Colonie à la Ferme Saint-Pol-sur-mer.

 

Saint Pol sur mer Colonie a la ferme.

La Direction des Chemins de fer de la région Nord, qui, après la guerre, a dû reconstruire et équiper son réseau, a tenu, en regroupant les foyers détruits, à leur donner une vie normale et saine. Les cités jardins qu’elle a édifiées pour loger son personnel éprouvé abritent une population importante.
Les enfants sont nombreux dans le Nord, il est donc rentré dans les vues des organisateurs de les aider, et dans ce but le Service social fut créé. Sa première activité fut l’organisation de Colonies de vacances.
De juin à fin septembre, la grande maison flamande de Saint-Pol-sur-Mer, à quatre kilomètres de Dunkerque, a ouvert ses portes. Distante de vingt minutes de la mer, les colons ont tous les avantages de celle-ci sans en avoir les inconvénients. En pleine dune, cette vaste ferme, agrémentée d’une gentilhommière du XVII e siècle, forme un quadrilatère important. Elle a été parfaitement aménagée pour sa nouvelle destination : cuisines, réfectoires, vestiaires, lavabos à eau courante, dortoirs dont les grandes et nombreuses baies vitrées laissent à profusion entrer air et lumière jour et nuit, salle de pansements, infirmerie, isolement, bains, douches, salles de jeux, préaux, vastes terrains de sports, piscine d’eau douce (pouvant se chauffer si besoin). Les installations sont proportionnelles à la quantité d’occupants et prévues en conséquence pour régime mixte.
Enfants de 7 à 12 ans viennent du 18 juillet à fin septembre, par séries renouvelées ; il en est reçu au total 600 pendant cette période. Leur séjour est variable pour chacun, les docteurs qui les ont dirigés sur Saint-Pol-sur-Mer en ont fixé la durée, ou le docteur de la Colonie qui, tous les matins, fait la visite. Pour tout ce petit monde il fallait des éducateurs et éducatrices de qualité. L’installation, l’hygiène, l’ordre et l’activité sont des instruments heureux, mais il faut savoir s’en servir. Certaines Ecoles sociales de Paris envoient des collaboratrices. De plus, en Belgique, les Ecoles sociales exigent de leurs élèves de troisième année un stage en Colonies. Agréées par le Ministère qui veille aux destinées de ces Ecoles, des éducatrices sont détachées pour cette période ; trois moniteurs d’éducation physique (méthode Hébert) de nos cités, se joignent à ces dames. Il y a un cadre parfait d’éducateurs, de meneurs de jeux, d’organisateurs qui savent se faire aimer et qu’on écoute. C’est un plaisir pour tous de vivre dans une atmosphère harmonieuse et joyeuse. Educateurs et enfants ne semblent faire qu’une équipe. Pesés, mesurés à leur arrivée, à leur départ, il y a chez les colons des transformations à tous points de vue. 

Dans cette même installation, du 8 juin au 15 juillet, des jeunes apprentis des ateliers des réseaux sont envoyés par groupes, encadrés de leurs moniteurs, pour des périodes de 15 jours. jusqu’à 250 qui viennent se vivifier au grand air du large. Les mensurations et les poids enregistrés régulièrement chez tous sont d’une certaine éloquence.