LES FABULEUX EXPLOITS DE JEAN BART au service de de LOUIS XIV.

 

 

1679

Le 5 janvier 1679

Jean Bart est admis dans la Marine Nationale  et nommé lieutenant des vaisseaux du roi, sous l'autorité de M. le comte de Vermandois, amiral de France,  Il avait été compris ce jour là dans une promotion où il était le deuxième des lieutenants.

Le 6 août 1679

Ordre du Roi à Jean Bart, lieutenant de marine, de partir du port de Brest pour venir servir à Dunkerque.

1681

Le 3 juin 1681

Les bâtiments armés par l'armateur Omaër et destinés, sous le commandement de Jean Bart, alors lieutenant de vaisseau, à poursuivre les corsaires barbaresques, sortent de Dunkerque et l'ont route pour les paysages fréquentés par les Salétins (Maroc). Ces navires étaient : « la Vipère », appartenant au Roi ; « le Dauphin », Capitaine Jacques Bart, propriété d'Omaër, et « l'Assurée », barque longue de la marine royale.

Le 30 juin 1681

Jean Bart, lieutenant de vaisseau, commandant la Vipère (Omaër, armateur) et ayant sous ses ordres le Dauphin et l'Assurée, de 30 tonneaux, avec quatre pièces, donne la chasse sur les côtes du Portugal, étant de conserve avec la Mutine, commandée par le capitaine de vaisseau de Béthune, à deux pirates salétins de 18 et de 14 pièces de canon.

Après un vif combat, les navires ennemis durent s'échouer, l'un sur la côte vers le cap de Mondégo, et l'autre sur un autre point de la côte portugaise.

Il fut fait 268 prisonniers, 105 captifs furent attribués à Jean Bart lors du partage.

Le 3 août 1681

Le capitaine Wacrenier, corsaire de Dunkerque, ayant passé par Lisbonne, a rapporté une lettre de Jean Bart,  adressée au sieur Omaër qui en envoya copie à Monseigneur de Seignelay,

Jean Bart rendait compte  des événements du 30 juin.

Le 6 août 1681

Dépêche de Colbert au marquis d'Oppède, ambassadeur à Lisbonne, pour l'inviter à faire rendre par le Prince de Portugal les prisonniers Turcs faits par le chevalier de Béthune et l'escadrille commandée par Jean Bart. La part revenant à ce dernier dans le partage des captifs était de cent cinq.

Le 10 octobre 1681

D'après une lettre de Colbert à d'Oppède, ambassadeur en Portugal, sur les cent cinq Marocains faits prisonniers par Jean Bart pendant sa croisière contre les corsaires de Salé, il n'en était arrivé que quatre-vingt-un pour les galères de Marseille, les vingt-quatre autres étaient restés en Portugal, ces derniers étant officiers et l'un d'eux neveu du gouverneur de Salé.

Le 15 octobre 1681

Rapport adressé à Colbert par Jean Bart. Il lui rend compte, à son retour à Dunkerque, de la seconde partie de sa croisière contre les pirates de Salé, expédition pendant laquelle, il commandait la Vipère, et naviguait de conserve avec la Mutine, frégate commandée par M. de Béthune.

Le 16 octobre 1681

Le commissaire général des Clouzeaux informe le Ministre que « la Vipère », commandée par Jean Bart, est arrivée, venant de Marseille. « Le Dauphin », appartenant à Omaër, armateur corsaire à Dunkerque, et la barque longue de la marine royale sont encore à la mer et ne tarderont pas à arriver.

Après son succès contre les corsaires barbaresques, Jean Bart, avec les trois bâtiments sous ses ordres, avait continué sa croisière et était entré dans la Méditerranée. Sa campagne avait duré quatre mois et demi.

 Le 2 décembre 1681

Jean Bart prie l'Intendant de la Marine à Dunkerque de demander pour lui à la Cour, un congé d'un mois ou six semaines, afin d'aller à Paris. Ce congé fut accordé. Ce fut sans doute le premier séjour de Jean Bart dans la capitale.

Année 1682

Éprouvé par de terribles deuils Jean Bart ne naviguera pas cette année 1682.

Année 1683

Les Espagnols déclarent la guerre à la France ; il reprend la mer. Ce fut à l'occasion de l'armement de sa frégate, « la Serpente », que Jean Bart se révéla à Colbert le chef capable d'ouvrir à la France le cœur des matelots flamands, peu enclins au service du Roi.

Avec « la Serpente » et « la Railleuse » du capitaine d'Amblimont, il reçoit la mission de surveiller la côte depuis Eu jusqu'à Ostende. Le plus dur de la lutte sera contre l'hiver, si rude cette année-là qu'il faut briser la glace pour permettre la sortie des navires. Jean Bart a tout juste le temps de s'emparer d'un navire marchand hollandais qui transportait de Galice en Flandre des troupes espagnoles et de l'argent, et de faire une sortie sur le Modéré que commande d'Amblimont ; il attrape un éclat à la cuisse en s'emparant de deux vaisseaux de guerre espagnols : l'Espagne n'a réussi à entraîner aucune autre  puissance dans la lutte, elle ne peut que succomber, elle signe la paix.

1685

Le 27 septembre 1685 Vauban, qui avait longtemps résidé à Dunkerque lorsqu'il y faisait  exécuter des travaux de défense, s'intéressait beaucoup à Jean Bart,

Dans une lettre datée de Barcelone qu'il écrivait, à de Seignelay le 27 septembre 1685, il s'exprimait ainsi : « ...Ayez encore la bonté s'il vous plaît, Monseigneur, de vous souvenir du sieur Jean Bart de Dunkerque, C'est un très bon sujet à qui il est temps que vous fassiez faire un cran (sic)... »

Jean Bart était alors lieutenant de vaisseau et reçut son brevet de capitaine.

Année 1686

Le 33 juillet 1686

Ordre du Roi à des Clouzeaux, intendant de la marine à Brest, de renvoyer à Dunkerque Jean Bart et l'équipage de l'Illustre, dès le désarmement de ce vaisseau.

Le 14 août 1686

Jean Bart est nommé capitaine de frégate légère de la marine royale.

Le 24 novembre 1686

Jean Bart demande à affréter la frégate la Serpente pour porter des marchandises en Espagne, en Provence et en Italie. Il offre un fret de 300 par mois.

Le 29 décembre 1686

Le Roi donne la Serpente à fret à Jean-Bart, moyennant 500 par mois.

Année 1687

Le 16 juin 1687

Jean Bart, commandant la Serpente, est rentré à Dunkerque. Le Ministre refuse de lui donner celle frégate à fret,  vu que cela ferait infailliblement du tort à la Compagnie qui s'est formée pour le transport des marchandises de Dunkerque à Cadix.

Année 1688

Le 24 septembre 1688

Au moment de la déclaration de la guerre qui allait mettre aux prises la France avec l’Europe entière, le ministre de Seignelay écrivit à l'intendant de la marine Patoulet que, d'ordre du Roi, il voulait armer en course pour son compte, deux vaisseaux à Dunkerque, l'un conjointement avec Louvois, l'autre avec Colbert de Croissy. Il demandait de lui faire savoir qui vous estimerez plus capable de commander ces bâtiments.

Sur la proposition de Patoulet, un mois après Jean Bart recevait le commandement de l »a Railleuse », frégate de vingt-quatre canons; « la Serpente », de seize canons, était pareillement mise sous les ordres de Jean Bart.

Le 26 octobre 1688

Sous les ordres de Jean Bart, la Railleuse, de vingt-quatre canons, qui portait son pavillon, et la Serpente, de seize canons, capitaine de Lussac, croisaient dans la Manche.

Un convoi hollandais paraît à l'horizon escorté par un navire de guerre de cinquante canons, le « Cheval-Marin ».

Jean Bart ordonne à la Serpente de poursuivre le convoi, lui-même pousse droit au « Cheval-Marin », essuie le feu de ses bordées, l'accoste, engage le combat après s'être mis bord à bord avec lui, saute à l'abordage à la tête de ses hommes et s'en empare après une résistance désespérée.

La Serpente, durant le combat, avait amariné successivement tous les bâtiments qui formaient le convoi. Jean Bart passa à bord de la Serpente, pendant que la Railleuse, dont il donna le commandement à de Guermont, son premier lieutenant, escortait ses prises jusqu'au port, traînant à sa remorque le « Cheval-Marin ».

C'est dans ce combat que,  François-Cornil vit le feu pour la première fois.

Le 27 octobre 1688

Au nord de Boulogne, une grosse frégate anglaise aperçoit la « Serpente » que Jean Bart montait depuis la veille. L'ennemi se dirige sur elle pour l'enlever à l'abordage. Jean Bart, qui n'avait plus que le bâtiment sur lequel flottait son pavillon, l'attend résolument. Il va succomber lorsque le vaisseau ennemi atteint au-dessous de la ligne de flottaison, coule à fond. Jean Bart se hâte alors de rentrer au port avec la « Serpente », portant plus de prisonniers anglais qu'elle n'avait d'hommes d'équipage.

Le 29 octobre 1688

Jean Bart, sur la Railleuse, de vingt-quatre canons, armée pour le compte  de Seignelay, s'empare de la pinasse le « Lion d'Or », de cent quarante tonneaux, avec seulement neuf hommes d'équipage et un mousse. Gaspard, frère de Jean Bart, était son second sur la Railleuse.

Le 10 novembre 1688

Jean Bart sur la « Railleuse » s'empare de la flûte Demoiselle-Anne-Marguerite, (6 hommes d'équipage), chargée de chanvre, lin…..

