FORMATION DE LA POCHE DE DUNKERQUE

 

 À la fin de l’année 1943, Adolf Hitler, obsédé par les fortifications,  avait décrété qu’un certain nombre de points stratégiques seront transformés en forteresses Dunkerque en faisait partie.

  En janvier 1944, l’inondation des basses terres littorales de la région Nord-Pas-de-Calais  est ordonnée.

  En septembre 1944 autour de Dunkerque, les villes sont libérées une à une.
Alors que les armées alliées gagnent les portes de Dunkerque, les Allemands en profitent pour dynamiter des ouvrages, des ponts et des maisons, ainsi que les routes menant à la ville portuaire qui traversaient des champs inondés par leurs soins. Leur explosion pratiquait de larges coupures remplies d’eau croupissante.
Le 4 septembre 1944, ils détruisirent de fond en comble les ateliers des Chantiers de France. Le 7 septembre, les Canadiens entrent, dans la ville de Hondschoote,
Le 8 septembre, c’est au tour de Gravelines et de Bourbourg, d’être libérées.
En libérant la ville de Gravelines, les Canadiens devenaient maîtres des écluses qui règlent le niveau des inondations dans la région. Dès leur arrivée dans cette localité, les armées libératrices ouvrirent les écluses qui rejettent l’eau à la mer, mais cela ne permit finalement que de faire légèrement baisser le niveau des inondations.
Dans la ville de Bourbourg la résistance était passée à l’action dès le 4 septembre afin d’essayer de neutraliser le minage des ouvrages et notamment un pont indispensable à l’avancée des troupes alliées.
D’autres ponts, en revanche, ne furent pas épargnés par les Allemands, notamment celui sur lequel circulait la ligne de chemins de fer reliant Calais à Dunkerque. Les Allemands, en effet, détruisirent tous les ponts situés entre Bergues et Hondschoote, au même titre que trois des quatre ponts reliant Dunkerque à sa banlieue.
Après avoir libéré Gravelines où les résistants avaient fait une quarantaine de prisonniers allemands qu’ils regroupèrent dans une école maternelle, les Canadiens décidèrent de poursuivre leurs efforts afin de se porter en direction de Dunkerque. Pour cela, ils choisirent de procéder à la libération de la petite localité de Loon-Plage.


