Les criques de Petite-Synthe et le port de Dunkerque

extrait d’une étude du docteur DEWEVRE
maire de Petite-Synthe de 1920 à 1926 

 Entre les paroisses de Dunkerque et de Synthe s'étendaient des criques connues sous le nom de criques de Sintines et remontant au recul de la mer actuelle. 

Ces criques servirent longtemps d'abris aux pêcheurs. Elles étaient au nombre de huit principales, quatre d'entre elles constituèrent le port de Dunkerque : chenal, bassin du commerce, de la marine, de l'arrière-port.
Pendant longtemps elles restèrent en dehors des remparts puis ces derniers les englobèrent en même temps, que les criques des secteurs se trouvant quartier de la gare et de l'île Jeanty. 
Des deux criques extramuros celle du Banc Vert disparut la première, celle du hameau de Tornegaet après avoir été reliée au bassin de la Marine, pour les chasses, fut canalisée par Vauban, puis frappée de mort par la construction du canal de Mardyck. 
Nous voyons donc que par les criques, comme par le fort Mardyck, la passe de Synthe, le canal de Mardyck, etc. des liens étroits unissent Synthe à la ville de Dunkerque. 
Les vieilles criques de Sintines ont eu bien des vicissitudes en traversant les siècles mais leur souvenir ne périra pas puisqu'elles ont donné naissance au grand port de Dunkerque.
Cette gravure nous montre les criques de Synthe au début de la fondation de Dunkerque. Les criques détachées nous indiquent que les criques étaient déjà en voie de régression, régression caractérisée par l'isolement et le comblement des criques secondaires. 
Nous voyons là les sept bassins des criques de Synthe. Les quatre premières seront plus tard intra-muros, Les trois autres resteront extra-muros. La crique I forme le Chenal, la crique II formera le bassin du Commerce, la crique III le bassin de l'Arrière-port recevant le canal de Bergues, la crique IV le bassin de la Marine, recevant le canal de Bourbourg  la crique V représente celle de l'Ile Jeanty, la crique VI la grande crique de Synthe, la crique VII celle du Banc Vert. Les habitations de pécheurs Criques 3 et 6. 
Cette gravure nous montre une évolution plus avancée des criques de Sintine. Quelques-unes, comme toujours les plus extrêmes se sont isolées et n'ayant plus ni alimentation, ni évacuation, vont se transformer en marécages. On voit encore à l'est sur les bords des criques des habitations de pêcheurs, Celles de l'est ont disparu.  

La régression des criques extrêmes s'accentua davantage, les roseaux les envahissent. La crique III reçoit les eaux du canal de Bergues et de Bourbourg. La grande crique de Sintines n° VI celles du Nord Gracht.  
Plan de Deventer 1576.
Les fortifications en forme de rectangle sont celles édifiées en 1403 par le Duc de Bourgogne 
On voit la crique du chenal et celle des futurs bassins : crique du Commerce, de la Marine, de l'Arrière-port et à gauche la grande crique de Synthe 

 Vue de Dunkerque par Hogenberg 1572. Les criques de Synthe sont toujours extra-muros, l'une d'elles (crique IV ou de la Marine) est fermée par une écluse. Entre elle et la crique de l'Arrière-Port passe un chemin venant des dunes de Synthe.  


Le port de Dunkerque et les criques de Synthe en 1625. On distingue les quatre premières criques de Synthe, les autres ne sont pas figurées. 

Les criques de Sintines à l'époque de la première fortification de Dunkerque construite en 964 par Baudoin III, comte de Flandre. 
Les fortifications du duc de Bourgogne (1403) et celles des Espagnols en 1640. 

Plan de Dunkerque dressé en 1646 par Goubaut sur l'ordre de Condé. Les deux enceintes 1403-1640. Les criques extra-muros sont toujours en communication avec les criques intra-muros.  
Le bassin de chasse intérieur de l'écluse bleue, le bassin de chasse extra-muros (La Crique de Synthe) La citadelle est construite. 
 Les criques extra-muros de Synthe sont canalisées mais s'ouvrent toujours dans le fond du bassin de l'écluse bleue. 

Les criques avant le creusement du canal de Mardyck. Louis XIV a réalisé son projet. Le bassin de l'écluse bleue est devenu « bassin royal » et abrite les vaisseaux du roi. Les criques ne s'y jettent plus.  


Le bassin de la Marine est constitué en bassin à flot. Il ne reçoit plus ni l'eau des criques, ni celles du canal de Bourbourg. 

Les criques après le creusement du canal de Mardyck et la démolition du port de Dunkerque conformément au traité d'Utrecht de 1713. 
Le quartier des criques à Saint-Pol-sur-Mer dont le calque se superpose aux criques canalisées par Vauban 

 

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