LES PERSONNALITES HISTORIQUES: MICHEL de SWAEN ILLUSTRE POETE.


Michel De Swaen, poète flamand;
 Extraits de « Les flamands » de Louis de Baecker 1850
 
Michel de Swaen est né le 20 janvier 1654 à Dunkerque. C'était  un poète et dramaturge de langue Flamande.
 En dehors du flamand, sa langue maternelle, il connaissait le latin, le grec et le français, mais encore en plus d'un endroit nous le sentons entièrement pénétré de l'esprit des auteurs de l'antiquité. D'autre part, la conception strictement religieuse qu'il avait de la vie, et qui ressort nettement de ses ouvrages, tend à prouver que les Jésuites furent  ses éducateurs.

Ses études finies, il s'établit dans sa ville natale. Le conseil communal lui donna le titre de chirurgien juré de la ville.

A l'âge de vingt-quatre ans il épouse Anne Damart (24 juillet 1678) . De ce mariage naquirent plusieurs enfants.
 A l'âge de trente ans, notre poète avait une conception de la vie qui n'était pas très éloignée de l'ascétisme. Bien qu'il vécût dans le monde, il pensait et agissait comme un religieux. Il avait, pour lui-même, les plus hautes exigences en ce qui concernait sa ferveur et ses pratiques religieuses
 Le gouvernement français, quoique centralisateur et exclusif de sa nature, daigna encourager ses nobles efforts pour relever la littérature flamande.
De Swaen traduisit le Cid de Corneille et l'Andronic de Campistron; ensuite il donna une pièce originale, intitulée l Abdication de Charles-Quint. Ses traductions sont faciles et d'un style très-poétique; son drame original est sans contredit un des plus parfaits d'après les règles classiques, qui furent composés en Belgique et en Hollande dans cette période.
» Le théâtre cependant ne paraît pas avoir sérieusement occupé la verve de De Swaen. Il se voua avec plus de prédilection à la poésie sacrée : son talent le met à la tête des poètes belges de cette époque; son œuvre capitale, le poème de la vie et de la mort de Jésus-Christ, est une série de cinquante méditations sur la vie du Seigneur et sur les mystères qui ont précédé sa naissance et suivi sa mort.
On se plaît à y voir dominer cette naïveté sublime qui donne tant de charme à la poésie chrétienne. L'impulsion que De Swaen sut donner aux travaux de la société de Dunkerque, et plus encore son talent poétique incontestable, eurent une salutaire influence sur toute la Westflandre. »
Citons quelques vers de l'illustre Dunkerquois;
De Swaen dépeint ainsi la rapidité du temps.
Comme une goutte d'eau qui tombe du haut des toits,
comme un torrent écumant qui se précipite de la cîme des montagnes,
comme un coursier au plus fort de son élan,
comme un navire fendant à pleines voiles le flot de la mer,
comme un aigle qui sillonne les champs de l'air,
comme une flêche rapide qui s'échappe de l'arc,
comme un boulet qui sort en volant de la bouche du canon,
comme une pensée qui franchit l'immensité de l'espace; ainsi vole, ainsi se précipite le temps d'une année à l'autre, enchaînant dans sa course les siècles aux siècles.

En 1722, Pierre Labus, imprimeur et membre de la société de rhétorique à Dunkerque, publia un volume de poésies fugitives de De Swaen, recueil de pensées et de médiations chrétiennes.
Ce volume de mélanges est divisé en deux parties; la première contient des entretiens pieux d'une âme avec son Sauveur; la seconde, les sujets proposés au concours par la rhétorique de Dunkerque, et qu'il a traités en qualité de prince de celte société.
Sous la direction du grand poète, la gilde dunkerquoise florissait. De Swaen composa un poème sur l'amitié, pour répondre aux désirs de la rhétorique de Bergues; et un autre sur l'art de la poésie, qui lui valut le second prix au concours de Bruges en l'au 1700.
Mais la Rhétorique de Dunkerque, toute entière protesta contre la décision des rhétoriciens de Bruges, qui n'avaient pas cru devoir accorder le premier prix à l’œuvre de De Swaen. 
Elle en appela à toutes les rhétoriques de Flandre, en leur soumettant les compositions des vainqueurs, dont l'imprimeur Van Ursel avait imprimé une édition spéciale avec des observations sur les défauts et les beautés de chacune d'elles
Le chef-d’œuvre de De Swaen,  fut sa tragédie de l'abdication de Charles-Quint, imprimée pour la première fois par Pierre Labus en  1707.
Le typographe dunkerquois, qui était aussi poète, fait remarquer dans une préface que cet ouvrage fut le dernier de son ami, qui porta, dit-il, le génie de la langue flamande à une hauteur où jamais aucun écrivain n'avait encore atteint avant lui.
De Swaen mourut le 3 mai 1707, à Dunkerque, à l'âge de cinquante-trois ans.
Il fut jusqu'à sa mort Prince de la Chambre de rhétorique de la  ville de Dunkerque.
Sa mort fut pleurée par tous ceux qui surent manier une lyre. 
 Traduction d’un autre poème :
Au Maître des cieux
Qu'y a-t-il, Maître des cieux, pourquoi plonger la Hollande dans le deuil,
Parce qu'un cygne sauvage a quitté sa côte ?
Si quelqu'un doit être endeuillé, c'est bien le cygne,
Depuis qu'il ne peut plus vivre en si bel endroit.
Ô Hollande ! Paisible pays, dans lequel s’épanouit la liberté,
Qu’en vain je cherchais dans les pays limitrophes,
Où Français et Castillans ont anéanti le calme et la paix,
Où la bourgeoisie tremble sous le joug de seigneurs étrangers…
Ô, cher pays, si seulement j’avais pu rester sous ton règne,
C’est la voix remplie de joie que je chanterais pour toi,
Que ce soit au bord de la Rotte ou au milieu de la Meuse !
Je suis désormais contraint de vivre dans un endroit où toute joie s’est envolée,
Ma nourriture est amère comme l’absynthe et mon chant… Hélas ! Hélas !
Ah ! Où me suis-je, pauvre cygne, emprisonné ? 
 

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