Le 9 septembre Loon-Plage fut à son tour, libérée .
Point commun entre toutes ces localités libérées, bien que géographiquement dispersées, elles se situent toutes à la lisière des zones inondées ou minées par les Allemands. Jusqu’alors, ces derniers n’avaient pas offert aux Alliés une forte résistance.
La résistance fut beaucoup plus nette lorsque les armées canadiennes se présentèrent, le 8 septembre, devant les localités de Bergues et de Spycker, où l’intensité du feu les stoppa net.
Après avoir libéré Bourbourg, les Canadiens souhaitaient mener à terme l’encerclement de Dunkerque et, dans cette optique, gagner le Sud de la poche. Leur objectif était alors le modeste village du Grand Millebrugghe.
Leur avance fut contenue en raison d’une présence constante des Allemands dans le village à mi-chemin entre Bourbourg et le Grand Millebrugghe, appelé Coppenaxfort. Après de violents échanges de tirs, aux premières lueurs du 9 septembre, les Canadiens pénétrèrent enfin à Coppenaxfort, évacuée par les Allemands. Progressant le long du canal de la Haute Colme, les Canadiens entrèrent dans le Grand Millebrugghe où, tandis qu’ils nettoyaient la résistance ennemie dans les environs immédiats, ils essuyèrent continuellement le feu de l’artillerie et des mortiers.
Le 10 septembre, les Canadiens commencèrent à achever l’encerclement de Dunkerque et le contour de la poche sembla se préciser.
Le 12 septembre, les Canadiens, à l’issue d’une attaque conduite par deux compagnies, étaient parvenus à s’emparer du village de Spycker, qui était compris dans le dispositif de fortification de Dunkerque comme avant-poste. Cela explique pourquoi, pour la première fois depuis le début de ce siège, les Allemands contre-attaquèrent. Deux jours durant, Spycker fut soumis au feu continuel de l’artillerie et des mortiers allemands. Dès lors, dans la nuit du 13 au 14 septembre 1944, les Canadiens furent contraints d’évacuer le village. Ce fut leur premier échec et l’exemple de la résistance que les Allemands pouvaient déployer en cas de pénétration à l’intérieur du périmètre fortifié de la poche.
Le 13 septembre, pour encourager la garnison allemande de Dunkerque à la reddition, l’aviation alliée largua sur l’agglomération des tracts annonçant la prise du Havre et le bombardement massif dont cette ville avait été l’objet. Peine perdue.
Quelques heures plus tard, pour la première fois depuis le commencement de son siège, Dunkerque était la cible de bombardements aériens qui visaient principalement les batteries de D.C.A. allemandes, mais bientôt aussi les communes environnantes.
Le 14 septembre 1944, tenus en échec devant Bergues et Spycker, qu’ils assiégeaient depuis six jours, les Canadiens choisissaient de percer la résistance dunkerquoise à un autre endroit du front. Dans ce but, ils se dirigèrent vers l’est, où ils ne parvinrent à libérer qu’une partie de la ville de Bray-Dunes, après avoir lancé simultanément deux assauts, l’un à travers les dunes, l’autre à travers la ville. En dépit de ce « demi-succès », force est de constater, en ce 14 septembre, que les Canadiens venaient de boucler le périmètre de la garnison allemande cantonnée à Dunkerque, puisque toutes les voies d’accès étaient maintenant verrouillées.
La réduction des avant-postes allemands de la forteresse de Dunkerque était la préoccupation primordiale des Canadiens. Le lendemain, le 15 septembre, l’armée canadienne libérait, le village de Ghyvelde. Dans cette prise de Ghyvelde, le bataillon des Canadiens français perdit une douzaine d’hommes, mais il put s’enorgueillir d’avoir fait 119 prisonniers allemands. La conquête, certes partielle de Bray-Dunes, et de Ghyvelde marqua la limite Est du front de la poche et mit fin aux opérations dans ce secteur.
Durant ces dernières journées, de nombreux éléments des Forces Françaises de l’Intérieur traversèrent les lignes allemandes, tant à l’Est qu’à l’Ouest, afin de venir au-devant des Canadiens et prendre part à la libération des localités voisines de Dunkerque.
Ainsi, une douzaine de FFI quitta les villages de Rosendaël et de Leffrinckoucke, situés à l’intérieur de la poche, afin de se porter à la rencontre des Canadiens. Entre Ghyvelde et Bray-Dunes, sur le front Est, soixante-dix FFI franchirent les lignes pour rejoindre les Alliés, tandis qu’une vingtaine arrivait à Hondschoote. Il en allait de même pour les réseaux de résistance dunkerquois.
A l’intérieur de la poche, dans la nuit du 15 au 16 septembre 1944, les Allemands détruisirent le village de Grande-Synthe, après avoir expulsé les derniers habitants de leurs demeures, pour qu’il ne puisse servir de repère à l’artillerie ennemie qui se trouve à peine à cinq kilomètres à l’Ouest. Le cœur historique du village est anéanti après le dynamitage de l’église et de certaines habitations. Durant cette même nuit du 15 au 16 septembre, Frisius, qui avait longuement hésité, choisit de faire évacuer ses troupes de la ville de Bergues qui sont alors harcelées par l’artillerie canadienne. L’objectif des Allemands n’est plus de gagner du terrain, mais de gagner du temps.
Le beffroi de Bergues est alors dynamité par les Allemands juste après leur départ tôt dans la matinée, ainsi que l’église et un dépôt de munitions. Puis, en se retirant de Bergues, les Allemands coupent la route reliant Bergues à Dunkerque en creusant une large et profonde tranchée, mettant en communication le canal de Bergues avec les terrains en contrebas de la route.
Après avoir investi Bergues, les Canadiens, accompagnés de résistants locaux, poursuivirent leur avance Ils sont arrêtés aux abords du village de Coudekerque où les Allemands ont conservé la position fortifiée du Fort Vallières.
Le 17 septembre 1944, survint la dernière libération puisque la 5ème brigade d’infanterie canadienne s’empara de la ville de Mardyck.
La conquête de cette localité marqua la fin des opérations des troupes canadiennes.
Après cela, et à peu de choses près, le front n’évoluera plus.
Les effectifs alliés sont alors étirés sur l’ensemble d’un front long de cinquante kilomètres. La poche de Dunkerque s’est donc maintenant stabilisée.
Dès lors, le sort de Dunkerque était scellé : la ville portuaire était, ni plus ni moins, sacrifiée sur l’autel de la stratégie.

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