"Chronologie de la concession de 1670 à 1962"
Chronologie de la concession
A l'origine de leur implantation les conditions de vie sont
difficiles pour ces marins expatries. Pourtant, les familles de marins parviennent à s’implanter et à subsister dans ce milieu
hostile, tant au niveau du sol qu’à celui de la langue.
Une communauté de biens et d’intérêts
se met en place avec quelques droits qui leur sont octroyés dans le cadre d’une
concession royale, confirmée par les successeurs de Louis XIV.
Toute cette adversité resserre non
seulement les liens, créant une solidarité familiale et professionnelle, mais
elle trempe en même temps ce caractère particulier des marins fort-mardyckois,
fiers de leur origine et attachés à leurs droits, leur permettant d’affronter
les nombreuses tempêtes qui s’abattent sur la communauté.
Ces épreuves, ont fait du
Fort-Mardyckois un homme, un citoyen dans toutes les forces des termes. Elles
lui ont inculqué un indéracinable amour de la liberté et de l’indépendance
Au début de cette implantation La pêche du poisson frais
constituait l’occupation à peu près exclusive des hommes et durant les grandes guerres maritimes
contre l’Angleterre le hameau de Fort-Mardyck fournit aux corsaires Dunkerquois
et aux escadres de Jean Bart des marins intrépides.
1670- Dès cette année les inscrits maritimes volontaires arrivent sur la concession et commencèrent à peupler le Fort de Mardyck.
1674- A mesure que le hameau
des Matelots-Pêcheurs prenait de l’extension, le gouvernement se sentait moins
disposé à conserver à cet endroit un poste militaire pour la défense de la
côte, le conseil du roi résolut donc, à la fin de 1673, de faire opérer le
rasement du fort dont il n’existait plus, au reste, qu’une faible partie. Au
mois de mai 1674, cinquante hommes travaillaient au rasement définitif du fort.
1700- la population compte plus de 20
familles en nette progression alors celle du village voisin de Mardyck allait en diminuant.
1706- Un rôle établi, pour désigner les matelots du Fort de Mardyck devant servir au Fort de bonne espérance et au fort Vert,
dénombre 46 hommes. On y trouve de nombreux chefs de famille de la deuxième
génération.
1707- Sur la paroisse de Grande-Synthe est érigée une confrérie de Saint-Pierre pour les hommes de mer du hameau des matelots-pêcheurs.
1713-Traité d’Utrecht
Dunkerque doit combler le port et détruire ses écluses. Un batardeau est
construit dans le chenal.
1714- Projet d’un nouveau port sur le territoire de Petite-Synthe et d’un canal qui permettraient aux eaux accumulées de s’écouler à la mer vers l’ancienne fosse de Mardyck. (D’où son nom canal de Mardyck) 12.500 soldats et ouvriers le creusèrent en quelques mois. On acheva en même temps un nouveau Fort de Mardyck en étoiles dit fort de l’écluse dans lequel se trouvaient renfermés les deux écluses, les logements des deux éclusiers, un corps de garde, un magasin à poudre et d’autres bâtiments. Il y avait également une tour, espèce de phare servant d’amer.
1715-en Janvier mise en eau du canal. Très vite, la pêche au frais connaît un développement économique intéressant pour les pêcheurs de la concession, qui profitent un moment de la construction du canal.
1716-Louis XV transmet au nouveau
port la franchise dont le port de
Dunkerque jouissait précédemment. Les bateaux de fort tonnage pouvaient
maintenant y entrer et se rendre à Dunkerque.
1717-Par le traité de la Haye les Anglais imposent la destruction de la grande Ecluse du port et
la réduction de la petite Ecluse pour
permettre le seul passage de petits navires et de bateaux de
pèches.
Les Forts-Mardyckois mettent à
profit la démolition de la grande
écluse pour devenir les approvisionneurs
des Dunkerquois en poissons frais.
1718-Par le voisinage des
marins pécheurs les habitants des communes alentour remplace progressivement le
flamand par le français.
1720-par un jour de tempête, on entendit retentir par toute la ville de Dunkerque ce cri de bonheur :
« le batardeau du port est rompu »
1721-Le trafic du port de Dunkerque reprend.
1722-Le hameau de l’écluse
du port s’est développé.
1729-le recensement du
hameau de l’écluse donne 14 familles et 49 personnes.
1729-Le recensement accuse 102 individus pour la partie du hameau qui dépendait de
Petite-Synthe.
1736- la portion du hameau
qui dépendait de Petite-Synthe comptait 138 individus, en estimant à ce chiffre
le quartier qui dépendait de Grande-Synthe, la communauté devait compter environ 276 personnes.
1742- le hameau fournit 62 hommes au bataillon des milices
destinées à la garde des côtes de la mer, depuis Gravelines jusqu’aux frontières
belges
1745- la misère est si
grande au hameau, les enfants sans proches parents sont si nombreux, que les
Fort-Mardyckois se décident à présenter une demande pour être secourus par les
communes dont ils dépendent (Grande Synthe et Petite Synthe). Cette demande est
refusée. Les marins-pêcheurs se le tiennent pour dit.
1745- le hameau de l’écluse
dénombre 15 familles et 58 personnes.
