Dénys de Montfort et les poulpes géants
il est né à Dunkerque, le 17 juin 1766.
Le 13 janvier 1789, il épouse à Dunkerque Jeanne-Sophie-Julie-Issaurat de Montfort.
Il décédera à Paris en 1821.
Il est naturaliste et littérateur, connu sous le nom de Denys de Montfort, et par beaucoup d'écrivains sous celui, tout simplement, de Montfort.
Il est naturaliste et littérateur, connu sous le nom de Denys de Montfort, et par beaucoup d'écrivains sous celui, tout simplement, de Montfort.
Connu non seulement pour ses contributions scientifiques, mais aussi pour ses illustrations surprenantes
Denys de Montfort reçut une excellente éducation. Tout jeune, c'était déjà un savant dans toute l'acception du mot.
Le désir de voyager, de voir et d'étudier de près les merveilles de la nature, ne tarde pas à s'emparer de lui. Doué d'une force physique peu commune, hardi, entreprenant, aventureux, ne redoutant aucun péril, aucun danger, c'est par les Grandes Indes qu'il débute.
Denys de Montfort reçut une excellente éducation. Tout jeune, c'était déjà un savant dans toute l'acception du mot.
Le désir de voyager, de voir et d'étudier de près les merveilles de la nature, ne tarde pas à s'emparer de lui. Doué d'une force physique peu commune, hardi, entreprenant, aventureux, ne redoutant aucun péril, aucun danger, c'est par les Grandes Indes qu'il débute.
Il s'embarque comme marin sur un navire dans notre port, pour la Chine.
Parcourant successivement l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, étudiant, écrivant beaucoup, il rassemble, dans ses voyages, et des notes précieuses et de nombreuses collections. Les mollusques, les coquilles y entrent pour la plus large part ; ce sont des matériaux qu'il prépare pour l'avenir.
De retour chez son père, après une assez longue absence, celui-ci l'associe à ses affaires.
Parcourant successivement l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, étudiant, écrivant beaucoup, il rassemble, dans ses voyages, et des notes précieuses et de nombreuses collections. Les mollusques, les coquilles y entrent pour la plus large part ; ce sont des matériaux qu'il prépare pour l'avenir.
De retour chez son père, après une assez longue absence, celui-ci l'associe à ses affaires.
Lorsque survint la guerre de 92, qui appelle sous les drapeaux tous les Français de 19 à 25 ans, Denys-Montfort choisit l’arme de l'artillerie et parvint rapidement à mériter le grade de capitaine.
Un trait saillant, particulier à son caractère prompt, fougueux parfois, c'est que chez lui la résolution était accomplie en même temps qu'elle était prise. D'une nature indépendante et volontaire, se sentant à l'étroit dans la sévérité de la discipline, ne pouvant consacrer le moindre loisir à ses études favorites, précisément alors que, par les connaissances militaires qu'il a promptement acquises, et sa bravoure, il fut devenu officier supérieur, il n'hésite pas à quitter le service et à revenir à Dunkerque où il reprit l'imprimerie de WEYNS l'oncle de sa femme.
Ses loisirs, il les donne tous à l'horticulture qui maintenant l'occupe essentiellement. il crée à cet effet, dans les environs du Jeu-de Mail un jardin botanique où bientôt viennent se grouper, aux prix de grands sacrifices, des arbres, des fleurs de tous les pays.
Sa renommée commence, des relations s'établissent et deviennent suivies entre lui et les conservateurs du Jardin des-Plantes de Paris, et il y fait de fréquents voyages.
C'est là dès lors qu'il est surtout à même de développer la variété de ses connaissances, l'étendue de son savoir. Il y acquiert bien vite l'estime et la considération de ses collègues. Au milieu d'incessants voyages, de missions scientifiques que le gouvernement lui confie, il trouve le temps de publier divers ouvrages.
Un trait saillant, particulier à son caractère prompt, fougueux parfois, c'est que chez lui la résolution était accomplie en même temps qu'elle était prise. D'une nature indépendante et volontaire, se sentant à l'étroit dans la sévérité de la discipline, ne pouvant consacrer le moindre loisir à ses études favorites, précisément alors que, par les connaissances militaires qu'il a promptement acquises, et sa bravoure, il fut devenu officier supérieur, il n'hésite pas à quitter le service et à revenir à Dunkerque où il reprit l'imprimerie de WEYNS l'oncle de sa femme.
Ses loisirs, il les donne tous à l'horticulture qui maintenant l'occupe essentiellement. il crée à cet effet, dans les environs du Jeu-de Mail un jardin botanique où bientôt viennent se grouper, aux prix de grands sacrifices, des arbres, des fleurs de tous les pays.
