LES CORSAIRES " Enfants de Dunkerque ": Pierre Louis LHERMITE. 1761/1828

L'histoire de ce buste est à la fin de l'article

Pierre Louis LHERMITE
(d’après M.Mangel)

Commandant de la légion d’honneur.
Chevalier de l’ordre Royal et Militaire de Saint Louis.
 Il fut contre-amiral de la marine nationale.
 Né le 20 décembre 1761 à Dunkerque 

Fils de Jacques Lhermite et d'Anne Lasalle.
Décédé le 22 mars 1828 à Saint-Omer.
En 1782 Il épousa Brigitte Pétronille Spyns.
 Sa carrière maritime :
Le 27 Août 1770 il est Mousse ;
Le 9 Janvier 1772, Mousse et Pilotin ;
Le 24 Octobre 1776, 2e Lieutenant ;
Le 21 Novembre 1779, Lieutenant ;
Le 13 Avril 1781, 2e Capitaine ;
Le 20 Juillet 1781, Capitaine ;
Le 13 Mai 1783, 2e Capitaine ;
Le 26 Mars 1788, Capitaine au long cours ;
Le 8 Juin 1793, Lieutenant de vaisseau ;
Le 4 Brumaire an II (1793), Capitaine de vaisseau ;
Le 23 Novembre 1809, Contre-Amiral ;

Nombre de commandements :
7 commandements de vaisseaux et 3 de frégates ;
3 flottilles : de l'Escaut, française et hollandaises, de l'Ems.
En l'an VI, Chef militaire à Dunkerque ;
En 1806, Chef militaire à Gênes ;
En 1812, Commandant général des forces navales, ports et rades au Nord de la Hollande et faisant fonctions de Préfet Maritime.
En non-activité du 1er Juin 1814au 2 Mai 1815.
Commandant supérieur et Préfet Maritime à Dunkerque du 3 Mai au 16 Juillet 1815 ;
En non-activité du 17 Juillet au 31 Décembre 1815 
Admis à la retraite au 1er Janvier 1816.

Pierre Lhermite sur les bâtiments de commerce.
Du 27 Avril 1770 au 21 Janvier 1771
Mousse à bord de la Ste-Marie, capitaine Simon Lhermite ; voyage de Dunkerque à Marseille et retour.
Du 2 Mars au 4 Juin 1771.
Mousse à bord de la SteMarie ; voyage de Dunkerque à Marseille puis Cette (Sète) et retour.
Du 22 Août au 21 Novembre 1771.
Mousse à bord de la Ste-Marie, voyage de Dunkerque à Marseille et retour.
Du 19 Janvier au 23 Mai 1772.
Pilotin à bord de la Ste-Marie ; voyage de Dunkerque à Marseille et retour.
Du 25 Janvier au 12 Août 1776.
Pilotin à bord de la N.-Dame de Grâce; voyage de Dunkerque, Marseille et retour.
Du 24 Octobre 1776 au 16 Mars 1777.
2° lieutenant à bord de la N.-Dame de Grâce : voyage de Dunkerque à Cette (Sète) et retour.

Pierre louis LHERMITE sur des navires armés en course.
Du 23 Septembre au 21 Novembre 1778.
4e lieutenant à bord du navire La Fleur des Mers, armé à Dunkerque pour la course.
Du 1er Mai au 7 Octobre 1779.
Lieutenant à bord de la Dunkerquoise, armée à Dunkerque pour la course.
Du 29 Novembre 1779 au 23 Avril 1780. 1er lieutenant à bord de la Civilité, armée à Dunkerque pour la course.
Du 13 Avril au 5 Juin 1781.
2° capitaine à bord du Franklin armé à Dunkerque pour la course.
Du 20 Juillet au 15 Août 1781.
Capitaine du navire la Gloire, armé à Dunkerque pour la course.
Du 20 Mai au 25 Juillet 1782.
Capitaine à bord du Courrier de Dunkerque, armé à Dunkerque pour la course.
Dans ces différentes croisières, il fit beaucoup de tort à l'ennemi et soutint divers combats très honorables dans l'un desquels il fut blessé.
Le 1er Octobre 1782. Il obtient son certificat d’étude de navigation. 

