LES PERSONNALITES HISTORIQUES: PIERRE MARIE JOSEPH DENYS DE MONFORT

 

Pierre-Marie-Joseph Denys de Montfort
Extrait des archives historiques du nord 1851
E. FORCADE
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Il est naturaliste et littérateur, connu sous le nom de Denys-Montfort, et par beaucoup d'écrivains sous celui, tout simplement, de Montfort, il est né à Dunkerque, le 17 juin 1766.
Denys-Montfort reçut une excellente éducation. Tout jeune, c'était déjà un savant dans toute l'acception du mot.
Le désir de voyager, de voir et d'étudier de près les merveilles de la nature, ne tarde pas à s'emparer de lui. Doué d'une force physique peu commune, hardi, entreprenant, aventureux, ne redoutant aucun péril, aucun danger, c'est par les Grandes Indes qu'il débute. Il s'embarque sur un navire dans notre port, pour la Chine.
Parcourant successivement l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, étudiant, écrivant beaucoup, il rassemble, dans ses voyages, et des notes précieuses et de nombreuses collections. Les mollusques, les coquilles y entrent pour la plus large part ; ce sont des matériaux qu'il prépare pour l'avenir.
De retour chez son père, après une assez longue absence, celui-ci l'associe à ses affaires.
Le 13 janvier 1789, il épouse Jeanne-Sophie-Julie-Issaurat de Montfort, jeune personne de 22 ans. Quelques années s'écoulent heureuses pour lui dans son jeune ménage. Lorsque survint la guerre de 92, qui appelle sous les drapeaux tous les Français de 19 à 25 ans, Denys-Montfort choisit l’arme de l'artillerie et parvint rapidement à mériter le grade de capitaine.
Un trait saillant, particulier à son caractère prompt, fougueux parfois, c'est que chez lui la résolution était accomplie en même temps qu'elle était prise. D'une nature indépendante et volontaire, se sentant à l'étroit dans la sévérité de la discipline, ne pouvant consacrer le moindre loisir à ses études favorites, précisément alors que, par les connaissances militaires qu'il a promptement acquises, et sa bravoure, il fut devenu officier supérieur, il n'hésite pas à quitter le service et à revenir à Dunkerque.
Ses loisirs alors, il les donne tous à l'horticulture qui maintenant l'occupe essentiellement. il crée à cet effet, dans les environs du Jeu-de Mail un jardin botanique où bientôt viennent se grouper, aux prix de grands sacrifices, des arbres, des fleurs de tous les pays.
Sa renommée commence, des relations s'établissent et deviennent suivies entre Iui et les conservateurs du Jardin des-Plantes de Paris, et il y fait de fréquents voyages.
C'est là dès lors qu'il est surtout à même de développer la variété de ses connaissances, l'étendue de son savoir. Il y acquiert bien vite l'estime et la considération de ses collègues. Au milieu d'incessants voyages, de missions scientifiques que le gouvernement lui confie, il trouve le temps de publier divers ouvrages.
L'Histoire naturelle des Mollusques, en quatre volumes, faisant suite aux œuvres de Buffon ne tarde pas à paraitre ;
Elle est suivie quelques années après de la Conchyliologie systématique, deux volumes et de quelques opuscules parmi lesquels on cite la Ruche à trois récoltes, la vie et les aventures politiques d'un prince de Perse.
Denys-Montfort, mort à Paris, en 1821, au milieu de travaux inachevés, eût vu sans cesse grandir sa réputation, si malheureusement il n'avait poussé trop loin la manie de créer toujours et constamment de nouveaux genres, et cela sur des données peu certaines, parfois inexactes, sur des apparences douteuses.
Quoi qu'il en soit, l'Histoire des Mollusques, la Conchyliologie systématique, ouvrages sérieux au fond, malgré la faiblesse de Denys-Montfort à l'endroit du surnaturel, le font citer par tous les auteurs qui, après lui, ont traité ces sujets. Son nom, qui figure dans les collections du Jardin-des-Plantes, près de tous les genres qu'il a créés, est désormais acquis à la science. Seulement, et ceci devrait tourner un peu à la confusion de Dunkerque, il est moins connu eu notre ville qu'il ne l'est à Paris dans le monde savant.

Publications
-Aux citoyens français, professeurs et administrateurs du Muséum national d'histoire naturelle de Paris. 1800.
-La Vie et les aventures politiques de Nadir-Mirza-Shah, 1800.
-Histoire naturelle, générale et particulière des mollusques, animaux sans vertèbres et à sang blanc en 4 volumes, 1801–1804.
-Conchyliologie systématique, et classification méthodique des coquilles : 1808 et 1810.
-Ruche à trois récoltes annuelles, fortifiée, économique 1813.
Après l'énorme succès littéraire de son encyclopédie des animaux à la fin du dix-huitième siècle, le naturaliste Buffon avait demandé au malacologue (spécialiste des mollusques) Pierre Denys de Montfort de rédiger une suite consacré à ces invertébrés, qui fut effectivement publiée en 1801.
Aux termes d'un travail de recherche considérable, Denys de Montfort estimait qu'il existait deux types de céphalopodes géants, qu'il appela respectivement "Poulpe Kraken" et "Poulpe Colossal" :
Le Poulpe Kraken, qu'il définit à partir de nombreux rapports depuis l'Antiquité (Pline, AElien, etc.) jusqu'à son époque (témoignages de baleiniers américains installés à Dunkerque), s'est révélé être le calmar géant Architeuthis, décrit scientifiquement seulement en 1857. On sait maintenant que ces créatures peuvent atteindre et sans doute largement dépasser la quinzaine de mètres de longueur.
Le Poulpe Colossal, qu'il définit notamment d'après un incident survenu sur la côte d'Angola, et qui incita les marins de Saint-Malo à en tirer un ex-voto. L'existence de cette créature, un poulpe aussi grand que les plus grands calmars géants, n'est toujours pas reconnue


l'ex-voto de Saint-Malo, (1801).

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