La FREGATE une invention Dunkerquoise .



 Notre marine nationale a conservé pour désigner les grades de ses officiers supérieurs, les dénominations de : Capitaine de vaisseau, capitaine de frégate, capitaine de corvette. 
Ainsi se trouve rappelée la hiérarchie des bâtiments jadis désignés sous ces noms : 
le vaisseau : anciennement appelé vaisseau de ligne, se plaçant au premier rang, la frégate et enfin la corvette inférieure à cette dernière. 
Pour être complet nous pourrions ajouter que parmi les officiers subalternes, existaient autrefois au-dessous du lieutenant de vaisseau, le lieutenant de frégate  et même le sous-lieutenant de frégate, grades qui furent maintenus jusqu'au Ier Empire. 
Et ceci nous ramène au temps de la majestueuse marine à voiles, et nous rappelle ces énormes vaisseaux à trois ponts, qui avaient sur l'eau la hauteur d'un cinquième étage.


Les belles frégates aux lignes plus fines, dont les hauts faits ont été célébrés par les historiens qui ont relaté nos grandes batailles navales depuis la Hougue jusqu'à Trafalgar... 
La frégate ne fut cependant pas toujours un bâtiment aussi important. Elle n'apparut dans notre marine qu'au début du XVIIe Siècle comme un petit navire léger et rapide, et ce ne fut que progressivement que ses dimensions furent agrandies, pour arriver aux grandes frégates qui sillonnaient encore les mers en 1830. 
Et ce fut à Dunkerque, — sous la domination espagnole — que fut véritablement créée la frégate. 
De ce port elle s'introduisit dans les marines française et anglaise 
 En Italie et à Malte, on donnait le nom de fregata à de petits navires bas, en usage au XlVe Siècle dans la Méditerranée. La frégate de la Méditerranée était un très petit bâtiment à rames, quelquefois ponté, plus ordinairement découvert. 
 
Les frégates étaient plus petites que les brigantins ; quelques-unes sont pontées, d'autres découvertes.  Elles ont de six à douze rames au plus avec un homme par rame.
 Les frégates portent une seule voile, elles sont rapides et très manœuvrantes, surtout celles dont se servent les corsaires. Les frégates qui transportent des marchandises sont plus grandes et moins rapides». 
 Au XVIe Siècle, les frégates de Venise avaient 35 pieds de long, 7 pieds 3 pouces de large et 2 pieds 8 pouces de creux.  
Ce n'était donc qu'un petit bateau, à marche rapide. Nous sommes loin du type que représentaient nos frégates à trois mâts et à l'élégante voilure. On conservera simplement ce nom de la « frégate » pour désigner un navire à marche rapide.
 Seul ce nom sera adopté en Flandre pour désigner un navire léger, car la frégate qui y sera créée n'aura rien de commun avec celle de la Méditerranée. 


