La complainte des neveux de Jean Bart

LA COMPLAINTE DES NEVEUX DE JEAN BART
(Pierre Bart et son fils Benjamin)



 (Voir l'histoire: Les neveux de Jean Bart)
Chrétiens et gens de mer, Français, Bretons, Normands, 
Et vous Flamands, 
Au triste et glorieux récit de nos tourments, 
Pour ne point trouver de charmes 
A verser de grosses larmes, 
Il faudrait des cœurs de Fer 
Forgés au fond de l'enfer. 
 Il faudrait des cœurs de Fer 
Forgés au fond de l'enfer. 

C'était le vingt-six mars, messieurs Bart père et fils, 
Marins finis, 
Nous commandaient à bord ;  
mais, malgré leur avis , 
Notre frégate légère, 
A peine équipée en guerre, 
A tous risques déborda 
Pour aller en Canada. 
 A tous risques déborda 
Pour aller en Canada

La Danaé sortit de Dunkerque, le soir, 
Par un temps noir, 
 Et, dès le point du jour, on cria du bossoir : 
Au vent, deux voiles de guerre, 
Deux frégates d'Angleterre !  
Aussitôt Pierre-Jean Bart 
Monte sur son banc de quart. 
Aussitôt Pierre-Jean Bart 
Monte sur son banc de quart 

D'un lâche déserteur, non, non, mille fois non, 
Jamais le nom 
Ne salira mes vers par son vilain renom. 
Il fuit avec la réserve 
Qui naviguait de concert.
Notre capitaine, a part, 
Prend son fils Benjamin Bart 
Notre capitaine, a part, 
Prend son fils Benjamin Bart 

Nous avons pour aïeux Jacobsen le Renard, 
Le grand Jean Bart, 
Michel, les trois Cornil Je suis fils de Gaspard 
Mais on nous trahit  que faire? 
Doutez-vous de moi, mon père ? 
En route et tambour battant ! 
Bien, mon fils, je suis content. » 
En route et tambour battant ! 
Bien, mon fils, je suis content. » 

 Hissez le pavillon ! Détapons, démarrons, 
Pointons, tirons ! 
Pour l'honneur de la France à l'ennemi courons !  
Une bordée à mitraille 
A commencé la bataille ; 
Feu de tribord et bâbord ! 
Feu de bâbord et tribord ! 
Feu de tribord et bâbord ! 
Feu de bâbord et tribord ! 

Chacun d'eux est plus fort que nous, eh bien ! amis, 
Nous avons mis 
Vingt fois en grand danger chacun des ennemis. 
La frégate, armée en flûte
Chaudement soutient la lutte. 
L'espoir d'en sortir vainqueurs
 Pénètre enfin dans nos cœurs. 
L'espoir d'en sortir vainqueurs
 Pénètre enfin dans nos cœurs. 

 Courage, matelots, faisons notre devoir !
 Il fallait voir 
Mitrailles et boulets autour dé nous pleuvoir
 Quand un navire se montre 
Venant à notre rencontre : 
Ah I si c'était un français I... 
Non ! c'est un troisième anglais ! 
Ah I si c'était un français I... 
Non ! c'est un troisième anglais ! 

Seraient-ils cent de plus, Bart n'amène jamais, 
Braves français, 
Du sang-froid ! abattez leurs mâts et leurs agrès ! 
Mais, hélas ! la canonnade,
Qui nous prend en enfilade, 
Blessé à mort le commandant :
Appelez mon lieutenant ! 
Blessé à mort le commandant :
Appelez mon lieutenant ! 

Prends cette vieille épée, enfant, et souviens-loi, 
Au nom du roi, 
Qu'à Jacobsen, Cornil et Jean Bart, puis à moi, 
A moi, Pierre Bart, ton père, 
Elle appartient noble et fière. 
Je meurs !... Ne me pleure pas, 
Mon fils, commande et combats !  
Je meurs !... Ne me pleure pas, 
Mon fils, commande et combats ! 

Benjamin prend l'épée et le commandement 
Du bâtiment. 
Cette épée à la main , il combat vaillamment: 
Mais, six heures écoulées, Après plus de cent volées, 
Elle tomba de la main 
Du cher monsieur Benjamin. 
Elle tomba de la main 
Du cher monsieur Benjamin. 

Tout nous manque à la fois, poudres, boulets et bras , 
Voiles et mâts ; 
La Danaé n'est plus qu'un ponton coulant bas. 
Je ne rends pas le navire, 
Mais il sombre et moi j'expire ; 
Demandez, je le permets, 
Secours aux canots anglais. » 
Demandez, je le permets, 
Secours aux canots anglais. » 

Il n'avait pas vingt ans, il était brave et beau, 
Le lionceau,
 Droit comme, un mât tout neuf, souple comme un roseau. 
A voir s'éteindre la flamme, 
De ses doux regards de femme, 
A le voir qui se mourait, 
Tout l'équipage pleurait. 
A le voir qui se mourait, 
Tout l'équipage pleurait 

Voici ma volonté, vous mettrez sur nos corps, 
Pour draps des morts, 
Ce pavillon français qui flotte à nos sabords ; 
Je vais rejoindre mon père, 
Tout le deuil reste à ma mère, 
Vous lui direz notre adieu ; 
Pour nos âmes priez Dieu ! » 
Vous lui direz notre adieu ; 
Pour nos âmes priez Dieu ! » 

Voilà comment sont morts messieurs Bart père et fils ; 
De Profundis ! 
Matelots, Dieu les ait en son saint paradis !
 Voilà quelle est votre histoire 
De sang, de deuil et de gloire. 
Dignes neveux de Jean Bart, 
Morts sur votre banc de quart, 
Morts sur votre banc de quart, 
En vrais neveux de Jean Bart !

articles les plus consultés

CARTES POSTALES DE DUNKERQUE ET SA REGION "JOSEPH TOP" ANNEES 50

DUNKERQUE ET SA REGION " AU TEMPS DU TRAMWAY"

LE CARNAVAL DE DUNKERQUE " hier et asteu'

HISTOIRE DE FORT-MARDYCK une concession royale

LES CORSAIRES ENFANTS DE DUNKERQUE

L'HISTOIRE DE DUNKERQUE ET SA REGION

LES ARTICLES DU BLOG PAR THEMES

DUNKERQUE ET SA REGION "EN PHOTOS AERIENNES "

ABREGE DE LA VIE DE JEAN BART