Pierre Louis LHERMITE sur des bâtiments de commerce.
Du 11 Octobre 1782 au 6 Mars 1783.
Commandant le navire « l’Entreprise »; voyage de Dunkerque à Cette et retour.
Du 13 Mai au 23 Septembre 1783.
Commandant le navire « l'Entreprise »; voyage de Dunkerque à Barcelone et retour.
Du 20 Décembre 1783 au 2 Juillet 1784.
2° capitaine à bord de « l'Entreprise »; voyage de Dunkerque à Barcelone et retour.
Du 7 Septembre au 21 Septembre 1784.
2e capitaine à bord de « l'Alexandre » ; voyage au Havre.
Du 7 Décembre 1784 au 12 Novembre 1785.
2e capitaine à bord de « l'Alexandre » ; voyage : Dunkerque-Marseille.
Sur des bâtiments armés pour la pêche à la baleine
Du 13 Mars au 27 Août 1786.
2e capitaine à bord du « Louis XVI » armé à Dunkerque pour la Mer Glaciale; pêche à la baleine

Du 18 Mars au 8 Août 1787.
2e capitaine à bord du Louis XVI, armé à Dunkerque pour la pèche à la baleine dans la Mer Glaciale. 


 Sur des bâtiments de commerce.
Du 26 Mars 1788 au 20 Février 1790.
Capitaine de la Nouvelle Union ; voyage de Dunkerque à Barcelone.
Du 29 Mars 1790 au 17 Avril 1791.
Capitaine de la Nouvelle Union : voyage de Dunkerque, Marseille.
Du 9 Août 1791 au 25 Février 1792.
Capitaine de « la Nouvelle Union » voyage de Dunkerque à Barcelone.

