LES CORSAIRES " Enfants de Dunkerque " VANSTABEL Pierre-Jean

VANSTABEL Pierre-Jean,

Il est né à Dunkerque, le 8 Novembre 1744.

II était le fils de Michel François Vanstabel (capitaine corsaire) et de Brigitte Beltrus, tous deux originaires de Dunkerque.

Baptisé le lendemain de sa naissance, il eut pour parrain Pierre-Jacques Durié et pour marraine Jeanne-Anne Vandyper.

Fils et petit-fils de marins et ayant lui-même un goût décidé pour cette profession, Vanstabel devait être et fut marin.

Il épousa le 18 mars 1772 Isabelle Françoise Taffin.

Il décéda à Dunkerque le 30 mars 1797. Il avait 52 ans.

 Dès l'âge de quatorze ans, il s'embarqua sur les navires de commerce et  des bâtiments corsaires, il eut occasion pendant la période de guerre contre les Anglais terminée en 1763, de commencer à faire preuve de courage-et d'énergie. Avant l'âge de vingt-cinq ans, il fut appelé à commander un bâtiment.

Il était capitaine lorsque, en 1778, il fut appelé au service en qualité d'officier auxiliaire.

Vanstabel se distingua particulièrement dans la guerre d'Amérique, et se fit surtout remarquer lors de la prise, par la "frégate la Junoh, le 17 Août 1779, du vaisseau anglais Ardent, de 64 canons. Il commanda successivement deux corsaires dunkerquois, le Comte, puis la Comtesse. Il fit, pendant différentes croisières, une quantité de prises et soutint plusieurs combats sanglants. Ayant été conduit prisonnier en Angleterre, il n'y resta pas longtemps, car Louis XVI le fit échanger aussitôt.

En arrivant dans sa ville natale en 1781, il y trouva un corsaire qui lui était destiné, prêt à prendre la mer.

Ce bâtiment était la frégate le Rohan-Soubise, de 28 canons,

Sa bravoure et son extrême activité le  roi en récompense de la conduite qu'il avait tenue dans divers combats, lui fit présent d'une épée.

Dans les premiers jours de 1781, Vanstabel, croisant dans le Pas-de-Calais avec le Rohan-Soubise, fut attaqué par une frégate anglaise de 36 canons. Après un combat sanglant de trois heures, qui désempara les deux navires, l'ennemi fut obligé de lâcher prise, pour tâcher de regagner la côte d'Angleterre.

Vanstabel parvint, à l'aide de bateaux pêcheurs, à rentrer dans le port de Dunkerque. Après y avoir réparé ses avaries, il se remit en mer et alla établir sa croisière dans le canal St-Georges.

Dans la nuit du 3 mars 1781, il fut attaqué à l'improviste par l'Amiral Rodney, corsaire ennemi de Liverpool, qui sortait du chantier.

Après le combat le plus vif et le plus opiniâtre, l'Amiral Rodney fut forcé de se rendre à Vanstabel qui, le trouvant trop maltraité pour l'amariner, prit le parti de l'incendier. Pendant ce combat, le capitaine Vanstabel fut blessé au cou. Dès qu'on eut retiré les deux balles qu'il y avait reçues, il remonta sur le pont et continua de donner ses ordres.

Louis XVI, informé de ce trait d'intrépidité, lui fit envoyer une épée d'honneur. C'était une flatteuse récompense. A cette époque la croix de Saint-Louis, réservée presque excuJusivement aux officiers nobles, n'était donnée qu'à partir du grade de lieutenant de vaisseau et après de longs services.

Le Ministre de la Marine, le maréchal de Castries, ne tarda pas au reste à attacher définitivement Vanstabel au service de la marine royale.

Nommé lieutenant de frégate en 1782 il commanda divers bâtiments de guerre et devint bientôt enseigne de vaisseau.

En 1788, le ministre de la marine le chargea de la reconnaissance des côtes de la Manche. On lui donna, à cet effet, le lougre le Fanfaron et il s'acquitta de cette mission avec zèle et intelligence.

En 1792 il est appelé  au commandement de la Proserpine, il fit sur cette frégate une campagne d'un an à Saint-Domingue et aux Antilles.

Lors de la déclaration de guerre à l'Angleterre (février 1793) Vanstabel fut promu d'emblée au grade de capitaine de vaisseau et nommé au commandement de la frégate la Thètis.

Il appareilla de Brest au mois d'avril suivant, et dans une croisière de quatre mois dans la Manche et sur les côtes de Bretagne, il prit, coula ou brûla environ quarante bâtiments du commerce anglais, dont quelques-uns étaient très richement chargés.

