"le parler Dunkerquois en 1850 "



Voici un article sur le  « dunkerquois » tel qu’il était parlé en 1850.
Un siècle après rien n'avait changé.  
Asteu' avec les Prout "le parler Dunkerquois".   perdure.
  Nous avons, nous, Dunkerquois, non pas précisément un accent qui nous distingue, mais quelques formes de langage, une émission particulière de certaines syllabes et toute une série d'expressions pittoresques, implantées dans le vocabulaire familier du peuple, qui donnent à notre parler, un cachet original dont s'ébaudissent énormément les étrangers qui viennent se fixer à Dunkerque.
 C'est évidemment dans les origines flamandes de notre langue qu'il faut chercher l'étymologie de la plupart de ces expressions communes. On sait qu'à la suite des guerres entre la France et l'Espagne, sous Louis XIV, une portion de la Flandre Occidentale fut incorporée dans le domaine de la France et devint la Flandre Flamingante. A la Révolution de 1789, celle-ci fut divisée en deux parties qui formèrent les arrondissements actuels de Dunkerque et d'Hazebrouck. Et, chose curieuse, les Flamands de France, qui lisent et comprennent très bien les auteurs belges et hollandais des XVIIe et XVIIIe siècles, ont la plus grande peine à comprendre les livres modernes édités en Belgique. C'est que la langue flamande est restée stationnaire dans notre Flandre, tandis qu'en Belgique, elle a fait un pas vers le hollandais qui lui-même s'est rapproché parfois de l'allemand. Et nous, Flamands de France, nous sommes, comparativement aux Belges et aux Hollandais, ce que sont les Saxons comparativement aux Prussiens et aux Autrichiens ; les Saxons parlent plat-deutsch, les Flamands de France parlent plàt-vlaemsch.
S'il y a aujourd'hui décadence complète de l'état littéraire de la langue flamande, à Dunkerque surtout où les relations commerciales ont fait céder le pas au flamand, on peut constater que cette marche est relativement lente. 
Faut-il convenir que le flamand parlé ici manque de grâce et de douceur ? Un ironiste a dit :
Quel poète, d'un ton doux et facile, Parviendrait à chanter Socx, Crochtc, Holque, Oost-Cappel, Leffrinckoucke, Craywick, Brouckerque,  Armbouts-Cappel?
Le k  domine, émis avec une rudesse qui ferait trouver doux le ch si dur de certains allemands.
En remontant dans les âges passés, on trouve une certaine antipathie entre les Français et les Flamands, ceux-ci, gros et gras, lourds dans leurs mouvements, prêtaient à rire aux premiers. Ils rachetaient bien ces défauts par leur constance au travail, leur économie, leurs succès dans la culture, l'industrie et le commerce, néanmoins cette petite animosité se compliquait de la différence de langage et les enfants poursuivaient les flamands en chantant :
Ut-ré-mi-fa-sol-la-si-ut Tous les flamands sont des flahutes.
Flahute a toujours été le nom rouchi dont on qualifiait le flamand.
Le mot flandrin est encore un sobriquet donné en mauvaise part et tiré du bon pays de Flandre. C'est presque un synonyme de flahute : un grand flandrin, est un grand niais, c'est la traduction française de l'appellation patoise. L'expression dunkerquoise l'a tout à fait modernisée en : grand clistre (clystère) ou kleuddre (chiffon).
Bien qu'il soit difficile d'établir une classification dans ces expressions populaires, on peut néanmoins les distinguer en locutions flamandes proprement dites, et en ce que nous appellerons mots dunkerquois purs.
 Nous avons, parmi les premières, quatre interjections flamandes d'un langage courant :
Oie ! oïe ! oie !  Pour exprimer la douleur physique ou morale: « J'ai du mal à mon ventre! oïe, oïe, oïe!-—Quel malheur! oïe, oïe, oïe ! ».
Ouï! ouï ! ouï!  témoigne l'ironie : « En v'là des embarras ! Ouï, ouï, ouï ! »
Ousche-chouche ! Exprime la surprise ou la sensation physique de chaud ou de froid. On dit aussi bien : « Ousche-chouche, c'est chaud et ousche-chouche, on gèle ici. »
Ik-kik ! (hecke-kecke) montre le dégoût, l'aversion : « Du poisson à l'huile, Ik-kik ! »
Pour pallier cette âpreté du k, nous avons, en revanche, un doux tje à la fin des mots et particulièrement des noms propres : Marietje, Gabrielktje, etc. ; et par abréviation : Milje (Marie), Wannclje (Jeanne), Finntje (Joséphine), Uiche (Louis), Frelje (Alfred), Guje (Gustave ou Auguste), Wanje (Jean). Bert/je (Albert), Pilje (Pierre), Doflje (Adolphe), Djoje ou Jeflje (Joseph), Sije (François), Dije (Désiré), etc.
