DUNKERQUE: LES HOPITAUX MILITAIRES 1612/1940

Jusqu'en 1611, Dunkerque, malgré l'importance de sa garnison ne posséda pas de casernes. Les soldats étaient logés chez les particuliers qui pour se redîmer de l'incommodité et vexations qu'ils recevaient au logement des gens de guerre, furent contraints de demander aux archiducs d'Autriche, Albert et Isabelle, le droit de faire construire des casernes.
Le 27 juillet 1612, Louis, XIII donna à son tour l'autorisation.
Pendant les premiers temps, les soldats malades ou blessés, y reçurent les soins que comportait leur état.
En 1648, Sa Majesté sut (d’après l’historien Faulconnier)  que les soldats de la garnison périssaient souvent dans leurs maladies, par manque de soins parce  qu'il n'y avait point de lieu pour les faire traiter lorsqu'ils étaient malades. 
 Pour y remédier elle ordonna d'y établir un Hôpital dont la dépense serait prise sur le revenu de son domaine, et les confiscations qui pourraient survenir.
Cet Hôpital dont l'emplacement est inconnu, ne persista pas longtemps.
La Ville ne tarda pas à retomber entre les mains des Espagnols, puis des Anglais (1658), et quand elle redevint définitivement Française, en 1662, l'Hôpital Militaire n'existait plus.
Une maladie contagieuse dénommée « peste » fut importée à Dunkerque en 1666.
Comme le fléau faisait des progrès inquiétants, le Roi ordonna de faire camper au dehors dans des retranchements toutes les troupes.
Malgré cet isolement il mourut durant cet été plus de trois mille personnes, tant de la population civile que de la garnison. Deux ans plus tard, le Roi informé que les troupes de Dunkerque souffraient beaucoup lorsqu'elles étaient malades parce qu'il n'y avait pas d'Hôpital pour se retirer, donna ordre d'en établir un.

L'Intendant songea à utiliser une grande maison située rue des Arbres, qui appartenait aux Minimes qui l'avaient occupée jusqu'en 1652. Elle fut aménagée pour ce nouvel usage et ou y reçut les soldats malades ou blessés.(I sur le plan)
Mais l'importance de la garnison nécessita bientôt la création d'un établissement plus vaste. Les anciennes fortifications, allant de l'extrémité de la rue des Vieux-Quartiers au bout de la rue du Nord, venaient d'être démolies.
 

