coups de vent, après avoir servi d'abri provisoire, fut démolie. La générosité du prêtre qui implanta ici cette œuvre de foi et de charité, les libéralités des bienfaiteurs procurèrent à la petite famille un édifice plus spacieux et mieux assorti aux exigences du service hospitalier.
En 1878, une première aile de l'asile était terminée et recevait la bénédiction de Monseigneur De Lydda ; une deuxième aile était bâtie en 1890, et pour couronner cette œuvre si chrétienne et si populaire, en 1896 avait lieu la pose de la première pierre de la chapelle, bénite, le 5 mai 1897, par Monseigneur Sonnois, archevêque de Cambrai.
Ce magnifique établissement, construit sur le modèle de la maison-mère, la Tour-Saint-Joseph, en Bretagne, présente, dans son ensemble, le cachet d'architecture grave et sérieux qui sied aux maisons religieuses. Point de vains décors, point d'ornementations futiles, mais, par contre, de longues galeries extérieures où circule le bon air, cle larges perrons, et, tout autour de l'édifice qui semble avancer ses deux ailes comme pour souhaiter la bienvenue, un jardin d'agrément avec ses corbeilles de fleurs, un vaste jardin potager, une buanderie, une basse-cour bien aménagée, des ateliers, etc.
Dans cette maison 155 vieillards des deux sexes, à savoir 90 hommes et 65 femmes, véritables épaves de la vie, trouvent un abri sûr et un adoucissement aux rigueurs du sort, de l'âge et de l'infirmité. Toutes les bonnes volontés sont utilisées pour le bien-être de l'asile. Plusieurs ont exercé des métiers qu'ils sont fiers d'exercer encore de leurs mains tremblantes. Les uns travaillent au jardin et varient la culture; d'autres, anciens cordonniers, réparent les chaussures et rajustent des pièces, les anciens pêcheurs entrelacent des filets, plusieurs sont mnuisiers, serruriers, maçons, etc., et veillent à l'entretien de la maison.
Dans les quartiers réservés aux femmes, buanderie, lingerie, vestiaire, les anciennes laineuses, repasseuses, couturières, repassent, lavent, cousent et donnent quelque forme et quelque tenue aux objets du ménage. On fait ainsi valoir les dons de Dieu, les apports de l'aumône avec l'aide des vieillards. Cela les distrait, les occupe, les rend fiers d'être utiles et leur donne l'illusion cle la vie où ils excellaient parfois dans leur art. C'est la ruche industrieuse où les mères-abeilles travaillent avec les autres et composent le miel de la charité.

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