LES CORSAIRES "Enfants de Dunkerque" JOSEPH JEAN ALLEMES.

 JOSEPH JEAN ALLEMES.

Né le 27 mai 1749 à Dunkerque

Décédé le 5 mars 1807 du Typhus à bord d’un vaisseau prison Anglais.

Il était le fils de Pierre-Jacques ALLEMES né en 1721 (capitaine corsaire qui se distingua lors de la guerre de 7 ans 1756/1763 au coté de Delille, Thurot, Pierre Bart….. ) et d’Isabelle-Claire MEYNNE1720 .

Il épousa Pétronille WINNAERT le 11 mars 1777 à Dunkerque.

Ils eurent 3 enfants : François-Joseph, Sophie-Marie, Jean-Armand-Pierre.

Ses bâtiments : Le vengeur, l’Hirondelle, La légére, Marengo, la Ligue.

En brumaire an IV, (octobre 1797) apparait pour la première fois Joseph Pierre Allemès.  

Allemès commandait le Vengeur,  Le Vengeur a commencé sa première croisière vers la fin de vendémiaire.

Il aperçut le 1er vendémiaire une voile sur laquelle il se dirigea immédiatement. Celle-ci essaya en vain de se dérober à sa poursuite ; le corsaire arrivant à portée de canon parvint à accoter l'ennemi qui ne fit qu'une médiocre résistance : c'était le Hunker, chargé de houille, un de ces charbonniers dont à l'époque de Duguay-Trouin on faisait un si médiocre cas, et que depuis les vaisseaux de l'État eux-mêmes ne dédaignèrent pas de capturer; le Vengeur conduisit tranquillement sa prise à Dunkerque.

Peu de jours après, il tombait au milieu de quatre navires ennemis, s'emparait des trois premiers sans coup férir, essuyait sans riposter le feu du quatrième, la Lucie, de 400 tonneaux, portant six canons et six pierriers, et le faisait également amener après avoir tiré sur lui seulement six coups de fusil : le Vengeur escorta jusqu'au .Hâvre ces quatre prises.

En floréal, le Vengeur commença une nouvelle croisière ; cette fois il se dirigea vers les côtes de la Suède: Allemès fut heureux dans cette course ; cinq navires anglais se rendirent à lui après des combats où l'avantage demeura à nos marins ; de ce nombre étaient le Salisbury et le trois-mats les Sept Frères. La cargaison de ces cinq  navires ne laissait pas que d'avoir une valeur assez importante, car elle se composait de comestibles, de houille, de coton, de mousselines et de bois de construction; toutes ces prises parvinrent à gagner Dunkerque. Ce fut seulement dans les premiers jours de messidor que le Vengeur rentra à Ulie après une autre croisière des' plus glorieuses : il avait fait seize prises, soutenu seize combats dont plusieurs très acharnés, et il avait, coulé sept des bâtiments avec lesquels il s'était rencontré. Le vengeur ramenait avec lui à Ulie une de- ses prises, l'Alexandre, fort trois-mâts monté par 33 hommes d'équipage et bien garni d'artillerie. Deux autres de ses prises, la Lise, de Londres, chargée de cuirs et raisins secs, et la Reine Britannique, de Bristol, furent conduites à La Rochelle à peu près vers le même temps.

Après cette heureuse croisière, nos intrépides corsaires avaient bien mérité de prendre quelque repos; ils ne voulurent pas. Allemès recommença ses périlleuses excursions , et quelques jours après il allait mouiller à Banck escortant trois captures nouvelles qu'il venait de faire.

Les hommes qui se signalaient par des hauts faits si éclatants, les hommes qui jouaient ainsi leur existence à chaque minute, ne méritent-ils pas que la nation pour laquelle ils faisaient tant de choses leur en ait une reconnaissance éternelle, et place leurs noms à côté de ceux de beaucoup de nos capitaines, voués une carrière moins ingrate, plus éclatante, mais qui, sur le pont d'un frêle navire ballotté par les vagues, n'eussent peut-être pas conservé devant l'ennemi cette assurance, ce sang-froid, cette intrépidité qu'ils déployaient en rase campagne?

Quand un de nos régiments avait, dans une lutte corps à corps, pris ou détruit plusieurs régiments ennemis, il était mis à l'ordre du jour de toutes nos armées, souvent l'on déclarait qu'il avait bien mérité de la patrie, et c'était un honneur insigne pour nos soldats que d'en faire partie. Est-ce que le corsaire qui avait, a lui seul, dans un court espace de temps, fait une trentaine de prises, porté dans la marine ennemie la terreur de son nom, rendu notre pavillon victorieux dans toutes les luttes où il s'était précipité, sans soutien, livré à ses propres forces, n'ayant pour unique perspective que la victoire ou la mort, » n'est pas digne d'occuper la renommée à aussi bon droit? Serait-ce donc exagérer que de dire que la France pouvait s'enorgueillir d'hommes comme Allemès et ses braves compagnons, après des succès bien comparables aux actions d'éclat de nos troupes de terre? Si je puis appeler sur de pareils hommes une gratitude tardive, j'en serai heureux, car j'aurai contribué à réparer un injuste oubli en accomplissant un devoir patriotique.

Allemès interrompit quelque temps ses glorieux travaux; cependant, un homme comme lui ne pouvait demeurer éternellement inactif, aussi le voit-on reparaître après la paix d'Amiens : c'est en

Juin 1801

Joseph Allemès commandant Le Maringo, corsaire de 14 canons, de Dunkerque,  a pris, après trois heures de combat, le navire anglais l'Alexandre, de 18 canons de 9, et de 42 hommes d'équipage, parti de la Martinique pour Londres, chargé de 410 barriques de sucre terré, 20 barriques  de sucre brut, 17 balles de coton, 75 futailles de café, 10 futailles de cacao, 30 pièces de morsil et 1500 bûches de bois de teinture : cette prise est arrivée à Gijon, port d'Espagne

Le capitaine, dans ce combat, avait épuisé ses munitions, s'étant battu, peu de jours avant , avec un bricq, et la veille, avec un cutter anglais : le capitaine anglais ne s'est rendu que quand il a vu le brave ALLEMES tenter l'abordage.

1804. ALLEMES commandait alors l'Hirondelle, petit corsaire dunkerquois. qui débuta aussi par des succès, sous la conduite d'un chef aussi déterminé capture le John, chargé de  fer, et de l'Entreprise, chargée de blé, conduits par Allemès au .port de Dunkerque, d'où il était encore sorti.