On avait tracé la rue des Vieux-Remparts et la rue Royer actuelle qui s'appelait alors rue de Bar. On put disposer de terrains vagues appartenant à l'Etat, et en 1672 on commença la construction de l'Hôpital Royal (M sur le plan).
L’édifice est bâti sur un terrain vague nommée « la Motte »,
Alors que beaucoup d’hôpitaux militaires furent établis dans d’anciens couvents, collèges et autres édifices réaménagés pour l’occasion, celui de Dunkerque est installé dans des bâtiments spécialement conçus pour cet usage.
L’édifice est installé dans une parcelle en forme de triangle rectangle d’environ 2 500 m2. Il est composé d’une grande bâtisse, qui s’étend tout au long de l’hypoténuse du triangle. Ce bâtiment est associé à deux autres.
L’établissement régi par un entrepreneur, était placé sous la haute direction d'un commissaire des guerres. Il avait un état-major très complet de directeurs, médecins, chirurgiens, aide et sous aide-majors, élèves aide-major, de cinq apothicaires etc
Par suite de l'affluence des blessés au cours des guerres sous Louis XIV et Louis XV, il se trouve bien souvent insuffisant.
« Lorsqu'il arrive une foule de malades, le commissaire des guerres commence par se concerter avec celui de Bergues pour en évacuer une partie sur l'hôpital de cette ville, et lorsque cette ressource est épuisée  et qu'il devient indispensable d'établir des hôpitaux  de supplément, on se sert des magasins, près du quartier du Havre, et au coin de la rue Ste-Barbe, et au  rez-de-chaussée de la » Bourse pour les convalescents. »
Aussi songea-t-on à établir un « Hôpital de supplément ». Les fortifications de la Citadelle avaient été rasées en exécution du traité d'Ulrecht. L'Administration en vendit tous les terrains le 28 février 1754, en se réservant plusieurs bâtiments dont l'Hôtel du Gouvernement. (ee sur le plan)
On y installe un amphithéâtre et une salle des morts en 1777.
En 1778 on aménagea l'aile gauche en hôpital. On y établit trois salles de malades, une loge de portier, une cuisine, une pharmacie, une dépense, un appartement pour le directeur et le logement des employés. Les, travaux commencés le 24 août 1778, furent terminés le 24 novembre, L'Administration militaire payait à la Ville une redevance de 91 livres par mois, pour la location de l'immeuble.
il est désigné sous le nom d'Hôpital de supplément pour les malades et blessés « quand l'Hôpital Royal est insuffisant pour les recevoir.» En 1781, pendant le séjour des Volontaires du Luxembourg à Dunkerque, on y envoya les malades de ce corps. On fut même obligé d'établir des hôpitaux dans les quartiers. .
L'Hôpital de la Citadelle disparaît en 1784. Pendant un certain temps ses locaux servirent d'Entrepôt réel des Douanes, puis ils furent vendus.  
Nous avons dit plus haut que vu le grand nombre de blessés au cours du siège de 1793, les hôpitaux étant, insuffisants pour les recevoir, on dut transformer en hôpital provisoire l'église St-Eloi. L'église des Récollets servit aussi à cet usage.
Les opérations des armées de la République ayant fait un grand nombre de blessés, le Gouvernement ordonne en 1794, d'établir un hôpital d'évacuation dans le couvent que les Dames Bénédictines anglaises avaient abandonné ( K sur le plan). Fockedey, notre député conventionnel, fut médecin de cet hôpital et y contracta une maladie typhoïde — peut-être le typhus — vers la fin de 1794.
Enfin en 1803, l'Hôpital Militaire fut, comme l'Hôpital Civil, placé sous la direction du Conseil d'Administration des Secours publics.

Il n'en fui pas toujours ainsi : « La garnison de la ville » et les troupes de la Marine,( dit Faulconnier,) «avaient chacune leur hôpital, leur médecin, leurs  chirurgiens et leur apothicaire. »
Il existait d'autre part à la Citadelle, une infirmerie attenante à la chapelle (bien distincte de l'Hôpital) où étaient soignés les marins et surtout les galériens qui étaient assez nombreux à cette époque. Elle servit jusqu'en 1720, et fut plus tard incorporée dans les bâtiments de la genièvrerie.
Un moment il fut question d'en faire de nouveau un port de guerre, et Calés proposa même au Conseil des Cinq Cents d'établir une école de Médecine Navale à Dunkerque.
Mais ce ne fut que sous l'Empire, à la suite des visites de Napoléon, qu'un commencement de programme put être réalisé.
En 1805, il fut de nouveau question de créer un hôpital pour les marins, et on leur affecta une partie de l'ancien couvent des Augustines, rue de Nieuport celle-là même qui servit plus tard de Dispensaire. Ce local fut utilisé jusqu'en 1825.
L’achat d’une maison rue Jean Bart  et la modification de la clôture le long de cette même rue constituent les dernières modifications connues de l’hôpital en 1835. 
Enfin, la course étant virtuellement abolie, les navires de guerre ne venant que très rarement à Dunkerque et d'autre part l'Hôpital général recevant les marins du Commerce, cet établissement devint inutile, et l'immeuble fut loué à des particuliers.
La création d'une flottille de torpilleurs à Dunkerque nous ramena la marine militaire. Faute d'hôpital spécial, ses malades ou blessés sont soignés à l'Hôpital Militaire, dont les locaux sont bien suffisants, l'effectif de la garnison étant actuellement dix fois inférieur à ce qu'il était sous Louis XIV.
L’établissement, après avoir été endommagé en 1914-1918, est détruit durant les bombardements de 1940.



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