Dunkerque sacrifiée 1944
1944 Dunkerque sacrifiée pour des raisons stratégiques
Pendant les huit mois du siège, il s’était creusé un hiatus entre l’état de guerre prolongé à Dunkerque et une France qui, presque entièrement libérée, s’attelait déjà à sa reconstruction.
La libération du Nord et du Pas-de-Calais est acquise, pour l'essentiel, en cinq jours, entre le 1er et le 5 septembre 1944 . mais Dunkerque resta aux mains des Allemands jusqu'au 9 mai 1945Les effectifs alliés sont étirés sur l’ensemble d’un front long de cinquante kilomètres. La poche de Dunkerque s’est stabilisée.
Dans la périphérie de Dunkerque, la centrale électrique de l’usine Lesieur fonctionnait sans interruption, sur ordre et sous la surveillance de l’occupant.
Un violent bombardement aérien, qui visait la centrale, le 27 septembre, mit un terme à toute production électrique. Les troupes allemandes quittèrent alors cette position pour refluer vers Dunkerque et s’abriter dans la forteresse.
Par leurs observations aériennes, les Alliés avaient pu constater que les ports de Boulogne-sur-Mer et de Calais n’étaient que partiellement endommagés alors que celui de Dunkerque, détruit et ensablé, était totalement inexploitable. Dans ce contexte, il en ressort que la conquête des forteresses de Boulogne-sur-Mer et de Calais était importante et prioritaire pour la menace que ces places faisaient peser sur la Manche. En revanche, Dunkerque n’avait pas d’intérêt immédiat.
Par ailleurs, le Commandant en chef des armées alliées, Dwight Eisenhower estimait qu’une fois les ports de Calais et de Boulogne-sur-Mer libérés, ils permettraient l’acheminement du ravitaillement des armées qui s’effectuait toujours alors à partir de la Normandie, plus exactement depuis Cherbourg et depuis le port artificiel d’Arromanches. Tout ceci constitua un argument majeur dans les choix qui furent faits. Dès lors, le sort de Dunkerque était scellé : la ville portuaire était, ni plus ni moins, sacrifiée sur l’autel de la stratégie.
Dunkerque ne fut pas attaquée, mais assiégée. La libération de la ville, symbole du « miracle » de 1940, est différée à la fois par les choix stratégiques des Alliés et par l’acharnement obsessionnel des forces allemandes qui y sont retranchées.
Dans les jours qui suivent, les éléments de l’armée canadienne, commandées par le général Crerar, défilent les uns après les autres à quelques kilomètres de la forteresse de Dunkerque, portant au passage quelques coups contre ce bastion, sans jamais l’attaquer de front. Il en sera ainsi jusqu’au début du mois d’octobre 1944 lorsque les derniers éléments de l’armée canadienne, qui viennent tout juste de faire tomber Calais pressé d’atteindre au plus vite les côtes belges et de dégager l’estuaire de l’Escaut, contourne Dunkerque, laissant devant le camp retranché une brigade blindée tchécoslovaque formée en Grande-Bretagne, des éléments de blindés et d’artillerie britanniques et canadiens, sept bataillons d’infanterie des 110e (puis 51e), 67e et 33e R.I., formés avec des Résistants FFI de la région Nord/Pas-de-Calais, un groupe d’artillerie et une compagnie de Fusiliers-Marins constituée à Boulogne-sur-Mer.
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