Le 11 novembre 1688

Jean Bart sur la Railleuse, s'empare de la flûte le Brasseur, (8 hommes d'équipage).

Année 1689

Le 8 février 1689

Le Ministre communique à l'intendant Patoulet un mémoire de Jean Bart indiquant ce « qu'il y aurait à faire pour ruiner le commerce que les Hollandais font dans le Nord.

Le 13 février 1689

De Seignelay, complétant Un premier ordre du 7 février, prescrit à l'Intendant Patoulet d'armer la frégate la Bâilleuse, sous le commandement de Jean Bart, pour transporter à Brest, après escale à Calais et au Havre, du matériel de guerre. Le Ministre ordonnait de joindre à ce bâtiment la Serpente, dont le commandement était donné au chevalier de Forbin.

Le même jour de Seignelay écrivait à Jean Bart « qu'il y a à la hauteur de Plymouth six frégates hollandaises, commandées par le vice-amiral Van der Putten, et qu'il doit y avoir aussi six vaisseaux anglais dans la Manche, ceci afin qu'il les évite.

Sa Majesté désire néanmoins qu'il donne chasse aux corsaires hollandais qui sont en grand nombre sur les côtes de France et qu'il fasse en sorte d'en enlever quelques-uns.

Le 15 avril 1689

Pendant sa croisière avec la Railleuse et les Jeux, il est ordonné à Jean Bart de prendre au Havre pour Dunkerque des canons destinés à l'armement du vaisseau le Henry.

Le 5 avril 1689

Au commencement du mois, la Railleuse, sous le commandement de Jean Bart, et la Serpente, commandée par Forbin, avaient appareillé de Dunkerque pour Brest. Le 25 avril, la Serpente amarinait un navire hollandais chargé de bois rouge, « le Roi-David ».

Le même jour, la Railleuse s'emparait d'un bâtiment espagnol, « l'Union », de 400 tonneaux, dont le chargement se composait de poudre d'or, de sacs d'argent et de poivre.

Le 1er mai 1689

Jean Bart sur « la Railleuse » et Forbin sur « la Serpente », faisant, route pour Brest avec un convoi, donnent la chasse à un corsaire hollandais de 14 canons. Ce bâtiment, voyant que toute chance de fuite lui était enlevée, résolut de se défendre jusqu'à l'extrémité. « L'abordage fut des plus sanglant.

Les malheureux se battaient en désespérés, en sorte que dans un instant leur pont fut couvert de morts.   ce combat, se termina parla prise de l'ennemi.

Le 2 mai 1689

Propositions et moyens que donne Jean Bart pour la destruction du commerce hollandais dans les diverses mers du Nord, sans lequel l'Etat de Hollande ne peul subsister. L'intendant Patoulet avait joint des notes à ce travail. Ce rapport adressé au Ministre Seignelay est fort intéressant Jean Bart y insiste sur le peu d'élévation de la dépense, en vue du petit nombre de bâtiments destinés à cette destruction. II se base sur les dates de lui bien connues, des départs de leurs flottes, la faiblesse ordinaire des escortes, la facilité de les trouver, le tort que leur feront plus tard des escortes supérieures.

Le 9 mai 1689

En réponse à la proposition faite par Jean Bart, le 2 mai, de créer une escadre légère destinée à ruiner le commerce hollandais, le Ministre de Seignelay répondit a que la dépense d'un armement tel que celui-là serait trop considérable, et qu'il ne jugeait pas à ce moment devoir suivre celle pensée. Dans la vue d'une prochaine rupture avec les Anglais, il préférait (faisant passer le service de l'Etat après le sien) prendre aux deux tiers pour son compte la frégate la Bâilleuse, commandée par Jean Bart, et les Jeux, capitaine le chevalier de Forbin.

Le 20 mai 1689

Les frégates la Railleuse et les Jeux, sous le commandement supérieur de Jean Bart, chargées d'escorter un convoi de vingt, bâtiments marchands, appareillent du Havre faisant route pour Brest.

Le 22 mai 1689

Etant au milieu de la Manche, à la hauteur de l'île de Wight, non loin du banc des Casquets, la Railleuse, de 30 canons, commandée par Jean Bart, et les Jeux, capitaine de Forbin, sous le commandement supérieur de Jean Bart, sorties l'avant-veille du Havre, avec un convoi considérable de navires marchands, rencontrèrent deux bâtiments anglais, l'un de 48 canons et l'autre de 42. La lutte était fort inégale, Jean Bart ne disposant que de 52 canons.

Il y avait deux partis à prendre, ou bien fuir, en abandonnant le convoi, ou bien accepter le combat, malgré le risque que l'on courait d'être pris, et en prolongeant la résistance, donner aux navires marchands le temps nécessaire pour se mettre hors de danger.

Forbin était d'avis d'abandonner le convoi ; Jean Bart s'arrêta au second parti, et il résolut lE combat, afin de sauver les bâtiments qu'il escortait. En présence de la supériorité de l'ennemi, Jean Bart ordonna au convoi de forcer de voiles pour gagner le port le plus rapproché;

il retint les deux plus forts navires marchands auxquels il forma un équipage choisi parmi ses meilleurs matelots. Ses dispositions prises, il attendit l'attaque des Anglais.

Se chargeant audacieusement d'aborder le « Sans-Pareil », vaisseau de 48 canons, il prescrivit à Forbin de l'assister. Les deux bâtiments marchands qu'il avait conservés devaient combattre l'autre bâtiment anglais. Sans tirer un seul coup de canon, Jean Bart alla à pleines voiles sur le « Sans-Pareil »; mais le vent étant subitement tombé, il manqua l'abordage et eut, son beaupré engagé dans les haubans de l'Anglais.

Après s'être dégagé non sans peine, il commença une furieuse canonnade, pendant que de son côté Forbin laissait arriver sur le Sans-Pareil. Le feu de mousqueterie fut si vif de la part de nos deux frégates, que le « Sans-Pareil » était compromis s'il n'eut été secouru. Les deux bâtiments marchands n'avaient pas tenu, comme l'espérait Jean Bart. Prenant la fuite, ils permirent au second vaisseau anglais de se mettre de la partie au moment où la Bâilleuse et les Jeux tentaient de nouveau l'abordage.

Jean Bart quoiqu'il se vit perdu sans ressource, n'en continua pas moins une énergique défense. Enthousiasmés par son sang froid, sa calme bravoure, sa contenance intrépide, ses hommes ripostaient sans relâche à la formidable artillerie du Sans-Pareil. Forbin, de son côté, ne se montrait pas moins héroïque.

Après deux heures de lutte, nos deux frégates étaient rasées de l'avant à l'arrière et presque entièrement fracassées. Les équipages de la Bâilleuse et des Jeux avaient perdu 140 hommes, les trois quarts de leur effectif.

Jean Bart avait été blessé à la tête et Forbin avait reçu six blessures. Alors seulement Jean Bart se décida à amener son pavillon, heureux encore de savoir son convoi hors de la portée de l'ennemi.

La perte des Anglais fut plus considérable que la nôtre : presque tous leurs officiers furent tués et ce fut le «bosseman» du Sans-Pareil qui ramena à Plymouth Jean Bart et Forbin prisonniers, ainsi que leurs deux pauvres frégates désemparées.

Le 14 juin 1689

(un article sur l’évasion de Jean Bart et de Forbin   suit)

De Seignelay, ignorant encore l'évasion de Jean Bart et de Forbin, prisonniers à Plymouth, à la suite du combat du 22 mai, écrit à l'Intendant de Dunkerque de faire ses efforts pour les délivrer ou les échanger, ainsi que les gens de leurs équipages. « J'écris aussi, dit le Ministre, à M. de Louvigny (Intendant du Havre), de travailler de concert avec vous à l'échange des sieurs Bart et chevalier de Forbin, mais surtout du sieur Bart. »

Le Ministre donnait aussi l'ordre d'arrêter les marins des équipages qui avaient abandonné Jean Bart, lors du combat. On mettait également en prison les capitaines des deux bateaux terre-neuviens qui avaient pris la fuite.

Ce même jour Jean Bart et de Forbin, échappés de leur prison d'Angleterre, après une traversée mouvementée dans une barque de pêche abordent à cinq heures du matin dans un petit village, près de Saint-Malo.

Le 19 juin 1689

De Seignelay adresse à Jean Bart la dépêche suivante : «Monsieur, le Roy étant satisfait de vos services, et surtout du combat que vous avez rendu en dernier lieu contre les deux vaisseaux anglais qui voulaient enlever les vaisseaux marchands qui étaient sous votre escorte, et dont par votre conduite et votre bravoure vous avez sauvé la perte, Sa Majesté vous a fait capitaine de vaisseau et m'a commandé de vous en expédier la commission. Ce que je fais avec d'autant plus de plaisir, que vous  estimant comme je fais, j'ai été bien aise en mon particulier de l'occasion que vous m'avez donnée de vous faire valoir auprès de Sa Majesté, qui a bien voulu joindre encore à cette marque de distinction, celle d'une gratification, qu'elle vous a accordé ».

Le 20 juin 1689

Peu de jours après leur évasion de Plymouth, Jean Bart et Forbin sont nommés capitaines de vaisseau. La commission de Jean Bart, signée : Louis, est contresignée par Colbert. Elle a été enregistrée au contrôle de la marine à Dunkerque le 25 juin 1689.

La veille, de Seignelay avait annoncé à Jean Bart sa promotion. Cette dépêche n'était pas encore parvenue à Dunkerque le 22 et comme l'on connaissait déjà la nomination de de Forbin, Jean Bart fort inquiet de n'avoir rien appris à son sujet, décida l'intendant Patoulet à se faire auprès du Ministre l'écho de ses craintes.

