DUNKERQUE: UNE PROMENADE EN VILLE EN 1827

 Une promenade dans les Rues de Dunkerque en 1827

Par le Dr L. DEWÈVRE rédigé en 1927.
(un plan de la ville en 1927 à la fin de l'article.)

En 1827 fut dressé un plan de Dunkerque par Derudder et Duhern. (ci-dessus)
Ce plan, grâce aux points de repère fournis par le port, les canaux, les places publiques nous permet de nous représenter ce qu'était Dunkerque en 1827. Nous y ferons une excursion qui aura pour point de départ la porte de Saint-Pol.
Cette porte s'appelait alors la barrière de Tornegaet (hameau de Petite-Synthe) et se trouvait à 300 mètres au Nord de son emplacement actuel.
Dès qu'on l'avait franchie, on suivait, au travers de terrains marécageux, le chemin de la barrière de Tornegaet qui traversait l'Ile Jeanty pour aboutir à l'endroit où se trouvent actuellement les bureaux de la grande vitesse.
A gauche de ce chemin on voyait deux moulins et à droite un corps de garde, corps de garde du Tornegaet que beaucoup de dunkerquois actuels ont connu.
Un peu plus loin existait un autre moulin. Grâce aux travaux de l'ingénieur Jeanty ce quartier était devenu habitable et s'appelait déjà, île Jeanty, nom qui avait remplacé celui des « petits jardins ».
Il y avait en effet là quelques maisons et une trentaine de jardins.
Sur l'emplacement des bureaux de la grande vitesse existait un cabaret ayant pour enseigne « Au petit jardin », cabaret célèbre par ses gloriettes et tourelles et. qui était très fréquenté par les dunkerquois.
Le canal de Mardyck se réunissait au canal de Bourbourg et tous deux au canal de Bergues.
Entre les canaux de Bergues et de Bourbourg se trouvaient au bord de l'eau, quatre rangées d'arbres. Ce quartier s'appelait le Mail et la rue du Jeu de Mail actuelle en est un souvenir. En quittant le cabaret du « Petit jardin .», on passait au travers de terrains vagues à droite et à gauche (quartiers actuels de la gare) et on parvenait aux extrémités du bassin de  la marine et de l'arrière port.
Ce dernier n'avait pas un contour- régulier et poussait à l'est deux prolongements qui encadraient l'entrée de la rue des Bassins.
Ces prolongements étaient les vestiges des anfractuosités de l'ancienne crique de Synthe qui avait constitué le bassin de l'arrière-port.
Lorsqu'on avait dépassé le fond de ces bassins, on arrivait à un pont qui conduisait à la rue du Parc, jusqu'au marché au blé (place Jeanne d'Arc).
La place de la République, qui venait ensuite, s'appelait place Louis XVIII Là ,où se trouve le Palais de Justice existait la place du « Marché aux pommes ». Les rues du Lion d'Or, Thiers et Dampierre existaient déjà la première portait le nom actuel. La rue Thiers s'appelait rue des « Magasins aux fourrages ». La rue Dampierre s'appelait rue d'Empire. Les rues Thiers et du Lion d'Or se terminaient en cul de sac au canal de Bergues.
Le long de ce canal, où se trouvent aujourd'hui la Sous-Préfecture et l'établissement de bains existaient des magasins militaires.
Il n'y avait pas de pont à l'extrémité de la rue Thiers, pas davantage près de l'établissement, des bains.
Ce quartier, occupé par des magasins, était donc des plus déserts, c'était le rendez-vous des amoureux, troublés sans doute bien souvent par des malandrins qui dévalisaient les magasins d'où le nom de reck aux voleurs donné à ce quartier.
Pour passer en basse-ville il fallait descendre, le Quai au Bois, qui s'appelait Quai du Duc de Bordeaux, puis traverser le petit pont qui s'appelait Pont du Duc de Bordeaux. Ce pont conduisait à un terrain vague ou paissaient des chèvres et où l'on faisait sécher le linga. Il s'étendait entre la rue de Paris actuelle et le canal. C'est sur ce terrain que furent bâtis la Direction des Douanes et l'Eglise Saint-Martin.
Où se trouve la Direction des Douanes existait un corps de .garde. Un moulin se trouvait à l'extrémité de la rue.Saint-Bernard. Les" rues actuelles de la basse-ville existaient déjà. Sur l'emplacement de l'Abattoir se trouvait un cimetière, les rues de la Paix et du Cimetière (rue actuelle de l'Abattoir) y conduisaient. La rue de la Verrerie tirait son nom d'une verrerie sur l'emplacement de l'usine Marchand. La rue Vauban du célèbre général du génie qui avait tracé les rues de la basse-ville.
On revenait en ville par le Pont Royal et la rue Royale, qui conduisaient à la place Louis XVIII.
La rue de la Ferronnerie s'appelait rue du Quai de Furnes.
Les rues Marengo., Caumartin, Soubise, Beaumont, Séchelles, Nationale étaient celles d'aujourd'hui.
