L'ARSENAL SOUS LOUIS XIV: LE MAGASIN GENERAL
Le « Magasin-Général » complétait la série des bâtiments élevés sur ce quai. Ce bel établissement, construit en briques, sauf la corniche qui était en pierre, était d'une architecture sobre, d'une noble simplicité. Il avait une longueur totale de 56 m et une largeur de 13,5 m. Il était composé d'un rez-de-chaussée, d'un étage et d'un grenier. Ensous-sol, se trouvaient des caves.
Le magasin-général, construit sur les plans de Vauban, fut complètement restauré en 1750-1751, puis, une dernière fois, en 1842.
On pénétrait dans l'établissement par deux grandes portes se faisant face, l'une au sud et l'autre-au nord. Une grande baie au-dessus de la porte permettait l'introduction facile de colis lourds.
Les caves, établies sous une portion du bâtiment seulement, dans sa partie ouest, étaient voûtées et divisaient l'immeuble en deux parties dans le sens longitudinal;
elles étaient en communication entre elles par trois baies. On y accédait de l'intérieur par un petit escalier en bois. Du côté sud, le service était assuré par un escalier en briques de 1 m. 80 de largeur.
Ces belles caves, qui étaient à l'abri des projectiles de l'ennemi, furent utilisées dans différentes circonstances.
Au rez-de-chaussée, deux grandes portes intérieures permettaient de pénétrer dans une grande pièce divisée en deux parties dans le sens de la longueur, par une série d'arcades à plein cintre sur piliers en maçonnerie et sur lesquelles portait le poutrage du 1er étage.
Cette salle était éclairée par douze fenêtres. Elle contenait des tribunes en bois de chêne d'un travail soigné, placées le long des murs de façade et sous les arcades centrales. La disposition de cette salle permettait d'y déposer un grand approvisionnement de matériel, dont le classement était facile et la délivrance rapide.
(Le rez-de-chaussée fut coup en 1860 par un passage établi, lors de la pose de la voie ferrée, spécialement destinée au transport des charbons de là Marine.)
On y rencontrait le fer d'ouvrages (gros, rond, carré, plat, en cercle, feuillard, en verge), le fer blanc (double et simple), le fer noir, les clous de toute sorte, le cuivre (en rosette, en brique, en plateau, vieux, en feuille, mitraille jaune, mitraille rouge), l'étain, le plomb en saumon et en table, etc.
On y voyait aussi des ouvrages de serrurerie, de fer pour les agrès, les ustensiles du pilote, du maître de manœuvre, du charpentier et calfat, les ustensiles pour le canon, les poulies, les fanaux, lanternes, etc. Tous les objets fabriqués dans les ateliers et non encore livrés au service de la flotte.
Sur les tribunes, on classait les toiles et une partie des voiles de rechange.
La partie Est du rez-de-chaussée contenait plusieurs bureaux qui prenaient accès sur un vestibule, d'où partait un grand escalier en chêne (plancher et rampe) d'aspect monumental, menant à l'étage supérieur.
On arrivait sur un très grand palier qui précédait la salle d'armes. Cette pièce, éclairée par douze fenêtres, était séparée du vestibule par une grille en bois formée de faisceaux de lances.
La salle d'armes mesurait 36 m de longueur sur 11,50 m de largeur ; elle était divisée longitudinalement en deux parties par une série de poteaux avec bracons cintrés supportant les poteaux du grenier.
Sur ces poteaux étaient fixés les râteliers d'armes. On y voyait le double des armes nécessaires à l'armement de tous les vaisseaux de l’arsenal.
Le maître-armurier, de l’arsenal, était chargé de l'entretien et du groupement de toutes les armes. A côté des canons de mousquet, de fusil et de mousqueton, se trouvaient les mousquets, les mousquetons, les fusils, les pistolets, les pertuisanes, les hallebardes, les coutelas, les haches d'armes, les piques, les demi-piques, les épées, puis les bandoulières, les bourses de bandoulière, les baudriers, etc.
Le plafond était garni, dans chaque intervalle entre les poteaux, de très larges couronnes en bois de chêne sculpté et doré portant au centre la tête du Roi-Soleil.
À gauche du grand palier ou vestibule de la salle d'armes (côté est), deux pièces étaient utilisées comme « ateliers et boutiques, pour les ouvriers qui servaient à rétablir les armes et les entretenir en bon état.
On arrivait au second étage par la deuxième révolution du grand escalier. Cette partie du Magasin-Général ne formait qu'une très grande pièce ayant 2,35m de hauteur. Cette pièce servait au maître-voilier pour la coupe et l'assemblage des voiles. Le maître-charpentier pouvait également l'utiliser pour le tracé des pièces délicates, de construction.
Les combles du Magasin-Général n'était pas utilisable ; on n'y accédait que par une échelle, pour les réparations de toiture à exécuter.
Dans le Bassin, côté sud, et en face du Magasin-général, était le poste d'amarrage des galères de la station de Dunkerque.
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