PIERRE MATHIEU FAULCONNIER GRAND BAILLY ET HISTORIEN
Pierre-Mathieu Faulconnier, grand-bailli et historien.
Pierre-Mathieu Faulconnier, fils de Pierre (Peter) Faulconnier, naquit en 1650, et fit ses basses classes au collège des Pères-Jésuites de Dunkerque. Il fit ensuite sa philosophie à Douai, et son cours de droit à Paris. Il paraît qu'il abandonna l'idée de suivre la carrière militaire, pour laquelle son père lui avait obtenu du roi, en 1662, un brevet de lieutenant dans le régiment d'Epagny-infanterie.
Ayant perdu son père, en 1674, et n'ayant pas l'âge voulu pour profiter de son droit de survivance à la charge de grand-bailli, le roi voulut bien nommer monsieur Guillaume Hugo, majordome de Dunkerque , pour en exercer les fonctions , jusqu'à la fin de 1676, où le jeune Faulconnier fut installé.
Il épousa, en 1677, Mademoiselle Anne Le Boistel, fille du commissaire-ordonnateur des guerres, à Dunkerque, et nièce de M. Le Boistel de Chatignonville, intendant de Dunkerque, fonctions que celui-ci dut quitter en 1680 3. Anne le Boistel mourut en 1733 , après avoir donné à son mari seize enfants, dont trois seuls survécurent.
La charge de bailli avait été donnée d'abord à vie seulement à Pierre Faulconnier , en 1650 ; puis la survivance lui en fut accordée pour son fils, en 1665, enfin, elle fut rendue héréditaire dans sa famille , par édit du mois de février 1692 .
« le bailli Faulconnier, était un homme plein de rondeur, de franchise et de cordialité. Il s'exprimait difficilement en français, il est vrai, mais ses connaissances étaient très-variées, son érudition étendue et sa conversation fort agréable ».
M. Vergier, qui avait été président de la Chambre de commerce de Dunkerque, depuis sa création, en 1700, fut appelé à Paris. M. Leblanc aussi mais, avant de quitter l'intendance de Dunkerque, il désigna le bailli Faulconnier pour remplir la place de M. Vergier, et lui en fit obtenir les provisions de la Cour de Versailles, dès le même mois de septembre 1715.
La profonde connaissance qu'avait Pierre-Mathieu Faulconnier des intérêts dunkerquois, le fit choisir maintes fois comme député, soit près de l'intendant de la province , soit à Paris , près de la Cour. Il termine son livre sur Dunkerque par un détail fort intéressant de la mission qu'il remplit, en 1718, près du régent, avec M. De Meulebecque , échevin de Dunkerque. Ces députés n'épargnèrent point leurs démarches près du duc de Noailles, président du Conseil des finances, ensuite près du marquis d'Argenson, qui l'avait remplacé, puis auprès des fermiers-généraux et des députés au Conseil général du commerce. On voit avec plaisir Faulconnier se féliciter, avec raison, du succès que lui et son compagnon de mission obtinrent sur tous les points qu'ils avaient été chargés de traiter dans les intérêts de la ville .
La Description historique de Dunkerque.
Mais le titre qui recommande tout particulièrement le grand-bailli Faulconnier à la reconnaissance de ses concitoyens, est son ouvrage sur l' Histoire de Dunkerque , qu'il avait mis trente ans à composer.
Cet ouvrage excita un grand enthousiasme ; il fut l'occasion d'un tel triomphe pour l'auteur qu'il illumina glorieusement les dernières années de sa vie.
la Description de Dunkerque est une œuvre précieuse pour le pays, et qu'elle sera toujours la source où les annalistes de nos localités flamandes iront puiser pour leurs études historiques. Faulconnier y a rassemblé une foule de menus détails, qu'il a recueillis de toutes parts, et qu'il serait difficile aujourd'hui de retrouver.
Il est un point de vue sous lequel le livre de Faulconnier sera plus tard estimé. C'est par lui que nous ont été conservés les portraits de la plupart de nos célébrités dunkerquoises. c'est par ces estampes seulement que nous connaissons les portraits de Nicolas Vandenhelle , de Guillaume Martins , de Lambert de Briarde , de Jean Jacobsen , de Michel Jacobsen , de Jacques Colaert. Ch. Eykens qui fut directeur de l'Académie de peinture d'Anvers , en 1748 , doit avoir dessiné ces portraits dans les recueils du temps. Le frontispice de l'ouvrage nous conserve aussi le portrait de Pierre-Mathieu Faulconnier, l'historien lui-même ,
C'est encore grâce aux deux volumes de Faulconnier que nous devons de connaître l'Hôtel-de-Ville, qui fut brûlé en 1642 , et celui qui lui fut substitué en 1644 , puis reconstruire en 1810. Nous lui devons aussi les vues de tous les édifices religieux , églises et couvents qui existaient alors à Dunkerque. Aujourd'hui démolis, on n'en retrouverait nulle part ailleurs la représentation.
C'est dans Faulconnier seulement que nous pouvons connaître la place Dauphine, telle qu'elle fut créée , en partie plantée, en 1682.
Ayant rempli les devoirs de ses diverses fonctions avec zèle et dévoùment, pendant près de soixante ans, Pierre-Mathieu Faulconnier mourut, à Dunkerque , le 26 septembre 1735. Il fut enterré avec une épitaphe fort simple, dans le chœur des Récollets, dont il était syndic, comme l'ont été son père et son fils.
Pierre-Jean-Joseph Faulconnier, fils de l'auteur de la Description historique de Dunkerque, avait obtenu, dès le 10 juillet 1728 , la survivance de la charge de président de la Chambre de commerce, et il héritait de celle de grand-bailli à la mort de son père. Il obtint les patentes de ces deux fonctions, et fut installé, au mois de janvier 1736, dans les deux charges. Il avait un nommé Van Caester pour lieutenant-bailli, en 1739.
Marié, en 1729, avec Anne-Marie Desnouelles ; il en eut sept enfants, dont cinq moururent jeunes. Les deux seuls restés vivants furent Pierre-Louis Faulconnier , , et Anne-Marie Faulconnier, mariée, en 1751, à M. François De Fougères, seigneur de Male-Aigue, Vadable, etc. , chevalier de Saint-Louis , d'une ancienne famille d'Auvergne.
Extrait: "des annales du comité flamand de France" 1867
La reconstruction à fait disparaitre, sa statue de l'aile gauche de l’hôtel de ville.
Une rue de la ville porte son nom.
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