Dans la marine de guerre
Le 19 Juillet 1793,
Il est embarqué à Brest comme lieutenant de vaisseau sur « le Tigre », dont le capitaine de vaisseau est Vanstabel.
En croisière, il rejoint, à Quiberon, l'escadre commandée par le vice-amiral Morard de Galle. De là, revenu à Brest.
D’Octobre 1793 à Septembre 1794.
Il prend à Brest le commandement du « Tigre », fait partie de l'escadre commandée par le contre-amiral Vanstabel, qui eut un engagement avec une escadre anglaise ; rentré à Brest et sorti quelque temps après, il fait la campagne de l'Amérique septentrionale.
En Novembre 1793
L'escadre du contre-amiral Vanstabel, dont le vaisseau le « Tigre » faisait partie, était composée de six vaisseaux, et sortit de Brest en 1793. Elle se trouva, pendant la nuit, au milieu d'une escadre forte de 26 vaisseaux, qui fut reconnue, au point du jour, pour être ennemie. Le combat s'engagea aussitôt, et, malgré l'immense supériorité des forces, elle soutint ce combat inégal et parvint, non sans grandes avaries, à leur échapper et à rentrer dans Brest. « Le Tigre » ayant été mis en état, fut envoyé immédiatement en campagne vers l'Amérique septentrionale.
En Novembre 1793
Il est promu, au grade de capitaine de vaisseau et nommé capitaine de pavillon sur « le tigre » sous les ordres du contre-amiral Vanstabel.
De Septembre 1794 à Février 1795.
Il prend à Brest le commandement du Gasparin, de 74 canons. Diverses croisières sous les ordres de l'amiral Villaret.
De Février à Mai 1795.
Diverses missions à Dunkerque, Rotterdam et Flessingue.
De Mai à Juin 1795.
Il prend à Flessingue le commandement de la flottille de l'Escaut chargée de la surveillance de l'entrée de ce fleuve.
De Juin 1795 à Octobre 1797.
Il prend à Dunkerque le commandement de la frégate « la Poursuivante ». Il est chargé pendant la construction et l'armement de la frégate et de diverses taches.
De Mars 1798 à Février 1801.
Il prend à Dunkerque le commandement de « la Poursuivante ». Il reste à Dunkerque comme chef militaire au port.
En décembre 1800 il est nommé Sous-chef des mouvements à Brest
De Février 1801 à Septembre 1802.
Il prend à Flessingue le commandement de la même frégate (Poursuivante). Plusieurs croisières et missions importantes aux Colonies (St-Domingue) a bord du « Mont blanc ». Il désarme au Cap.
De Septembre 1802 à Février 1803.
Lhermite prend au Cap le commandement du Duguay-Trouin de 74 canons. Croisières aux Colonies.
Il fut chargé de se rendre à la Basse-Terre de l'île de la Tortue pour sauver les échappés du massacre qui eut lieu sur cette île et de la destruction des forts du Port-au Prince, dans le cas où l'on aurait été obligé de l'évacuer. Il désarme au Cap.
De Mars 1803 à Août 1804.
Sur le Duguay-Trouin, armé au Cap, Lhermite fut également chargé de la destruction du fort et du bourg de l'Arcahie ainsi que de toutes les embarcations, bateaux et pirogues qui s'y trouvaient. Il avait sous ses ordres pour la dite expédition le Duguay-Trouin, la corvette « la Bayonnaise » et la goélette « l'Eliza ». Il effectua son retour au Port-au-Prince dès qu'elle fut terminée.
Il appareilla avec le Duguay-Trouin de Port-au-Prince -pour la France et arriva à la Corogne. Chassé en sortant de la rade du Cap par trois vaisseaux anglais, dont le vaisseau l'Eléphant qui en faisait partie une marche supérieure aux autres, et voyant qu'il ne pouvait échapper, Lhermite vira sur lui et se détermina à l'attaquer. Il eut le bonheur de le dégréer et de le mettre hors d'état de faire aucune manœuvre, ce qui le fit échapper aux deux qui le suivaient.
Avant d'arriver à la Corogne, il fut surpris par six vaisseaux qui ne cessèrent de le canonner. Il soutint toujours le combat en traversant leur ligne et fut assez heureux de leur échapper, ce qu'il dut à ses bonnes manœuvres bien exécutées et à la supériorité de la marche de son vaisseau sur les leurs.
Il désarma au Ferrol.
En Juillet 1803).
Pierre-Louis Lhermite, capitaine de vaisseau de deuxième classe, est nommé capitaine de vaisseau de première classe.
En juillet 1804
Du 26 Octobre 1805 au 25 Mars 1809.
Il prit à Gênes le commandement du Génois de 74 canons et passa à Toulon. .
Le 27 Février 1806 il est désigné pour remplir les fonctions de chef militaire à Gènes, jusqu'au mois de Septembre suivant, où il appareilla pour Toulon.
il fut mis sous les ordres du vice-amiral Gantheaume. Il fit la campagne de Corfou. Il désarma à Toulon.
Du 25 Avril au 12 Août 1809.
Il commanda « l’Albanais », de 74 canons, armé à Anvers.
Exercices, manœuvres continuelles dans l'Escaut et souvent sous voiles avec le titre de contre-amiral.
Le 12 Août 1809.
Le vice-amiral commandant en chef l'escadre de l'Escaut:
Ordonne à M. Lhermite de quitter le commandement du vaisseau de Sa Majesté Impériale et Royale l’Albanais, et de prendre avec le titre de contre-amiral le commandement des flottilles françaises et hollandaises réunies.
Du 13 Août au 13 Septembre 1809.
Il prit à Anvers, comme contre-amiral, le commandement des françaises et hollandaises destinées à former l'avant-garde de l'armée navale de l'Escaut.
Manœuvres journalières en présence de l'ennemi et engagements fréquents avec lui.
Lettre de Louis, roi de Hollande à Pierre Louis Lhermite.
Haarlem, 13 Septembre 1809.
Monsieur le Contre-Amiral,
J'ai vu avec surprise dans la lettre que vous m'avez écrite que vous n'aviez pas encore été confirmé dans votre grade. J'imagine que cela tient à l'absence de l'Empereur et à des formalités. J'en écris à son ministre de la Marine; j'ai déjà écrit directement à mon frère pour lui faire connaître la bonne réputation dont vous jouissiez et tout le bien que je pensais de vous ; ayant été instruit que son intention était de vous nommer contre-amiral, je ne doute pas qu'il ne vous confirme bientôt dans le gracie auquel je vous ai nommé en son nom dans une circonstance aussi difficile et aussi délicate. Si quelques intérêts particuliers pouvaient y mettre des obstacles ou du moins occasionner quelque retard, soyez assuré que vous recevrez l'avancement auquel vous avez tant de droit; au moins je vous renouvelle avec plaisir l'assurance que je vais y contribuer de nouveau, en répétant à mon frère les bons témoignages que je lui ai donnés sur un de ses meilleurs officiers de marine.
Sur ce, Monsieur le contre-amiral Lhermite, je prie Dieu qu'il vous ait en sa sainte garde.