Le 16 juillet 1689

Le journal de Dangeau signale l'arrivée à la cour du comte de Forbin. « Lui et Bart, dit-il, se sont sauvés de la prison d'Angleterre dans une mauvaise petite chaloupe, avec chacun un valet. Ils avaient trouvé moyen d'avoir un compas et une boussole. Ils n'étaient tous deux que Lieutenant de vaisseau ; le Roi les a faits capitaines et leur a donné quelque argent.

Bart n'est point venu ici ; il alla droit à Dunkerque, sa patrie. »

Le 18 septembre 1689

Le ministre de Seignelay  donne l'ordre à l'Intendant de la Marine à Dunkerque d'armer l'Alcyon, le Capricieux et l'Opiniâtre, pour chasser les Hollandais  et faire des prises. «Examinez cette pensée, dit-il, avec le sieur Bart et s'il la trouve bonne, travaillez à l'armement

Le 13 octobre 1689, le mariage de Jean Bart et de  Marie Tugghe fut célébré à l'église Saint-Eloi.

Quelques jours après le mariage, une petite escadre se trouvait en état de prendre la mer

Jean Bart se hâta d'appareiller, bien que la saison fût déjà fort avancée. Il montait « l’Alcyon », belle frégate de 48 canons; quant à « l'Opiniâtre » et à la « Capricieuse », elles étaient montées par deux autres capitaines dunkerquois.

Mais  Jean Bart ne rencontra aucun des riches proies qu'il était venu chercher.

 Le 19 décembre 1689

Au commencement de décembre, pour se conformer aux intentions de Seignelay Jean Bart avait appareillé de Dunkerque. Il montait l'Alcyon, frégate de 30 canons, l'Opiniâtre et la Capricieuse, plus faibles d'artillerie, l'accompagnaient, placées chacune sous le commandement de MM. Albert et de Selingue.

Le 19, étant par le travers du Texel, il prit la flûte hollandaise « Saint-Antoine », chargée de soldats et une galiote anglaise « Rose-Marine », montée par 460 soldats venant de Danemark et allant en Ecosse au service du prince d'Orange.

 Le 23 décembre 1689

Jean Bart avait reçu l'ordre de faire voile sur l'Alcyon pour Hambourg à l'effet de convoyer deux bâtiments chargés de cuivre, de poudre et de munitions que le Roi venait d'acheter. Il mit à profit celte mission pour faire de nouvelles prises. Dans le passage du Dogger-Bank, les 23, 24 et 25 décembre, il s'empara de trois dogres hollandais, le Moutermule et le Hibou-de-la-Grange et le Duaersol qu'il rançonna.

Il amena ensuite son convoi de poudre à Dunkerque, passant en vue de plusieurs vaisseaux de guerre envoyé pour s'opposer à son passage qui n'osèrent pas l'attaquer. Dans le même mois l'Alcyon ressortit de Dunkerque et prit un dogre le Hust chargé de planches et de morues.

Année 1690

Le 1er janvier 1690

Ordre donné à Jean Bart, alors en croisière avec l'Alcyon, le .Capricieux et l’Opiniâtre, de rejoindre immédiatement la rade de Dunkerque, à l'effet d'attendre des instructions pour une mission importante.

Le 6 janvier 1690

Rappelé de croisière, Jean Bart va, avec sa division légère, se ranger sous le pavillon du lieutenant-général d'Ainfreville qui, avec 27 navires, conduisit en Irlande un renfort de 7000 soldats.

Le 29 avril 1690

Lettre du roi à Jean Bart, au sujet de la navigation de l'escadre dont le commandement lui est confié.

Le 23 juin 1690

En 1690, Tourville ayant été chargé par Louis XIV du commandement en chef de l'armée navale destinée à agir contre l'Angleterre et la Hollande, la flotte française se rassembla à Brest. Elle était forte de 70 vaisseaux de ligne, de 5 frégates légères, de 18 brûlots et de 5 galères. Le corps de bataille était sous les ordres de Tourville. L'avant-garde était commandée par Châteaurenault. Jean Bart en faisait partie. Il montait l’Alcyon, l'une des frégates de chasse destinées à éclairer l'avant-garde et à porter les ordres des pavillons pendant le combat. La flotte appareilla de la rade de Brest le 23 juin 1690.

Le 10 juillet 1690

La rencontre entre l'armée navale de Tourville et la flotte coalisée Anglo-Hollandaise eut lieu le 10 juillet. L'action qui s'engagea, en vue du cap Béveziers, dura huit heures. L'Alcyon, commandée par Jean Bart, qui, envoyé à la découverte le 6, avait compté 57 bâtiments ennemis, prit une part notable à cette célèbre bataille, dans laquelle la victoire demeura aux Français, qui rasèrent complètement 12 des vaisseaux de leurs ennemis, mais ne purent parvenir, à cause du calme et du jusant, qu'à prendre un vaisseau hollandais de 68 canons. Tourville poursuivant l'ennemi, après son premier succès, fit brûler, échouer et couler plus de 20 vaisseaux anglo-hollandais.

Le 16 juillet 1690

Dans une lettre datée du 16 juillet, devant la Rye, six jours après le combat de Bévéziers, Tourville écrivait, à Seignelay : « Je fais passer le sieur Bart à Dunkerque, avec la flûte chargée de canons ».

 Le 28 juillet 1690

Ordre donné à Jean Bart de se rendre dans les eaux d'Hambourg pour escorter et ramener à Dunkerque deux bâtiments chargés de poudre, d'armes et de cuivre achetés pour le compte du Roi .

Le 9 août 1690

L'Alcyon, commandé par Jean Bart, étant proche du Doggers-Bank, prend un bâtiment hollandais, le « Coq », qui venait de Russie, avec un chargement de planches. Après l'avoir gardé jusqu'au 11, il le rançonna.

Le 17 août 1690

L’Alcyon, commandé par Jean Bart, étant en vue d'Heligoland, prend un bâtiment de Hambourg, « l'Abraham », qui revenait de la pêche de la baleine. Il fut rançonné.

Le 19 août 1690 Sous le commandement de Jean Bart, l'Alcyon s'empare du « Roi-Salomon », navire de Hambourg, revenant de la pêche de la baleine. Il fut rançonné.

Le 30 août 1690

L'Alcyon, commandé par Jean Bart, s'empare de quatre bâtiments hollandais : « Soleil », « Roi-David », « Patriarche » et « Espérance » ; ils furent rançonnés.

Le 35 août 1690

L'Alcyon, sous le commandement de Jean Bart, s'empare de « l'Ours Blanc », de la « Mouche Dorée », du « Roi-David » et de « la Concorde ». Ces quatre bâtiments furent mis à rançon.

Le 3 septembre 1690

A cinquante lieues, au large des Sorlingues, l'Alcyon, commandé par Jean Bart, s'empare, après cinq heures de chasse, de « la Notre-Dame-de-la-Conception », navire portugais.

Le 17 septembre 1690

Jean Bart, commandant l'Alcyon, adresse au Ministre un rapport sur les prises faites par lui les 9,11, 17, 19, 20, 25 août 1690. Ces prises, au nombre de douze, donnèrent lieu à rançons, dont le total encaissé par le trésorier de la Marine à Dunkerque était très important.

Le 25 septembre 1690

Par une lettre datée de Dunkerque, Jean Bart remercie de Seignelay de lui avoir fait donner le commandement de quatre frégates. En remplacement du Maure, il demande le

Modéré, Avec ce dernier bâtiment, l' Alcyon, le Tigre et les Jeux, il espère faire de bonnes prises .

Année 1691

Le 21 mai 1691

Mémoire sur l'emploi des vaisseaux du roi qui sont à Dunkerque. On demande à l'intendant Patoulet d'examiner «avec beaucoup de secret et avec  Jean  Bart  la capacité et bonne volonté  de ce qu'il est possible de faire pour organiser une croisière nuisible à l'ennemi ».

Le 30 mai 1691

Dépêche à Patoulet pour presser l'armement des bâtiments commandés par Jean Bart. Le Ministre charge l'Intendant «d'assurer Bart que Sa Majesté ne trouvera pas mauvais qu'il n'attaque pas des convois de 64 à 60 pièces, lorsqu'il n'aura que des vaisseaux au-dessous-de cinquante. Elle trouverait même mauvais qu'il se commit, avec des forces inégales » .

Le 9 juin 1691

Liste des officiers choisis pour servir sur les bâtiments de l'escadre commandée par Jean Bart. Les navires suivants étaient désignés : la Perle, commandée par Jean Bart, le Comte, l'Emporté, l'Alcyon, le Tigre, les Jeux, l'Hercule et la Sorcière.

(La composition des escadres de Jean Bart de 1691 à 1697 figure  dans un article qui suit)

Le 25 juin 1691

Tourville à la tête de sa puissante armée navale, sort de Brest. Dans cette flotte, Jean Bart commandait le vaisseau « l'Entendu », armé de 70 canons et monté par 400 hommes d'équipage.

Il prit part sur ce navire à la fameuse campagne du « Large », qui a immortalisé Tourville; elle ne fut pourtant, l'occasion d'aucun grand combat naval ; son éclat fut tout entier dans la science et dans la tactique.

Le 27 juin 1691

Nouvelle liste des officiers choisis pour embarquer sur l'escadre de Jean Bart, qui commande « l'Alcyon » au lieu de « la Perle ». Ce dernier bâtiment ne fait plus partie cde cette force navale ainsi que « l'Emporté »; ils sont remplacés par « l'Aurore » et « la Bâilleuse ».

