LES ESCADRILLES DE SAINT POL SUR MER 1914/1918

LES ESCADRILLES DE SAINT POL SUR MER

Créé en 1913, le terrain d’aviation devient dès 1914 un terrain militaire de première importance où se côtoient aviateurs français et alliés, marins, fusiliers-marins, sapeurs… Les escadrilles se succèdent, amenant avec elles des pilotes ayant déjà cinq victoires confirmées : ce sont les As. La population adopte le plus célèbre d’entre eux, le Capitaine Guynemer. Disparu le 11 septembre 1917, mais bien d’autres s’illustreront à Saint Pol sur mer.

L'ESCADRILLE DE BOMBARDIERS 

BOMBARDIER VOISIN III

A la déclaration de guerre, sous le commandement du lieutenant de vaisseau de Laborde », l'escadrille de Voisin de bombardement, qui avait été formée, opéra pendant près de trois mois des bombardements sur un peu tous les points du front, et se fixa définitivement sur le terrain de Saint-Pol sur mer.
Le groupe entier passait à la marine ( CAM centre d’aviation de la marine de Dunkerque) pour travailler en liaison d'une part avec les unités de surface qui chassaient les sous-marins ennemis dans la mer du Nord; d'autre part, avec la brigade de fusiliers marins qui tenait les tranchées en face de Lombartzide, en bombardant de nuit et de jour Ostende, Westende, Bruges et Zeebruges, objectifs essentiellement maritimes.
Cette petite escadrille fit des prodiges, harcelant chaque nuit les grands centres ennemis sous une grêle de bombes qui provoquaient de terribles incendies dont les hautes flammes éclairaient tout le pays.
Un matin, en bombardant Ostende, ils détruisirent un zeppelin qu'une légère avarie avait obligé d'amarrer le long d'un quai de l'avant-port d'Ostende.
Cet exploit fut raconté par les journaux et du coup la pauvre escadrille, que l'on parlait de dissoudre, fut au contraire augmentée, et reçut le matériel indispensable qu'on lui refusait depuis longtemps.
C'est donc grâce à l'héroïsme de ces premiers aviateurs, aux exploits de cette escadrille de terrestres, la seule que posséda la marine, qu'en haut lieu on crut un jour à l'utilité de l'aviation, à la nécessité de la développer en formant des pilotes dans les écoles de l'armée, et en se procurant du matériel.

VOISIN V

Vers le milieu de 1916, devant la nécessité absolue de défendre le port de Dunkerque contre les incursions de plus en plus hardies des avions allemands, la marine décida d'adjoindre à son escadrille de bombardement une escadrille de chasse.
Les vieux pilotes bombardiers passèrent de Voisin sur biplace Nieuport 23 mètres, tandis que les pilotes qui sortaient de l'école débutaient au bombardement.
On fit même mieux, on forma des pilotes à Dunkerque.
Les volontaires faisaient quelques tours de double commande sur le terrain de Saint-Pol, et comme première épreuve allaient bombarder Ostende ou Zeebruges.
C'était là une excellente école, car les nouveaux pilotes avaient l'expérience de nombreux bombardements faits comme passagers.

L'escadrille de chasseurs terrestres.

L’escadrille de chasse terrestre est créée à l’initiative du LV de Laborde qui réclame dès le mois d’avril 1915 des avions pour escorter les bombardiers Voisin.
Il obtiendra en septembre 1915 deux monoplans qui sont rapidement perdus dans des accidents, puis quatre autres permettant de créer une section de chasse de janvier à mai 1916. Escadrille n’est véritablement crée qu’au mois d’octobre 1916 avec la livraison de Nieuport17. 

 En décembre 1916, les britanniques leur livrent des Sopwith triplans qui servent jusqu’au mois de novembre 1917.

L’escadrille recevra les meilleurs pilotes d’appareils terrestres, les pilotes débutants étant affectés à l’escadrille de bombardement. Neuf victoires seront revendiquées par ses pilotes (la Marine n’homologuait pas les victoires aériennes). Plusieurs victoires sont remportées de nuit.
La prestigieuse escadrille des Cigognes rejoint Saint Pol/mer en 1917. Ses appareils s’étaient ornés d’une cigogne. Elle fut le berceau de grandes figures de l’aviation de chasse française.

Extrait de « la vie aérienne » février 1919 et http://fandavion.free.fr/