LES CORSAIRES "Enfants de Dunkerque" Pierre Grégoire FRERAERT 1677/1755

 

Pierre Grégoire FRERAERT 1677/1755

Capitaine corsaire

Né le 12 mars 1677 à Dunkerque

Il épousa Marie Blomme.

Pierre Fréraert (d’après Louis Eugène Poirier 1807)

Le capitaine Pierre Fréraert, succédant au capitaine Dewulf qui commandait le corsaire le Barențin de 28 canons, 4 pierriers, et 180 hommes d'équipage, étant parti de la rade de Dunkerque le 15 mars pour faire la course, après avoir fait plusieurs prises et rançons, se trouva le 12 mai à la hauteur de West Cappel, à une heure après minuit, pris d'un temps calme et au milieu de cinq corsaires flessinguois, un de 44 pieces de 36, et deux de 38 canons;

Freraert, se voyant en quelque manière hors d'espoir de pouvoir échapper, appela tout son équipage, et leur faisant voir le péril dans lequel ils étaient, il les exhorta à vaincre ou mourir, plutôt que de ne pas ramener leur frégate à Dunkerque. Enfin, qu'il y allait de leur gloire, et que s'ils voulaient le seconder, il se faisait fort de les tirer du péril, leur promettant de plus, que s'ils étaient assez heureux pour se tirer d'intrigue, quoiqu'ils eussent encore trois semaines à achever de leur course, il les tiendrait quittes de ce temps, et qu'ils iraient désarmer à Dunkerque.

L'équipage, qui n'envisageait que l'avantage de finir le voyage pour aller recevoir de l'argent par un autre engagement, répondit qu'il était prêt à faire tout ce que le capitaine voudrait.

Fréraert leur fit après cela distribuer de l'eau-de-vie suivant l'usage de la mer, se prépara à la défense, et fit mettre à cet effet dix à douze balles de laine, qu'il avait enlevées d'une prise qu'il avait faite, dans les hauthans et sur les vibords, pour metre son équipage à l'abri de la mousqueterie. Pendant cet intervalle les cinq corsaires ennemis s'approchèrent, et le serrèrent de manière qu'il ne pouvait s'enfuir. Ils lui crièrent, avec un porte-voix, qu'il eût à se rendre, et qu'il ne pouvoit leur échapper. Cela ne put ébranler Fréraert de la résolution qu'il avait prise de se sauver. Il fit charger ses canons, et donna ses bordées si à propos à tous les vaisseaux qui l'approchaient, qu'aucun n'osa venir à l'abordage. Ils le canonnèrent de telle force, qu'à peine lui laissaient-ils le temps de charger ses canons, et cela depuis une heure après minuit jusqu'à 11 heures du matin, toujours à portée de la voix du vaisseau ennemi de 44 pièces, dans lequel il y avait six matelots du capitaine Fréraert, qui avaient été pris dans un vaisseau par un flessinguois.

Le capitaine du navire de 44 pièces dit à ces six matelots:

Votre capitaine est-il fou de se vouloir défendre contre nous cinq? Il sacrifie mal-à-propos ceux de son équipage qui sont des Césars, par la manœuvre qu'ils font: mais je lui promets que dès qu'il sera pris, je le ferai pendre à la vergue de son vaisseau, pour lui apprendre à ne pas sacrifier comme il le fait des braves gens mal-à-propos; car, à moins d'un miracle, il ne peut échapper.

Cependant Fréraert de son côté exhortait toujours ses braves Dunkerquois à une vigoureuse défense. Il voyait que les Flessinguois n'en voulaient

pas venir à un abordage, qu'ils ne cherchaient qu'à le couler bas à coup de canon, et qu'il ne pouvait sortir de ce danger qu'en passant sous le canon du bâtiment ennemi de quarante-quatre pièces. Il fut donc droit à lui, feignant de le vouloir aborder, et lui ayant donné sa bordée, il lui rompit son mât d'hune, son mât de perroquet, et plusieurs manœuvres, ce qui le mit hors d'état de lui donner chasse. Trois autres firent ce qu'ils purent pour l'atteindre à force de voiles, et le chassèrent jusque dans les bancs, où il trouva sa sûreté. Il entra à Dunkerque le 13; et il désarma, ainsi qu'il l'avait promis à son équipage, n'ayant eu heureusement dans cette action si vive et si longue qu'un homme tué et cinq blessés : les balles de laine, dans lesquelles on trouva une infinité de balles de mousquet, avaient fort à-propos préservé l'équipage.

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