Resistant Dunkerquois L'abbé René Bonpain
René Bonpain est né le 15 octobre 1908 à Dunkerque, Fils de David, Marie Bonpain architecte et de Marie, Laure Dewulf, il était le troisième de dix enfants.
Il étudia au collège des Dunes puis en 1925 il entre au séminaire.Ordonné prêtre le 29 juin 1932, René Bonpain est nommé vicaire à la paroisse Notre-Dame de Rosendaël le 15 juillet 1932. Il y vivait alors au 3 rue Pasteur. Il s’engagea dans les activités de patronage de saint-Joseph. Il se laissa pousser une longue barbe, qui devint célèbre dans la région.
Il est mobilisé en 1939 et sert comme vaguemestre.
Après la débâcle, il est démobilisé à Périgeux en juillet 1940.
De retour à Rosendaël en août 1940 après sa démobilisation, l’Abbé BONPAIN aide la population en allant récupérer avec son patronage des cuisines roulantes abandonnées sur la plage, de la nourriture chez les fermiers, jardiniers et boulangers de la région. Il est ouvertement hostile à l’occupant.
Sous sa conduite, les jeunes du patronage défilent en scandant des chants du folklore dunkerquois ou des airs patriotiques (« Viens mon p’tit Fridolin » ou « Ah c’qu’ils ont l’air bête ceux-là ») et brandissent des fanions portant les noms de Du Guesclin ou Jeanne d’Arc.
Avec son frère Paul, il mit en place une poste clandestine, grâce à une mallette à double-fond qu’il appelait « la Paulette ».
Il apporta également son aide aux jeunes réfractaires au Service du travail obligatoire (STO), en les aidant notamment à gagner l’Angleterre.
Membre du groupe de Malo-les-Bains avec l’abbé Lemaire, il prit part à la diffusion de photographies du général de Gaulle. En juillet 1941, ce groupe fut démantelé, ce qui conduisit à l’exécution de plusieurs de ses membres, dont Pierre Malraux, neveu d’André.
René Bonpain fut recruté, en juin 1942, par Louis Herbeaux patron du réseau Marie-Madeleine Fourcade. Pour le compte de ce réseau, René Bonpain fournit notamment des plans côtiers, d’une importance stratégique.
Il fut arrêté au presbytère de Rosendaël le 13 novembre 1942 en même temps que Herbeaux, Lanery et d’autres puis transporté à la villa Duflos (à l'angle de l'avenue de la mer et de la rue de Tourcoing) à Malo siège du Gruppe Geheime Feldpolizei 3. (la GFP était spécialisée dans la lutte contre la résistance)
Il est condamné à mort le 19 mars 1943 par le tribunal militaire allemand de Lille en même temps que : Louis Herbaux, Jules Lanery et Jean Rousseaux membres du groupe Alliance.
René Bonpain a été fusillé le 30 mars 1943 au fort de Bondues avec eux.
Le service funèbre fut célébré le 15avril à Dunkerque en l’église saint Martin , les autorités allemandes ayant refusé son déroulement à Rosendaël, puis son corps inhumé dans le cimetière de Dunkerque.
Hommage :
Sur Radio-Londres, quelques temps après
l’exécution des agents, Maurice SCHUMANN évoque « l’exemple » de l’Abbé
BONPAIN. De nombreuses photos circulent ou sont exposées dans les
vitrines de la région. Elles sont très vite confisquées par la police
allemande.
Les funérailles solennelles seront célébrées le
1945 en l’église Notre-Dame de l’Assomption
détruite.
De nombreuses rues portent le nom de l’Abbé Bonpain :Lille Leffrinckoucke, Leffrinckoucke, Wervicq, Marcq en Baroeul, Seclin, Villeneuve d'Ascq……
Des places : Rosendaël-Dunkerque, Bondues, Halluin.
Un collége privé : Grande-synthe.
Le 18 avril 1949 (lundi de Pâques), le monument du sculpteur Maurice RINGOT est installé à Rosendaël sur la place de la Liberté devenue place Abbé-BONPAIN. Il est enclavé dans le mur du presbytère. Un buste de l’Abbé est aussi installé le 16 octobre 1955 au Collège des Dunes.
Reconnu « Mort pour la France », il reçut, à titre posthume, les distinctions suivantes :
- Croix de guerre,
- Médaille de la Résistance,
- Légion d’honneur.
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