LES CORSAIRES " Enfants de Dunkerque " LES EQUIPAGES
Les Équipages
Si le tonnage des navires corsaires était faible, si leur coque n'était pas toujours des plus solides, leur artillerie était imposante et leurs équipages nombreux. Les plus petits étaient les plus formidablement armés, relativement à leur taille
Par exemple la barque Sainte-Anne de 18 tonneaux, était armée d'une pièce de canon, de 6 pierriers, et équipée de 40 hommes et de 5 mousses.
La chaloupe Entreprenante de 10 tonneaux, était équipée de 10 hommes. On ne nous indique pas, et c'est dommage, quelle était l'artillerie de ce minuscule Corsaire. La chaloupe Saint-Jean, du port de 10 tonneaux, également, était armée de 12 pierriers, et montée par 24 hommes et 1 mousse.
Le lougre Notre-Dame de lion Secours, de 30 tonneaux, armé de 4 canons, avait 48 hommes d'équipage.
Nous pourrions continuer l'énumération.
Les équipages s'engageaient pour trois mois de croisière. Comment, pendant ce temps, pouvaient-ils loger à bord de leurs barques.
Quelle devait être leur vie ? Ces chiffres renversent nos idées actuelles sur l'hygiène et l'habitabilité des navires ; mais les cas de maladies contagieuses ne semblent pas avoir été nombreux. L'état sanitaire était bon, sur ces navires où les hommes devaient vivre dans la promiscuité la plus complète. Le grand souffle de la mer purifie tout. Dans un rapport déposé le 14 mars 1710, le commandant Il y eu bien encore ça et là quelques décès, mais nous ne voyons rien qui lasse supposer l'existence de maladies épidémiques.
Sur les bâtiments d'un tonnage plus élevé, l'équipage était relativement moins nombreux. Nous voyons par exemple :
Le Saint-Antoine de Padoue de 50 tonneaux, qui était armé de 6 canons et 10 pierriers, avait 48 hommes d'équipage.
Le Cerf-Volant, de 45 tonneaux, avait 12 canons el 50 hommes.
L'Espérance, de 50 tonneaux, avait 8 canons et 60 hommes.
Le Chevalier Bart, de 100 tonneaux, avait 22 canons, 4 pierriers et 155 hommes.
Les navires de ce genre, d'un tonnage de 50 à 100 tonneaux, formaient la grande majorité des corsaires dunkerquois. Dans une autre catégorie, nous trouvons encore:
Le Prothée, vaisseau de 400 tonneaux, armé^ de 48 canons et de 340 hommes.
Le Zéphir, de 250 tonneaux, portant 26 canons et 188 hommes.
Le Grajton, de 700 tonneaux, armé de 60 canons et de 570 hommes.
On est stupéfait de ce que les armateurs faisaient tenir sur leurs bâtiments en hommes et en canons. Un équipage nombreux était d'ailleurs une nécessité de leur tactique,
Les équipages des corsaires étaient formés de matelots pour la manœuvre et de soldats pour le combat.
Ils devaient être composés de Français pour les deux tiers au moins. Les engagements étaient ordinairement de trois mois, ou de quatre mois au maximum, d'après l'article V de l'ordonnance du 25 novembre 1693. Les salaires se composaient du tiers du produit net des prises, à répartir entre le capitaine, les officiers et les hommes, soldats et matelots. Le partage était effectué par le capitaine.
Voir " la liquidation des prises "
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