Résistant Dunkerquois Michel HOCHART

 

 

Hochart Michel

Né le 18 mars 1922 à Grande-Synthe (Nord),
décédé le 12 juin 2012 à Lamarche (Vosges) ; président fédéral de la JOC à Dunkerque (Nord, 1940) ;
responsable régional des Jeunes chrétiens combattants (1943), 

chef du mouvement « Jeune Résistance », commandant FFI (1944) ; 

militant du MRP (1945) puis du RPF (1947).


En 1940, Michel Hochart, âgé de dix-huit ans, est l'un des animateurs de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (J.O.C.) dans la région de Dunkerque. Engagé volontaire dans l'aviation, il ne réussit pas à rejoindre son corps et retourne à Fort-Mardyck, où il réside, lors de la débâcle.
C'est là qu'il réunit, le 5 juin 1940, lendemain de l'entrée des Allemands à Dunkerque, quelques jeunes de la J.O.C. Ils fondent aussitôt un petit mouvement qu'ils baptisent "Jeunes Patriotes", en souvenir des "Jeunesses Patriotiques" de Lille en 1914-1918. L'un des intimes de Michel Hochart l'a mis au courant des pratiques de résistance et de renseignements en usage dans la zone envahie, pendant la "Grande Guerre".
Le mouvement "Jeunes Patriotes" sera l'un des premiers de France. Il se fixe comme objectifs "la résistance morale et spirituelle, le sabotage intensif du butin de guerre abandonné par les alliés "Stimulé quelques jours plus tard par le général de Gaulle, ce mot d'ordre, note Michel Hochart, devient tout un programme".
Géographiquement, les "Jeunes Patriotes" sont bien placés pour procéder à la destruction systématique, au cours du premier mois d'occupation, du matériel de guerre abandonné par le corps expéditionnaire anglais du général Gort et l'armée française.
Ce matériel est si abondant que les Allemands ne sont pas en mesure de le récupérer rapidement.
Aussi des centaines de caisses de munitions sont-elles jetées dans les canaux. D'importants contingents de bidons d'essence et d'huile sont percés à coups de baïonnette, les vannes de maintes citernes ouvertes dans les dunes. Des milliers d'armes sont détruites ou jetées à l'eau. Plusieurs wagons de marchandises et de cigarettes sont pillés ou brûlés en gare de Saint-Pol-sur-Mer.
Voitures et camions, enfin, sont mis hors d'état de rouler : moteurs démolis, pneus creuvés à la hache. Les plages de Fort-Mardyck, de Saint-Pol-sur-Mer, de Malo-les-Bains, de Zuydcoote, regorgent de voitures incendiées.
D'importants papiers sont détruits dans quelques postes de commandement alliés, avant que l'ennemi ait le temps de s'en emparer.
En juillet, à la caserne Jean-Bart de Dunkerque, les Allemands entreposent des centaines de canons anglais et de caissons à l'état neuf. Montés sur gros pneus, ils sont sortis de l'usine quatre mois plus tôt. Le mot d'ordre des "Jeunes Patriotes" est le suivant : "A détériorer au maximum". D'innombrables trous de baïonnette, modèle 1936, sont percés dans les pneus. Les appareils de pointage sont écrasés à coups de masse.
Plusieurs "Jeunes Patriotes", dont leur chef, Michel Hochart, sont bientôt soupçonnés de sabotage.
Ils sont arrêtés et déportés en Allemagne.
Hochart séjourne dans un camp de concentration, en Westphalie. Il réussit à s'évader et rentre à Dunkerque le 30 décembre 1940. Il poursuivra son action dans la clandestinité sous divers pseudonymes : Jojo Mi, Robert Manceau, Pierre Devos, Michel Luce.
Dès le début de 1941, Michel Hochart reprend contact avec les "Jeunes Patriotes", dont le groupe a prospéré pendant son absence, sous l'impulsion de René Deconninck, président fédéral de la J.O.C. à Dunkerque.
Celui-ci, devenu chef interdépartemental des Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I.) pour les Ardennes et l'Aisne, avec le grade de lieutenant, sera assassiné par les Allemands à Doullers, après avoir dû creuser sa tombe, à la fin du mois d'août 1944.
Le réseau J.P. s'étend dans le Nord et le Pas-de-Calais. Selon Michel Hochart, il compte quelque cinq-cents membres actifs en 1941, à Dunkerque, Hazebrouck, Watten, Bailleul, Armentières, Merville, Saint-Omer, Calais.
La propagande est d'ailleurs faite ouvertement au sein des mouvements de jeunesse, en particulier dans la J.O.C, si bien que Michel Hochart et René Deconninck se font rappeler à l'ordre "par Lille", pour activité jugée "trop dissidente".
