LES CORSAIRES "Enfants de Dunkerque" La rémunération des équipages

  

La rémunération des équipages

Les équipages des corsaires étaient formés de matelots pour la manœuvre et de soldats pour le combat.

Ils devaient être composés de Français pour les deux tiers au moins. Les engagements étaient ordinairement de trois mois, ou de quatre mois au maximum.

Les salaires se composaient du tiers du produit net des prises, à répartir entre le capitaine, les officiers et les hommes : soldats et matelots.

Le partage était effectué par le capitaine dans les proportions suivantes :  

Capitaine, 12 parts, plus le coffre du capitaine de la  prise, jusqu'à concurrence de 500 écus.

Second, 10 parts.

1er  Lieutenant, 8 parts.

2éme  Lieutenant, S parts.

Autres lieutenants, écrivain, 1er maître, 6 parts chacun.

Enseignes, chirurgien, seconds maîtres, 4 parts chacun.

Pilotes, capitaines d'armes, maître canonnier, maître charpentier, 3 parts chacun.

Canonniers, charpentiers, calfats, maîtres de chaloupes, 2 parts chacun.

Volontaires, matelots, une part.

Aux soldats 1/2 part ou 3/4 de part, suivant leurs services.

Aux mousses 1 /3 de part ou 1/2 part, suivant leur force.

Eu attendant la liquidation des prises, on payait aux hommes de l'équipage, lors de leur engagement, des avances à valoir sur leur part. Le chiffre de ces avances fut longtemps déterminé "par le libre jeu de l'offre et de la demande '; mais les matelots « ont presque toujours abusé,  du besoin que les armateurs avaient d'eux pour demander des loyers exorbitants, ils faisaient grève   et cessaient le travail pour faire augmenter lé salaire

En 1711,  il est sorti du port de Dunkerque 197 navires corsaires. Si l'on estime à 50 hommes la moyenne de leurs équipages, oh voit que les armateurs avaient à se procurer une armée de près de 10.000 hommes.

 Pour couper court à toute difficulté, l'ordonnance du 25 novembre 1693 avait décidé que  aucun armateur ne  pourra donner aux matelots de plus fortes avances que celles qui seront ci-après spécifiées, sous quelque prétexte que ce soit, sous peine de 3.000 livres d'amende ». Louis XIV avait-une, manière énergique de résoudre la question sociale. L'ordonnance rendait réglementaire le tarif d'avances suivant:

1er maître et 2e maitre : 150 livres.

Pilote, maître charpentier, capitaine d'armes :300 livres.

2e charpentier, canonnier, maître de chaloupe, etc., 80 livres.

Sergents et matelots qui ont la haute paye sur les vaisseaux de Sa Majesté : 70 livres.

Matelots qui ont une paye moindre : 60 livres.

Soldats : 45 livres.

Pour une campagne de 3 mois, ces avances étaient, considérables. Elles étaient payées, deux tiers avant le départ du navire, et l'autre tiers 5 jours après son retour, en attendant la liquidation définitive de la prise, qui devait être faite, d'ailleurs, dans un bref délai.  

En dépit de ces salaires élevés, et malgré l'espérance de larges profits, la vie ne devait pas être fort agréable à bord des navires corsaires, car les désertions y étaient fréquentes.

Parfois aussi, lorsque la campagne était particulièrement pénible, le mécontentement de l'équipage prenait une forme menaçante, la révolte grondait et les mutins obligeaient le capitaine à rentrer dans le port le plus proche et à désarmer.

Parfois même, la rébellion se faisait à-main armée

Les peines les plus sévères étaient cependant édictées contre les déserteurs et les mutins.

Les déserteurs   condamnés à rapporter les avances qu'ils auront reçues, à tenir un mois de prison, et à être mis au carcan pendant trois jours. » Et d'autre part; l'article 3 de l'ordonnance décidait que « tout officier, matelot, volontaire ou soldat qui excitera sédition, portera les autres à la révolte, qui fera faire de l'eau au navire, perdre le pain ou couler les boissons, sera puni de mort.

Ceux qui, de quelque manière que ce soit, forceraient les capitaines d'entrer le port avant le temps de leur engagement expiré, seront punis du fouet. »

Malgré cette réglementation sévère, les désertions étaient, si nombreuses qu'elles causaient un véritable préjudice à l'armement à la course. « Ce n'est pas, l'excès des avances qui a   plus excité les plaintes des armateurs ; c'est le refus  ou le délai du service de la part de ces engagés pour » la course, en s'absentant ou se cachant lorsqu'il fallait » s'embarquer ou travailler à équiper le navire. C'est »enfin leur désertion fréquente, soit avant le commencement de la course, soit en cas de relâche du corsaire. »

Mais ces mutineries, ces faiblesses, ne doivent pas faire oublier les pages héroïques de l'histoire des Corsaires.

  (POUR VOIR LES SOURCES UTILISEES PAR DUNKERQUE ET SA REGION "dans l'ancien temps")

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