ne convenaient pas pour la guerre de course à laquelle se livraient les marins dunkerquois à la fin du XVIe Siècle. 
 Ces bâtiments ronds aux extrémités, ventrus ne possédaient pas ces qualités. 
Il fallait adopter un type de navire à faible tirant d'eau aux lignes fines, bas sur l'eau, muni d'une bonne voilure pouvant au besoin marcher à l'aviron et capable d'évoluer en tout temps à travers le dédale si périlleux des bancs de Flandre. 
Les conditions de la navigation y sont en effet très particulières : 
Les bancs connus sous le nom de bancs de Dunkerque, sont les plus dangereux de tous ceux de la côte septentrionale de France. 
Ce sont le Dyck, le Ruytinghen, le Traepegeer, le Snouw, le Braeck, le Hil’sBanck. C'étaient ces bancs qui avaient fait la fortune des corsaires dunkerquois, qui à l'aide de leurs navires légers avaient pu défier les grosses unités ennemies lancées à leur poursuite. Ils pouvaient avec ces petits bateaux à faible tirant d'eau passer sur ces bancs, qu'ils connaissaient bien, et sur lesquels leurs adversaires craignaient d'échouer leurs gros navires. De plus le petit port de Dunkerque, que les chasses d'eau, provenant de canaux de l'intérieur, n'arrivaient pas à approfondir, ne pouvait admettre que des bâtiments légers. 
On avait essayé d'utiliser les galères. Une d'elles, « La Ste Isabelle » avait été lancée à Dunkerque en 1593.  
Frédéric Spinola de 1599 à 1602, en avait amené d'autres. Ces bâtiments faits pour la Méditerranée s'étaient montrés très inférieurs dans les mers septentrionales.  Un autre essai fait sous Louis XIV ne fut guère plus heureux. Il fallait de toute évidence adopter un autre type : celui des grandes chaloupes de mer, qu'on améliora progressivement.
 Les constructeurs dunkerquois réussirent  à réaliser dès le début un type parfait : « C'est un petit navire à voiles, gréé comme un vaisseau en miniature et portant de 10 à quinze pièces de canon rangées sur le pont. 
De la frégate de la Méditerranée il n'a pris que le  nom  symbole de la vitesse et la ligne élancée.  
On en construit avec intensité dans les chantiers  qui bordent l'arrière-port. 
Désormais la frégate fait partie de toutes les expéditions. 
C'est sur une frégate que Rubens s'embarque à Dunkerque pour se rendre à Londres comme ambassadeur en 1629. 
Gaverelle quitte Dunkerque le 14 août 1636 avec quatorze grands vaisseaux de guerre et sept frégates. Il détruit la pêcherie des Hollandais que protège un vaisseau nommé le Dragon Vert. On juge cet exploit digne de passer à la postérité.    
Dans un libellé intitulé « De la nécessité de prendre Duinckercke », répandu dans les Provinces Unies, probablement par d'Estrades à l'instigation de Mazarin, tout au début de 1645. Dunkerque est représentée comme un autre Carthage qu'il importe de détruire: « Tant que Duinckercke subsistera, l'état de vos provinces ne sera jamais affermi, ni la condition de vos peuples bien establie. » 
On y dépeint les marins dunkerquois comme de véritables pirates : « Leur bannière est Larcin et leur devise Brigandage. Ils vont à la voile et à la rame avec leurs frégates quand la nécessité les presse, et dans un grand calme ils se servent de l'aviron avec lequel ils fendent les mers tandis que vos navires ne peuvent bouger de place. Et ainsi ils pourvoyent à leur salut par la fuite. » 
La frégate Dunkerquoise est devenue redoutable dans les mers étroites. Elle est désormais entrée dans l'Histoire. 
Dans une belle gravure représentant Dunkerque à cette époque sont figurés des bâtiments armés,   identifiés comme les frégates qui fréquentaient alors le port. 
Toutes sont du même type gréées comme des petits vaisseaux, avec 10 à 14 canons Elles ont encore l'avant et l'arrière légèrement relevés. Plus tard la ligne se modifiera.  
Ce navire qui a fait ses preuves va bientôt être adopté dans les autres marines. De toutes parts on cherchera à le copier. 
Voici ce qu'écrit un ingénieur maritime hollandais, particulièrement qualifié. 
« Les habitants de Dunkerque nous avaient fait subir de rudes pertes : de 1631 à 1637 ils nous avaient capturé à Maassluis plus de 200 barques de pêche. Pour pouvoir exercer plus impunément leurs pirateries, ils avaient emprunté à la Méditerranée, un navire à façons pincées qui, quoique de dimensions réduites, (il ne portait que de 6 à 12 canons) n'en était pas moins bon voilier.  Afin de lutter plus efficacement contre les habitants de Dunkerque, on commença à construire également dans notre pays, des navires du même type, et leur nombre s'accrut rapidement sur les instances de notre illustre amiral Tromp. » 

Les frégates de Dunkerque servent de  modèles à toutes les armadas espagnols.  
 L'Angleterre ne fut pas la dernière nation à adopter la frégate. 
 