1754-De même que les Morins, leurs
ancêtres, les Matelots-Pêcheurs faisaient dans le cours du dix-huitième siècle,
un commerce étendu d’oies.
1755- Un procès est fait à
quelques habitants du hameau qui élèvent des oies leur demandant de les faire
paître sur le territoire du hameau et non sur celui des communes avoisinantes.
1763- La pêche en Islande connait
un nouvel effort par un accord avec le Danemark qui autorise la France à pêcher
au large de l’Islande.
1769- Le comte Alexis Magalon de la Morlière, lieutenant-général des armées du roi, avait obtenu à titre d’inféodation
tous les terrains vagues et incultes régnant le long de la mer, en-deçà et
au-delà des dunes, depuis l’écluse de Mardyck jusqu’à l’endroit confinant à la
chapelle du côté de Gravelines à la hauteur du village de Mardyck
1773-Les Matelots-Pêcheurs du hameau du
fort de Mardyck n’avaient jusque-là aucun titre de la jouissance de leurs
terres. Ils ne les possédaient que par simple tolérance, de la manière la plus
précaire, sans aucune garantie pour l’avenir. Il ne s’agissait en fait que
d’une concession verbale de Louis XIV.
Le caprice d’un intendant, la
volonté absolue d’un roi, pouvaient les priver à jamais d’un don tacite et
volontairement fait, d’une libéralité que la rémunération de leurs services
avait inspiré au pouvoir et que le pouvoir était à même de leur ôter.
Louis XV, voulant assurer, par un
acte solennel, irrécusable, aux Matelots Pêcheurs qui n’avaient pas démérité de
la patrie, la possession des terres dont ils étaient en jouissance et voulant
aussi rémunérer d’une manière certaine, perpétuelle, les services que ces
braves marins du fort avaient rendus à l’État en diverses circonstances et notamment
dans les guerres que la France avait eu à soutenir ; désirant, en outre, s’attacher
ces hommes aguerris, au moyen d’une récompense juste, pour disposer à l’avenir
de ces mêmes hommes dans les moments de services nécessaires.
Sa Majesté sanctionna les droits des
Matelots Pêcheurs par l’arrêt même de concession au profit du comte de la
Morlière ; et cela fut ainsi conçu :
« Le
roi, en son conseil fait concession au dit sieur de la Morlière, savoir :
La charge de laisser jouir les Matelots Pêcheurs classés habitant du hameau
appelé le Fort Mardyck, et autres pêcheurs riverains, des fonds sur lesquels
leurs maisons et jardinages sont établis, sans pouvoir, pour raison de ce,
exiger d’eux aucuns cens ni redevances ; Sa Majesté les confirmant dans la
libre possession et jouissance desdits terrains, même de laisser aux environs
de leurs habitations, pour le pâturage de leurs bestiaux, telle quantité de
terrain qui sera jugée nécessaire par le sieur intendant, sans pouvoir exiger
des dits Matelots-Pêcheurs et habitants pour raison dudit droit de pâturage,
plus de vingt sols par an pour chacun de leurs bestiaux, à la charge, en outre,
par le sieur de la Morlière, de faire la foi et hommage à Sa Majesté pour
raison du dit fief de la Morlière et d’acquitter les droits et devoirs dus aux
mutations, conformément aux usages et coutumes des lieux ; comme aussi de
payer au domaine de Sa Majesté, pour chacun arpent des dits terrains, même de
France-devant réservés aux Matelots-Pêcheurs habitant le hameau appellé le Fort
Mardyck, et pour la pâture de leurs bestiaux, une redevance annuelle et féodale
de Ordonne Sa Majesté que le dit sieur de la Morlière sera mis en possession
des terrains à lui concédés par le sieur intendant et que pour constater la
consistance desdits terrains déterminer les terrains occupés par les maisons et
jardinages des Matelots-Pêcheurs habitant le Fort de Mardyck et autres
pêcheurs riverains et les terrains destinés au pâturage de leurs bestiaux, il
sera, lors de la prise de possession, dressé par ledit sieur intendant
procès-verbal desdits terrains, et, par le sieur France ou tel autre arpenteur
fait désignation de la quantité de terrains compris dans chaque partie ainsi
que des bornes qui seront posées, des passages, des chemins nécessaires à
conserver, des maisons et jardinages des Matelots-Pêcheurs et des terrains pour
la pâture de leurs bestiaux »
Les
Matelots-Pécheurs furent mis définitivement en possession le 26 juillet 1773
par Simonis, subdélégué de l’intendant de Flandre et d’Artois au département de
Gravelines. Il résulta des procès-verbaux que la concession en faveur des
Matelots-Pêcheurs reposait sur 256 mesures 207 verges, distribuées en assiettes
de leurs maisons, jardins y contigus, pâtures et terres labourables.
1774- le comte de la Morlière se crut lésé.
Dans cette conviction, il pensa devoir adresser sa réclamation à l’Intendant de
la Flandre. Celui-ci l’accueillit et rendit le 23 mai 1774 une ordonnance par laquelle
il assigna à de la Morlière, 97 mesures et demie de bonnes terres salines en
pâture dépendant de la concession des Matelots-Pêcheurs, en échange desquelles
ceux-ci reçurent 113 mesures et demie de terres situées entre leurs habitations
et la digue du comte Jean, terres qui étaient très mauvaises, sablonneuses, et
les trois quarts de l’année inondées par les eaux de pluie qui n’avaient pas d’écoulement.