Le 14 juillet 1691

Jean Bart chargé d'une mission difficile est retenu sur rade par le calme. Il compte partir malgré les escadres ennemies qui gardent l'entrée.

Le 15 juillet 1691

Bart est retenu par des vents de N.-N.-E. Il compte passer malgré les 30 bâtiments ennemis en croisière devant Dunkerque.

Le 16 juillet 1691

Jean Bart attend un vent favorable pour quitter la rade. Les vaisseaux ennemis sont au nombre de 37.

Le 25 juillet 1691

Jean Bart qui, au retour de sa campagne de la Manche, sous Tourville, avait insisté de nouveau sur l'efficacité de la création d'une escadre de course composée de bâtiments légers, fut enfin écoulé et le ministre Phelypeaux, comte de Pontchartrain, le chargea  de préparer à Dunkerque l'armement des bâtiments dont il aurait le commandement en chef.

Vers le milieu de juillet 1691, cette escadre était prête à mettre à la voile.

Mais le port de Dunkerque était bloqué par 37 vaisseaux de guerre anglais et hollandais.

Le 25 juillet, la nuit étant obscure, Jean Bart déjoua la surveillance des ennemis avec une audace remarquable et força le blocus à la tête de son escadre qui se composait de sept frégates et d'un brûlot.

Jean-Bart, qui était à la tête de l'escadre, dit aux autres capitaines de  le suivre et de l'imiter. Il passa par un des intervalles entre les vaisseaux ennemis, lâcha ses deux bordées de canon : les autres l'imitèrent. Jean-Bart était en pleine-mer, et les ennemis dans leur surprise, n'avaient pas encore songé à l'attaquer. Au point du jour il se trouva hors de leur vue.

Le lendemain l'Intendant de la marine, annonçant le départ de Jean Bart, disait au Ministre : « Je vous donnerai avis du passage de M. Bart cette nuit, à travers 37 vaisseaux des ennemis dont 18 ou 20 lui donnent à présent chasse, et je crois assez inutilement M. Bart a été près de 15 jours dans la rade sans que les ennemis aient jugé à propos de venir l'attaquer ; les vaisseaux de son escadre n'étant pas plus de 40 pièces ; ils sont sortis du port le boutefeu à la main ».

Le 27 juillet 1691

L'ennemi avait en vain donné la chasse à l'escadre de Jean Bart qui, le 26 au matin, put reprendre une barque longue de Dunkerque capturée par les Anglais. Le même jour il envoya reconnaître six navires qui faisaient la même route que lui. Il apprit que c'étaient quatre bâtiments de commerce anglais richement chargés pour la Russie et escortés par deux frégates de guerre de 40 à 50 canons. Toute la nuit il navigua dans leurs eaux. Le 27, dès l'aube, il attaqua l'une des frégates et l'enleva à l'abordage après une heure de combat. Une heure plus tard il forçait la seconde à amener son pavillon et amarinait successivement les bâtiments marchands. Il fit convoyer ses prises jusqu'au port de Bergen (Norvège) par un de ses navires et continua sa croisière.

Le 28 juillet 1691

Quatre-vingt, busses et dogres hollandais tombent au pouvoir de l'escadre de course de Jean Bart. Ces bâtiments revenaient de la pêche aux harengs.

Deux bâtiments de guerre les escortaient. Jean Bart les prit sans peine et mit le feu à toute cette flottille, après avoir fait passer sur ses frégates les hommes qui composaient les équipages.

Le 31 juillet 1691

L'escadre légère de Jean Bart mouille sur la côte d'Angleterre, près de Newcastle. Avec toutes les chaloupes, Bart mit à terre cent hommes sous le commandement de Forbin et donna l'ordre à celui-ci de ravager le pays. Ce dernier livra aux flammes un beau château et les trois villages de Draidge, Widdrington et Chilborne Les anglais n'opposèrent aucune résistance et Forbin se retira sans avoir perdu un seul homme.

Le 1er août 1691.

Du  1er au 28 août, Jean Bart, avec son escadre de course, parvint à s'emparer d'un navire de guerre chargé d'un convoi de dix bâtiments marchands et de quarante-quatre bateaux de pêche, Plusieurs de ces navires furent soit rançonnés soit, brûlés et les autres conduits à Bergen.

Le 13 septembre 1691

Du 13 au 28 septembre, Jean Bart avec une petite escadre de course s'empare dans la mer du Nord de vingt-six dogres et bateaux de pêche qui furent rançonnés ou brûlés.

Le 24 octobre 1691

Jean Bart, sur l'Alcyon, à la tête d'une escadre légère, composée de sept frégates et d'un brûlot, malgré trente-sept bâtiments anglo-bataves qui, depuis quinze jours, le bloque, enlève, quatre navires anglais richement chargés et met le feu à quatre-vingts autres bâtiments du commerce.

Le 10 novembre 1691

Dépêche ministérielle adressée à l'Intendant Paloulet, lui prescrivant de faire une enquête sur le pillage des prises et sur une plainte portée contre Jean Bart pour ses violences contre un Ecrivain de ses vaisseaux, qui pourrait bien n'être pas fondée.

Le 15 novembre 1691

Lettre de l'Intendant Patoulet, au Ministre, relative aux prises pillées pendant la campagne de l'Escadre Légère. Aucun reproche ne peut être adressé à Jean Bart.

 Le 29 novembre 1691

Jean Bart est mouillé à l'Est de la rade avec une prise Le Tigre et la Railleuse avec l'autre prise sont mouillés devant Gravelines.

Le 2 décembre 1691

La croisière de Jean Bart ne prit fin que le 2 décembre 1691 et l'on a estimé a 80 le nombre des busses et dogres hollandais dont l'escadre se rendit maître.

Le 12 décembre 1691

Dépêche adressée à Jean Bart pour lui dire de venir rendre compte au Roi de sa conduite  suite à sa déclaration et de celle des officiers et écrivains de l'escadre qu'il commandait  au sujet de prises faites dans la mer du Nord et vendues à Bergen. On estime que la plainte portée contre lui n'est pas fondée.

Le 31 décembre 1691

Dépêche à l'Intendant Patoulet, au sujet de la plainte portée contre Jean Bart : après le reçu de ses informations on ne peut convaincre les sieurs Bart et Forbin des faits qui ne sont pas suffisamment établis.

Année 1692

Le 11 avril 1692

Lettre du Roi à Jean Bart pour lui donner le commandement de l'Alcyon.

 Le 10 mai 1692

De Pontchartrain remercie Jean Bart de l'envoi d'une lettre datée du 4 et d'une carte des bancs de Flandre qu'il lui avait demandé de dresser pour son usage.

Le 13 juin 1692

Comme l'accident, arrivé à une partie des vaisseaux du Roi, après le combat que M. de Tourville a donné contre les ennemis, ne laisse plus aucun lieu d'espérer de pouvoir faire la descente en Angleterre, le Ministre informe Jean Bart et Patoulet que la mission confiée à l'Alcyon, à l'Hercule et à quatre bâtiments légers n'aura pas lieu et que Jean Bart doit se préparer à aller croiser dans la mer du Nord, avec les frégates légères disponibles.

Le 25 juin 1692

Jean Bart espère sortir de la rade, malgré les croisières ennemies. Il ira croiser sur les côtes d'Ecosse puis se retirera à Rochefort.

Le 24 octobre 1692

« M. Bart est parti à midi. Il rencontrera certainement une flotte de trente ou quarante navires ou une autre de vingt-six » écrivait Patoulet au Ministre.

Le lendemain, Jean Bart poursuivit à coup de canon le bâtiment sur lequel, Guillaume III, qui s'était embarqué à Orange-Polder, passait en Angleterre.

Le 24 décembre 1692

Instructions du Roi et Lettre à Jean Bart pour lui prescrire de transporter en Suède et en Danemark le comte d'Avaux et M. Bonrepaux.

Le 30 décembre 1692

L'escadre de Jean Bart composée du Comte, de l'Alcyon, du Tigre,  de l'Hercule et de la Naïade, prend la mer pour porter en Danemark et en Suède, les ambassadeurs.

Année 1693

Le 1er Mars 1693

Jean Bart est nommé au commandement du Maure, qu'il devait prendre à Brest. Il s'embarqua immédiatement comme passager sur le Prompt, capitaine de Beaujeu, pour se rendre à sa destination.

Le 16 mars 1693

On lit dans le journal de Dangeau : « Le capitaine Bart, qui a mené nos ambassadeurs de Suède et e Danemark, sans qu'il leur soit arrivé aucun accident, est revenu à Dunkerque. »

Le 24 mars 1693

Dans une lettre, datée de Dunkerque, adressée par le capitaine de vaisseau de Beaujeu à M. de Valincourt, secrétaire général du Ministère de la Marine, il est dit : « Il n'est pas vrai que M. Bart ait été à Paris; il n'est point parti d'ici. Il monte un vaisseau dans le corps d'armée et s'en va à Brest, la cour lui ayant laissé le choix ou de passer sur mon vaisseau en qualité de capitaine en second, ou de s'en aller sur une simple frégate ; il a pris le dernier parti. »

 Le 2 avril 1693

Un arrêt du Conseil des prises prononce la confiscation, au profit du roi, de sept bâtiments capturés en mer du Nord, par l'escadre commandée par Jean Bart : la Traisselle ou Constant-Marie, la Fortune ou le Roi-Ebnée, le Guillaume-et-Marie, la Vierge-Marie, la Rose, la Trompette. Tous ces navires anglais et hambourgeois formaient un convoi sous la protection du Tigre, armé de 36 pièces de canon.