Au mois de Novembre1793,  Vanstabel fut fait contre-amiral. Il y avait en lui, non pas un Jean-Bart, mais quelque chose de cet héroïque et habile marin

 Au mois d'octobre 1793, le capitaine Vanstabel, qui commandait le vaisseau le Tigre, fut chargé de se rendre aux Etats-Unis d'Amérique et d'y réunir tous les bâtiments français qui se trouvaient dans ces parages. Il en rassembla 170, tous chargés de grains ou de denrées coloniales. C'était une entreprise hardie que de traverser, avec un convoi aussi considérable, escorté seulement par 1 vaisseau et 2 frégates,

En sortant en Avril des eaux américaines, Vanstabel fit ranger les nombreux bâtiments marchands de son convoi sur trois colonnes, avec ordre aux capitaines des meilleurs voiliers de prendre les traînards à la remorque et de les conduire à la tête de leurs colonnes.

Le Tigre marchait en tête ; le Jean-Bart couvrait la queue du convoi avec la Sémillante et une corvette. Les autres bâtiments de l'escorte y compris l'Embuscade et une corvette américaine offerte en don à la France par des patriotes des Etats-Unis, remplissaient l'office d'éclaireurs.

Arrivé en vue des îles Coves et Flores, où d'après ses instructions, il devait trouver des bâtiments de guerre pour renforcer l'escorte du convoi, Vanstabel eut la déception de ne rencontrer aucune des voiles annoncées.

Après avoir été vainement à la découverte pendant quarante-huit heures, le contre-amiral, après avoir pris l'avis de tous ses commandants, continua bravement sa route.

 Il arriva aux atterrages de France dans les derniers jours du mois de Mai, et le 3 Juin, il traversait lés eaux où, deux jours auparavant, s'était livré, entre les armées française et anglaise, le premier combat dont le but était de protéger sa rentrée. 

 le contre-amiral continua sa route en s'éclairant le mieux possible, car il était toujours dans l'ignorance du résultat de la Bataille du 13 Prairial.

 Vanstabel, toujours sans nouvelles .positives sur la situation, décida de ne pas diriger sa route sur Brest, mais bien d'atterrir au sud de l'île de Sein, parage trop dangereux pour avoir à y craindre la rencontre de croiseurs ennemis. 

 La flotte nourricière  arriva le lendemain à ce mouillage. Vaisseaux et navires de  commerce entrèrent ensemble à Brest,    L'arrivée de ce convoi, dans un moment où la France éprouvait une grande disette, couvrit Vanstabel de gloire; et le gouvernement l'éleva au grade de contre-amiral.

En 1794, il commandait l'escadre légère dans l'armée navale aux ordres de Villaret-Joyeuse, destinée à opérer une descente en Angleterre. L'armée perdit plusieurs vaisseaux mais Vanstabel ramena à Brest tous ceux qui étaient sous son pavillon.

Depuis longtemps, l'Escaut et ses ports étaient fermés aux puissances neutres et amies. Le gouvernement français ayant résolu de les leur ouvrir, chargea Vanstabel de cette mission. On lui donna quelques bricks et canonnières, et ce fut avec des forces aussi faibles que cet amiral se présenta, au mois d'avril 1796, pour franchir les passes de l'Escaut, ayant sous son convoi plusieurs bâtiments de commerce français et suédois, qu'il devait conduire à Anvers. Les commandants des forts placés sur ce fleuve voulurent s'opposer à cette entreprise mais Vanstabel leur exhiba ses ordres et leur fit connaitre qu'il était décidé à les exécuter. Les Hollandais, intimidés par son audace, se contentèrent de montrer quelques dispositions hostiles et Vanstabel entra dans le port d'Anvers le troisième jour de son départ de Flessingue, aux acclamations des habitants, qui voyaient se rouvrir pour eux les sources d'une prospérité tarie depuis plus de cent cinquante ans.

Nommé commandant en chef des forces navales dans les mers du Nord, le contre-amiral Vanstabel se disposait à prendre le commandement de l'escadre qui avait été misé sous ses ordres, lorsqu'une maladie, causée par l'excès de ses travaux, vint enlever à l'Etat et à ses amis ce marin distingué au mois de janvier 1797.

Que de similitudes avec Jean Bart.

 Exactement un siècle après (Juin 1794),  Vanstabel, en ramenant, non sans péril, d'Amérique en France, un convoi de cent soixante-dix bâtiments chargés de grains, devait lui aussi, sauver la France des horreurs de la famine.

Autre similitude il dévait décéder à 52 ans d’une maladie dû à

Un excès de travail pour préparer une escadre.

 Par ses services éclatants, Vanstabel a droit d'être mis au nombre des hommes de mer les plus remarquables de la fin 19éme siècle. 

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