"HISTOIRE DE ROSENDAEL" Du hameau de Wisse Morne à Malo es Bains

  Pendant longtemps la Ville de Dunkerque n'a possédé, pour ses bains de mer, qu'un emplacement sans importance. Ils étaient installés le long de l'estacade, à droite du chenal, près de l'entrée du port. 

A la droite de l'estacade s'élèvent diverses constructions qui animent les bords de la mer. Ici sont les vastes huitrières de M. van Imschoot, parcs de homards et de langoustes qui font les délices des gourmets; puis, à côté, la Friture, restaurant et parc aux huitres très-fréquenté pour sa propreté et sa nourriture exquise. Plus loin, un café: la Taverne anglaise, autre restaurant admirablement situé, mais moins recherché que le précédent; une maison de secours pour les naufragés, la Société humaine, pour les deux établissements Bains de mer, et enfin le Casino(Voir le plan ci-dessous).

1858

En février 1871 Une explosion s'étant produite en ce Casino, transformé en cartoucherie à l'occasion de la guerre franco-allemande, l’établissement ne fut jamais restauré.

Aux approches de l'année 1870, on voit se dessiner une tendance à transporter les bains de mer sur l'estran.

Dès 1858 Monsieur Thomas Gaspard Malo (1804/1884),

armateur, constructeur de navire et constructeur de  la Balaou, comptant sur la vogue naissante de la plage, grâce au chemin de fer établi en 1848, qui amenait en été une foule de touristes de l'arrondissement de Lille, acheta à la ville de Dunkerque les dunes situées à l'est     et entreprit de transformer ces dunes, après les avoir nivelées, en terrains à bâtir qui deviendront  des villes peuplées en été. 

Communiqué par Alain Derenoncourt

La création de Rosendaël date de 1860 (par le détachement avec Coudekerque-Branche) et Malo-les-bains ne fut créée qu’en 1891.
 En 1869, un architecte, M. Colibert, construit un nouveau casino, sur des terrains que lui avait concédé Monsieur Malo, à l'extrémité du hameau de pêcheurs  Wisse-Morne qui deviendra Malo-les-bains(voir le plan ci-dessus).

Le casino aura des débuts difficiles.

Quelques années après, vers 1875, la plage commence à jouir d'une vogue qui est allée sans cesse en grandissant.
Plan des terrains avoisinant le Casino
Des constructions de tous genres, hôtels, chalets, pavillons, s'élèvent sur son vaste pourtour.
En 1877 La ville d'Ostende met en vente son kursaal. Démonté, le bâtiment est racheté par une Société privée et inauguré le 15 juillet 1878 à proximité de la digue.
Depuis lors, cette plage n'a cessé de prospérer. La Commune de Rosendaël lui a d'abord donné son nom.

Voici ce qu'en disent les journaux de l’époque :
« Dunkerque est une ville de défense, mais Rosendaël, son faubourg, est ville de plaisance. la digue des fortifications, qui longe la mer conduit des estacades de l'est au grand Casino. Cette digue magnifique, revêtue, du côté de la mer, de blocs énormes de marbre et de granit, rappelle la digue colossale du Helder, en Hollande. Voici maintenant Rosendaël, une station balnéaire de création récente, assemblage de villas, d'hôtels, de cafés, de guinguettes et de boutiques diverses. Les deux principaux édifices sont un Casino-Hôtel et le Kursaal, café-buffet, salles de jeux, une sorte de Palais de Cristal où se donnent en été des concerts et des représentations théâtrales devant une plage semée d'un sable fin, sur lequel passent les cabines roulantes des baigneurs. »

 Plus tard, en 1891, La section de Rosendaël dite du casino donne naissance à la ville de Malo-les-Bains.
A cette époque grâce au chemin de Fer et au tramway (la ligne, gare de Dunkerque casino de Rosendaël, fut mise en service en 1880) les parisiens découvrent la plage de Rosendaël Malo-les-bains.