Du 13 Septembre au 14 Novembre 1809.
Il commanda l'Albanais, armé à Gènes. Exercices, manœuvres, etc. Il fut chargé d'observer les mouvements de l'ennemi dans l'Escaut et rentra à Flessingue le jour où l'ennemi l’évacua.
Le 13 Novembre 1809.
Il reprend le commandement de la flottille de l’Escaut.
Il est confirmé par l’empereur dans son titre de contre-amiral.
Du 15 Novembre 1809 au 15 Décembre 1810.
Il commanda les flottilles françaises et hollandaises réunies qui croisèrent à l'embouchure de l'Escaut.
Du 16 Décembre 1810 au 26 Mars 1811.
II prit le commandement de l'Albanais armé à Anvers ; il croisa à l'embouchure de l'Escaut.
Du 27 Mars au 5 Septembre 1811.
Il commanda « le Tilsit » de 80 canons, armé à Anvers en croisière à l'embouchure de l'Escaut.
Il est chargé pendant l'absence du vice-amiral Missiessy du commandement de l'escadre, il reçut divers témoignages de satisfaction de S. E. le Ministre pour le prompt armement et la sortie du Rupel des vaisseaux de l'escadre. Exercices et manœuvres continuelles sous voiles.
Du 8 Septembre 1811 au 15 Avril 1812.
Il prit le commandement de la flottille de l'Ems, armée à Delfzyl et séjourna à l'embouchure de l'Ems. Chargé de la défendre il eut divers engagements avec l'ennemi.
Il désarma à Delfzyl.
Du 16 Avril 1812 au 9 Mars 1813. Il commanda le brick le Mercure armé à Hambourg. Il eut à défendre les côtes. Chargé du commandement général des navales, ports et rades du Nord depuis Delfzyl jusqu'à Stralsund, il fit fonction de préfet maritime. Il désarma à Hambourg.
Du 10 Mars au 31 Mai 1813, il commanda la flottille de l'Ems, chargée de surveiller l'embouchure de ce fleuve. v
Après l'évacuation de Hambourg, il retourna à Delfzyl où il désarma.
Du 1er Juin 1813 au 31 Mai 1814, il prit le commandement du brick le Mercure, armé à Hambourg à la reprise de cette ville pour la surveillance des côtes. Il resta dans l'Elbe jusqu'au 31 Mai 1814.
Le 31 juillet 1814
Il est décore de l’ordre de Saint louis.
Le 17 mai 1815 il est nommé préfet maritime à Dunkerque durant les 100 jours.
Le 14 juillet 1815
Il est relevé de ses fonctions de préfet maritime.
Le 16 Juillet 1815,
Il reçoit l’ordre par dépêche ministérielle de cesser mes fonctions de préfet maritime à Dunkerque et de fixer mon domicile où bon lui semblera mais pas à Dunkerque il se rendit à Watten où je passai quelques mois, puis à St-Omer ;
Il écrivit au Roi et au Ministre pour dénoncer pleinement de ce dont on voulait l’accuser ;
 Le 31 Décembre 1815.
Pierre Louis Lhermite est admis à la retraite
Avec une retraite de capitaine de vaisseau et non pas, comme il l’avait largement mérité, celle de contre-amiral.
Le 23 Mars 1828.
A eu lieu à Dunkerque Les funérailles de Pierre Louis Lhermitte.
Contre-amiral, commandeur de l'Ordre royal de la Légion d'honneur, et chevalier de l'Ordre royal et militaire de St-Louis ; des dispositions furent prises pour lui rendre les honneurs funèbres dus à son grade.
150 hommes de la garnison, commandés par l'officier supérieur le plus élevé en grade, assistèrent au convoi, et MM. les officiers des différentes armées de terre et de mer, étaient présents.
M. le maréchal de camp Thévenet et le commissaire de la marine Anglebert, portèrent, l'un la croix, et l'autre les insignes de la Légion d'honneur et de l'Ordre de St-Louis.
MM. Le Duc, capitaine de vaisseau en retraite ; Gilbert, sous-intendant militaire en activité ; Castillon, colonel en retraite ; Dehen, capitaine de frégate, aussi en retraite portérent les quatre coins du poêle.
La maison mortuaire était située rue du Collège n° 16. 

Ne pas confondre Pierre Louis Lhermite et Jean-Marthe-Adrien Lhermitte également contre-Amiral d'empire.

 Les armateurs aimaient faire précéder leur navire d'une figure de proue, symbolisant son nom. 

Cette figure de proue orna, jusqu'à son achat par le Musée portuaire, le café "L'Amiral Lhermite" que l'ancien capitaine Druel de la goélette Amiral Lhermite, ouvrit à Fort-Mardyck. 

La goélette Amiral Lhermite est lancée des chantiers Gaspard Malo de Dunkerque en 1851 pour l'armateur dunkerquois J. L. Cuenin & fils qui la destine à la pêche à la morue en Islande. Cette goélette, vendue en 1861 à l'armement Sauvage, sera la meilleure "pêcheuse" pour l'année 1862, sous les ordres du capitaine Druel. Elle fera naufrage en 1867 aux îles Westman (Islande). 

 

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