LES CORSAIRES " ENFANTS DE DUNKERQUE " Jean-Baptiste Léonard Van de ZANDE 1749/1797
Né le 21 janvier 1749 à Dunkerque
Décédé le 14 aout 1797 en mer au combat contre les anglais.
Fils de Jean Baptiste Vandezande 1717/1748 et de Rose Pétronille Damman 1718/1769
Il épousa en 1774 à Dunkerque Isabelle Jacqueline Verquaillie 1750/1777
Il épousa en 1778 à Dunkerque Jeanne Petronille Delanghe. 1753/1844
Son père est décédé en mer par naufrage le 2 novembre 1748 à l’âge de 30 ans.
D’après M. Napoléon Gallois (1815/1874)
Il fait parti des corsaires français qui causèrent le plus de dommages au commerce britannique, non-seulement il fit beaucoup de prises sur l'ennemi mais, dans diverses rencontres, Il combattit avec la plus grande valeur.
Montant le Prodige, petit bâtiment armé de quatorze canons de 4 et de quatre-vingts hommes d’équipage, il quitta la rade de Dunkerque le 21 juillet 1797, pour aller en croisière.
Le 29 Juillet (11 Thermidor de l’an V), à midi, il découvrit un convoi de neuf bâtiments. Aussitôt il se dirige sur eux ; mais ces navires, au lieu de se couvrir de voiles et de se disperser à l'approche du corsaire se mettent en panne et se forment en ligne de bataille pour l'attendre. Ils étaient en effet tous armés, et présentaient un total de quarante canons.
Ils avaient un commandant en chef, un second commandant, et se faisaient des signaux comme une escadre de bâtiments de guerre.
A une heure et demie le Prodige les joignit, et ayant mis en travers au vent de sur ligne, le combat commença ; il dura plus de six heures, pendant lesquelles le capitaine Vandezande tira sur les navires ennemis plus de cinq cents coups de canon. Ceux-ci firent également un feu terrible. Le corsaire reçut quatre boulets de 6 à fleur d'eau i il eut sa vergue de misaine rompue, tous ses haubans coupés.
Ses voiles criblées et toutes ses manœuvres hachées. Néanmoins, à huit heures du soir, deux de ses adversaires avaient amené leur pavillon.
La nuit suivante fut employée de part et d'autre à se réparer, et le capitaine Vandezande amarina ses deux prises. Le calme empêcha les bâtiments de s'éloigner beaucoup.
Le lendemain, vers huit heures, une légère brise s'éleva.
Le Prodige en profita, et mit toutes ses voiles dehors pour chasser les sept bâtiments ennemis restants; mais le vent ayant cessé de nouveau, il fut obligé de border ses avirons, et ne parvint à les atteindre qu'à deux heures.
Alors il s'engagea un second combat plus terrible encore que le premier. On était à la portée du pistolet. Le corsaire fut bientôt enveloppé par les sept navires anglais ; dans cette position, le feu de l'ennemi lui causa de grandes avaries : il fut de nouveau presque entièrement désemparé; la plupart de ses affûts furent brisés ; il faisait eau de toutes parts. Cependant, par son intrépidité et la hardiesse de ses manœuvres, Vandezande contraignit encore trois de ses ennemis à baisser leur pavillon : de ce nombre était le bâtiment commandant, grand navire à trois mâts; les deux autres étaient un beau vaisseau à trois mâts et un superbe brick tout neuf.
Les cinq navires pris de la sorte par le Prodige, de même que ceux qui réussirent à s'échapper appartenaient à des armateurs de Londres , et revenaient de Memel, chargés de chanvre, de toiles de fer, de bois de construction et de pelleteries; ils étaient assurés pour des sommes très-considérables.
Tous eussent été pris et amarinés, si le Prodige avait eu assez de monde ; mais, après en avoir fourni à ses cinq prises, il ne lui restait à bord que vingt-huit hommes, mousses et blessés compris. Vandezande convoya ses prises jusqu'à la vue du Texel, et fit ensuite route pour Dunkerque, où il rentra le 1er juillet et mit à terre soixante-quatre prisonniers.
L'équipage du Prodige montra la plus grande valeur dans les deux combats.
Le ministre de la marine ayant rendu compte au directoire de la conduite du capitaine et de l'équipage du Prodige, il reçut l’ordre d'écrire à Vandezande pour lui témoigner sa satisfaction.
Le 27 thermidor (14 aout) de la même année il fut pris par les anglais.
Les hauts faits de ce capitaine corsaire avaient tellement enthousiasmé les Dunkerquois qu’un bâtiment corsaire fut baptisé de son nom.
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