C'est une loi du 21 juillet 1891, dont la teneur suit, qui a séparé de Rosendaël tout un quartier qui est devenu la Municipalité de Malo-les-Bains.
 Art. l La section dite du Casino est distraite de la commune de Rosendaël (canton est et arrondissement de Dunkerque, département du Nord) et érigée en municipalité distincte, sous le nom de Malo-les-Bains.
Art 2. Les dispositions qui précèdent recevront leur exécution sans préjudice des droits d’usage et autres qui peuvent être respectivement acquis.
Art 3. Il est pris acte :
1° Des engagements du sieur Malo, propriétaire à Rosendaël, en date des 27 et 29 septembre 1887, et par lesquels il déclare abandonner à la commune de Malo-les- Bains, les terrains nécessaires à la construction de la mairie et des écoles de cette commune, ainsi que les chemins qui y existent et qui lui appartiennent;
2° De la cession gratuite à la même commune, par l'association dite de l’église les Bains de mer de Dunkerque, qui en est propriétaire, de la chapelle et du presbytère sis sur son territoire, ainsi que des terrains sur lesquels ils sont construits et qui les entourent, aux clauses et conditions stipulées dans sa délibération du 17 septembre 1887.
Art 4. Les conditions de la séparation sont réglées comme il suit :
1° La rente de trente-six francs appartenant, à l'ancienne commune de Rosendaël sera partagé entre la commune actuelle de Rosendaël et la commune de Malo-les-Bains, à raison du nombre de feux existant dans chacune d’elles ;
2° Les biens indivis immobiliers de l’ancienne commune de Rosendaël, consistant en dunes et garennes situées sur les communes de Ghyvelde et Zuydcoote, d’une contenance totale de 37 hectares 12 ares 27 centiares, seront si la demande en est faite, soit par Rosendaël, soit par Malo-les-Bains, partagés entre ces deux communes à raison du nombre de feux existant dans chacune d’elles. A défaut du partage desdits biens, leurs produits, s’il en existe, seront répartis d’après les mêmes bases entre lesdites communes ;
3° Il en sera de même des fonds pouvant exister dans la caisse de Rosendaël, à la date de la promulgation de la présente loi et qui ne seraient grevés d’aucune affectation spéciale;
4° Les dettes restant actuellement à rembourser par l’ancienne commune de Rosendaël et provenant, d’une part, de l’emprunt de 15,700 fr contracté pour travaux de réparations aux chemins vicinaux classés dans le réseau subventionné; d'autre part, de l’emprunt de 30,000 fr réalisé en 1884 pour le rachat des ponts à péage du canal de Furnes, seront réparties entre Rosendaël et Malo-les-Bains, proportionnellement aux forces contributives de chacune de ces deux communes, basées sur le principal des quatre contributions ;
5° Les titres de rente 3 p. 100 sur L’État, d’un revenu total de 1,800 fr., et les fonds libres appartenant aux indigents de l’ancienne commune de Rosendaël seront répartis avec la même affectation entre les deux communes, proportionnellement au chiffre de la population municipale de chacune d’elles, sous réserve des droits que les indigents de l’une ou l’autre commune ou une partie de ces indigents tiendraient privativement d’actes de fondation. Les biens immobiliers appartenant aux indigents et qui consistent en terres, pâtures et prés situés sur les communes de Ghyvelde, Uxem, Leffrinkhoucke, Teleghem et Rosendaël, d’une superficie totale de 13 hectares 48 ares 12 centiares, seront, si la demande en est faite par le représentant légal des indigents de l’une des communes intéressées, partagés suivant les mêmes bases et sous les mêmes réserves. Il en sera de même du produit de ces biens, si le partage n’en est pas demandé.
Voici donc Malo-les-Bains tel qu’elle était décrite au début du XXéme siècle dans la presse nationale.
(Pour voir de très nombreuses cartes postales de l'époque)
Très vaste et surtout d'une belle profondeur, la plage de Malo-les-Bains réunit toutes les conditions désirables pour être comptée parmi les plus grandes plages européennes de l'Océan.
Au point de vue hygiénique et médical, sa situation est excellente ; elle répond très bien aux conditions tracées dans les lignes qui suivent :
« Il semble que, sous tous les rapports, rien ne vaut (pour les « bains de mer) une plage de sable fin, tassé et résistant, à pente « légèrement inclinée, où le flot vient doucement s'arrêter et « mourir, tour à tour visitée par le soleil et la mer, largement « assainie par les vents, exempte de toute émanation marécageuse, « et qui offre aux enfants pour leurs jeux un beau tapis bien « doux et bien uni, et pour les bains, un fond égal sans piège et « sans danger ».
Sur la plage de Malo, pas la moindre aspérité. Nulles pierres, nuls galets ou cailloux qui rendent la marche difficile, pénible ou même dangereuse. Partout, le même sable d'une extrême finesse s'étend sous les pas des baigneurs ou des promeneurs. La disposition des lieux fait qu'en cet endroit du littoral la mer ne brise pour ainsi dire pas ; la marée, dans ses mouvements, n'a rien de brusque ni de saccadé, comme sur certaines côtes à pente plus ou moins raide.

Il en résulte un grand avantage, celui de pouvoir se baigner par tous les temps.
La Commune compte déjà plus de 3.000 habitants. Pendant la saison balnéaire, ce nombre est considérablement renforcé. L'élément étranger qui vient alors à Malo-les-Bains comprend au moins 10.000 personnes. On n'a rien négligé pour faire de la plage un véritable centre d'attraction.
Une digue-promenade, sorte de boulevard maritime, construit depuis quelques années, met en communication, le long de la mer, la commune de Malo avec le port de Dunkerque.

L'Hôtel du Casino avec ses annexes est un établissement modèle. 

Le Kursaal, pendant la saison, sert de salle de spectacle, de concert, de bal, etc.

Les distractions abondent sur la plage.
 En dehors de Malo, les étrangers trouvent dans la visite du port de Dunkerque, le seul établissement maritime que la France possède sur la mer du Nord, une excellente occasion de s'instruire par le détail du fonctionnement et des installations d'un grand port de mer. 

Dans la région avoisinante, on rencontre aussi bien des endroits où l'on peut faire des excursions très agréables.
Les environs de Dunkerque ne manquent pas non plus de localités auxquelles se rattachent des
souvenirs historiques d'un certain intérêt.
La commune de Malo-les-Bains a été très améliorée depuis quelque temps. Les habitants ont été pourvus d'eau potable. Un système général d'égouts est en voie d'installation. 

La Commune ne possède pas de station de chemin de fer, mais une ligne de tramways la met en relations constantes avec la gare de Dunkerque, dont elle n'est pas très éloignée.
On trouve enfin à Malo-les-Bains un Bureau de postes et de télégraphes, ainsi que plusieurs cabines téléphoniques. 

 (POUR VOIR LES SOURCES UTILISEES PAR DUNKERQUE ET SA REGION "dans l'ancien temps")

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