Sa renommée commence, des relations s'établissent et deviennent suivies entre lui et les conservateurs du Jardin des-Plantes de Paris, et il y fait de fréquents voyages.
C'est là dès lors qu'il est surtout à même de développer la variété de ses connaissances, l'étendue de son savoir. Il y acquiert bien vite l'estime et la considération de ses collègues. Au milieu d'incessants voyages, de missions scientifiques que le gouvernement lui confie, il trouve le temps de publier divers ouvrages.
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quelques planches à la fin de l'article |
L'Histoire naturelle des Mollusques, en quatre volumes, faisant suite aux œuvres de Buffon ne tarde pas à paraitre ;
Elle est suivie quelques années après de la Conchyliologie systématique, deux volumes et de quelques opuscules parmi lesquels on cite la Ruche à trois récoltes, la vie et les aventures politiques d'un prince de Perse.
Denys-Montfort, mort à Paris, en 1821, au milieu de travaux inachevés eût vu sans cesse grandir sa réputation, si malheureusement il n'avait poussé trop loin la manie de créer toujours et constamment de nouveaux genres, et cela sur des données peu certaines, parfois inexactes, sur des apparences douteuses.
Quoi qu'il en soit, l'Histoire des Mollusques, la Conchyliologie systématique, ouvrages sérieux au fond, malgré la faiblesse de Denys-Montfort à l'endroit du surnaturel, le font citer par tous les auteurs qui, après lui, ont traité ces sujets. Son nom, qui figure dans les collections du Jardin-des-Plantes, près de tous les genres qu'il a créés, est désormais acquis à la science.
Quoi qu'il en soit, l'Histoire des Mollusques, la Conchyliologie systématique, ouvrages sérieux au fond, malgré la faiblesse de Denys-Montfort à l'endroit du surnaturel, le font citer par tous les auteurs qui, après lui, ont traité ces sujets. Son nom, qui figure dans les collections du Jardin-des-Plantes, près de tous les genres qu'il a créés, est désormais acquis à la science.
Tout au long de sa carrière, Denys de Montfort a combiné sa passion pour
les mollusques avec un talent artistique qui a donné naissance à des
images d'une grande valeur esthétique et scientifique.
Il est moins connu eu notre ville qu'il ne l'est à Paris dans le monde savant, mais Dunkerque peut, à juste titre, se glorifier de l'avoir vu naître.
Au cours de ses recherches de naturaliste, Denys-Montfort s'intéressa aux témoignages au sujet du kraken et des pieuvres géantes signalées à travers le monde ; en 1802, il a reconnu l'existence de deux types de poulpes géants :
un premier type, le kraken-pieuvre, a été décrit par les marins norvégiens et baleiniers américains ainsi que les anciens écrivains comme Pline l'Ancien;
un deuxième type de bien plus grande taille, l'immense poulpe, aurait, dit-il, attaqué un bateau à voile de Saint-Malo, au large de la côte de l'Angola.
l’ex-voto de Saint-Malo, en question deviendra l’image emblématique du kraken.
En 1830, Alfred Tennyson, sans doute inspiré par Denys de Montfort, publie un poème intitulé The Kraken qui diffuse l'histoire du kraken en anglais.
En 1857, l’existence du calamar géant est enfin prouvée ; l’épisode qui marqua un tournant dans l’histoire de ces calamars se produisit en 1861, lorsque le navire français Alecton se trouva confronté à un céphalopode de 6 m de long au nord-est de Ténériffe, dans l’Atlantique. Son commandant, le capitaine de frégate Frédéric Bouyer, relata cette rencontre dans un rapport qu’il soumit à l’Académie des sciences.
En 1866, Victor Hugo dans « Les Travailleurs de la mer met en scène un combat du jeune pécheur de Guernesey Gilliatt contre une pieuvre – animal dont le mot est introduit dans la langue française par l’auteur Victor Hugo citera dans ses sources Pierre Denys de Montfort ; il nous rappelle : Denis Montfort prétendait que le poulpe des hautes latitudes est de force à couler un navire, alors que Jean Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846) le nie, mais constate que dans nos régions il attaque l'homme.
Il connaissait sans doute l’histoire miraculeuse des matelots de Saint-Malo. C’est une légende, c’est une fiction.
En 1869-70, Jules Verne dans « Vingt mille lieues sous les mers » s’inspire des travaux de Denys de Montfort et de l’histoire vécue en Angola. L’existence de l’ex-voto de Saint-Malo est citée à la page 289, mais il s’agirait d’une légende ; malgré tout, il s’en inspire pour écrire son combat du Nautilus contre des calamars géants .