Le 30 avril 1693

Une dépêche ministérielle informe Jean Bart de la mission de confiance que lui donnait Louis XIV.

Il s'agissait de faire passer en Ecosse un certain nombre de nobles, partisans de Jacques II, qui avaient l'espoir de soulever en sa faveur une partie de leurs compatriotes, et de faire ainsi une diversion favorable à la cause des Stuart.

Le 15 mai 1693

Ordre à Jean Bart de débarquer du Maure, et de prendre le commandement du Glorieux, avec lequel il se mit sous les ordres de Tourville et prit part à la bataille de Lagos où nos marins vengèrent l'échec de la Hougue(1692).

Détaché de la flotte pour aller à la découverte, Jean Bart rencontra, non loin de Faro, six navires hollandais, l'un de 56 canons, et les autres de 44, 36, 28, 26 et 24 pièces, tous richement chargés. Il les fit échouer et brûler.

Le 26 mai 1693

Louis XIV avait donné à Tourvillle, pour lui permettre de venger le désastre de la Hogue (29 mai 1692), le commandement d'une nombreuse flotte, composée de 71 vaisseaux, de plusieurs brûlots et de vingt bâtiments de charge.

Cette armée navale sortit de Brest le 26 mai 1693.

Le Glorieux, vaisseau de 62 canons, que commandait Jean Bart, en faisait partie.

Le 28 juin 1693

La brillante affaire de Lagos, près de Saint-Vincent, dans laquelle Tourville, qui commandait, se couvrit de gloire, vengeait la marine française de son échec de la Hougue. L'amiral Rook perdit le 28 juin près de cent navires. Jean Bart, à lui seul, avait enlevé six bâtiments de vingt-quatre à cinquante canons, richement chargés.

Il était allé faire ces prises près de Faro après avoir pris part à l'affaire de Lagos. Ayant alors rejoint la flotte, il se rendit avec elle à Toulon, où il désarma le Glorieux, de 62 canons.

Le 13 août 1693

Instruction donnée à Jean Bart pour aller croiser dans le Nord avec les frégates Comte, Alcyon, Hercule et Tigre.

Le 2 septembre 1693

Le capitaine de vaisseau Jean Bart et son fils, garde de la marine, débarqués, après le désarmement du Glorieux à Toulon, reçoivent l'ordre de rallier Dunkerque.

Peu de jours auparavant, Cornil Bart sur la chaloupe du Glorieux avait, avec quarante-six autres embarcations de l'escadre de Tourville, contribué dans la rade de Malaga, à la prise de nombreux bâtiments ennemis.

Le 2 octobre 1693

Le Ministre informe Jean Bart, revenu à Dunkerque, que le Roi lui destine le commandement de six frégates, pour faire une croisière pendant l'hiver.

Le 13 novembre 1693

Jean Bart sort en croisière faisant route pour la Norvège, avec le Comte, le Tigre et plusieurs autres bâtiments. Il ramenait bientôt de Vleker en France un convoi de bâtiments chargés de grains.

Le 16 novembre 1693

Jean Bart sorti de Dunkerque le 24 octobre, avec quatre frégates, le Comte qu'il commandait, l'Alcyon, capitaine de Saint Clair, l'Hercule, capitaine de Maisonnette et le Tigre, capitaine Perrier, pour surprendre la flotte hollandaise, la rencontra, le 16 novembre ; quoique le convoi fut escorté par trois bâtiments de guerre, d'une artillerie supérieure à la sienne, il l'attaque sans hésiter.

Le combat fut terrible. Jean-Bart prit à l'abordage le vaisseau ennemi armé de 48 pièces commandé par le capitaine du Pont qui perdit la vie, ainsi que le capitaine Broeder, commandant le Krispskerken, de 36 canons. Tout le convoi composé de quatorze bâtiments marchands richement chargés fut également capturé avec également une petite frégate de 16 canons.

Le 29 novembre 1693

Le Ministre accuse réception à Jean Bart de son rapport sur le combat qu'il a livré à la flotte hollandaise. « J'en ai rendu compte au Roi et sa Majesté m'a ordonné de vous faire savoir qu'elle est satisfaite de la conduite que vous avez tenue dans ce combat et quelle est bien persuadée que vous avez fait tout ce qui a pu dépendre de vous pour enlever les deux convois qui se sont sauvés et pour faire un plus grand nombre de prises... »

Le 20 décembre 1693

M. d'Avaux, qui s'en va ambassadeur en Suède et M. de Bonrepaux qui s'en va ambassadeur au Danemark, ont pris congé du roi. Ils vont s'embarquer à Dunkerque et seront conduits par le capitaine Bart qui connaît ces mers-là mieux que personne.

de Bonrepaux et le comte d'Avaùx, arrivés à Dunkerque, le 24 décembre.

Le 24 novembre 1693

 Après un mois d'absence, Jean Bart rentre avec les prises faites dans le combat, du 16 novembre.

 ll s'empressa de faire mettre en état ses trois meilleurs navires et alla avec eux à la rencontre d'une flotte hollandaise venant de la Baltique et convoyée par trois vaisseaux de guerre plus forts que les trois frégates dont il disposait. Bravement il attaqua le plus grand des bâtiments de l'escorte et s'en rendit maître; les deux autres prirent la fuite et Jean Bart ramena, à Dunkerque la flotte entière chargée de seigle, d'orge et de goudron.

 Le 15 décembre 1693

Jean Bart croisant dans la mer du Nord avec l'escadre légère de six bâtiments qu'il commandait et se trouvait à la hauteur du Dogger-Bank, rencontre deux vaisseaux de guerre anglais. Ces bâtiments Milfort et Warington accompagnaient de Norvège en Angleterre un convoi de munitions achetées pour le compte du prince d'Orange.

Jean Bart s'en empara et le lendemain 16, il prit un troisième bâtiment anglais, le Prince-de-Galles, qu'il conduisit, ainsi que ses deux autres prises à Vleker.

Embarrassé de ces navires, tellement désemparés qu'ils pouvaient à peine tenir la mer, Jean Bart ne conserva que le Milfort qui, après réparation à Dunkerque fut admis parmi les bâtiments de la flotte de guerre. Il ordonna de brûler le Prince-de-Galles. Quant au Warington, il le dépouilla de ses munitions et des 24 canons qu'il portait, puis vendit sa coque.

Année 1694

Le 1er février 1694

« Provisions de chevalier de Saint-Louis pour  le sieur Baert, capitaine de vaisseau, capitaine de frégate et lieutenant de vaisseau depuis 15 ans ».

Signées : Louis.

Le 5 février 1694

Jean Bart, étant sur la rade : de Yleker, donne l'ordre à Vandermeerch, son parent, de prendre le commandement de la prise le Milfort, pour la conduire en France.

Le 13 mars 1694

Jean Bart, venant de Brest, arrive à Dunkerque avec son escadre pour y embarquer les matelots et les vivres qu'on y tenait tout prêts, afin de les transporter dans d'autres ports de France. Il avait  rencontré  treize vaisseaux de guerre anglais qui croisaient à la hauteur de Zélande et, quoiqu'il n'en eut que six, il continua hardiment sa route sans qu'ils osassent l'attaquer.

Le 19 avril 1694

Jean Bart, nommé chevalier de Saint-Louis, prête serment à Versailles entre les mains du Roi.

 Le 29 mai 1694

« Mémoire pour servir d'instruction au sieur Bart, commandant l'escadre que le Roy fait armer à Dunkerque. » confiance que Sa Majesté prend en sa capacité, sa bonne volonté et son affection pour son service fait qu'elle ne lui prescrit rien de particulier sur cela ni sur les autres services qu'elle espère qu'il trouvera le moyen de lui rendre ».

Le 2 juin 1694

Lettre de l'Intendant Patoulet, contenant les objections qu'il formule sur les instructions du Roi du 29 mai.

 Peu de temps après son retour de la Cour, où il avait été prêter serment entre les mains du Roi, comme chevalier de Saint-Louis, Jean Bart reçut du ministre de Pontchartrain une instruction sur la mission importante qui lui était confiée d'aller au-devant de cent et quelques navires chargés de grains en Norvège, qui étaient impatiemment attendus en France où sévissait une grande famine.

Dans ce mémoire on lui disait notamment : « Comme Sa Majesté sait qu'il a une connaissance parfaite de tous les commerces que les ennemis font clans cette étendue des mers, aussi bien que du temps du départ et de l'arrivée des flottes, tant d'Angleterre que de Hollande et de Hambourg, elle n'entrera dans aucun détail à cet égard avec lui... La confiance que Sa Majesté prend en sa capacité, sa bonne volonté et son affection pour son service, fait qu'elle ne lui prescrit rien de particulier sur cela ni sur les autres services qu'elle espère qu'il trouvera le moyen de lui rendre ». En conséquence de ces instructions Jean Bart avait mis à la voile le 28 juin et le lendemain il livra le combat qui l'a immortalisé.

Le 29 juin 1694.

Le lendemain de son départ de Dunkerque, l'escadre commandée par Jean Bart rencontra entre le Texel et la Meuse les navires marchands au-devant desquels elle était envoyée pour les protéger et les escorter. Jean Bart fut plus étonné qu'effrayé de voir que ce convoi était déjà tombé au pouvoir de huit vaisseaux de guerre hollandais, dont l'un portait pavillon de contre-amiral et qui avait a mariné tous les navires de commerce, après en avoir fait sortir les capitaines. Les chances n'étaient pas égales. Jean Bart n'hésita pas cependant ; il mit en panne à deux portées de canon des vaisseaux de guerre ennemis et assembla en conseil les capitaines sous ses ordres ; il n'eut pas de peine à faire ressortir devant ceux qui l'écoutaient la grandeur et l'opportunité d'un engagement et à faire passer dans tous les cœurs le généreux dévouement dont il était animé. Tous les commandants français convinrent avec lui qu'il fallait brusquer l'affaire, sans donner le temps aux ennemis de se reconnaître.