La salle Saint-Cécile s'appelait salle des concerts. En traversant la place Louis XVIII, on se trouvait à l'entrée de la rue Neuve et d'Angoulême, (rue des Capucins) .
En suivant la rue d'Angoulême, on arrive à la rue de la Tour d'Auvergne (rue David d'Angers). A gauche où s'établirent ensuite les religieuses du Louvencourt, l'Hôtel de Flandre, c'est là le point de départ de toutes les diligences.
La place Jean Bart s'appelle Grande-Place. Aucune statue ne s'y trouve.
Le café des Arcades est un corps de garde dont les arcades existent encore.
En haut une horloge, à droite un large couloir conduisant aux latrines qui se trouvent dans la rue du Loup (vieux quartiers). Une demi-lune sert d'aération aux latrines. Les voisins se plaignent des" odeurs qui s'en dégagent. Le cabaret attenant a pour enseigne « A la double rose ». La rue Thévenet s'appelle rue des Prêtres. Après la rue Ployer, la rue du Loup s'appelle rue du Magasin à poudre, sur la plaine (esplanade) devant la maison du N° 5 se trouvaient des jardins. Sur l'emplacement de l'hôtel des postes se trouve l'hôpital.
Revenons jusque sur la grande place. La rue des Bassins (Amiral Ronarch) s'appelle rue de la Vierge, après la rue Neuve, rue de Bergues.
Le péristyle de Saint-Eloi s'avance de six mètres vers la tour. Entre la rue du Loup et la place (Café du Morien) la citerne et la pompe militaire à deux grands bras de fer. Les soldats et quelques civils autorisés viennent y puiser de l'eau.
Les deux premières maisons de la rue de l'Eglise situées en face, font une saillie de cinq mètres. Entre ces deux saillies l'entrée de la rue de l'Eglise est des plus étroites.
La rue de la Marine s'appelle rue de Berry. La rue Dupouy s'appelait rue de l'Ancienne Poste. Il s'agissait de la poste à chevaux et non du bureau qui y a précédé le bureau actuel. La rue Sainte-Barbe, à partir de la rue Royer, s'appelait rue de la Reine.
Lorsqu'on arrivait de la rue Dupouy, à la rue du Sud, on rencontrait la rue Castagnier qui s'appelait alors place de la Cantine aux vins.
Du pavillon des chefs à la caserne, des magasins militaires — derrière une petite rue aujourd'hui disparue — rue du quartier des chasseurs.
Nous pouvons suivre la rue de l'Abreuvoir et arrivons place Jean Bart (place du Théâtre actuel). Le théâtre est à la scierie Dubuisson. La place Calonne s'appelle place du Théâtre. La rue de l'Est était la fameuse rue des bons enfants (maisons publiques). La rue de l'Arsenal était la rue du Levant. La sous-préfecture se trouve rue du Jeu de Paume (école du commerce) alors rue de l'Arsenal. La rue longeant la caserne du havre s'appelait rue du Bastion.
Nous voici à l'extrémité de la rue des Vieux Remparts. Derrière, la prison actuelle se trouve la rue de la Petite-Chapelle.
Une seconde rue parallèle à la rue de la Petite-Chapelle se trouvait derrière la prison. C'était la rue des Bains. Il ne faudrait pas croire qu'elle était ainsi nommée parce qu'elle conduisait aux bains de mer. C'était tout simplement parce qu'il s'y trouvait un établissement de bains.
La rue Carnot est fermée par une grille qui se trouve aujourd'hui à l'abattoir, d'où son nom de rue de la Grille. Une fonderie s'y trouve.
Nous débouchons sur le port : à deux pas se trouvent les remparts qu'on traverse sous une voûte, au-dessus une plateforme dallée, qu'on appelle lé Belvédère.
En passant au coin de la rue des Arbres, nous apercevons, à gauche, après la ruelle Saint-Pierre, le Tribunal de Commerce. De l'autre côté du port le quartier de la Citadelle, ne possède que deux rues : Saint-François et du Gouvernement;
Le port est clôturé par un mur le long duquel s'étend la rue de Hollande. Entre lui et le quai se trouve la rue du port.
Le marché aux anguilles se trouve à l'entrée de la rue du Quai. Entre ce marché et le marché aux volailles, une rue porte le nom de Buchtguinée. Adossé au mur du port, à hauteur du marché aux volailles, la maison des poids publics et à côté un parc d'huîtres et de homards.
Descendons la rue de l'Eglise. La prison est derrière la mairie.
Le Tribunal occupe l'immeuble actuel de la Bourse. Là rue Emmery s'appelle rue du Moulin. La rue Faulconnier s'appelle rue Saint-Julien, à cause de l'hôpital de ce nom qui s'y trouvait. Rue des Soeurs Blanches se trouve l'établissement des bains.
Sur l'emplacement de la halle se trouve le petit marché aux poissons. La rue de la Panne s'appelle la Petite Rue de Hollande.
Par la rue de Bergues, nous arrivons à l'arrière port, puis au chemin de la porte du Tornegat où nous nous retrouvons à notre point de départ, ayant fait le tour de la ville. 


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