Un procès-verbal du 3 juin de la même année, mit les parties respectivement en
possession. Cette opération, qui avait eu lieu sans le concours des
Matelots-Pêcheurs, ne fut pas agréée par eux. Lésés dans leurs intérêts, ils
finirent par se récrier contre cet acte qui leur semblait entaché d’arbitraire
et qui ne pouvait les déposséder de leurs propriétés. L’intendant n’avait pas,
en effet, qualité de porter préjudice à leur droit acquis, fondé sur un titre. .
1776- les Matelots-Pêcheurs ne vivaient
guère plus tranquilles que par le passé. Ces braves gens se trouvaient si
malheureux par les tracasseries que leur suscitaient les préposés du comte de
la Morlière, et tellement affligés de l’échange dont on leur avait fait une
obligation, qu’ils prirent la résolution d’abandonner le pays pour se retirer
en Hollande, « s’il n’y était bientôt autrement pourvu. » Néanmoins ils
tentèrent l’effet d’un mémoire qu’ils firent présenter à monseigneur de
Sartines, ministre de la marine, et dans lequel ils développèrent tous leurs
griefs. Après avoir apostillé ce mémoire, le ministre le transmit à de
Caumartin, intendant de Flandre et d’Artois au département de Dunkerque, avec
injonction d’examiner l’état des choses. La réclamation des Matelots-Pêcheurs
était digne de toute l’attention du gouvernement, car il ne s’agissait pas
moins de leur rendre promptement justice ou de les voir s’expatrier en masse.
Aussi de Caumartin donna-t-il mission à Taverne de Mondhiver, bourgmestre de
Dunkerque, son subdélégué, d’instruire et de terminer immédiatement cette affairz.
1777- Taverne (bourgmestre de Dunkerque) se
rendit sur les lieux et reconnut que les 97 mesures et demie , dont la
jouissance avait été confirmée notamment par l’arrêt de 1773 aux matelots
classés et pêcheurs habitants du hameau de l’ancien fort de Mardyck, leur
avaient été injustement et illégalement enlevées, et conclut à ce qu’elless
fussent réintégrées dans la possession de leurs terres selon les errements du
procès-verbal du vingt trois mai suivant, au bénéfice duquel ils n’avaient pas
renoncé et ne pouvaient même p s volontyairement renoncer. Taverne délivra, en conséquence, une
ordonnance en date de Dunkerque du vingt-cinq août.
1778/1779 . De nombreuses familles quittent la
concession pour rejoindre la Belgique.(Bara 1,Benard 1, Bouchard 1, Carru 2,
Druelle 1, Hars 3, Gense 1, Gossart 1, Giloffe 1, Godin 2, Salmon 1, Lanthiuel
1, Planquart 1,)
Pour les Evrard il y eut 3 familles :
Jacques, Jean-Baptiste, et Jean.
1785- Après plus de sept années d’attente d’une
solution favorable, les Matelots-Pêcheurs se voyaient aussi peu avancés dans
leur procès avec le comte de la Morlière, qu’au premier jour ; ils se
décidèrent alors à user du dernier moyen qui leur restât. A cet effet les
nommés Jacques-Louis Blancquart, syndic, Jean-Louis Blancquart, Nicolas
Blancquart, Jean-Nicolas Lamour, Jean-Jacques Jannequin et consorts, tous
Matelots-Pêcheurs classés au bureau de la marine de Dunkerque et habitants du
fort de Mardyck, tant en leur nom que comme représentant les autres pêcheurs
habitant le même hameau, présentèrent requête au roi pour qu’il plût à Sa
Majesté de les recevoir appelant de l’ordonnance de l’intendant de Flandre, et
de tout ce qui s’en était suivi. Le roi, accueillant la juste réclamation des appelants,
ordonna en son conseil et par arrêt du
trois septembre 1785, que les Matelots-Pêcheurs fussent, dans le mois,
réintégrés dans la possession des 97 mesures et demie de terres salines qui,
entre autres biens, leur avaient été assignées en 1773, et qui avaient ensuite
été retirées de leurs mains et données au comte de la Morlière. Sa Majesté
ordonna, en outre, que ce dernier serait tenu de fournir aux Matelots-Pêcheurs,
et, par-dessus la digue, un passage de trente pieds (10 mètres environ) pour se
rendre de leurs habitations à la mer, et que tous les terrains concédés aux
Matelots-Pêcheurs, par l’arrêt du 6 avril 1773, seraient désormais de la
juridiction de Dunkerque et cesseraient d’être de la dépendance de Gravelines.
L’intention du roi Louis XV, en concédant aux Matelots-Pêcheurs
classés les terres salines et les autres avoisinant leurs habitations, ainsi
que le fonds même de leurs demeures, paraissait être que tous, en général, et
chacun d’eux , en particulier, pûrent jouir du bénéfice et de l’avantage
qui pouvaient résulter de cette concession, sans préférence et sans distinction
d’âge et de fortune entre eux ; n’entendant pas exclure les femmes et les
enfants de ces mêmes marins, du bienfait de sa libéralité. Sa Majesté avait
reconnu qu’il importait que des gens d’une profession aussi utile en elle-même
par le nombre des sujets qu’elle formait pour le service de sa marine, fussent
protégés et trouvassent autour d’eux les ressources suffisantes non-seulement
de subsister, mais encore de pouvoir s’y multiplier.