Jean Bart les renvoya aussitôt en leur recommandant d'aborder chacun un vaisseau. Mais comme, outre la supériorité en nombre de canons, l'escadre hollandaise avait pour elle un vaisseau de plus que l'escadre de France, Jean Bart ordonna à la flûte Portefaix, commandée par le lieutenant de la Bruyère, avec un équipage de 120 hommes, de donner de l'occupation à ce vaisseau. Jean Bart arriva sur les Hollandais, pendant que deux vaisseaux de guerre danois et suédois, qui avaient servi de première escorte au convoi et n'avaient pas même essayé de le défendre, restaient spectateurs de l'action.

Les chefs des deux escadres se cherchaient et avaient l'un et l'autre dessein de s'aborder ; aussi se furent ils bientôt rejoints. Le Maure et le Prince-de-Frise, l'un portant Jean Bart, l'autre le contre-amiral Hiddes de Frie, ne formaient plus pour ainsi dire qu'un seul et même pont, d'abord divisé en deux camps, puis théâtre d'une effroyable mêlée où la place resta en moins d'une demi-heure aux Français. Le contre amiral hollandais était atteint de six blessures, dont trois mortelles ; son second était étendu  mort sur le pont, et ses deux lieutenants étaient aussi percés de plusieurs coups.

Non content de cette première et glorieuse prise, le Fortuné, sur lequel Jean Bart était passé, menant la tête de l'escadre de France, aborda un autre vaisseau ennemi et s'en rendit également maître.

Pendant ce temps, les autres bâtiments français couraient de même à l'abordage. Le Mignon enleva un vaisseau de 50 canons ; l'Adroit, au moment où il allait contraindre un autre bâtiment à se rendre, se vit attaquer par un vaisseau de 54 pièces, auquel il n'aurait peut-être pas pu résister si le Fortuné n'était pas venu à son aide. Ce qui restait de l'escadre ennemie avait déjà disparu. Jean Bart s'assura aussitôt du convoi, amarina ses prises et prit la route de France.

Le convoi de grains de cent dix bâtiments marchands pris par Jean Bart fut ramené en France, ainsi que trois vaisseaux de guerre hollandais capturés. Quarante bateaux marchands entrèrent à Dunkerque. Les soixante-dix autres furent dirigés sur le Havre et Dieppe. Jean Bart avait fait 469 prisonniers dont 14 officiers. Une médaille fut frappée pour conserver le souvenir de ce combat.

Jean Bart envoya son fils Cornil et son bean-frère Vandermersh porter à la cour les pavillons pris, ainsi que son premier rapport

Les Hollandais furent mis en déroute et, dès lors, Jean Bart avec toute son escadre, se jeta à travers les vaisseaux ennemis, faisant amener les uns à coups de canon, détachant des chaloupes sur les autres pour les brûler.

Il était ainsi occupé, quand on l'avertit qu'à deux lieues de là treize gros bâtiments venaient sur lui vent arrière. Les ayant reconnus lui-même pour des bâtiments de guerre, dont plusieurs avaient plus de 60 canons, il mit en panne et fit signal aux bâtiments de son escadre de se rallier autour de son pavillon. Il retira les équipages mis sur les prises amarinées, fit passer ses prisonniers au nombre de 1200 sur un navire  pour le renvoyer en Hollande après avoir encloué ses canons et mouillé ses poudres, puis il donna l'ordre de brûler les quatre autres vaisseaux hollandais dont il était le maître. Tous ces préparatifs se firent à la vue de la nouvelle escadre ennemie. Ce ne fut qu'aux tourbillonnements de la flamme qui consumait, les vaisseaux de leur nation que les Hollandais de la nouvelle escadre manœuvrèrent pour s'approcher des Français. Mais Jean Bart les défiant encore, resta en place jusqu'à ce qu'il ait vu la dernière de ses quatre prises consumée jusqu'à la quille. Alors seulement il se relira doucement, à petites voiles, devant l'ennemi confondu de la fierté d'une telle manœuvre et qui faisait mine de le suivre, mais avec l'intention de ne pas l'atteindre.

Après sa belle campagne si heureuse pour la France, Jean Bart revint à Dunkerque, non sans passer encore à travers 33 bâtiments anglais et hollandais qui voulaient lui barrer la route.

Le 7 juillet 1694

Cornil Bart est nommé enseigne de vaisseau  pour compter du 1er du mois.

Même date

Le Ministre félicite Jean Bart, au nom du Roi, sur le combat du 29 juin.

Le 11 juillet 1694

Second rapport de Jean Bart au ministre de Pontchartrain sur le combat du 29 juin. La barque longue, commandée par de Chamblaye, envoyée pour reconnaître l'ennemi, essuya le premier feu ; de Court, de la Bruyère, premier lieutenant du Maure, nommé au commandement du Portefaix, essuya les bordées de quatre bâtiments. Le Comte cassa ses grappins sur le vaisseau abordé par le Fortuné. Le Mignon aborda deux fois et enleva son vaisseau ennemi, l'Adroit aborda un bâtiment ennemi et fut dégagé par le Fortuné cle l'attaque clu second vaisseau ennemi. Le Gerzè fit aussi un abordage, mais ses grappins ne tinrent pas. Après cela les Hollandais prirent la fuite.

Le 13 juillet 1694

Jean Bart appareille de Dunkerque avec quatre navires et va croiser sur les côtes anglaises. Ayant rencontré une flotte de 24 voiles hollandaises, il la poursuivit. Trois navires de guerre de 42, 24 et 16 canons convoyaient les bâtiments marchands. Jean Bart s'adresse au plus fort et maltraite tellement la frégate de 42 pièces qu'il la met hors de combat après l'avoir canonnée une demi heure. Elle coula avec 200 hommes d'équipage et un riche chargement composé de 24 caisses de lingots d'or et d'argent, le tout estimé plus d'un million. Les deux autres frégates furent forcées de s'échouer.

Le 13 juillet 1697

De Maurepas (Jérôme de Pontchartrain) écrit, à Jean Bart de se tenir prêt avec son escadre pour remplir une mission. (Il s'agissait de transporter le Prince de Conti à Dantzick).

Le même jour, Ceberet, intendant à Dunkerque, reçut des instructions pour la bonne formation des équipages des bâtiments commandés par Jean Bart.

Le 14 juillet 1694

Le Ministre annonce à Jean Bart que le Roi vient de lui accorder des lettres de noblesse pour lui et sa postérité.

Le 31 juillet 1694

Le Ministre informe Jean Bart que le Roi a accordé une médaille d'or au contremaître de son bord qui a enlevé l'enseigne et le pavillon de poupe du contre-amiral hollandais, lors du combat du 29 juin.

Le 24 juillet 1694

Du Mesnil, écrivain principal à Dunkerque, est chargé des fonctions de Commissaire à la suite de l'escadre commandée par Jean Bart.

Le 4 août 1694

Louis XIV accorde à Jean Bart des armes de noblesse. Les termes dans lesquels la lettre royale est conçue sont à la louange du héros. Elle relate les belles actions de Jean Bart, depuis qu'il avait eu le commandement d'une galiote armée en course.

Le Roi  pour la considération particulière qu'il fait de sa valeur, lui permettait d'ajouter aux armoiries qu'il lui accordait une fleur de lys d'or sur fond d'azur.

En lui délivrant ses lettres de noblesse, Louis XIV disait encore: « De tous les officiers qui ont mérité cet honneur, nous n'en trouvons point qui s'en soit rendu plus digne que nostre cher et bien aimez le sieur Jean Bart. »

Le  19 août 1694

Jean Bart reçoit son brevet de Chevalier de Saint-Louis.

 Le 2 mai 1694 Liste des officiers de marine choisis par le Roi, pour servir sur l'escadre commandée par Jean Bart.

Le 15 novembre 1694

Jean Bart monté sur le Maure sort en croisière avec la Gerzé, le Mignon, l'Adroit et le Comte. Dans cette nouvelle campagne il n'eut pas de combat à soutenir, mais il put ramener en France un grand nombre de bâtiments chargés de blé, dont il se rendit maître à la sortie du Skàgérak. Le roi Guillaume passant de Hollande en Angleterre au moment où Jean Bart venait de prendre la mer n'osa pas faire arborer son pavillon sur le bâtiment qui le portait.

 Le 18 novembre 1694

Dans les premiers jours de novembre, Jean Bart avait été de nouveau en Norvège, pour y chercher 17 bâtiments chargés de blé qu'il avait pu ramener en France sans combat cette fois. 

 Année 1695

Le 5 janvier 1695

Ayant échappé à dix-huit bâtiments de guerre anglais lancés à sa recherche, l'escadre de Jean Bart mouille en rade de Dunkerque, ramenant un convoi de dix-sept navires chargés de blé.

Le 8 janvier 1695

Jean Bart obtient un congé après le désarmement de son escadre.

Le 13 janvier 1695

Jean Bart qui, au commencement de l'année, était sorti de Dunkerque avec la frégate la Boy aie, prend, devant l'île des Chelmys, la Ville de Paris, galiote chargée cle grains.