Le XIXème siècle est resté longtemps perplexe ;
Denys de Montfort avait ouvert très rapidement la voie de l’admission au principe de l’existence des grands animaux.
un premier type, le kraken-pieuvre, a été décrit par les marins norvégiens et baleiniers américains ainsi que les anciens écrivains comme Pline l'Ancien;
un deuxième type de bien plus grande taille, l'immense poulpe, aurait, dit-il, attaqué un bateau à voile de Saint-Malo, au large de la côte de l'Angola.
l’ex-voto de Saint-Malo, en question deviendra l’image emblématique du kraken.
En 1830, Alfred Tennyson, sans doute inspiré par Denys de Montfort, publie un poème intitulé The Kraken qui diffuse l'histoire du kraken en anglais.
En 1857, l’existence du calamar géant est enfin prouvée ; l’épisode qui marqua un tournant dans l’histoire de ces calamars se produisit en 1861, lorsque le navire français Alecton se trouva confronté à un céphalopode de 6 m de long au nord-est de Ténériffe, dans l’Atlantique. Son commandant, le capitaine de frégate Frédéric Bouyer, relata cette rencontre dans un rapport qu’il soumit à l’Académie des sciences.
En 1866, Victor Hugo dans « Les Travailleurs de la mer met en scène un combat du jeune pécheur de Guernesey Gilliatt contre une pieuvre – animal dont le mot est introduit dans la langue française par l’auteur Victor Hugo citera dans ses sources Pierre Denys de Montfort ; il nous rappelle : Denis Montfort prétendait que le poulpe des hautes latitudes est de force à couler un navire, alors que Jean Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846) le nie, mais constate que dans nos régions il attaque l'homme.
Il connaissait sans doute l’histoire miraculeuse des matelots de Saint-Malo. C’est une légende, c’est une fiction.
En 1869-70, Jules Verne dans « Vingt mille lieues sous les mers » s’inspire des travaux de Denys de Montfort et de l’histoire vécue en Angola. L’existence de l’ex-voto de Saint-Malo est citée à la page 289, mais il s’agirait d’une légende ; malgré tout, il s’en inspire pour écrire son combat du Nautilus contre des calamars géants .
Le XIXème siècle est resté longtemps perplexe ;
Denys de Montfort avait ouvert très rapidement la voie de l’admission au principe de l’existence des grands animaux.
Ses récits insistants de poulpeaux géants et de calmar l'ont conduit à être considéré comme un excentrique.
Finalement, il tomba dans la pauvreté, obsédé par ces monstres marins.
Aujourd'hui, les illustrations de Pierre Dénys de Montfort sont
appréciées non seulement pour leur précision scientifique, mais aussi
pour leur beauté artistique. (quelques unes à la fin de l'article.)
Son sort ultérieur, est mal connu.
voici quelques mots sur DENYS de MONTFORT par M. Léon VAILLANT.
voici quelques mots sur DENYS de MONTFORT par M. Léon VAILLANT.
"Il est tombé, dans une misère noire, on pourrait même dire crapuleuse, sans qu'il y ait ombre d'espoir de l'en voir jamais sortir. Sa seule ressource aujourd'hui est de venir chez les vendeurs de coquillages qui lui donnons à l’occasion quelques Coquilles à déterminer. cela n’est certes guère lucratif, et la manière dont il mène les choses n’est pas faite pour améliorer sa situation".
"Chez lui, si on peut donner ce nom au taudis qu’il habite, local exigu de quelques pieds carrés, sous les toits, il va manger son pain et sa charcuterie, en arrosant le tout de quelques gorgées d'eau-de-vie,jusqu’à ce que l'ivresse soit complète; "
"Chez lui, si on peut donner ce nom au taudis qu’il habite, local exigu de quelques pieds carrés, sous les toits, il va manger son pain et sa charcuterie, en arrosant le tout de quelques gorgées d'eau-de-vie,jusqu’à ce que l'ivresse soit complète; "
Triste fin d’un homme qui a eu son moment de célébrité, ne manquait pas d’intelligence et a donné des preuves d’un savoir réel dans sa spécialité.
Sources:
Extrait des archives historiques du nord 1851 E. FORCADE.
Yves Duboys Fresney: A Saint-Malo, doit-on croire aux grands animaux marins ?
Bulletin du muséum national d'histoire naturelle Tome 17 1911
quelques mots sur DENYS de MONTFORT par M. Léon VAILLANT.
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