Dans les premiers temps de l’organisation
de la communauté Fort-mardyckoise les terres, qui en dépendaient, restèrent
incultes, inoccupées en partie et n’offrirent à la masse de l’association aucun
profit ni par la représentation d’un revenu ni par la jouissance réelle du
fonds par les concessionnaires qui, étant marins et non cultivateurs, ne
sachant vivre que de la mer, leur élément, ne pouvaient se livrer aux travaux
de la culture, et qu’ils n’avaient pas réfléchi que le plus sûr moyen de recueillir
des fruits de leurs biens, était de les donner en arrentement.
1783- qui avait été marquée dans
les annales de la France comme une année heureuse par les préliminaires de paix
signés dans le cours de janvier, fut on ne peut plus malheureuse pour les
Matelots-Pêcheurs de Mardyck.
La pêche au poisson frais, à
laquelle ils s’adonnaient journellement et dont ils retiraient de beaux
profits, tomba tout-à-coup. Au mois de novembre, le port de Mardyck, creusé
dans les dernières années du règne de Louis XIV, se trouva entièrement comblé
par une tempête qui éclata sur les côtes, et les quatorze ou quinze bateaux
pêcheurs que les Fort-Mardyckois y armaient, furent expédiés à Dunkerque et à
Gravelines. Plusieurs familles quittèrent le hameau de la concession où il ne
leur était plus possible de gagner leur vie. L’extinction de la navigation du
port de Mardyck a toujours été depuis ce temps un sujet éternel de regrets pour
les descendants des matelots qui les derniers s’y livrèrent à la pêche en mer.
1785- on compte 200 habitants au hameau.
1785- on compte 200 habitants au hameau.
la concession Fort-mardyckoise ne se
composait plus que d’environ deux cents individus, par suite de l’émigration de
plusieurs familles, émigration qui avait eu lieu l’année précédente. Il n’en
était pas quarante qui eussent les moyens d’acheter du bétail et pussent jouir
en conséquence du bénéfice de la concession. Or cent soixante individus
souffraient du défaut de location et se trouvaient comme exclus de plein droit
de l’avantage que tous, sans réserve, devaient retirer des terres, selon le
titre primitif et les actes confirmatifs qui l’avaient suivi. On cria enfin à l’injustice
et des réclamations s’élevèrent de toutes parts. Dans ce moment d’effervescence,
de mécontentement général, portés à leur paroxysme, il arriva que Pierre
Herrewyn, partageur et arpenteur-priseur juré de la ville et du territoire de
Dunkerque, vint au secours de la généralité des Matelots-Pécheurs, par pur
sentiment de philanthropie. Il leur offrit ses services qu’ils accueillirent
avec tout le bonheur, toute la gratitude qu’on ne peut bien apprécier qu’en
connaissant cette nature d’hommes au cœur naïf dans leurs paroles et dans leurs
pensées. 1786-Herrewyn présenta à Chardon, leur inspecteur, maître des
requêtes, un mémoire par lequel il exposait que le seul moyen de faire jouir
tous les concessionnaires du bienfait de la donation royale, était de louer à
des tiers les terres dont se trouvaient en possession les Matelots Pêcheurs, et
d’en partager annuellement les fermages ; il terminait sa supplique en
demandant l’autorisation de procéder gratuitement à ces divers actes. L’idée
d’Herrewyn fut couronnée d’un plein succès : l’autorité sanctionna
aussitôt et sans réserve le mode d’administration proposé. L’association
mardyckoise s’en trouva bien.
1786- Alors que l’association
mardyckoise était l’objet de la sollicitude et de la protection des magistrats
et des hauts fonctionnaires de l’Etat, le vicomte de Gand eut très mauvaise
grâce de commettre des empiétements sur les terres des Matelots-Pêcheurs, en
voulant leur ôter la propriété d’une portion de terrain longeant le chenal de
Mardyck et celle de la digue bornant au Nord la concession, puisqu’il était à
présumer qu’ils porteraient plainte à l’autorité compétente. Effectivement, ils
suivirent cette voie et monseigneur le contrôleur-général leur fit rendre
justice par Lenglé de Schoébeque, subdélégué général de l’intendance de Flandre
et d’Artois. Un procès-verbal d’arrangement, dressé le sept août 1786, remit
les parties dans leurs droits respectifs.
1788- Un impôt de vingt sous par
tête de bêtes asines et à cornes, avait été établi par l’arrêt confirmatif de
concession (1773). Dès l’origine l’association des Matelots-Pêcheurs avait
réclamé contre cette charge ; enfin
le roi Louis XVI, faisant droit à la réclamation de ses fidèles marins,
rendit le 1 mai 1788, en son conseil, un arrêt par lequel il les affranchit de
la redevance en question et fit défense au comte de la Morlière, de l’exiger à
l’avenir.
1790- La concession est détachée
des communes de Grande Synthe et de Petite Synthe et érigée en commune
indépendante.
Assemblée Nationale Séance du lundi
17 mai 1790 l’assemblée adresse ses félicitation, adhésion et dévouement de la
commune de Fort-Mardyck.