Voulez-vous faire route avec moi,(ou  faire route un bout)
Le plancher de bois blanc est remarquable de propreté. C'est que la ménagère vient de dweller, le dweel c'est le grossier torchon avec lequel on lave le parquet à grande eau. Quant à l'étymologie du mot, c'est peut-être bien une corruption du mot français toile (en anglais lowel);
Avec le dweel il est indispensable d'avoir un frotte (balai dur). Avant de dweeler, on balte (balaye) la maison, et l'on a pour cet office un zwyntje (petit balai) et un blekje (pelle plate). Les objets de fer blanc sont tous en blek; on dit également d'une mauvaise pièce ou d'un bijou sans: valeur : « c'est du blek ». Les potiches sont des pottkarie. Le foyer a sa consigne : c'est le pooker (pocre). (Tisonnier);  le crachoir est qualifié  spuigbackje ; les ordures se jettent au vuilback (boîte à ordures). Le cocher de la « poubelle » municipale répond au même nom. Un homme est-il boîteux ou manchot ? C'est un molle-potje ; s'il louche, il est berlou.
Une corde traverse la chambre en passant au-dessus du foyer ; on y met sécher le baailje (balje) (gilet de flanelle) du mari et les laiwers (luddre) (langes) du bébé qui est couché dans son ber ou berce (berceau). Si vous avez des suikerbollen (dragées) ou des sucrades (bonbons), voire même une simple kouke. (gâteau), un taailap (sorte de grand macaron) ou un speculatie (speleclash.) (biscuit sec), offrez-en à l'enfant, et pour vous remercier, ses jolies lèvres roses vous donneront un baise ou un zoenlje (zoolje.) (baiser).
Un garçonnet fait des pupesteck (bulles de savon) ; celui-ci a un zwynepuisi (compère loriot) et sa soeur qui dépense tout pour la toilette, fait des spaarkesje (économies de bouts de chandelles) à la maison...
Le souper est prêt : on va manger des suikerbonlje (pois de suc Haricots verts). Tenez-vous bien à la rame (rampe) de l'escalier et ne tombez pas en descendant le zelletje (seuil). Nous allons faire un tour à la halle. Justement les Islandais sont de retour, et vous pourrez choisir un beau wamme (mâle) de slokvish (poisson sec). En voulez-vous un beetje (morceau) à goûter? Si cela vous donne soif, vous boirez un teugsje (gorgée).
Voici de la morue avec les kakestuk et les keelebcetje (morceaux de joues et cous) ; mais vous préférez sans doute les beulte ou plaalje (plies). Vous entendez parler de craquelot, ce mot désigne le hareng frais fumé qu'il ne faut pas confondre avec le peekelharing (hareng saur) qu'on nomme irrévérencieusement ailleurs ...gendarme.
Dans la rue, les enfants jouent à la shkaffre (agathe), aux knikers (3) ou aux marbres (billes), au cercle (cerceau) et ils ont beaucoup de leuteje (plaisir). Parfois ils font des busschen  (école buissonnière) pour aller chercher des kevers (hannetons) dans les hayures (haies) ou dénicher des muschen  (moineaux).
Deux enfants qui sont de connivence « sont maatjes ensemble, celui qui ne paie pas son écot à la partie est op den hooplje (par-dessus le marché). 
Connaissez-vous ce ventje (homme) ? C'est un pennelckker (employé de bureau, mot à mot lèche-plume); cet autre est un kaailoper (coureur de port).
Voici des jeunes gens qui vont travailler à la fabrique. Ils ont leur quatre-heures (goûter) dans un sac de toile, et le bidon de fer blanc qui contient la boisson rafraîchissante est un pulle dont on se menace dans les discussions et qui plus d'une fois fait une bosse au front d'un adversaire en même temps qu'à son propre fond.
Pour se coucher on met un pulkmulje ou slaapmutse. Au carnaval, on endosse un kleedje (costume) et l'on va faire un bon beurlje (partie) dans la vischerbende (bande des pêcheurs).
La ducasse nous amène les kermestoer (chevaux de bois) et les kramtje (tourniquets). On mange des koukeboterham (tartines de gâteaux) ; les fêtes de la campagne environnante nous offrent leurs kaneelekoeke (brioches à la cannelle) et les organisateurs de ces parties champêtres y trouvent une source de breulje (bénéfice) pendant la belle saison.
Aimez-vous le potting(pudding)? Nos campeurs  préfèrent le schnick (genièvre) dont ils avalent d'immenses bacs (grands verres).
