L'ARSENAL SOUS LOUIS XIV : LE BASSIN DU ROI ET SON ENVIRONNEMENT

 

« Une des beautés du port de Dunkerque était le Bassin, capable de contenir une escadre de quarante vaisseaux toujours à flot même à la basse mer, à cause de l'écluse qui était à son entrée, dont la largeur, de quarante-deux pieds, la rend propre au passage des vaisseaux du premier rang. Cette écluse, dont M. de Vauban donna le projet, et qui fut achevée en 1686, était une des plus belles de son temps.
Navire retour d'un combat remorqué par les galériens dans le bassin du Roi.

Le Bassin qui avait été construit aux lieux et place de l'ancien Bassin dit de l'Ecluse bleue avait 300 mètres de long sur 100 de large. Il était bordé sur tout son pourtour de quais en pierre. Tous les matériaux entrant dans sa construction, confiée aux mêmes entrepreneurs que ceux de l'écluse, étaient tirés des carrières de Landrethun et d'Ambleleuse dans le Boulonnais.



On fît élever sur les deux côtés du nouveau bassin, des corderies assez considérables pour y faire des câbles des plus grandes dimensions ;
entre ces deux immenses bâtiments et à l'une des extrémités du bassin, on construisit, un grand magasin d'armes. 

Un terrain très spacieux, qui existait près de ces établissements, fut choisi pour y placer les chantiers de construction et les bois destinés à y être employés ; on y établit des magasins pour les vivres et pour tout ce qui est nécessaire à l'armement des vaisseaux.

 Enfin, on construisit dans cette enceinte, plusieurs maisons convenablement distribuées pour servir de logements et de bureaux aux officiers militaires et civils, ainsi qu'aux principaux employés de l'administration de la Marine.
Par ces sages et importantes dispositions, Louis XIV prévenait tout sujet d'inquiétude ;
il réservait librement et exclusivement le port au service du commerce ; il lui réservait ses chantiers, ses magasins, ses officiers de port, ses bureaux de courtage et de pilotage ; il lui laissait, en un mot, la jouissance libre et séparée de toutes ses institutions ».

 Dans le fond du Bassin, côté sud, on avait ménagé un plan incliné pour faciliter le débarquement des mâts  à emmagasiner dans le hangar qui leur était destine. Toutes les briques entrant dans la maçonnerie des travaux étaient des briques cuites, moulées avec de la terre des environs de Dunkerque.  

Lorsqu'on avait franchi la porte ouest du Bassin, dépassé le poste de garde et celui des hommes chargés de manœuvrer le pont tournant de la grande écluse, on rencontrait à gauche la Cayenne ou Coquerie, local dans lequel on préparait la nourriture des équipages des bâtiments en armement, avec défense, « à peine de la vie », de faire du feu dans l'arsenal, en dehors des locaux désignés par le capitaine de port.
A la suite et toujours le long du mur d'enceinte, était l'atelier dans lequel le munitionnaire faisait tuer et saler les cochons et les bœufs pour la ration de campagne des équipages.
Venait ensuite, à proximité de la Corderie, la « goudronnerie » ou magasin renfermant le goudron.
Devant ces différents bâtiments, le quai, très large à cet endroit, était occupé par le parc aux ancres et un dépôt de boulets.
Dans l'angle nord et ouest du Bassin, on avait disposé un solide appontement destiné à recevoir la machine à mater.
Tout le quai ouest du Bassin était bordé par la Corderie, vaste bâtiment d'une longueur de plus de 300 m qui n'avait qu'un rez-de-chaussée avec un étage mansardé. A ses deux extrémités nord et sud, il se trouvait deux pavillons dont la toiture était légèrement plus élevée.
Cet établissement, construit d'après les plans de Vauban, pouvait rivaliser avec la corderie de Rochefort et celle de Toulon, commencée en 1668 ne fut terminée qu'en 1778.
Comme son père (Colbert), Seignelay attachait une grande importance au travail de la corderie dans les arsenaux. On y fabriquait « deux sortes de cordages, dont l'un, fait de cœur de chanvre, sert pour les manœuvres des vaisseaux, et l'autre, fait de l'étoupe, sert à faire des câbles d'amarrage, des palans et autres chose.
L'étage mansardé de la corderie de Dunkerque servait de magasin.
Sur le quai sud du Bassin et sur l'alignement du Magasin-Général, on rencontrait, du côté Ouest, un grand bâtiment qui faisait retour vers le sud et qui servait de magasin pour les cordages et les voiles.

Plus loin, au centre du quai sud et à côté du Magasin-Général, on avait installé, en face d'un plan incliné facilitant les manœuvres, une « Halle aux mats ». 

Tout le quai  Est du Bassin était bordé par les « Magasins particuliers des vaisseaux du Roy ». Ils occupaient un édifice faisant pendant à la Corderie, mais ayant moins de longueur. Aux deux extrémités étaient placés deux pavillons un peu plus élevés que la portion centrale du bâtiment. Il n'avait qu'un rez-de-chaussée avec un étage mansardé.
De nombreuses portes donnant sur le quai du Bassin et sur le quai de l'Arrière-port, facilitaient l'entrée et la sortie du matériel. Des bornes d'amarrage, sur le quai du Bassin, permettaient de maintenir solidement les bâtiments en armement et en désarmement. 




 

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