VISITE A DUNKERQUE DU PRESIDENT FELIX FAURE 1897
le 18 aout, qu'à son retour de Russie le 31 aout où fut proclamée l'Alliance FRANCO-RUSSE.
Ce 31 aout 1897 Dunkerque s'est éveillée sous un ciel couvert, et à partir de sept heures, des grains, chassés par un fort vent d'Ouest, déferlent en rafales.
A huit heures moins dix, on aperçoit dans la brume le croisseur cuirassé Pothuau, escorté du Surcouf et du Dupuy-de-Lôme. Quand ils arrivent à un mille et demi de l'escadre du Nord, celle-ci salue d'une première salve de 21 coups.de canon... Vingt minutes après une deuxième salve se fait entendre; elle indique que l'escadre présidentielle vient de jeter l’ancre. le chef de l'Etat reçoit à l'arrière du Pothuau, que recouvre une tente, les officiers de l'escadre qui ont fait le voyage, de Russie. Avant de prendre congé d'eux, il tient à les remercier Il est neuf heures vingt quand-M. Félix Faure prend place à bord de la chaloupe amirale pour rejoindre l'Elan .qui le conduira à' terre
Sur le môle 2 de l'écluse Trystram le 110éme de ligne, les compagnies de fusiliers marins, les gendarmes, les pompiers, prennent, position sous la pluie cinglante. Les personnages officiels attendent stoïquement sous les parapluies Il est neuf heures quarante-cinq, lorsque M. Félix Faure, qui a fait le passage sur la passerelle et salué la foule massée sur les immenses jetées de Dunkerque, aborde l'escalier drapé installé au pied du môle.
M. Félix Faure, après avoir écouté les souhaits de bienvenue du maire de Dunkerque monte dans un landau attelé de six chevaux que conduisent des artilleurs. A ses côtés prend place le maire, M. Dumont Le cortège s'ébranle, escorté par un escadron de dragons. Le président visite le port et s'arrête devant la chambre de commerce.
A la chambre de commerce, M. Herbart, président, reçoit M. Félix Faure et le conduit dans la grande salle des fêtes somptueusement décorée et où ont pris place les corps constitués et les invités de la chambre de commerce, l'association de la Jeune-France, chante la Marseillaise et l'Hymne russe. M. Herbart prononce un discours.
Une médaille d'or grand module destinée à commémorer la visite de M. Félix Faure à. là chambre de commerce lui est offerte.
A travers la ville c'est sous une véritable voûté de drapeaux et d'oriflammes que défile le cortège présidentiel; partout des cordes traversant les rues supportant d'innombrables pavillons, des arcs de triomphe de mousseline aux couleurs nationales, ornés de fleurs et de ballons vénitiens.
D'autres, d'aspect monumental comme l'arc de triomphe des ponts et chaussées, l'arc de la marine avec ses motifs de pèche, ses tentures formées de filets entrecroisés, ceux de l'artillerie avec leurs faisceaux d'armes, leurs soleils de sabres et de baïonnettes.
Pendant tout le parcours, des acclamations retentissent. On crie : « Vive Félix Faure ! Vive la Russie Vive la République ! La foule est immense et l'enthousiasme indescriptible.
D’une fenêtre, rue Saint-Jean, des dames jettent des fleurs dans la voiture du président.
A l'hospice de Rosendaël M.Degroote, maire de la commune, souhaite la bienvenue au président dont la voiture pénètre seule dans la grande cour d'honneur de l'hospice. Le maire-de Dunkerque, M. Dumont, présente au chef de l'Etat M. Féron et ses collègues de l'administration de l'hospice, et la visite commence aussitôt après Le président de la république félicite la sœur supérieure, ainsi que plusieurs autres religieuses, des soins dévoués qu'elles donnent aux malades. Il trouve des paroles réconfortantes pour une pauvre vieille de quatre-vingt-six ans qui lui est présentée. Il s'informe avec intérêt du sort qui est fait aux jeunes orphelins et orphelines qui sont rangés sur son passage. Ces jeunes enfants n'ont encore pu trouver; place dans l'hospice modèle de Rosendaël, qui est inachevé, bien que la ville ait déjà dépensé 800000 francs pour sa construction. . M. Féron, après avoir remercié le président de sa visite, n'a pas manqué de le prier d'intervenir pour qu'une partie des fonds provenant du pari mutuel soit affectée à l'achèvement, de l'hospice.
Au sortir de l'hôpital, M. Félix Faure se rend
au Kursaal de Malo-les-Bains, où un grand banquet de 250 couverts lui est
offert par la municipalité. Le cortège, après avoir contourné le Casino, passe sur
la digue de mer.
Au Kursaal, contigu au square Rombout Dans la salle très élégamment décorée, prennent place les invités.
Les Fifres dunkerquois, en tenue de volontaires de la République, l'orphéon la Jeune France et l'excellente, musique des canonniers sédentaires de Lille se font entendre au cours du banquet, M. Dumont a prononcé un long discours auquel M. Félix Faure a répondu.
M. Félix Faure est parti à 2 heures par le train présidentiel.
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