D'après Victor Dérode  "La réputation des constructeurs était devenue si haute, que pour attirer dans son alliance le roi de Danemark qui semblait indécis, Philippe IV lui offrit de faire armer par eux cent frégates. Pour se faire une idée de l'activité des chantiers, il faut se souvenir qu'en 1632, 40 navires sortirent du port; en 1635, 25; en 1639, 33; en 1643, 16; en 1644, un  nombre identique; et cela indépendamment d'un grand nombre d'armements particuliers "
 
En 1636 « deux frégates corsaires de Dunkerque, le Cygne et le Nicodémus prises par la flotte d'argent de Northumberland sont considérées par les Anglais comme les plus rapides des navires en mer et incorporées dans la flotte royale. On disait du Nicodémus qu'il pouvait s'échapper des autres navires « comme un levrette d'un roquet. » 
La marine anglaise adopta dès lors ce type de navire qui avait fait ses preuves. 
Ce fut en 1646 qu'on construisit en Angleterre la première frégate.
Presque tous les navires anglais de l'époque 1650-1660 environ, s'appelèrent frégates, quelle que fut leur grandeur.
Il nous reste maintenant à savoir comment la frégate dunkerquoise fut introduite dans la marine française, alors que Dunkerque appartenait encore à l'Espagne. 
En 1625, les constructeurs dunkerquois avaient alors acquis une habileté qui leur valait une réputation européenne. 
En 1626 proposa son programme de réorganisation navale et  la construction de 45 vaisseaux. Il chargea le chevalier Isaac de Razilli de construire des garde-côtes. Mais pour tous les autres navires il spécifia qu'ils seraient à la mode de Hollande. Il attira en France des charpentiers de navires et fit construire « à la dunkerquoise » des vaisseaux dans les chantiers de la presqu'île de Rhuys (Morbihan). 
Il envoya même à Dunkerque un commissaire  quérir un charpentier assez expert pour donner son avis sur le corps du Saint Elme. 
Les méthodes des constructeurs de navires de Dunkerque furent donc adoptées sur les chantiers français. Les types des navires dunkerquois y furent reproduits et incorporés dans la marine royale française. 
Ce fut alors qu' apparut la frégate comme un petit bâtiment rapide auquel on fit jouer le rôle d'éclaireur ou d'agent de liaison chargé de transmettre les ordres. 
A cette époque en France La frégate constitue encore un type rare et bien souvent même en ne lui donne pas de nom, on se contente de l'appeler la frégate de tel ou tel port.(voir ci-dessus) 
A Dunkerque, au contraire à la même époque, la frégate était le navire le plus répandu, celui que les chantiers produisaient en série, car c'était le plus pratique pour la guerre de course. 
Quand le duc d'Enghien s'empara de Dunkerque en 1646, l'amirauté émigra à Ostende entraînant avec elle presque toute la marine dunkerquoise. 
Le Maréchal de Rantzau, nommé gouverneur, fut obligé de tout réorganiser dans la nouvelle conquête. Duquesne qui vint l'y visiter, lui suggéra l'idée de construire de petites frégates, et soumit ce projet à Mazarin. 
 Rantzau commence à faire armer une frégate, puis une autre : La Marquise une autre encore, la Sainte-Anne, qu'il confie à Duquesne. Il continue ses armements. Le 16 Mars il rend compte à Son Eminence qu'il a fourni deux frégates de 12 et 8 canons montées respectivement par 65 et 45 hommes. 
 Seuls, les anciens dunkerquois fixés à Ostende avec leurs frégates inquiètent maintenant les navires armés par le Maréchal. 
 On continue en France la construction de frégates. 
Il n'exista cependant au début qu'un petit nombre de ces navires dans la marine royale. 
En 1661 il n'y avait alors en France que douze ou quinze frégates garde-côtes sur l'Océan. 
Le 2 Mai 1661,  Louis XIV fait armer dix vaisseaux pour les envoyer contre les corsaires de Barbarie.
Dunkerque, perdue par la France en 1652, est rachetée dix ans après par Louis XIV. 
Le grand roi va faire un effort considérable pour améliorer son port. En 1672, au début de la guerre de Hollande, le chenal n'admet encore que des navires tirant au maximum 9 pieds d'eau. 
 Les chantiers de l'Arsenal de la Marine produisent de nombreux bâtiments. Tout en construisant des vaisseaux du deuxième au cinquième rang, s'attachent principalement à perfectionner les frégates légères. 
Ils en construisent de 100, 120, 150, 200 et même 300 tonneaux. Les plus petites portent 10 ou 11 canons, et sont montées par 40 hommes d'équipage, dont vingt matelots, douze soldats, huit officiers mariniers et deux officiers. 
La frégate légère de 200 tonneaux avait :
28 mètres de longueur de quille. 
30 mètres de longueur hors tout. 
7.80 mètres de largeur.   
3 m. 25 de creux. 
En 1672 la marine royale ne possède que quinze frégates de ce type. Ce ne sont encore   que de petits bâtiments pour la police des rades et le service intérieur des escadres. A Dunkerque ils sont surtout utilisés pour la guerre de course. 
On ne tardera pas à agrandir leurs dimensions en les adaptant aux nouvelles conditions que présente le port de Dunkerque. En effet, au moment du début de la guerre de la Ligue d'Augsbourg (1688), le port a tellement été amélioré que les navires tirant 17 pieds d'eau, peuvent y entrer en tout temps. Ceux qui en exigent 18 à 19 peuvent y accéder lors des fortes marées. 
On jugea en haut lieu les méthodes des constructeurs dunkerquois si parfaites, que le maître charpentier Hendrick considéré comme un des plus habiles fut convoqué à Versailles, pour exposer ses vues aux constructeurs des autres ports. 
De 1688  à 1694 la construction des frégates se poursuivit sur les chantiers dunkerquois d'une façon intensive. 
En 1693 sur les 54 navires construits dans les dernières années on comptait 16 vaisseaux du 2e au 5e rang et dix frégates légères portant de 10 à 18 canons, de plus 27 barques longues, trois galiotes à mortier et un brulot.  
Il ne s'agit là que de bâtiments de la marine royale. 
Sur les chantiers particuliers on construisait concurremment des navires de commerce. 
On comptait alors dans ce port 31 vaisseaux ou frégates de 25 à 300 tonneaux portant de 8 à 24 canons. 
En 1689  une ordonnance  mît fin à l'empirisme en matière de construction navale : Les navires de guerre furent classés d'après le nombre des canons qu'ils pouvaient porter. 