1791- Le hameau est érigé en
commune de Fort-Mardyck
La commune du Fort-de-Mardyck eut pour premiers prud’hommes, assesseurs
du juge-de-paix, les citoyens Evrard, Carru, Blancquart et Hars.
1793- les ecclésiastiques
avaient cessé en France de tenir les registres de L’état-civil. Dans la commune
de Fort-de-Mardyck, cet emploi dévolue au citoyen
Félix-Joseph Berteloot Loonois de 35 ans
1800- Fort-Mardyck perd son nom
de village le hameau est alors rattaché
à Mardyck.
1810 nouveau morcellement ,
la partie Nord-est est dévolue à Petite-synthe la partie sud-est demeure rattachée
à Mardyck.
1816- la concession obtient
la jouissance des schooren ou lais et relais de la mer d’une superficie de 191
hectares 29 ares 34 centiares, se trouvant en avant des digues clôture des anciennes concessions dites la
Morlière. C’est enfin l’accès de la concession royale à cette mer qui s’est
éloignée au fil du temps et dont les terrains n’ont jamais été attribués aux
matelots.
1817- Fort-Mardyck perd ces
surfaces n’ayant pas employé les moyens de les utiliser et de les mettre en
valeur.
1821 le hameau compte 300 habitants
1836- la population s’élève à 459 habitants.
1839- De nombreux Matelots du
Fort périrent en Mer en Mars 1839 à cause d’un départ trop hâtif pour la pêche
en Islande
1840- Il fut défendu à tous capitaines de navire destiné à la pêche
de la morue sur les côtes d’Islande, d’appareiller
et de faire route à l’avenir avant le premier avril. Cette ordonnance ne fut
appliquée quand 1849.
1841- la population s’élève à 432 habitants.
1846- la population s’élève à 558 habitants.
1844/1860- bien avant que leur village fût érigé en commune,
alors, par conséquent, qu’ils étaient livrés à leurs seules ressources, les Fort-Mardyckois
construisirent à leurs frais, (les capitaines s’imposant à 100 francs, les
matelots à 10 francs par tête) : mairie salle des administrateurs , écoles.
Le même motif les détermine à
faire de nouveaux sacrifices pour bâtir une église, dont la dépense est évaluée
à 17.000 Frs. Les syndics des marins se proposent de faire un emprunt de 10 300
Frs, remboursable en six années, au moyen d’un prélèvement annuel de 2 000 Frs sur
les revenus des terres qui leur ont été concédées par Louis XIV, en raison des
services rendus par eux à là marine de l’Etat. Ils
avaient réclamé de la commune (Grande-Synthe) un subside de 1000 Frs, que le
Conseil municipal refusa, en alléguant
les charges dont la localité est grevée ; ce refus est regrettable, c’était
pour la commune une occasion de prouver sa sympathie pour une population
intéressante.
Il reste donc à pourvoir à un déficit de 6 700
Frs. que les matelots-pêcheurs attendent de la bienveillance de l’Etat et du
département. Vu la position exceptionnelle et très intéressante de ce hameau,
et d’accord avec M. le Préfet, le bureau propose l’allocation d’un secours de 3
000 Fr payable par tiers, en trois années, à partir de 1859.
Cette demande fut Adoptée.
Cette demande fut Adoptée.
1846 la population est de 558 habitants.
1847- Le 5 novembre le règlement de l’association des marins-pêcheurs
est approuvé à l’autorité préfectorale de Lille Ce dernier acte est de la plus
haute importance dans les annales des Matelots-Pêcheurs de Mardyck. Par l’intervention
de l’autorité supérieure dans leurs affaires, par la connaissance qu’elle a
prise des documents relatifs à la concession et par la
sanction de leur règlement administratif, les droits de propriété et de
jouissance de la communauté mardyckoise sont devenus imprescriptibles. Aucun
gouvernement ne peut désormais porter atteinte à son titre ni le modifier ;
l’autorité s’est seulement réservée le pouvoir de rejeter ou d’approuver les
actes de l’association, soit par le préfet, soit par le sous-préfet, soit même
par le maire ; et c’est précisément ce que les Mardyckois avaient
sollicité sans savoir trop où cela les mènerait, dans la vue d’obtenir du gouvernement une reconnaissance libre et solennelle de leurs anciens titres.
1850-
Rédaction d’un règlement administratif pour la concession à la demande de la
sous-préfecture.
1851 la population est de 615 habitants.
1858 elle est de 715 habitants
1860- Inauguration de
l’église
1866- Extrait Délibérations du conseil
général du Nord
Erection du hameau en commune.
« L’association des matelots pêcheurs de Fort-Mardyck, constituée
par lettres-patentes des 6 avril 1773 et 3 septembre 1785, et qui dépend de la
commune de Grande-Synthe, a demandé son érection en commune, et j’ai l’honneur
de vous communiquer le dossier de cette affaire. Aux termes de la loi du 18 juillet 1837,
vous avez à donner votre avis. Le hameau de Fort-Mardyck dont il s’agit ici ne
comprend pas moins de 900 habitants; toutes familles de marins dont les
intérêts, les habitudes n’ont pas de rapports avec ceux des habitants de
Grande-Synthe. Il est séparé de la commune par trois kilomètres de chemins de
terre impraticables une partie de l’année ; aussi n’y a-t-il entre la
section centrale et le Fort-Mardyck d’autres relations que celles qu’exigent
l’accomplissement des actes de la vie civile. Le hameau a sa vie propre, il est
administré par un syndicat qui dispose de revenus relativement importants et
qui ont permis de construire une église, aujourd’hui érigée en succursale, un
presbytère, des écoles, d’ouvrir un cimetière.