Le 7 avril 1695

Louis XIV fit faire, par les soins du lieutenant général civil et criminel de  l'Amirauté de Dunkerque, une enquête sur Jean Bart, sa famille et ses biens. Le procès-verbal de cette enquête, signé du curé de Saint-Eloi et de quatre notables de la ville, est intéressant à consulter. Il prouve le désintéressement du grand corsaire qui, malgré les nombreuses prises faites dans le cours de sa carrière, n'avait amassé aucune fortune.

11 août 1695

La flotte anglo-batave qui, sous le commandement du vice-amiral Showel, avait tenté en vain de s'emparer de Dunkerque en 1694, voulut une seconde fois essayer de bombarder ce port et arriva en vue le 4 août 1695, conduite par l'amiral Berkley. Elle se composait de 112 voiles, dont 60 prirent part à l'action. Le 11, à 8 heures du matin, le feu fut ouvert et alors commença un long et terrible bombardement. Jean Bart avait le commandement du fort de Bonne-Espérance, situé à l'ouest du port. C'était l'endroit le plus exposé. Il était accompagné de son fils François-Cornil. La victoire resta aux Dunkerquois et l'ennemi, très éprouvé, se retira le soir de ce même jour.

Une médaille fut frappée pour éterniser ce glorieux souvenir ; elle a pour légende : Bunkerca illoesa, avec la date de 1695. Peu après, Jean Bart obtenait une pension et Cornil, qui n'avait pas encore 19 ans, était fait lieutenant de vaisseau, à compter du 1er janvier 1696.

Le 26 décembre 1695

Le Roi accorde au capitaine de vaisseau Jean Bart « en considération des services distingués qu'il a rendus clans la marine et pour lui donner moyen de les continuer», une pension annuelle de deux mille livres.

Année 1696

Le 13 janvier 1696

On lit dans la Gazelle de France, de la Haye, le 12 janvier 1696 : « Les armateurs français causent des pertes si fréquentes au commerce que la plupart des provinces sont obligées de consentir à l'armement de 25 frégates destinées à la garde des côtes et à la sûreté du commerce ». Ce sont bien là, les vingt, trente, quarante bâtiments anglo-hollandais dont Jean Bart, selon l'Intendant de la Marine, avait quatre à cinq fois mis la surveillance en défaut.

Le 31 mars 1696

Liste des officiers choisis pour servir sur l'escadre cle Jean Bart, en armement à Dunkerque.

Le 23 mars 1696

Dans les premiers mois de 1696, Louis XIV avait voulu faire quelque diversion en Angleterre, en faveur de Jacques II. Dans chaque port, de nombreux bâtiments furent armés et un corps de débarquement de 16.000 hommes fut préparé.

Deux escadres devaient accompagner ces troupes :

l'une commandée par le lieutenant général de Nesmond,

l’autre  par Jean Bart. D'après l'ordre de la

cour ce dernier devait avoir sous ses ordres :

le Maure (44 canons), qui portait son pavillon ;

le Gerzé (40 canons), capitaine d'Oroigne ;

VA droit-(40 canons), capitaine Hurault de Yille-Luysan ; le Mignon (44 canons), capitaine chevalier de Saint-Pol-Hécourt ;

Valcion (38 canons), capitaine de Saint-Pierre ;

Le Comte (44 canons), capitaine Salaberry deBenneville;

le Milfort (36 canons), capitaine de Court de la Bruyère ;

le Tigre, brûlot, capitaine chevalier de la Pomarède.

Le commissaire Vergier, commissaire de l'escadre,

était embarqué sur le Maure.

Mais ce projet de descente en Angleterre ne put être mis à exécution et Jacques II dut rester en France. Tout avait échoué « comme il arriva toujours, dit Saint-Simon, aux projets de ce malheureux prince, qui revint à Saint-Germain, et les troupes retournèrent se rafraîchir, puis joindre les armées de Flandre ». Mais l'escadre de Jean Bart restait constituée et elle devait le 17 mai commencer sa belle croisière restée célèbre par le combat du Texel (18 juin).

Le 28 avril 1696

Jean Bart reçoit du roi ses instructions au sujet de la navigation qu'il allait entreprendre avec les bâtiments de l'escadre, dont il poursuivait l'armement depuis la fin de mars. Louis XIV, dans cette royale missive, assurait Jean liait de son entière confiance. 

Le 6 avril 1696

Une lettre de Boursin, gouverneur de la Citadelle à Dunkerque, indique que Jean Bart avait été choisi par Louis XIV, pour se joindre, avec son escadre de sept frégates, à une autre escadre commandée par le lieutenant général marquis de Nesmond, pour escorter 16.000 hommes de troupe en Angleterre, en vue d'une diversion en laveur de Jacques II. On sait que celle tentative échoua tant par quelques lenteurs de notre côté que par les mesures de sécurité prises par les Anglo-Hollandais.

lité, sa capacité et son affection pour son service.

Le 25 avril 1696

Au moment où Jean Bart allait prendre la mer pour entreprendre sa brillante croisière, de Pontchartrain, approuvant les projets arrêtés pour la campagne, écrit à l'intendant Céberet : « Je suis persuadé que Bart réussira, car, outre qu'il est très capable, il est aussi fort heureux ».

Le 17 mai 1696

Jean Bart qui avait conservé le commandement de l'escadre formée pour favoriser le débarquement de Jacques II en Angleterre et que Louis XIV chargeait de nouveau de convoyer des bâtiments chargés de grains achetés pour la France, sort à dix heures du soir du port de Dunkerque bloqué par 14 vaisseaux ennemis. Il passe, le boutefeu à la main, à travers 22 bâtiments de guerre anglais et inaugure brillamment ainsi sa mémorable campagne de 1696.

 16 juin 1696

« Il y a nouvelles de Hollande qui confirment que Jean Bart a pris quatre hollandais et qui ajoutent qu'on arme en ce pays-là trente vaisseaux ou frégates pour aller le chercher dans les mers du Nord »

Le 18 juin 1696

Jean Bart était depuis un mois en croisière dans la mer du Nord, lorsque sur les sept heures du soir, le 17 juin 1696, il découvrit à environ seize lieues au nord du Texel, une flotte de 80 navires marchands venant de la Baltique et convoyée par six vaisseaux de guerre hollandais.

Il avait sous ses ordres sept bâtiments de guerre et un brûlot. 

Toute la nuit, l'escadre française attendit et le lendemain, à la pointe du jour, elle se trouva à deux lieues sous le vent de la flotte marchande et de son escorte. Jean Bart ne se fut pas plutôt assuré de la route des ennemis qu'il donna le signal d'ordre de bataille et fit gouverner droit sur le principal bâtiment ennemi. Mais avant de l'atteindre, il en rencontra un de 24 canons qu'il força en un instant à amener son pavillon. 

Le 25 juin 1696

Le Roi a appris des nouvelles que reçurent MM. de Pontchartrain et de Croissy, que Bart avait trouvé auprès de Vlie cent trente vaisseaux marchands anglais ou hollandais revenant du Sud, escortés de cinq frégates que Bart a d'abord attaquées et s'en est rendu maître après deux heures de combat, où les deux commandants ennemis ont été tués et qu'ensuite il avait pris cinquante-cinq des vaisseaux marchands qu'il a brûlés, ne pouvant pas les emmener avec lui, Bart a fait mettre tous les équipages sur une des frégates prises et l'a envoyée en Hollande avec promesse que de là on la mènerait à Dunkerque et a retenu pour otages deux capitaines et quelques officiers. La perte des ennemis est grande ; on l'estime de six à sept millions. Cette nouvelle, qui est déjà arrivée en Hollande, y fait encore plus souhaiter la paix et l'on y a crié fort contre le prince d'Orange. L'action de Jean Bart s'est passée à la vue de l'escadre anglaisé qui cherchait Bart, lequel après avoir fini son affaire a pris le large vers le Nord où il va chercher encore une flotte qui vient de Moscovie ».

Le 26 juin 1696

Dangeau ajoute : « Le Roi témoigna hier beaucoup de joie de l'affaire de Bart et l'on est persuadé qu'il fera encore quelque chose.

 Le 1er août 1696

Le Roi félicite Jean Bart et les officiers sous ses ordres du succès remporté dans le combat du Texel.

Le 29 septembre 1696

Ordre de désarmer l'escadre de Jean Bart.

le1er octobre 1696

Lettre du commissaire Vergier, écrite de Dunkerque et relative à l'heureuse arrivée dans ce port des bâtiments de M. Bart.

Le 4 octobre 1696 Le Roi ayant fait remarquer que Jean Bart n'avait pas été aussi heureux dans sa campagne de 1696, que pendant les croisières précédentes, notre héros crut devoir, le 4 octobre, adresser au Ministre une relation succincte et sans signature, de sa navigation, mémorandum à placer sous les yeux du Roi et du comte de Toulouse, amiral de France.

Le 10 juin 1696

« Il y a nouvelles de Hollande qui disent que Jean Bart a pris quatre vaisseaux de guerre, qu'il les a amarinés pour aller au-devant de la flotte qui vient du Nord, composée de 250 navires marchands. On dit que cette aventure fait grand bruit en Hollande ».

Année 1697

Le 1er janvier 1697

Brevet de lieutenant de vaisseau accordé à François-Cornil Bart. (Ce brevet qui se trouvait dans la collection formée par A.-A. Monteil, et dont il fait mention dans son Traité des matériaux manuscrits de divers genres d'histoire, T. II, p. 22a, Paris, 1835), a été vendu à la salle Sylvestre, à Paris, le 26 novembre 1833.

