Jean-Jacques FOCKEDEY un Dunkerquois député à la convention
Un député Dunkerquois qui a voté contre la mort de LOUIS XVI.
D’après H. LEFEBVRE (1852)
D’après H. LEFEBVRE (1852)
Le seul des députés du Nord à la Convention qui ait voté contre la mort de Louis XVI, est Jean-Jacques Fockedey.
M. Fockedey qui est né à Dunkerque, le 15 février 1758, avait trente-un ans à cette époque, et était déjà entouré de l'estime générale : médecin distingué, catholique sincère, fondateur de la société des sciences et des lettres (1786) : officier municipal, membre du Conseil général, et successivement chargé de missions très délicates heureusement accomplies, il venait encore d'être nommé président de l'assemblée générale des électeurs du Nord, réunis au Quesnoy pour donner douze députés à la Convention nationale.
C'était le 4 septembre 1992.
L'assemblée se tenait dans l'ancienne église. La séance à peine ouverte, les Jacobins de l'endroit viennent en masse briser le mausolée d'un comte de Flandre, sous prétexte d'en retirer le plomb pour en faire des balles. M. Fockedey se lève, et au milieu des cris de ces forcenés : « A bas l'aristocrate ! à bas le président ! en appelle à la conscience publique, et force les profanateurs à se relirer. Les électeurs honnêtes le récompensent de sa courageuse protestation en le nommant, lui cinquième, leur représentant à la Convention.
Six jours avant de se rendre à Paris, M. Fockedey épouse à Dunkerque Mme veuve Vandeper, et, admis à siéger à la Convention, il est frappé de la fureur homicide et de la brutale anarchie qui y règnent. Il comprend que c'en est fait de cette monarchie constitutionnelle qui avait été son rêve, comme celui de tant d'hommes consciencieux, amis de sages réformes. Il sera du moins fidèle à son roi, il saura tout braver pour le défendre!

Vient le procès de Louis XVI : M. Fockedey prononce à la tribune un énergique discours dont celle phrase surtout soulève une véritable tempête contre lui: a La Convention, disait-il, représente plutôt une arène de gladiateurs qu'un aréopage de législateurs ; et, si la nation assemblée pouvait être présente à nos délibérations, elle nous chasserait d coups de fouet ! Vient le vote, le vote à haute voix, dans la séance de nuit, sous les imprécations, sous les poignards des sans-culottes et des tricoteuses : M. Fockedey monte à son tour à la tribune, et vote contre la mort du roi, puis pour l'appel au peuple, enfin pour le sursis à l'exécution de la fatale sentence.
C'était prononcer soi-même son arrêt de mort ; et M. Fockedey, avec toute la minorité royaliste, allait être égorgé dans la salle même de la Convention, où elle avait été seule convoquée à dix heures du soir sous prétexte de séance extraordinaire, et où elle était déjà réunie au nombre de plus de 200 membres, lorsque le ministre de la guerre, Beurnonville, réussit à les sauver de cet infâme guet-apens.
Au bout d'un an, épuisé de fatigués et de douleurs, Fockedey donne sa démission et revint à Dunkerque.
Ici nouveaux dangers :
Tremblez, disait le mandat des électeurs du Nord à leurs députés, si vous n'avez pas travaillé au salut du peuple, tremblez de revenir dans le pays : nous avons juré de punir tous les traitres !
Arrêté par ordre du comité révolutionnaire de Dunkerque, détenu en prison pendant un mois, M. Fockedey allait être transféré à Arras, pour comparaître devant le sanguinaire Lebon, lorsque la veille même du départ, l'arrivée du représentant Isoré, en mission dans le Nord, le sauva comme par miracle.
Nous ne suivrons pas M. Fockedey dans toute sa carrière : sa conduite à la Convention dit tout, explique tout. On comprend que le reste de sa vie ait été à Dieu et à ses malades, qu'il ait donné aux pauvres, largement et véritablement donné, ses soins aussi longtemps que ses forces le lui ont permis. On comprend que cette vie de dévouement ait porté pour sa vieillesse le doux fruit de la sérénité, de la joie, de la paix du cour; et que le souvenir de ses vertus privées soit aujourd'hui plein de consolations pour sa famille, comme celui de son courage civil restera justement honoré parmi nous.
C'était prononcer soi-même son arrêt de mort ; et M. Fockedey, avec toute la minorité royaliste, allait être égorgé dans la salle même de la Convention, où elle avait été seule convoquée à dix heures du soir sous prétexte de séance extraordinaire, et où elle était déjà réunie au nombre de plus de 200 membres, lorsque le ministre de la guerre, Beurnonville, réussit à les sauver de cet infâme guet-apens.
Au bout d'un an, épuisé de fatigués et de douleurs, Fockedey donne sa démission et revint à Dunkerque.
Ici nouveaux dangers :
Tremblez, disait le mandat des électeurs du Nord à leurs députés, si vous n'avez pas travaillé au salut du peuple, tremblez de revenir dans le pays : nous avons juré de punir tous les traitres !
Arrêté par ordre du comité révolutionnaire de Dunkerque, détenu en prison pendant un mois, M. Fockedey allait être transféré à Arras, pour comparaître devant le sanguinaire Lebon, lorsque la veille même du départ, l'arrivée du représentant Isoré, en mission dans le Nord, le sauva comme par miracle.
Nous ne suivrons pas M. Fockedey dans toute sa carrière : sa conduite à la Convention dit tout, explique tout. On comprend que le reste de sa vie ait été à Dieu et à ses malades, qu'il ait donné aux pauvres, largement et véritablement donné, ses soins aussi longtemps que ses forces le lui ont permis. On comprend que cette vie de dévouement ait porté pour sa vieillesse le doux fruit de la sérénité, de la joie, de la paix du cour; et que le souvenir de ses vertus privées soit aujourd'hui plein de consolations pour sa famille, comme celui de son courage civil restera justement honoré parmi nous.
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