La meilleure démonstration de la valeur de la frégate dunkerquoise  est rappelée  dans les grandes lignes de la carrière de Jean Bart. 
Quand il eut fait ses preuves sur la galiote le Roi David, 
En 1674 on lui confia  le commandement de La Royale, frégate de 60 tonneaux portant 8 canons et montée par 80 hommes. On put bientôt le mettre à la tête d'un navire plus important : La Palme qu'on lui donna en 1676, possédait les caractéristiques suivants : Jauge 120 tonneaux, longueur 86 pieds de quille, 18 canons, 164 hommes. La Mignonne, frégate qui naviguait de concert avec elle ne jaugeait que 60 tonneaux, avec 71 pieds de quille, 8 canons, 77 hommes. 
Jean Bart commanda ensuite Le Dauphin, frégate de 100 tonneaux, Le Mars, grande frégate de 250 tonneaux avec 26 canons, puis dans son expédition contre les Barbaresques, La Vipère de 70 tonneaux qu'il a modifiée en lui ajoutant un deuxième pont. 
Avec ces petits bâtiments, il fait cependant de la bonne besogne ! 
Lorsqu'en 1689 il est promu capitaine de vaisseau, il préfère encore commander une frégate l'Alcyon portant 30 canons, et il ne cesse de réclamer des bâtiments légers ! 
Après le désastre de la Hougue (29 Mai 1692) qui coûte à la France quinze vaisseaux, il renouvelle à Pontchartrain les propositions qu'il lui avait faites en 1689, de créer une escadre de frégates légères, destinées à détruire le commerce des Hollandais et à inquiéter les Anglais sur leurs côtes. Le ministre hésitant, l'Intendant Patoulet appuya sans réserve la demande de J. Bart. Il insistait dans une lettre du 25 Juin 1692 sur les services que pourrait rendre au roi une douzaine de frégates de 50 canons que l'on armerait à Dunkerque.
 A la fin de l'année, il fit encore ressortir les services qu'aurait rendus au cours de cette campagne, une telle escadre sous les ordres de J. Bart. Les succès éclatants remportés par ce dernier qui, avec ses 7 frégates et un brûlot dont la construction avait été surveillée par lui, avait pu sortir de Dunkerque malgré la surveillance exercée par 37 bâtiments ennemis et aller exécuter une descente en Angleterre, était une preuve éclatante de la justesse de ses vues.  