 Le 3 janvier 1696

Duguay-Trouin était allé résolument au-devant d'une Hotte marchande de soixante voiles, escortée par deux vaisseaux de guerre anglais, le Nonsuch, de 50 canons, et le Boston, de 38 canons. Après une bataille longue et acharnée, il vit la flotte marchande se disperser et les deux vaisseaux d'escorte tombèrent en son pouvoir. Ce n'était pas une prise vulgaire, car sur le Nonsuch, (Sans-Pareil), on retrouva les brevets de capitaine de frégate de Jean Bart et de Forbin, qu'on y gardait comme un précieux trésor. Celait ce bâtiment en effet qui, le 22 mai 1689, avait fait prisonniers les deux célèbres marins. Il était digne de Jean Bart d'être vengé par Duguay-Trouin.

Le 8 janvier 1698

Félicitations du Ministre à Jean Bart pour le désarmement de son escadre, fait avec ordre et diligence.

Le 1er avril 1697

Jean Bart, à la suite de la glorieuse campagne de 1696, est nommé chef d'escadre de la province de Flandre. Les provisions de cette charge (déposées aujourd'hui aux archives de la ville de Dunkerque) portent « qu'il est juste cle joindre aux fonctions de chef d'escadre qu'il a si bien remplies, la qualité et les avantages qui en dépendent. » Jean Bart remplaçait le marquis de Langeron, qui venait d'être fait lieutenant général.

Le 10 avril 1697

Le Ministre annonce à Jean Bart sa nomination au grade de chef d'escadre et lui adresse ses félicitations.

 Le 26 mai 1697

Lettres d'attache aux provisions de Chef d'Escadre «pour le sieur chevalier Bart ».

Signées : L.-A. de Bourbon.

le3 août 1697

De Maurepas, ministre de la marine, fait connaître à Jean Bart la destination de l'escadre de Dunkerque, et donne des instructions pour l'embarquement et le transport du prince de Conti à Dantzick 

Le 13 août 1697 Les vins de la ville sont présentés à Jean Bart par le Magistrat de Dunkerque, à l'occasion de sa nomination comme chef d'escadre.

Le 17 août 1697

Le Ministre de la Marine envoie à Jean Bart ses instructions pour le transport en Pologne du prince de Conti.

Le 30 août 1697

De Maurepas, ministre de la marine, adresse, par une lettre confidentielle, les instructions du Roi pour le transport du prince de Conti, de Dunkerque à Dantzick.

31 août 1697

Trente-six vaisseaux de guerre ennemis et neuf galiotes sont mouillés en vue du port de Dunkerque et font bonne garde pour empêcher la sortie de l'escadre de Jean Bart qui allait transporter en Pologne le prince de Conti.

Le 28 août 1697

Le Ministre de la Marine de Maurepas prévient Jean Bart que le prince de Conti ne tardera pas à se rendre à Dunkerque pour prendre passage sur son escadre.

Le 2 septembre1697

Jean Bart informe de Maurepas, ministre de la marine, qu'il n'attend pour partir que l'arrivée du prince de Conti.

Le 3 septembre 1697

Lettre du Roi enjoignant à Jean Bart de transporter le prince de Conti dans un port de la Baltique.

A la même date « Jean Bart à qui le Roi avait envoyé neuf vaisseaux, en désarme quatre des plus grands et compte que la flotte (ennemie) ne saurait l'empêcher de passer avec les cinq autres, légers et bons voiliers. Ce désarmement fait espérer que la flotte anglaise sera moins sur ses gardes. En tout cas, Bart répond, toujours sur sa tête qu'il passera »

 

Le 6 septembre 1697

Jean Bart avait été chargé de la délicate mission de conduire à Dantzick le prince de Conti, élu roi de Pologne par le parti français de ce pays. Les alliés n'eurent pas plutôt avis de son prochain départ, qu'ils vinrent croiser au nord de Dunkerque avec de nombreux vaisseaux de guerre. On avait fait armer dix vaisseaux pour l'expédition de Jean Bart, mais il préféra des frégates fines voilières, répondant sur sa tête qu'il passerait L'escadre composée des petits vaisseaux Y Adroit, le Comte, Y Alcyon, le Gerzé, de la frégate- Milfort et de deux corvettes, mit à la voile dans la nuit du 6 au 7 septembre et traversant la croisière ennemie, elle arriva, sept jours après, au détroit du Sund, salua de quinze Coups de canon, en passant devant le château de Kronembourg, la famille régnante de Danemark, promena fièrement son pavillon au milieu d'une flotte marchande hollandaise de deux cents voiles qu'escortaient cinq vaisseaux de guerre, mouilla à Copenhague le 17 septembre et enfin entra en rade de Dantzick le 25. Mais le prince de Conti ayant appris que son compétiteur prenait le dessus et déjà même était couronné roi, ne jugea pas devoir poursuivre plus loin ses prétentions et fit remettre à la voile le 9 novembre. Jean Bart le ramena avec autant de succès qu'il l'avait conduit.

A la même date.  On lit dans une lettre adressée de Dunkerque par M. de Boursin  à M. de Valincour, secrétaire général de la marine que « les ennemis sont beaucoup sur leurs gardes et fort-alertes, et plus que jamais, ne doutant pas qu'ils ne sachent parfaitement tout ce qui se passe ici depuis trois jours ; en un mot, on a perdu bien du beau et bon temps; cependant M. Bart croit passer infailliblement; et que s'il peut avoir seulement deux portées de canon devant les ennemis, il se moquera d'eux. »

Le 17 septembre 1697

Lettre au Roi, datée de Copenhague, envoyée par de Bonrepaux, ambassadeur de France, pour faire connaître les circonstances relatives au prince de Conti et à l'escadre commandée par Jean Bart.

A la même date « Jean Bart trouva le 8, à l'embouchure de la Meuse, neuf gros vaisseaux armés qui l'attendaient au passage ; mais quelques efforts qu'ils fissent, il passa heureusement... Jean Bart écrit au roi de Norvège que la navigation ne pouvait être plus heureuse jusque là ».

Le 18 septembre 1697

Jean Bart rend compte au Ministre de la Marine de son arrivée à Copenhague avec le prince de Conti ; il espère le faire arriver promptement à sa destination.

Le 18 décembre 1697

De Pontchartrain, félicite Jean Bart de son voyage avec le prince de Conti :

« Sa Majesté, dit-il, est satisfaite de votre navigation de la manière dont vous vous êtes comportés à Dantzick et dans les autres endroits où vous avez touché, et cle tous les officiers qui ont servi dans l'escadre que vous commandiez. »

Le Ier septembre1697

Le chevalier Jean Bart assure qu'il mènera heureusement en Pologne le prince de Conti (dont on a avis que le parti a le dessus) malgré la flotte anglaise qui est devant Dunkerque »

 

Le 9 novembre 1697

L'escadre commandée par Jean Bart quitte Dantzick pour ramener en France le prince de Conti. En chemin Jean Bart captura cinq bâtiments de Dantzick.

10 décembre 1697 L'escadre de Jean Bart, chargée d'accompagner le prince de Conti, rentre à Dunkerque après avoir été fort contrariée par la tempête, dans les- derniers jours de novembre.

 Année 1698

Le 5 février 1698

Le roi accorde à Jean Bart  une gratification  en raison du passage à  son bord du prince de Conti.

Le 9 septembre 1698

Un congé est accordé à Jean Bart pour se rendre à Versailles faire sa cour au Roi.

Le 23 septembre 1698

Le Ministre informe Jean Bart que le Roi lui destine le commandement d'une escadre de six frégates pour faire la course.

Le 7 octobre 1698

Ordre est donné à Jean Bart, partant en croisière, d'arrêter « tous les vaisseaux chargés de blés qu'il trouverait, de quelque nation qu'ils soient, amis ou non, et de les envoyer à Dunkerque ».

Année 1700

15 décembre 1700 Ordre d'armer a Dunkerque quatre frégates destinées à faire la guerre aux Salétins, sous les ordres de Jean Bart qui mettra son pavillon sur l'Amphitrite, les trois autres frégates seront l'Adroit, l'Alcyon et le Maure.

Année 1701

Le 4 janvier 1701

Dans un conseil de construction réuni à Dunkerque, Jean Bart demande la  construction en ce port, de vaisseaux ayant un tirant d'eau de 18 pieds (5 mètres 850).

Le 13 avril 1701

Jean Bart prend le commandement du vaisseau le Hasardeux.

Le 19 novembre 1701.

Congé de deux mois accordé à Jean Bart.

Le 17 décembre 1701

Par ordre du Roi, Jean Bart est chargé de visiter au Havre le vaisseau le Fendant et prendre les mesures nécessaires pour son armement. Pendant son séjour en ce port, il y commandera la marine.

En 1701, la guerre étant sur le point d'éclater de nouveau, à propos de la succession d'Espagne, Jean Bart fut chargé de l'armement d'une escadre considérable réunie à Dunkerque.

« Le roi,  avait envoie un fort beau vaisseau de 70 pièces de canon, appelé le Fendant, fort bon voilier, nouvellement construit au Havre et sur lequel M. Bart se devait mettre à la tête de cette escadre.

Jean Bart mit tant de zèle et d'activité à préparer ses futurs bâtiments, y passant jour et nuit, malgré la mauvaise saison, qu'une pleurésie l'atteignit.

Année 1702

Le 13 avril 1702

Jean Bart, très malade, est contraint de remettre son service au chevalier de Saint-Pol, le plus ancien des capitaines de vaisseau présents au port.

Le 15, on lui donnait l'extrême onction, vu la gravité de son état.

Le  27 avril 1702, entre trois et quatre heures du soir, Jean Bart décède dans sa cinquante-deuxième année.








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