LES CANAUX DE L'ARRONDISSEMENT DE DUNKERQUE : LE CANAL DE FURNES.

 

CANAL DE DUNKERQUE A FURNES.

Dans un plan dressé en 1624 par Michel-Florent Vanlangren, cosmographe du roi d'Espagne, le canal de Dunkerque à Furnes figure, sous le nom de canal de Bruges et sous celui de Ferdinanda, dans un autre plan levé par le même ingénieur en 1639.
une demande fut adressée, en 1633, à Philippe IV, roi d'Espagne , par les villes de Dunkerque , Furnes et Bruges , à l'effet de pouvoir réouvrir et approfondir, en quelques endroits, les canaux allant de Dunkerque à Furnes et de la vers Nieuport et Plasschendaele, et qu'un arrêté de ce prince, du 13 août 1638, autorisa ces villes à réouvrir ces canaux. Leur construction date donc avant 1633.
ces canaux devaient être construits de manière à ce que les eaux, à leur basse cote, eussent onstamment une profondeur d'au moins 1 m. 62, sur une largeur de 14 m. 62 à la ligne d'eau, et 8 m. 60 au plafond, Un bon chemin de halage, et propre à la circulation de deux chariots, devait être pratiqué sur l'une des digues; l'autre était destinée à servir de pied-sente.

L'exécution des préliminaires de paix imposés en 1711 par l'Angleterre à la France et ratifiés par la paix d'Utrecht, 11 avril 1713, priva Dunkerque de toute communication par eau avec la Belgique par la construction, près de Zuydcoote, d'un batardeau ou digue en pierre qui interceptait la navigation du canal de Furnes. Cette paix ruina le commerce de Dunkerque, un autre batardeau de cent toises d'épaisseur  séparait le port de son chenal.
La marée extraordinaire du 30 décembre 1720 rompit le batardeau, et, les habitants ayant eu le courage d'achever ce qu'avaient commencé les éléments, le port de Dunkerque devint encore une fois libre.
Peu de temps après le traité de Campo-Formio, 17 Octobre 1797, qui céda la Belgique à la France, la digue qui barrait le canal de Dunkerque à Furnes fut démolie; mais l'envasement du canal, qu'on avait négligé de curer dans toutes ses parties depuis un grand nombre d'années, rendait sa navigation difficile.

 lorsque vers l'année 1804 le gouvernement impérial résolut d'améliorer la ligne de navigation intérieure qui existait entre Anvers et Dunkerque pour correspondre facilement, par ces deux villes, de la mer à la mer. Des travaux considérables furent à cet effet entrepris sur toute cette ligne, et l'approfondissement du canal de Dunkerque à Furnes, commencé en 1804 par les prisonniers espagnols, se trouva terminé en 1808:
Parmi les ouvrages d'art construits à Dunkerque en 1805, le plus remarquable est le grand sas octogone bâti en pierres de taille et sur grillage. Sa longueur est de 36 mètres. Ses quatre écluses sont disposées à angles droits : celles qui communiquent avec le canal de Bergues et celui de la Cunette ont 8 mètres de largeur; l'écluse donnant l'entrée aux eaux du canal de Furnes en a 6, et celle du côté des Moëres, 5. 

Leurs portes sont contre-busquées, et se manœuvrent à l'aide de poulies horizontales et de cabestans; de larges passerelles, superposant les écluses, facilitent la circulation des piétons. Ce sas sert à lier entr'eux les canaux de Bourbourg, de Mardyck , de Bergues, des Moëres et de Furnes, et les fait communiquer au chenal, au moyen d'une écluse de chasse construite à l'embouchure du canal de la Cunette creusé à la même époque.

Ces divers travaux contribuèrent non seulement à embellir la ville, mais encore à l'assainir par la suppression des canaux qui la traversaient, et dont les eaux, constamment vaseuses , laissaient échapper des exhalaisons morbifiques.(voir la Panne)