FETES ET COUTUMES : LA SAINT MARTIN à Dunkerque au début du XXème siècle.

 

La Saint-Martin au début du XXème siècle.
 
C'est une légende qui se traduit  à Dunkerque et sa région en une vraie folie. 
Il n'y a pas de légende sans quelque vérité, de dictons accrédités sans quelque fondement, comme il n'y a pas de feu sans fumée.  

  Donc, c'est à la fête de St-Martin, le 11 novembre, que se pratique à Dunkerque, et à Dunkerque seulement, la cérémonie gravement burlesque qui, commençant la veille au soir vers cinq heures peut finir à sept heures, a encore son lendemain identiquement semblable et aux mêmes heures. Tous les enfants de la ville, grands et petits,  garçons ou filles, sont les acteurs plus ou moins bruyants de cette comédie, et comme les enfants n'y vont pas seuls et que d'ailleurs les parents aiment à jouir de la joie de leurs enfants, on peut dire que presque toute la population de la ville est sur pied. 
Figurez-vous donc les rues de Dunkerque encombrées depuis cinq heures environ jusqu'à sept heures et demie ou huit heures au plus, de tout ce qu'il y a d'enfants, de trois mois à peu près à quatorze ou quinze ans, et chacun de ces enfants tenant en main une lanterne faite de papier de toutes couleurs et de tous dessins, certaines d'elles figurant des fleurs, des maisons, des églises, et reposant au bout d'un simple et assez long bâton qui, garni de pointes à l'intérieur en forme de brûle-tout, reçoit le bout de chandelle qui produit son illumination; les moutards sur les bras de leur père   doivent tous porter leur fanal, les uns avec des démonstrations d'une joie quelquefois excentrique, ce sont les grands;  les autres gravement et comme forcés, ce sont ceux en bas âge, puis, pour accompagner cette promenade qui se répand dans toutes les rues principales, des centaines de cornes ou plâtres-cornets coulés pour cette circonstance, par lesquels vos oreilles sont incessamment assourdies, déchirées. 

 



  A l'heure dite, aucune voiture n'a permission de circuler, elle ne le pourrait même pas, car le flot qui marche dans tous les sens est tellement compact que le dicton : Une aiguille ne tomberait pas à terre, est ici de toute vérité. 

La compagnie du gaz a fait économie de son gaz absolument inutile, les milliers de fanaux produisant une lumière éclatante; à huit heures seulement ses agents allumeront les candélabres;    Dunkerque, aucun lieu ne peut offrir un semblable tableau. 
Mais comme les enfants sont ici les acteurs et que les enfants se doivent coucher de bonne heure, vers sept heures, la foule commence à s'éclaircir; à sept heures et demie elle devient plus rare; à huit heures la ville a repris son aspect accoutumé, plus de lanternes, plus de cornets, le gaz reparaît, les voitures roulent de nouveau, les enfants rentrent recevoir des coukes ou gâteaux, en voilà pour jusqu'au lendemain où même promenade, même tapage recommencent, et puis, tout est dit: à un an.
 

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