Si le sabotage se ralentit, la diffusion de tracts et l'envoi de renseignements occupent les jeunes résistants. Ils entrent en relation avec le vicaire de Rosendaël, l'abbé René Bonpain, du réseau "Alliance", l'un des premiers fusillés, ainsi qu'avec le maire de Nieppe, Jules Houcke, du mouvement "Voix du Nord", vers la fin de 1941. Il les met en contact avec l'organisation franco-anglaise du capitaine Michel.
Les "Jeunes Patriotes" communiquent ainsi des indications d'ordre militaire sur la zone côtière de Dunkerque, Calais et Boulogne.
Bientôt, les jeunes que les Allemands réquisitionnent pour le travail de défense du littoral, deviennent les meilleurs agents de liaison, au cours de l'année 1941. En même temps, les J.P. préparent la création de petits groupes francs, comprenant cinq personnes, pour le sabotage. Des tonnes de ciment sont exposées à la pluie, des câbles électriques sectionnés. Un mauvais drainage de champs crée des inondations partielles.
Les deux chefs des "Jeunes Patriotes" se sont répartis les tâches : René Deconninck se consacre au renseignement, Michel Hochart est responsable du sabotage et de la propagande. Travaillant alors dans des firmes allemandes, le long de la côte, ce dernier transmet des informations, avec plans à l'appui, à son ami Deconninck, qui les confie ensuite à "un personnage venant de Lille".
Ils s'efforcent désormais de ne plus "compromettre" les mouvements d'action catholique.
C'est pourtant à l'initiative de la J.O.C. qu'une enquête en profondeur est menée parmi les jeunes de différents milieux, afin d'étudier leurs "problèmes de vie". Cette enquête conclut à la nécessité de remuer les sentiments patriotiques, d'empêcher l'influence nazie et de trouver une solution aux menaces de déportation.
Un vaste service de faux papiers est alors organisé, en réponse à la "relève" que vante le gouvernement de Vichy. Le lancement de ce service représente l'activité principale de l'année 1942.
Au cours de l'année 1943, Michel Hochart entre en relation avec les membres des C.D.L. du Nord et du Pas-de-Calais : Marcel Henaux, Jules Houcke, Jules Catoire et Joseph Martin. Il est aussi nommé, par le C.N.R., délégué du Comité anti-déportation (C.A.D.) pour la région Nord. Ce comité est l'un des deux services sociaux du C.N.R.
Le service de faux papiers et de cartes de ravitaillement poursuit son extension. Michel Hochart le dirige avec le concours du lieutenant Paul Angelo, de Marcel Dupuy, et de deux jeunes filles, Jacqueline Payen, alias Jackie, et Marthe Garden, qui a pris le surnom de Janine Bart. Celles-ci animent un petit groupe de jeunes filles, chargées d'aider les réfractaires.
Marthe Garden, qui épousera plus tard Michel Hochart, sert depuis 1940 déjà comme agent de liaison.
Chef régional de l’Organisation civile et militaire des jeunes (OCMJ) au début de 1944, ainsi que du mouvement « Jeune Résistance », il prit le grade de commandant dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). 

 Apartir du 15 octobre 1944. Le 110e Régiment d’Infanterie renaît de ses cendres. Le commandement est toujours confié au Chef d’Escadron Lehagre qui passe d’ailleurs Lieutenant-colonel en décembre.
L’armée est affaire d’administration et les dénominations changent régulièrement au gré des réorganisations. Le bataillon Dunkerque devient le 1er bataillon, le bataillon Jean Bart commandait par Edouard Dewulf devient le 2e bataillon, lequel s’installe à Zegerscappel  une compagnie est confiée au commandant Hochart.

 Coorganisateur du Front uni de la jeunesse patriotique (FUJP) dans le Nord et le Pas-de-Calais, il fut aussi délégué militaire à la jeunesse et inspecteur régional des maquis. Il représenta enfin les jeunes à l’état-major des FFI de la région A. Lors de la libération, il prit part aux combats à Lille puis renouvela pour trois ans son engagement dans l’armée. Versé au 110e puis au 51e régiment d’infanterie, il servit sur le front de la poche de Dunkerque où, blessé, il reçut la Croix de guerre avec citation et la Military Cross.

Sources :
- Revue du nord 1985 Claude Caudron
- Le maitron.fr

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