HISTOIRE DE PETITE SYNTHE: Petite Synthe en 1875
D’après un mémoire de M. Verbeke (Instituteur)
Le territoire de Petite-Synthe forme un vaste quadrilatère assez régulier de 1847 hectares 1/2, ayant pour limites : au Nord, la mer ; au Sud, le canal de Bourbourg qui le sépare des communes de Coudekerque-Branche, de Cappelle et d'Armbouts-cappelle; à l'Est, la ville de Dunkerque, son chef-lieu de canton et celui de son arrondissement, et à l'Ouest, le chemin de Goxfortstraete qui le sépare de Grande-Synthe et de Fort-Mardyck.
Le canal dit de Mardyck, quoiqu'il soit tout entier sur la commune de Petite-Synthe, et qui se dirige de l'Est à l'Ouest sur une étendue de deux kilomètres 600 mètres, puis perpendiculairement à la mer, divise la commune en deux parties à peu près égales en étendue; le village proprement dit et le hameau de St-Pol qui se trouve renfermé entre le canal de Mardyck, les fortifications de Dunkerque et la mer.
Le nom de St-Pol lui vient d'une enseigne de cabaret établi dans les dunes à la fin du dernier siècle, à environ deux kilomètres de Dunkerque. Le chef de ce modeste établissement, homme de bon goût et d'intelligence, a voulu consacrer, par son enseigne, la mémoire du célèbre marin de St-Pol, contemporain de Jean-Bart, presque son égal en bravoure, qui fut tué d'un coup de mousquet dans un combat naval livré aux Anglais le 30 Avril 1705, dans la mer du Nord.
Cet endroit s'appelait primitivement Cattegat, puis Tornegat, d'Hoornegat ou Dornegat.
D'après le
recensement de 1872, la population de Petite-Synthe est de 3737 habitants :
1864 hommes et 1873 femmes ; elle est répartie entre 893 ménages qui occupent 846 maisons.
Industries & Productions.
L'industrie est représentée par une filature de lin, une scierie mécanique, une fabrique d'épuration d'huile de pétrole, une fabrique de résidu d'huile de coton, une fabrique d'allumettes chimiques, une fabrique de noir animal , une distillerie, deux brasseries, une meunerie, une amidonnerie et trois briqueteries.
Son sol est plat et sablonneux ; il est excessivement favorable à la culture de la pomme de terre dite hâtive. Aussi Petite-Synthe fournit dès le 15 mai de chaque année, et quelquefois plus tôt, une quantité considérable de ces précieux tubercules, les primeurs de la saison, pour l'Angleterre et l'intérieur de la France.
La pomme de terre réussit à merveille dans le sol sablonneux de la commune.
Les autres productions agricoles sont : le blé, le seigle, l'orge, l'avoine, la fève, le pois, le lin, la betterave, la chicorée, les prairies naturelles et artificielles.
Il est à remarquer que la grande culture n'occupe que les deux tiers de la terre cultivée, et que le reste est coupé en jardins légumiers dont les produits alimentent surtout la ville de Dunkerque.
Les arbres à fruits sont principalement les pommiers, les cerisiers et les groseilliers.
Les arbres à haute tige restent rabougris ; les vents froids les empêchent de se développer ; leurs branches sont inclinées du côté opposé aux vents les plus fréquents.
Voies de communication.
La commune de Petite-Synthe est assurément une de celles qui sont le mieux dotées sous le rapport des voies de communication. Il n'en a pas toujours été ainsi : à la fin du dernier siècle, elle ne possédait que deux ou trois chemins de terre un peu praticables, le reste était des sentiers mal définis à travers le sable et les dunes.
La route nationale n° 40, de Dunkerque à Calais, qui traverse la commune de l'Est à l'Ouest, n'a été commencée qu'en 1787.
A 300 mètres au Nord, et parallèlement à la route nationale, se trouve le chemin vicinal n° 4, dit de Mardyck, qui traverse le hameau de St-Pol dans toute sa longueur. Ce chemin a été empierré en 1868, grâce aux souscriptions recueillies par M. Capon, alors maire.
Ces premières voies sont coupées perpendiculairement par le chemin caillouté Quaede-Straete et le chemin dit Coxfortstraete, également en partie empierré.
Les wateringues.
Petite-Synthe est compris dans la première section des wateringues. On appelle wateringues une portion du territoire de l'arrondissement de Dunkerque sillonnée de nombreux canaux que l'on a creusés pour le dessèchement du pays et l'irrigation des terres. Les wateringues sont divisées en quatre sections. La première, est bornée par la mer, l'Aa et le canal de Bourbourg; elle possède 93 canaux, watergands ou fossés, 38 écluses, 144 ponts. Sa contenance territoriale est de 9298 hectares, et la longueur de ses courants d'eau de 194 kms.
Pour l'entretien des divers travaux des wateringues, les propriétés foncières sont soumises à une redevance annuelle.
L'écoulement des eaux de Petite-Synthe s'opère d'abord par le canal de Bourbourg qui limite la commune sur une étendue de sept kilomètres 800 mètres, et qui les décharge dans la mer.
C'est en 1668 que des conférences eurent lieu entre le magistrat de Bourbourg et celui de Dunkerque, en vue de faire à frais communs un canal de Dunkerque à la rivière l'Aa et passant par Bourbourg.
La réalisation de ce projet devait offrir à la navigation intérieure une communication directe entre Dunkerque, Bourbourg, St-Omer, Calais, Gravelines, etc., ce qui était un immense avantage à une époque où les chemins de terre étaient très-mal entretenus, et que les routes pavées ou empierrées n'étaient pas connues.
Ce travail ne fut terminé qu'en 1685.
En 1670, Bourbourg y avait contribué pour une somme de 48000 livres, et Dunkerque pour 24000 livres.
La partie du canal comprise entre Dunkerque et Copenaxfort n'est autre chose que l'ancien Rietvliet élargi et approfondi.
Vient ensuite le Nord-Gracht qui débouche dans le canal de Bourbourg, ainsi que dans le canal de Mardyck. Ce dernier a été construit en 1714, sous Louis XIV.
Puis le watergand des salines qui se décharge directement dans les fossés de Dunkerque et le watergand du Cruys-Bellaert, affluent du Nord-Gracht.
cartes postales début 20éme siècle. de Petite Synthe.
vues aériennes années 50/60 de Petite Synthe.
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