La commune de
Grande-Synthe n’a pas soulevé d’objections à l’érection de la section de
Fort-Mardyck en commune; elle s’est bornée à demander, d’accord d’ailleurs avec
l’association des matelots-pêcheurs, que la nouvelle commune ne lui enlevât pas
d’autre partie de territoire que celle qui est la propriété du hameau. La
commue de Petite-Synthe, qui doit aussi abandonner une parcelle de son territoire,
n’a pas fait d’autres observations.
La nouvelle commune qui conserverait
le nom de Fort-Mardyck et à laquelle l’association des matelots-pêcheurs aurait
à faire l’abandon de ses propriétés, comprendrait 125 hectares 80 ares et 900 habitants
environ. Grande-Synthe conserverait 1 535 hectares 32 ares et 6 à 700 habitants. Petite-Synthe aurait encore 1,701 hectares 37 ares, sa
population restant ce qu’elle est. »
L’instruction ordinaire a eu lieu,la commission syndicale des matelots-pêcheurs
a été remplacée par une commission spéciale ; les enquêtes se sont
faites ; les conseils municipaux ont été consultés sans qu’il se soit
produit aucune opposition et à la dernière session vous avez donné un avis
favorable à cette érection.
Mais, en raison des objections qui ont été
présentées par M. le directeur des contributions directes et le géomètre en
chef du cadastre concernant la délimitation projetée, cette affaire a dû être
soumise à une instruction complémentaire. Les Conseils municipaux des communes
intéressées assistés des plus imposés repoussent unanimement la demande de M.
le directeur. Le Conseil
d’arrondissement donne un avis favorable au premier tracé. 1867- 1 marin ne rentrera pas à la concession.
1868- 2 marins ne rentreront pas.
1868- 2 marins ne rentreront pas.
1868- le hameau redevient une commune
indépendante. (Par décret impérial du 12 février 1867).
1869-
(D’après Gustave Lancry) Fort-Mardyck vit
un jour arriver un riche philanthrope. Cet homme, riche armateur
dunkerquois, très sympathique aux marins, avait voulu faire quelque chose pour
eux, et s’était arrêté à l’idée de construire à Fort-Mardyck une sorte d’asile
ou d’hospice pour les invalides de la mer. Certes, l’idée était grande,
généreuse ; son auteur ne doutait pas un seul instant qu’elle ne fût
accueillie avec enthousiasme par les marins pêcheurs.
Mais à son grand étonnement, l’enthousiasme
n’éclata pas. Les Fort-Mardyckois, en gens à qui l’on vient proposer une
affaire grosse de conséquences, demandèrent huit jours pour réfléchir. Durant
ces huit jours, on s’assembla, on discuta, on pesa le pour et le contre. Car on
trouva qu’il y avait contre ce projet plus d’une raison. Les Fort-Mardyckois
eurent la vision de leur avenir compromis, en tant que groupe social, et de
leur indépendance perdue. Ils virent, si ce projet se réalisait, leur sol
violé, se couvrant de constructions qui écraseraient leurs humbles maisonnettes ;
leur organisation économique, leur orgueil, menacés à bref délai, l’étranger,
le terrien, le bourgeois, installé chez eux avec ses mœurs, son langage, et
peut-être sa corruption ; ils virent tout cela. De plus les exigences de
Mr BRAY en particulier une rente
annuelle importante ne furent pas adopté par le conseil municipal. D’un commun
accord, ils décidèrent de refuser l’offre du riche étranger. Quand celui-ci
revint huit jours après, les Fort-Mardyckois, gens simples et sans façons, lui
tournèrent le dos En 1876 Monsieur Alphonse BRAY trouva enfin son hameau de pêcheurs sur la
commune de Ghyvelde, c’est alors que le nom de BRAY-DUNES fit son apparition.
1869- 2
marins ne rentreront pas.
1870-
2 marins ne rentreront pas.
1872 -1 marin ne rentrera
pas.
1873 -11 marins ne rentreront pas
1876-2 marins ne rentreront pas à la
concession
1877-7 marins de rentreront
pas à la concession
1879- Dans sa séance du 28 août 1879- le
Conseil général a émis le vœu qu’un bureau de tabac soit créé dans la commune
de Fort-Mardyck
1880-2 marins ne rentreront
pas à la concession.
1880-Construction de La batterie de Fort-Mardyck,
important ouvrage militaire il était située sur le bord de la mer, dans les
dunes, au Nord de Fort-Mardyck, sur le territoire de Grande-Synthe. C’est pour
cette raison qu’on l’appelait aussi : Batterie de Grande-Synthe. A
quelques centaines de mètres, à l’Est, de cette imposante batterie, plus en
bordure de mer, un ouvrage moins important complétait la défense du secteur. C’était
la Batterie annexe. Deux sentinelles avancées chargées d’assurer la défense du
camp retranché de Dunkerque. Elles avaient pour mission principale de défense :
l’entrée de la passe Ouest de la rade et la Passe de Gravelines.
