LES PECHEURS D'ISLANDE: L'approche, la préparation.
L'approche, la préparation.
Le premier jour de navigation est, en grande partie, consacré au repos et à quelques petits arrangements et demain chacun sera dispos et prêt à la besogne; c'est-à-dire que, depuis le capitaine jusqu'au mousse, tout le monde va se mettre à préparer les lignes : travail qui consiste à assujettir l'hameçon à ladite ligne ce n'est pas bien compliqué, mais encore cela demande-t-il un certain soin.
C'est par milliers que l'on compte, à bord d'un navire de pêche, le nombre de ces hameçons il y en a trop, attendu qu'il est important qu'il y en ait assez.
Les côtes abruptes et sauvages de l'Islande apparaissent, les voici enfin arrivés sur les lieux de la pêche; reste à choisir le point où ils vont opérer. A cet égard, chaque capitaine a ses prédilections; il conduit son navire dans l’endroit qui lui parait être le plus poissonneux, et immédiatement on se prépare à pêcher. En conséquence, le navire réduit sa voilure; il ne conserve que celle qui est rigoureusement nécessaire, soit pour s'éloigner de la côte quand la dérive l'y entraîne un peu trop, soit pour s'en rapprocher lorsque le vent souffle de terre : d'une façon ou de l'autre, c'est toujours sous voile que se fait la pêche à Islande.
Les morues pêchées sont de trois grandeurs différentes : les plus petites, nommées « poissons de côte », se tiennent sur les hauts-fonds, près des côtes; elles sont aussi plus nombreuses que les autres : les plus grandes, que l'on appelle « poissons de fond », se pêchent principalement à une certaine distance des côtes et à une grande profondeur; enfin, les morues « moyennes » se rencontrent mélangées parmi les individus des deux autres classes.
Il est une autre espèce de morue (la lingue), qui atteint jusqu'à 1.40m de longueur et dont la chair a huit à dix centimètres d'épaisseur ; celle-là se trouve plus spécialement dans les parages de Faroé;
Elle fut importée pour la première fois en France par un armateur de Dunkerque, (Monsieur BRAY bien connu des Fort mardyckois) qui eut beaucoup de peine, naturellement, à obtenir de ses concurrents l'aveu que cette gigantesque morue était d'aussi bonne qualité que les leurs.
Tout est donc prêt à bord : on a dressé des planches sur le pont, de manière à former un encaissement au centre duquel les pêcheurs jetteront les poissons après les avoir tirés hors de l’eau. Les voiles conservées sont orientées et amurées, de façon à retarder la dérive si le vent pousse le navire à la côte, ou retarder également sa marche si le vent le pousse au large; enfin, la barre du gouvernail étant fixée, tous les bras sont disponibles et chacun saisit sa ligne.
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