Après Louis XIV, la marine subit une période d'effacement. Pour Dunkerque, qui sert de rançon à la France, et voit son port détruit en exécution du traité d'Utrecht, le relèvement ne s'effectue que dans la seconde moitié du XVIIIe Siècle. 
On y arme de nouveau des frégates : 
En 1758 c'est sur La Danaé, frégate de 600 tonneaux, portant 40 canons et montée par 350 hommes que meurt glorieusement Pierre Jean Bart, dans un combat contre les navires anglais : La Mélampe, Le Southampton et Le Gosport. 
L'Harmonie que commande Juin, au cours de la même action, jauge 400 tonneaux et porte 34 canons avec 250 hommes. 
Le navire est devenu beaucoup plus important.   Voici une règle  qui n'a pas cessé de régir les armées navales : Lorsqu'un type donné, grandit sans cesse, on voit au bout d'un certain nombre d'années ses caractéristiques reparaître sous le nom d'un autre type originairement plus petit et qui grandit pareillement ». 
La corvette.
En application de cette loi  la frégate a maintenant les dimensions des anciens vaisseaux, et la corvette qui grandit possède les caractéristiques des frégates du siècle dernier. 
En 1758 on distingue quatre types de frégates : 
1°) Les frégates depuis 32 jusqu'à 46 canons qui possèdent deux ponts et deux batteries complètes. 
2°) Les frégates depuis 30 jusqu'à 32 canons, qui ont deux ponts, une batterie complète. 
3°) Les frégates de 28 à 32 canons qui sont encore dotées de deux ponts. 
4°) Enfin celles de 22 à 24 canons qui n'ont qu'un pont. 
« Au-dessous de 20 canons ce ne sont plus des frégates, on les appelle corvettes ». 
 Pour les vaisseaux ils existaient :
quatre rangs de vaisseaux à trois ponts, quatre rangs de vaisseaux à deux ponts, et trois rangs de frégates, qui portaient respectivement 40, 30 et 20 canons. 
Nous voyons alors le corsaire Royer commander le Rohan-Soubise frégate de 400 tonneaux montée par 205 hommes, et armée de 20 canons de huit, 4 obusiers de six, et deux pierriers sur les gaillards. 
Cette frégate avait été construite en 1779 en même temps que le Robecq, de même taille, sur les chantiers des frères Denys à Dunkerque. 
L'ordonnance de Louis XVI, de 1786 ne maintient plus que deux classes de frégates : celles de 40 et 32 canons. 
Frégate 40 canons
Au-dessous d'elles figure une classe de corvettes de 20 canons. 
Comme on l'a fait remarquer plus haut, la corvette a grandi. Elle a maintenant acquis l'importance des anciennes frégates. 
A cette époque les plus grandes frégates étaient parfois dotées de deux ponts avec deux batteries complètes, un gaillard, et un château d'avant de 32 pieds de long. 
Mais on revint bientôt à la frégate à un seul pont. 
Sous le premier empire on n'admit plus qu'une seule catégorie de frégates, de 40 canons. La Pomone construite en 1804, représentant le modèle du genre. On en construisit cependant de plus grandes sous la Restauration. La Belle Poule qui ramena de Ste-Hélène les cendres de Napoléon Ier, lancée à Cherbourg en 1834, portant 60 bouches à feu. 
Ce type subsista jusqu'aux environs de 1840. L'Amiral Paris l'appréciait ainsi : « On peut dire, qu'à part la force des vaisseaux, elles réunissaient les meilleures qualités et se montraient d'une manoeuvre plus facile, en ce que l'homme y était moins disproportionné, tout en ayant une batterie couverte, pour coucher comme sur les vaisseaux. Elles avaient le maximum de qualités nautiques ». 
Enfin, la vapeur amena le déclin de la marine à voiles.  
 Ces derniers navires, qui n'ont plus de relation avec la construction dunkerquoise,  sont cités pour montrer l'évolution de la frégate, qui de petit bateau à quelques rangs de rameurs, devint par la suite un grand voilier. 
Seul le grade de capitaine de frégate rappelle le souvenir de ces bâtiments que nous devons considérer comme une création des constructeurs dunkerquois, qui les améliorèrent à un tel point que leurs qualités nautiques les firent rapidement adopter par toutes les puissances septentrionales, aussi bien pour leurs flottes de commerce que pour leurs marines de guerre. 

Extrait d’un article du  docteur Louis Lemaire (1877-1941) 

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