LE PORT DE PECHE: LA PECHE AUX FRAIS

 

    pêche au frais

Cette pêche est aussi ancienne à Dunkerque que sa création, puisqu'elle doit son origine aux premiers  pêcheurs qui s'y rassemblèrent.  

 On pêche sur nos côtes une grande quantité de soles, de turbots, raies merlan et limandes ; plus au nord le cabillaud et autres sortes de poissons.

Cette pêche se fait en partie avec les mêmes bateaux qui font celle du hareng, et une vingtaine d'autres bateaux plus petits appelés walacres, appartenant en partie aux pécheurs du hameau.

 Peut de temps après la création du hameau les pécheurs du hameau eu recours aux filets.

En 1683 un traité signé avec les états-généraux  permit de se rendre sur les côtes d’Angleterre où la pêche était infiniment plus abondante que sur celles de France. 

Il était étonnant que la pêche aux frais, dans ces dernières années, eût pris tant d’extension, parce que généralement tous les armateurs ne faisaient que se plaindre des graves inconvénients de l’éloignement du port à la ville. Les bateaux ne passaient plus l'écluse du canal de Mardyck depuis 1717; ils y déposaient leur pêche qui était apportée ensuite à Dunkerque par voitures. La majeure partie des bénéfices était absorbée dans cette opération par les frais considérables qu’elle occasionnait et par la fatigue et la meurtrissure du poisson qui y perdait de sa valeur.

La guerre de 1744 eut de déplorables conséquences pour Dunkerque.

Dès le mois de Mars, l’Amirauté défendit aux pêcheurs de poisson frais de sortir du port. En moins d’un mois deux cents familles, vivant uniquement de cette industrie, furent plongées dans la misère, et l'on en vit même plusieurs se livrer à la mendicité.  On ne pouvait utiliser tous ces matelots désœuvrés, puisque la majeure partie des armements du commerce avaient été suspendus à Dunkerque, et que les armateurs des corvettes qui avaient été encore envoyées à la pêche du hareng l’année précédente, renonçaient presque tous à cette branche de navigation: il n’y en eut que six qui armèrent. Le service de la corvette des pilotes devint, en quelque sorte, inutile; et comme, au reste, il n’était pas sans danger d'exposer le bâtiment à l’ennemi, il cessa de naviguer et on le désarma.

1744-la pêche au frais fut anéantie.

1745-Heureusement la pêche au poisson frais, défendue en 1744, avait repris assez favorablement et employait une foule de pêcheurs qui ne s'éloignaient pas de la côte

1746-Cette pêche, qui commençait sur la côte d’Angleterre, se continuait dans les bancs de Flandre et se poursuivait jusque dans la Manche. On y employait des corvettes dont plusieurs portaient de 40 à 60 tonneaux .

1754-les pêcheries, hors celle de Terre-Neuve, n’avaient rien perdu de leur activité, malgré les armements considérables auxquels on se livrait pour la navigation au long-cours, au grand et au petit cabotage.

La pêche au poisson frais s’était faite avec autant de bonheur, et l’on en estimait le produit pour les deux dernières années à une somme totale de 400,000 livres.

Les matelots de Dunkerque, avec ceux de Fort-Mardyck et de Zuydcoote, pêchaient sur la côte de Gravelines à la frontière belge, une grande quantité de soles, de turbots, de raies, de limandes, et, plus au Nord, le cabillaud, et toutes sortes d’autres poissons, en prenant le soin de rejeter à la mer le frétin, selon les ordonnances. La ville consommait une partie de ce poisson; mais il en était transporté une plus importante dans les provinces du Hainaut, de l’Artois et de la Flandre maritime, en Belgique, ainsi qu’à Lille, Paris et autres principales villes du royaume, où il se vendait sans concurrence étrangère. Cette industrie offrait chaque année pour Dunkerque un produit de plus de 200 000 livres.

 La plupart de ces mêmes hommes et une infinité d’autres, dont le nombre pouvait s’élever ensemble à plus de huit cents, firent en 1754, comme en l’année précédente, avec assez de succès, d’abord la pêche de la morue en Islande, puis celle du hareng qui finissait toujours les travaux de la saison.

1756 1757- La pêche au poisson frais s’était faite avec autant de bonheur, et l’on en estimait le produit pour les deux dernières années à une somme totale de 400 000 livres.

1767- 56 corvettes de 30 à 40 tonneaux montées par 560 hommes faisaient la pêche du hareng. De ce nombre, 26 navires avaient fait la pêche d’Islande et 8 celle d’Hitland. 30 de ces mêmes corvettes avaient fait entretemps la pêche du poisson frais avec 200 hommes d’équipage.

la pêche aux frais occupait en outre, à cette époque, 20 «waelacres » et « schuyten »,  de 42 tonneaux chacun, et de 80 hommes d’équipage.

42 dogres et 26 corvettes d'ensemble  848 hommes d'équipage, faisaient la pêche à Islande et au Grand—Banc, et l’on en évaluait le frét à 75 600 livres. Les principaux armateurs pour cette pêche, en 1774 comme en 1777, étaient MM. Pierre Gillets, Power, Lhermite, Grimonpré fils, Victor Moreel, Follet et Petillon, Veuve D. Morel et fils, Lorthioy, Le Roy, Fockedey, Veuve Nottebaert, Mazurier, Ryngaert, François Morel, Delbaere, Jonckheere, Longeville et J.-B. Casteleyn.

Dans la même année 20 dogres et 40 corvettes de retour

d’Islande étaient employés au cabotage et l’on en estimait le frét à 66 750 livres. On évaluait à 48 000 livres le montant du bénéfice de 30 corvettes que l’on expédiait à la pêche du hareng, et à 24 000 livres celui de la pêche au poisson frais, donnant ensemble de l’emploi à 450 individus, et quelquefois à un plus grand nombre quand on armait 40 et même 50 corvettes pour cette même pêche du hareng .

1778- Dès le mois d'Avril, 47 corvettes étaient sorties pour la pêche du poisson frais et du cabillaud  à saler. Les Anglais ne les inquiétant pas, il vint à l’idée de quelques capitaines de hasarder de pousse jusqu’en Hitland et Islande. Ils y allèrent mais d'autres moins hardis, avant de se rendre dans ces parages, se munirent à Nieuport de lettres de mer et du pavillon de l'Impératrice.

1825- On ne connaît plus guère, sur notre littoral de Dunkerque, que la petite pêche du poisson de nuit qui se vend le jour même, et est fort estimé. Tous les bateaux portent des fanaux, parce que ces feux,-disent les matelots, attirent les harengs. La rade présente parfois un coup d'œil féerique, pendant la nuit calme, au clair de la lune, sur la surface des eaux où l'on voit les harengs s'avancer en colonnes serrées et profondes, de plusieurs lieues d'étendue, couvrant la mer d'un immense tapis brillant des éclats du saphir et de l'émeraude et qui paraît en feu et chargée de scintillations phosphorescentes.

 (POUR VOIR LES SOURCES UTILISEES PAR DUNKERQUE ET SA REGION "dans l'ancien temps")

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