C’était
un véritable fort de deux cents mètres de longueur et cent mètres de large.
Elle est entourée d’un large fossé, véritable canal.
1881- La population est de 1373 habitants
1881-2 marins ne rentreront pas à la
concession.
1882-1marin
ne rentrera pas.
1883-5 marins ne rentreront pas.
1884-5 marins ne rentreront pas.
1885-9 marins et 1 novice ne rentreront pas.
1885 le 20 mars 1885 Un décret
autorise la Société Dynamite Nobel (Suisse) à établir un dépôt-débit de
dynamite de première catégorie sur le territoire de la commune.
1886 la population est de 1481 habitants
1887-2 marins ne rentreront pas.
1888- Lourdes contribution de laconcession à la pêche en Islande ce sont 34 marins qui ne rentreront pas (6
patrons, 19 matelots, 5 novices et 2 mousses) laissant 25 veuves et 60
orphelins.
En mai élection de Jean DRUEL comme maire.
Arrivée d'un nouveau curé l'Abbé Fyten.
1891- la population est de 1672 habitants.
1891- 4 marins de la concession sont
portés disparus.
1893- un jeune de la commune périt
en mer à bord de l’Yvonne.
1896- Elections de délégués sénatoriaux
Fort-Mardyck : MM Benard, Evrard, Zoonekyndt. « Le
conseil d'arrondissement émet le vœu que, dès à présent, le
Gouvernement veuille bien décider que, par priorité et de préférence à qui que
ce soit, la concession nouvelle qui pourra être créée en utilisant les terrains
abandonnés par la mer devant Fort-Mardyck, sera attribuée aux pêcheurs de cette
commune, pour faire suite à la concession si féconde, dite de Louis XIV. »
L'auteur de cette motion, M. Georges Vancauwenberghe, est maire de Saint-Pol et
grand industriel il est en possession d'une influence politique et sociale dont
il ne saurait, assurément, faire un meilleur usage, qu'en poursuivant le succès
de sa proposition avec cette ténacité dont il a fait preuve dans la fondation
du sanatorium à l'usage des enfants rachitiques et scrofuleux. Il faudrait, en
second lieu, faire accompagner la flottille des Islandais par un navire qui croiserait continuellement dans les eaux de la pêche, (voir l'histoire du saint Paul) qui s'enquerrait
immédiatement de chaque goélette trop écartée ou disparue, et qui assurerait
des communications plus fréquentes avec la terre natale un petit hôpital y
serait installé, et un aumônier y serait attaché. Comme l'épreuve et les
angoisses de la séparation en présence de dangers si terribles seraient
atténuées pour les pêcheurs et pour les familles! Il y a bien un croiseur de
l'État, chargé chaque année de surveiller la pêche d'Islande mais la mission
dont il est chargé n'est point calculée pour rendre les services auxquels
allusion vient d'être faite; un navire spécialement armé par la bienfaisance
privée pour remplir ce but, vient d'être détruit, il y a quelques jours à
peine, dans les eaux de Terre-Neuve; puisse cette catastrophe ne pas amener de
découragement.
Différentes mesures, de moindre importance,
pourraient être prises en faveur des matelots-pêcheurs de Fort-Mardyck; il en
est une qui, leur tiendrait particulièrement à cœur.
Autrefois, le bureau de l'inscription maritime leur délivrait, moyennant une rétribution
insignifiante, un port d'armes qui leur permettait de chasser à la côte les
goélands destructeurs de poissons, les canards, les grelettes ou alouettes de
mer, les pluviers ; c'était un petit bénéfice acheté très chèrement
puisqu'il fallait parfois rester la plus grande partie des nuits couché dans la
glace, et c'était un excellent moyen d'habituer les jeunes gens au maniement du
fusil. Ne pourrait-on leur rendre ce petit privilège, que justifieraient
amplement et les services qu'ils rendent et l'exceptionnelle dureté de leur
vie.
1901- La population est de 1686 Habitants.
1901-
le 13 aout M. Pannekoucke Charles garde champêtre à porté secours à une femme
en danger de périr dans un incendie.
1906 (après la loi
concernant la séparation des Églises et de l'État votée
en décembre 1905) l’état fait l’inventaire en France de tous les biens que
possède l’Eglise.
La chose se passe plutôt mal dans le
village. Toute la population s’était rassemblée sur la place de l’église pour
aider le curé qui refusait l’entrée de
son église au percepteur chargé de l’inventaire bien que celui-ci soit
accompagné d’un détachement militaire.
Les représentants de l’état arrivent
finalement à remplir leur besogne, sous les insultes, les huées et les jets de
projectiles des habitants du village.
Ces derniers mirent un certain temps avant de
pardonner ce qui peut être nommé un coup de force.
1910- le 30 janvier La pluie et la
neige sont tombées alternativement sur le village. Plusieurs rez-de-chaussée de
maisons de pêcheurs ont été envahis par l’eau.