Quelle est cette vilaine bête noire ? Un schaaeipool. Et ce singulier jouet en bois qui a la forme d'une seringue ? Un klakkebusse. Les frisures sont des krullebolle.
Peut-on vous offrir un snuiftje ? (prise de tabac).
La médecine et la pharmacie populaires ont leur vocabulaire spécial : Les soies indiquent les croûtes de lait des enfants ; les poquettes, la petite vérole. On fait des cataplasmes de koekepoer (farine de lin), des infusions de zooteboom (bois de réglisse).
Le suikrepek(réglisse) est souverain contre le rhume.
Celui qui a les paupières rouges et les yeux larmoyants « fait de la cire pour la cathédrale ». Enfin toutes les potions liquides ordonnées par le médecin sont des bouteilles.
Si l'on fait parler de soi, on est « sur la langue du monde ». Pour désigner des gens mal élevés on dit que « c'est du petit peuple ».
A quelqu'un qui n'est pas content, on chante :
Et tu dars Et moi pas.
Le verbe bisquer s'emploie dans le même sens. T'es jeté  est un de ces mots à classer dans la catégorie de ce que nous appelons plus haut le langage dunkerquois pur. Il signifie : « Ta démarche n'a pas abouti ». Un Boutte un jeune homme, un enfant. A un enfant, on dit boutje ou bellot (au féminin : bellotte). Le doux nom de « coco » s'harmonise en cotje : As-tu connu Manotje ?  Ça c'est un beau p'tit cotje.
Le vocabulaire flamand a d'ailleurs toute une série de ces petits mots doux : mon cotje (chou), ' mon kreulje (petit), mon chiche (chéri), mon livelje (amour), mon puttje (grenouille), mon keunetje (lapin), mon strounlje (crotte), Choler signifie errer, vagabonder ; on distingue au port les cholards (ou choleurs) et les zwattelaer.
Leuler veut dire traîner, ne pas se presser :  Quel leulard! (ou leule). Fouffeler, c'est coudre à la hâte et sans soin. Assister s'emploie pour aider; espérer pour attendre ; prêter pour emprunter. (des fouffes)
Clinquer exprime l'annonce en public en frappant sur un plat de cuivre.
Mincker, c'est mettre le poisson aux enchères, le crier pour l'adjuger. Les clames du Minck sont des Bazinnen (Bazennes), elles ont un superbe costume et de beaux pendants (boucles d'oreilles) 
On a le pied qui dort, lorsqu'il est engourdi. Tomber faible, c'est se trouver mal et, par extension, « chipper » quelque chose : « J'ai laissé mon ridicule (réticule) chez toi ; tombe pas faible dessus, hein?»
Prier beau, c'est supplier quelqu'un. Laisser courir une affaire, c'est ne plus s'en occuper. On jette en voie ce qui déplaît. Un travailleur essoufflé dit également: « J'peux plus en voie. »
On marie quelqu'un, quand on l'épouse; on cause une personne, si on lui parle ; on a besoin quelque chose (de quelque chose) ; on dit aussi causer sur la rue, être toujours sur la rue.
L'emploi des prépositions modifie bien des phrases, en anarchie complète avec la grammaire : Contre remplace a ou avec : « dire contre, acheter contre, marier contre, etc. » Avec s'emploie sans régime, faisant corps avec le verbe qui précède : « Viens avec (moi) ; prends cela avec (toi) ».
Un jeune homme fréquente, s'il est fiancé ; « il a envie dessus », si cela lui plaît.
Je suis bien tranquille là-dessus (je ne m'inquiète pas).
Quelqu'un qui s'affaiblit « devient tout à rien ». On agonise de sottises celui qu'on accable de reproches ; ou bien « on le traite tout à rien ». Un enfant chétiî est un « craquelin ». (craquelot)
Servir (sans complément) c'est aller en pèlerinage. « Lire le mal en bas », en flamand overlezen, consiste à prononcer des paroles empiriques pour guérir certains accidents ou maladies, notamment les brûlures ou l'érysipèle.
L'avoir dur, c'est faire un travail fatigant.  Ne pas regarder dans sa main, signifie ; ne pas hésiter,  Etre court de  veut dire manquer: « J'ai cinq francs trop court » pour : Il me manque cinq francs . On dit de même « court d'haleine » de quelqu'un qui s'essouffle rapidement encourant, et je suis outre  (sous-entendu: de fatigue ou de colère).
Dà et va sont des expressions familières à la fin des phrases : « Je lui ai dit, dà. Ce ne sera rien, va ».
Ça c'est quelque chose !  signifie : Voilà un événement ! »Qu'est-ce qu'il y a à faire ici ? » veut dire : « Que se passe-t-il ?»
On dit  sans çà  à tout propos : «Tu t'en vas ? sans çà tu peux venir avec moi  
La sortie des filatures serait curieuse à étudier pour le chapitre qui nous occupe. Suivons au hasard l'une des ouvrières qui regagne sa maison en toute hâte. Elle craint que son mari ne rentre encore une fois soulmorsive-criminel (ivre-mort) d'autant plus qu'il était déjà un peu potjcrol la veille et que la voisine, une marigène (mêle-tout) va s'en apercevoir. Elle vient de mettre un de ses mousses (garçons) sur un bureau, le plus jeune on le mettra sur un métier ou un état.
Ici les négociants font dans les grains ou les charbons (à part ceux qui font dans les draps).
Pour désigner l'âge d'un enfant, on dit aussi : « Il va sur ses douze ans ».
Les gens « très regardants » sont ceux qui dépensent très peu.
Chaque année, la St-Martin est célébrée par les enfants au son du teuter (corne cle boeuf) et au klinkebette (tintement de sonnette).
Si l'on se prend aux cheveux, le vaincu attrape une bonne douille (raclée).
Le soir on se retrouve au theiatre (théâtre) où l'on joue Thaîïls (Thaïs) une creiation à Dunkerque. Cela devient frayeux (coûteux), mais Léïon (Léon) attend sur l’escayer (escalier).
Vous n'avez pas bientôt fini de me regraigner (narguer) ?
On est naxieux d'une chose qui répugne, le bifteck dur est tillache.
La prononciation ouverte de l'a est typique, et l'étranger qui veut plaisanter notre langage ne manque pas d'assembler les mots : malâde, salâde, estacâde, grenâde, etc.
Les « grenades » sont des crevettes.
L'r ne se prononce pas dans les syllabes finales : père, mère, frère, port, sort, etc. « T'est tout noi(noir) dans ta figù (figure) ». On prononce contan pour content, et réciproquement.
On dit également :
chesser (sécher),
sanger (changer), c
olidor (corridor),
ormoire (armoire),
estatue (statue),
écopeaux (copeaux)  ici on dit aussi
escavelins, de shaoeling (découpure)
siau (seau),
castrolle (casserolle) lée (allée),
pennépisse (pain d'épices),à la bonne
flanquette (franquette),
bourwette (brouette),
monter en haut,
descendre en bas, etc.
Ajoutons-y les finales muettes de la troisième personne de l'indicatif :
Ils parl'tent tous, .
ils veul'tent bien, (mais ils n’ose’tent pas) 
ils peuv'tent pas,
ils étion'tent tous là.
Les enfants se camûchent pour jouer à cache-cache. Pour envoyer un importun à la balançoire, comme on  dit vulgairement, on lui dit : « Va vite jouer chez muche.
On dit qu'une étoffe est azie quand elle est brûlée légèrement. Les crêpes sont des pannekouckes; un cordon-bleu vous fera tout ce qu'il y a de schnu.  
s'étocquer (avaler de travers).
Retenez encore que le mot toyette désigne la taie d'oreiller et qu'on est deul d'une affaire contrariante.
C'est sa mère crachée , elle ressemble à sa mère.
Arracher ses effets , pour déchirer ses vêtements.
Une personne agréable n'est pas « indifférente ».
On boit du café avec des tablettes et les enfants achètent dés caratableltes et des girafes (sucreries).
On dit encore tirer après un moineau ;
enfin, à bout de toutes ressources, ou fatigué d'une chose on n'a plus qu'à « s'foutte dans la douane ».
 On emploie également :
Choler, signifiant errer, vagabonder, ne rien faire.
Clinquer, annoncer publiquement en prévenant au moyen de quelques sons frappés sur une espèce d'assiette en cuivre. D’où clinqueur.
Mincker, mettre le poisson aux enchères, le crier pour l'adjuger.
Assister, au lieu d'aider.
Dueller, nettoyer à l'eau et au torchon.
Espérer, au lieu d'attendre.
Dormir, en parlant du pied, pour être engourdi : j'ai le pied qui dort.
Tomber faible, se trouver mal.
Causer quelqu'un, parler quelqu'un, pour à quelqu'un.
Ne pas regarder dans sa main, ne pas hésiter.
Prêter, employé quelquefois pour emprunter.
Mourir subite, pour mourir subitement.
Ruelette, ruelle, petite rue.
Frayeux, coûteux.
 Les poquettes, la petite vérole.
 Chachant, pour sachant.
Chachet, sachet.
Escayé, escalier.
 Buveuse de café, sorcière.
Mat, lourd, pesant, en parlant de l'atmosphère. Ce temps est mat, il fait mat.
Journée cassée, journée rompue, manquée.
Femme embarrassée, enceinte.

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