Le 23 novembre Une grosse baleine s’est
échouée dans la nuit de dimanche à lundi sur la plage de Fort-Mardyck. Affaiblie,
la baleine aurait été ensuite drossée vers la mer du Nord et vers Dunkerque par
les violentes tempêtes de ces temps derniers. Le directeur du Muséum d’histoire
naturelle, prévenu télégraphiquement par l’administrateur de l’inscription
maritime, a immédiatement envoyé sur les lieux M. Anthony afin de prélever sur
cet animal un certain nombre d’organes destinés à accroître les collections et
à permettre des recherches scientifiques. L’administration de la marine a pu
vendre le corps vide d’organes un peu plus de 800 Frs. au profit des invalides
de la marine.
1912- Un ballon monté par
trois passagers, dont le pilote de l’Aéro-Club Bienaimé, parti de Paris hier
matin à 4 heures et demie, a atterri à 10 heures à Fort-Mardyck, près de la
mer.
1918- délibération du conseil
général du Nord 1918
Présentation du courrier du
Maire, Mr Deconinck, au Président du conseil général du nord.
En réponse à votre bonne lettre du 13 septembre 1918, j’ai l’honneur de
vous exposer ce qui suit : « Il y a à Fort-Mardyck une trentaine de
veuves qui ne jouissent d’aucune retraite, leurs maris sont morts en mer avant
d’avoir 50 ans d’âge et 300 mois de navigation. En ce temps là n’existait pas
la Caisse de Prévoyance. Ces malheureuses touchent annuellement un secours
gracieux variant de 40 à 100 Fr (J’ai signalé leur infortune à M. le Sénateur
TRYSTRAM, ci-joint sa réponse) Aucune suite n’a été donnée jusqu’à ce jour. La
vie est horriblement chère, la sollicitude de l’Etat pourrait à juste titre
leur profiter. La Marine n’a qu’à doubler ou tripler les secours gracieux accordés
annuellement.
Je fais donc
appel à votre bon cœur, et à cette générosité spontanée et toute naturelle qui
vous caractérise
Je vous prie
d’agréer, Monsieur- le Président, l’hommage de mes sentiments les plus
respectueux et dévoués.«
Le Maire de
Fort-Mardyck, « Signé : DECONINCK
»Réponse :M.
Vandenbussche : « Le 1er bureau est d’avis qu’il y a lieu de
transmettre ce vœu avec avis favorable au Ministre de la Marine. »M. le
Président : « non, ce n’est pas un secours d’Etat que nous
demandons : c’est un secours du Département : comme la commune de
Fort-Mardyck est la pépinière de tous nos marins pêcheurs, nous lui avons
toujours témoigné beaucoup de sollicitude. La mer fait beaucoup de victimes et
il reste, dans cette malheureuse population, quantité de veuves et d’orphelins.
Je vous demande de vouloir bien transformer vos conclusions en disant : «
Transmis à la Commission Départementale avec avis favorable, pour obtenir un
secours en faveur des veuves et orphelins des marins de Fort-Mardyck perdus en
mer ».
Un secours d’un millier de francs serait le bienvenu et allégerait
beaucoup de souffrances.
1919-Les lampes à pétrole sont
remplacées par l’électricité.
1920-la population de la concession
évolue vers d’autres métiers que la pèche, les hommes travaillent au port ou
dans les métiers du bâtiment, les femmes se rendent journellement dans les
filatures de Saint Pol sur mer.
1920- le 20 novembre, une
baleine de 19 mètres (40 000 kg) s’échoue sur la plage de Fort-Mardyck.
1921-15 marins ne rentreront
pas au village.
1926- la population est de 1967 habitants.
1929-construction d’une salle
de cinéma.
1930-La municipalité demande
la suppression de la concession qui devient une entrave au progrès compte tenu
de son statut.
1932 des haies remplacent les
dunes qui séparaient les propriétés des
rues.
1934/1938 construction de l'école Roger Salengro.
1935-3 marins ne rentreront
pas.
1937-La pêche ne nourrissant
plus guère son homme, les Fort-Mardyckois s’en vont vers les usines, ce qui ne
facilite guère les successions. D’autre Part, personne ne veut bâtir
d’immeubles à étages à Fort-Mardyck, craignant d’être, un beau jour, dépossédé
de son terrain. Donc, impossibilité de voir usines, installations commerciales,
entreprises de quelque importance venir s’installer dans cette commune. Dans l’état
actuel des choses. Fort-Mardyck ne peut envisager aucun développement.
Pétitions, doléances,
protestations ne changeaient encore rien à cette
situation. Si certains attendent avec impatience que la République défasse ce
qu’a fait la Royauté, d’autres également redoutent le bouleversement sans
pareil qui serait de la sorte provoqué dans les successions des familles
Fort-Mardyckoises.
Après la guerre les rues de
sables sont carrossées avec les briques des maisons qui furent détruites.
1939/1945- la commune déplore 10 décès.
Les bombardements ont détruit 160 maisons, l'école Roger Salengro, le clocher de l'église.
1946- le 16 novembre Création « des ailes
d’acier » but : organiser des concours de Pigeons voyageurs pour les
amateurs de la commune et de ses environs immédiats. Siège social 11 rue de l'amirauté.
1950- les voitures font leur
apparition dans les rues du fort.
1952- Installation de l’eau
courante.
1954 La population est de 2501 habitants.
1962- Fin du privilège la population est de 3124 habitants.